Ce sont les critiques des lecteurs de
Que reviennent ceux qui sont loin, et plus encore les citations qu'ils en ont publié, qui m'ont donné très envie de lire ce livre, au point que, moi qui attend d'habitude qu'un livre paraisse en poche pour l'acheter, je n'ai pas pu patienter tout ce temps et je suis allée le commander un jour en sortant du travail (il s'est quand même écoulé six semaines entre la commande et la réception : depuis quelques temps, les délais d'acheminements des marchandises en Guadeloupe sont tels qu'on pourrait se croire revenus au temps de Colbert ...).
J'ai dévoré
Que reviennent ceux qui sont loin en une après-midi, oublieuse des alizés qui soufflaient dans mon jardin, bercée par le vent d'ouest de la Bretagne de mon enfance.
En refermant le livre, j'ai regardé les quelques lignes sur l'auteur imprimées en quatrième de couverture, et je n'en suis pas revenue : comment un homme qui a vingt-cinq ans DE MOINS que moi a t-il aussi bien pu décrire les vacances d'été de MON enfance ?
Bien sûr, il y a quelques différences : notre maison de famille n'est ni aussi ancienne, ni aussi grande que la sienne, et notre tribu familiale pas aussi nombreuse, mais pour le reste, tout est là :
- les cris et les jeux des enfants à la plage
- les retours de pêche à pied, du sable entre les orteils et la peau tiraillée par le sel
- le feu d'artifice tiré sur le port et se reflétant dans la mer
- les enfants relisant à l'infini de vieilles bandes dessinées dans les fauteuils avachis du salon pendant que les adultes préparent le repas
- les serviettes et les maillots qui sèchent sur une corde à linge tendue entre deux poteaux au fond du jardin
- le gros coup de cafard du jour du départ, à la fin des vacances, et son apogée quand la maison disparaît de la vue lors du premier virage ...
Je me doute bien évidemment que les lecteurs qui ont connu des maisons de vacances bretonnes similaires, voire peut-être normandes, ont retrouvé des émotions identiques en lisant
Que reviennent ceux qui sont loin. Dans tous les cas, un gros coup de nostalgie pour moi, encore plus maintenant que je vis très loin des côtes bretonnes, à près de 7.000 km de ces paysages magnifiques ...