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sur 9979 notes
Un roman lu au même âge que les héros puis relu beaucoup plus tard mais toujours avec le sentiment d'envoutement ressenti à la 1ère lecture.
Les thêmes de l'enfance et du merveilleux, l'amour idéalisé et les serments adolescents sont traités de telles manière qu'on pénêtre corps et âme dans le monde du grand Meaulnes: on ressent le froid, l'odeur de l'école, le calme et les chuchotements des secrets.
J'ai préféré pour ma part la première partie qui se passe à l'école au village de Sainte-Agathe jusqu'au récit de la « fête étrange ».
La suite ne m'a pas semblé nécessaire et je crois que je l'ai même zappé !
Quant à ceux qui n'aiment pas ce roman je leur dis qu'ils ont peut-être un peu oublié la magie de l'adolescence ? Ce n'est pas Internet et ses rencontres virtuelles qui va quand même nous supprimer cette soif d'absolu, d'Amour avec un grand A qui est la raison d'être de ce merveilleux roman et de son auteur, Alain Fournier .
A 19 ans en apercevant une belle inconnue sur les trottoirs parisiens Alain-Fournier souffrira toute sa vie de n'avoir pas pu la décider à vivre à ses côtés. Ce passage de sa vie, mêlé à des souvenirs d'enfance en Sologne lui fournira le thème du « grand Meaulnes » qu'il écrira à 27 ans, un an avant de mourir sous les balles allemandes de la Grande guerre.

« Mon credo, en art et en littérature : l'enfance. Arriver à la rendre sans aucune puérilité, avec sa profondeur qui touche les mystères ».
Alain Fournier
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Choisi dans ma bibliothèque avec pour seule motivation "Tiens ! Pourquoi pas", je n'attendais rien de particulier de ce livre que j'aurais sans doute lu au lycée si j'étais allée jusque-là.

Bien écrit, c'est indubitable. Pas de descriptions interminables qui rendraient la lecture pesante. Un peu trop romantico-torturé pour mon goût. Il ne me laissera pas un souvenir impérissable mais sa lecture ne fût pas un supplice non plus.

Bénéfice de l'affaire : Cinquante années après l'âge requis, j'ai enfin lu le Grand Meaulnes. Lacune comblée.
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Voilà un livre un peu spécial. A la fois inclassable et valable à plusieurs classements littéraires. On le considère comme un roman d'apprentissage, un roman d'aventures ou un roman pour adolescents mais aussi comme étant un exemple parfait du roman poétique. Certains l'ont même mis dans la catégorie des romans régionalistes. Tout cela est juste en quelques sortes.

Le Grand Meaulnes est une reconstitution romantique presque onirique de la vie, rehaussée d'un style poétique. Une oeuvre d'une simplicité étrange comme la fameuse fête décrite qui était un évènement déclencheur de cette histoire après l'arrivée de Meaulnes. Une fête où le rêve et la réalité se trouvent mêlés. Alain-Fournier a mis beaucoup de lui-même dans son roman. Il a honoré sa région à travers des descriptions pittoresques, il a présenté un côté rêveur et romanesque à travers Meaulnes, il a recréé sa bien-aimée et a donné libre cours à son âme aventurière ; tout cela face au réalisme de son narrateur.

Alain-Fournier, qui est l'auteur aussi d'une vaste correspondance, nous livre un très bel ouvrage sur l'amitié. Des promesses amicales entre adolescents tenues pour sacrées et respectées avec empressement et dévouement. Ainsi le grand Meaulnes, le narrateur et Frantz se trouvent mêlés à des peines d'adolescents d'abord ; fugue, fuite, déception d'amour et recherche de la bien-aimée. Mais se trouvent, à la longue, devant de véritables problèmes d'adultes ! Seul le narrateur a été à la hauteur. Par contre le grand Meaulnes ne sera jamais grand ! il suivra sa promesse d'ami en dépit de ses obligations plus fortes d'époux. Sa passion pour l'aventure et la liberté effleure la lâcheté et l'immaturité.
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Chef d'oeuvre !
Voilà un Classique qui mérite son titre !
Je suis définitivement conquis par ce pauvre Alain-Fournier qui est parti trop tôt !
Il y a tous les ingrédients de la qualité :

1 ) une écriture remarquable, pleine de sensibilité ;
2 ) Des personnages hauts en couleurs, certains proches de nous, et d'autres hautement fantasques, imprévisibles et hyper sensibles ;
3 ) de l'action ;
4 ) des questionnements ;
5 ) des rebondissements ;
6 ) une atmosphère qui balance entre le rêve, le conte de fées et ... la guerre des boutons !
7 ) des paysages sylvestres comme je les aime, et remarquablement peints ;
8 ) enfin, une région que j'aime : la Sologne, dont je pense avoir reconnu certains bourgs, malgré leurs noms déguisés.
Voilà !
.
Bon, maintenant, après toutes ces éloges, le cadre :
1890, Sainte Agathe ( qui pourrait se situer entre La Ferté-Saint-Aubin, et Lamotte-Beuvron, en plein centre de la forêt solognote ) ; François Seurel, le narrateur, a 15 ans ; il prépare son brevet dans la petite école que dirige son père. Un jour, arrive avec sa mère un grand de 17 ans qui s'inscrit dans le même cours : c'est Augustin Meaulnes ; son attitude mystérieuse attire certains comme François, en rebute d'autre comme Jasmin Delouche qui se sent détrôné de sa place de chef !
Après quelques mois, voulant rendre service, il part sans rien dire, emprunter une cariole pour récupérer les grand-parents de François au train de Vierzon, mais il se perd en route, et le destin le met sur le chemin d'un magnifique manoir abandonné des adultes, où des enfants déguisés font la loi ; il y rencontre Yvonne de Galais qui hante ses pensées, même après son retour...
Reconduit à Sainte-Agathe, il n'est plus le même, il est obsédé par le chemin qui conduit au manoir, chemin qu'il n'arrive pas à retrouver !
....
Il y a, en Sologne, des propriétés comme cela, cachées par la forêt, indiquées de la route par une simple entrée ; si l'on suit le chemin, on découvre ... un paradis ! Actuellement, Bouygues et d'autres ont ce genre de domaines.
Pendant un temps, j'ai été transporté ailleurs, dans un autre temps, et dans un autre lieu !
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Le Grand Meaulnes nous entraine dans une aventure merveilleuse. Un labyrinthe de chemins, de sentiers, de champs, avec le froid, le brouillard, la peur, et la nuit pour compagnons. … Un Domaine sans nom, une fête étrange où les enfants font la loi, la présence d'une belle jeune fille céleste, toute frémissante, un jeune homme désespéré, une fiancée égarée. On pense être dans un conte fantastique. Ce Domaine perdu, ce pays utopique, parfois silencieux, parfois empli de rires d'enfants, agité de danses et de jeux, semble tout droit sorti du rêve du grand Meaulnes.

La suite du roman nous dévoile petit à petit les pièces de ce puzzle. Au fantastique se mêlent la réalité et le suspense. Le merveilleux de l'enfance qui reste collé à la réalité d'un adolescent, à l'aube de l'âge adulte. Un secret partagé avec un ami. Un personnage qui vient tout bouleverser, comme une boule lancée dans un jeu de quilles. Et une jeune fille qui attend d'être retrouvée.

Les fils de l'histoire s'entrecroisent ; un adolescent qui cherche son chemin, qui cherche des traces du passé, trébuche dans les ornières formées par le passage d'un autre, désespère d'arriver au bout de sa route.

Puis, lorsque le bonheur se présente à lui, il prend peur, il s'enfuit. Il est terrorisé comme un enfant qui ne veut pas quitter son monde à lui. Il traîne ses rêves derrière lui mais n'ose-leur donner forme, de peur que la magie s'échappe, qu'ils deviennent insipides, décolorés, qu'ils ne se fracassent sur le roc de la réalité.

Une aventure belle et tragique.
Tragique car elle a nécessité des sacrifices, parce que les remords hantent l'adolescent et l'empêchent de saisir l'instant présent. Pourtant, le grand Meaulnes continue l'aventure, il s'est comporté comme un lâche, ne demandant pas son chemin, brouillant les pistes, comme s'il se moquait des conséquences. Trop d'orgueil, trop d'insatisfaction, une aventure manquée, il préfère s'en aller en laissant à d'autres le soin de recoller les morceaux.

Belle parce qu'elle est magique, mystérieuse et poétique. Un roman d'aventures, de découvertes et d'amitié. Un roman philosophique sur le monde de l'adolescence. Un bel imaginaire qui déforme la réalité, la rend plus belle et plus acceptable. L'imaginaire est le refuge, le pays d'aventures du grand Meaulnes, le seul endroit où il se sente bien.

J'ai beaucoup aimé ce voyage dans le monde du passé et de l'enfance, un lieu qui ne veut pas céder sa place à la fade réalité, qui veut laisser l'empreinte de la magie, les couleurs de l'imaginaire.



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Ça commence comme un simple récit d'enfance, avec des accents de fraîcheur et de candeur touchants, ça se poursuit dans une atmosphère mystérieuse et romantique à souhait, ça s'achève dans le drame et une sensualité tout en pudeur. Ça donne un roman majeur.

De grands et beaux thèmes sont développés par Alain-Fournier dans un style simple et poétique : l'enfance, l'amitié, l'amour, la fraternité, l'honneur. Dans un décor campagnard qui n'est pas sans rappeler certains écrits de George Sand, on se prend facilement d'affection pour les personnages, croqués avec justesse dans leur rôle et dans leur environnement tel que l'école, le village, la maison de maître, etc.

On assiste avec émerveillement à la fête fantasmagorique au Domaine Mystérieux, charnière du roman, où se noue la trame sentimentale qui fera basculer Augustin Meaulnes de l'adolescence à la maturité adulte.

La narration est confiée à François Seurel, ami et confident du "Grand Meaulnes" et pour moi, ce fut comme lire Proust sans ennui tant la description qu'il donne des diverses péripéties ou émotions vécues et ressenties par les protagonistes est faite de sensibilité et d'acuité.

Un beau roman d'apprentissage ; on ne peut que regretter la mort prématurée de son auteur.


Challenge XIXème siècle 2019
Challenge des 50 Objets 2018 - 2019
Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge XXème siècle
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Si la guerre de 14 n'avait pas fauché la jeune vie d'Alain Fournier, quelles oeuvres magnifiques aurait-il sans doute produites! Il nous a laissé ce chef d'oeuvre dont l'intemporalité ne supporte même pas une tentative cinématographique qui ne peut en restituer tout le mystère magique qui le porte à travers les décennies. L'arrivée dans la classe de Meaulnes, au début du livre, est un moment d'exception, pourtant si simple, des milliers de fois reproduit dans toutes les écoles du monde. En lisant ce passage, on perçoit la chaleur du poêle de fonte et l'on distingue les arabesques du givre sur les carreaux des fenêtres. Ensuite, le mystère se met en place, les sentiments, l'amitié, l'amour, l'ensemble pour porter une oeuvre dont la poésie discrète la sublime et donne un bonheur total au lecteur.
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C'est en voyant passer la critique de berni-29 que j'ai eu envie de le relire. Je pensais y trouver un style vieillot. Eh bien, dès le départ, l'histoire m'a embarquée. Épatée de voir une si belle prose pour un écrivain si jeune. Histoires d'amour en chassé-croisé d'adolescents dans le Berry d'avant-guerre et de quêtes, en autre, d'un domaine qui semble inconnu.
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« Et il crut voir un autre Meaulnes ; non plus l'écolier qui s'était évadé dans une carriole de paysan, mais un être charmant et romanesque, au milieu d'un beau livre de prix... »

Mais c'est un conte le grand Meaulnes ...? Une splendide découverte. J'ai adoré suivre les saisons, celle d'hiver avec son gel scintillant était magnifique. le difficile passage de l'enfance à l'âge adulte, l'envie de faire durer l'adolescence le plus longtemps possible avec tout ses possibles, toutes ses rêveries et ses espérances qu'elle nourrit. Quel magnifique cadeau d'un frère à une soeur !
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Je suis tellement émue par cette lecture que j'ai bien peur de ne pas avoir assez de recul pour analyser mon ressenti.

Est-ce les personnages qui m'ont touchée à ce point ? Sans nul doute. On ne peut que s'attacher à Augustin Meaulnes, ce grand gaillard aventureux, et à François, qui sait si bien prendre soin des autres. Tous les personnages de ce roman sont touchants de sincérité, même les plus farfelus ou les moins sympathiques.

Peut-être est-ce les lieux où se déroulent l'intrigue qui m'ont émue, ou l'atmosphère campagnarde de fin XIXème ? La Sologne et le Cher, que je connais bien, me touchent tout particulièrement, moi qui aime les forêts, les champs, les prairies. Et cette grande humanité, ce parler franc et bourru des paysans des années 1890 résonnent en moi.

Peut-être la plume d'Alain-Fournier y est-elle pour quelque chose ? Aucun doute. Son écriture fluide mais précise est très évocatrice et sait très bien faire naître les émotions de son lecteur. Pas un mot de trop, beaucoup de poésie dans la langue, et vous voilà emporté à Sainte-Agathe !

Est-ce les thèmes abordés qui m'ont retournée à ce point ? Les amours contrariés, l'amitié qui traverse le temps, l'enfance, le temps qui passe, nostalgie d'une adolescence révolue... Que d'aventures et de mystères à résoudre avant d'en arriver là ! Et quelques larmes versées aussi.

Ou peut-être ce lien qui s'est créé par le plus grand des hasards, grâce au Grand Meaulnes, entre moi-même et un vieux voisin décédé, M. Michel Algrain, tellement passionné par Alain-Fournier (je comprends mieux pourquoi) qu'il a consacré une partie de sa vie à retrouver ses restes * ?

Sans nul doute est-ce tout cela à la fois qui a fait de ma lecture un moment si magique.

Par ma modeste contribution, j'espère vous inciter, si ce n'est déjà fait, à lire absolument ce chef d'oeuvre français.
Et je remercie Chabe37 d'avoir été ma partenaire de lecture.

*https://www.lanouvellerepublique.fr/loisirs/alain-fournier-tombe-en-14-et-retrouve-77-ans-plus-tard
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Thème : Le grand Meaulnes de Alain-FournierCréer un quiz sur ce livre

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