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sur 9974 notes
Je me souviens encore... Tiens ! ce n'est pas sur l'évocation de souvenirs que démarre le roman ?

Je me souviens encore, disais-je, qu'on avait étudié l'incipit en cours de français au collège. Intriguée, j'avais ensuite farfouillé dans la bibliothèque de ma mère où je savais en trouver un vieil exemplaire.
Bon, première lecture : c'est sympa, je l'ai lu jusqu'au bout mais ça ne casse pas non plus trois pattes à un canard...
Deuxième lecture : au lycée j'apprends qu'il s'agit d'un classique, je ne m'en souviens pas très bien, je suis en L... OK je le relis !
Mais que c'est beau !!! Écriture sensible, histoire touchante, l'atmosphère douce et mélancolique m'enveloppe, je suis toute émotionnée !
Fallait-il donc cette maturité de mes 16 ou 17 ans pour m'imprégner de cette atmosphère ? Et si je le relisais à presque 30 ans, aurais-je autant d'émotions ? Sûrement pas. Peut-être trouverais-je les personnages un peu niais, les sentiments trop absolus, l'histoire plutôt fade. Je m'en tiendrais donc à chérir le souvenir de ces moments.

Alors y a t-il un âge pour lire certains livres ? Non, il y a des rencontres qui se font au bon moment et d'autres pas.
A l'instar de celle de Meaulnes et Yvonne, il y a des rencontres qu'on n'oublie pas, des rencontres qui vous frappent de nostalgie.
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La brumeuse Sologne enroule tous ses rêves
Augustin veut revivre la si étrange fête
Sa fièvre est un vertige de blondeur, de douceur
Une jeune fille idéale a ébloui son coeur

Les berges de l'hiver ont sublimé l'image
Comme un grand soleil fou déchirant le brouillard
Mais le réel détruit les insensés espoirs
Yvonne a disparu et tout paraît mirage

Comme il sera bien triste le temps des retrouvailles
La fuite du grand Meaulnes révèlera ses failles
La mort interdira la promesse d'un retour
Il restera l'empreinte d'un si fragile amour.


Un roman qui a envoûté mon adolescence, celui de l'amour fou , idéal, de l'amitié douloureuse, où les rêves et le réel s'entremêlent , où les souvenirs, les espoirs colorent les jours de leurs reflets moirés et changeants. Un roman à l'atmosphère fiévreuse et nostalgique, le bal étrange, les étangs mystérieux, l'école de l'enfance et cette rencontre presque onirique qui bouleversera plusieurs vies...

A jamais éblouie !


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De la première lecture, alors adolescent, il me restait le souvenir d'un grand gaillard assez charismatique, un nom symbolisant la beauté: Yvonne de Gallais - la fille rêvée d'alors - et puis une chanson bouleversante qui collait bien au roman: "C'était bien" où le fameux bal perdu chanté par Bourvil.

Malgré ces bons souvenirs, je l'avais trouvé trop long à lire à l'époque, comme un peu toutes les lectures imposées d'alors.

Trente ans après, j'ai récidivé.

J'ai été sensible aux mêmes points et ai même pu les apprécier davantage.

Un Grand Meaulnes secret et tourmenté, Yvonne de Gallais, moins présente que dans mon souvenir, m'a semblé toujours aussi jolie mais beaucoup trop jeune à mon goût ... Les personnages de romans ont cette différence avec notre réalité: ils ne vieillissent pas, nous si!

Le cadre spacio-temporel est une mine d'informations sur l'école à la fin du XIX ème siècle. Des objets: l'encrier et le poêle à bois ou à charbon sur lequel les élèves faisaient sécher leurs habits dans la classe. L'enseignant était une figure respectée. Mais dès qu'il tournait le dos ça "frittait" dans les rangs ou dans la classe.

Enfin, pour en revenir à l'histoire, Alain-Fournier a illustré ce qu'est le manque et la souffrance qui en résulte. L'endroit féerique et l'amour d'un jour qu'Augustin Meaulnes approchent une fois, il ne le revivra sans doute plus jamais. L'amour est synonyme de souffrance dans ce roman.
Mais cette quête de l'impossible, qui rend "fou" le fougueux Augustin Meaulnes est superbe sous la plume d'Alain-Fournier.
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Tout comme Augustin Meaulnes, Alain fournier (de son vrai nom Henri-Alban Fournier) a couru toute sa (courte) vie derrière une chimère… Si Augustin tombe amoureux fou d’Yvonne de Galais, Alain Fournier le sera d’Yvonne de Quiévrecourt, rencontrée le jour de l’Ascension 1905…

« Le Grand Meaulnes »… Je pense avoir lu ce chef-d’œuvre au collège ; et n’ai aucunement l’intention de le relire tant mon souvenir est intact de ce texte superbe. Un texte autobiographique, un peu, mais surtout romantique, fantastique, onirique… Les mots me manquent…

La Sologne, dont les brumes se font complices du Château, évanescent… Yvonne de Galais ? un rêve ? La fête au Château, un mirage ?

Publié en 1913, alors que l’auteur est promis à la grande boucherie de la guerre de 14/18 ; s’en doute-t-il ? Un destin qui renforce à mes yeux d’adolescent des années 70 la grandeur de la recherche de l’âme sœur ; afin qu’elle ne devienne pas « celle qu’on connait à peine, qu’un destin différent entraîne et qu’on ne retrouve jamais (La mineur, Sol, La mineur…).
(Brassens/Antoine Pol)
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À la faveur du confinement que nous vivons actuellement, je me suis laissé cheminer vers un classique de la littérature française, Le Grand Meaulnes. Je vous avoue que ce livre m'avait résisté à l'adolescence, lu je crois me rappeler en classe de quatrième, ou peut-être plus tard, je ne sais plus. Je l'avais trouvé totalement incompréhensible. Mais quelle idiotie ont nos enseignants, ou plutôt ceux qui font les programmes, de confier la lecture cet ouvrage auprès de jeunes lycéens, au prétexte qu'il met en scène des adolescents... ! Ce roman est magnifique et surtout il ne faut pas le lire avant un certain âge... Surtout pas à l'âge de la jeunesse...
Comment en parler ? Surtout ne pas le décrire, impossible d'ailleurs. Alors, comment pourrais-je dire les mots qu'il m'inspire ?
Tout d'abord, selon la manière dont on aborde aujourd'hui ce roman, on s'emporte dans sa vague ou bien on le lâche et on le jette dès les premières pages. Tout est question de la porte par laquelle on y entre...
Je voudrais vous en parler par le chemin que j'ai entrepris, celui de l'enchantement et de l'allégorie. Je ne sais pas si c'est le meilleur chemin, c'est en tous cas celui qui m'a permis d'aimer ce livre.
J'y suis entré par les pages et brusquement j'y suis entré d'une autre manière, par les chemins qu'empruntent François Seurel et Augustin Meaulnes pour retrouver les traces d'un pays perdu, celui du domaine des Sablonnières...
Je comprends mieux pourquoi il faut attendre de lire ce livre. Il incarne sans doute quelque chose de nous-même, quelque chose que nous avons perdu, une certaine nostalgie de l'école, l'odeur de la craie, les tableaux noirs, l'encre qu'on versait dans de petits réceptacles en porcelaine au bord de nos pupitres... Je me souviens de ce temps de l'école primaire, je suis ceux qui ont vu cette métamorphose, le passage du repos du jeudi à celui du mercredi, j'avais dix ans, je me souviens comme si c'était hier...
Mais voilà, Le Grand Meaulnes, c'est cela et bien autre chose de plus grand, de plus dévastateur. C'est l'histoire d'un deuil, quelque chose de douloureux, quelque chose qui s'en va, que nous avons perdu.
Écrit à la veille de la première guerre mondiale, Le Grand Meaulnes est une histoire qui démarre à la fin du siècle dernier, dans les paysages de la Sologne, mais cela n'a aucune importance, son mystère est ailleurs, dans un autre temps, dans un autre pays. Peut-être faut-il le chercher à un autre endroit ? Ou bien l'oublier ?
Nulle part ailleurs, ce roman est intemporel... Chaque histoire qui est la nôtre porte une cicatrice, un interstice d'où surgit un pays perdu qui ressemble à celui évoqué dans le Grand Meaulnes...
Est-ce un rêve, est-ce nos rêves ? Est-ce l'idée d'un premier amour, l'idée d'un amour à peine entrevu en la personne d'Yvonne de Galais ? La perte de l'enfance ? Ou bien une quête de l'absolu ? Ce pays perdu réside peut-être simplement dans notre coeur...
Est-ce la fin de l'enfance, la fin d'un monde, mais quel monde ? La fin de ce qui est possible peut-être... Peut-être ce roman porte-il déjà comme une prémonition ce qui viendra plus tard, la guerre, l'horreur, la mort, celle de l'auteur, le silence sous les bombes...
J'ai aimé ce roman avec son atmosphère onirique, magique, j’ai aimé cette fête étrange sortie tout droit d’un conte de fées... J’ai été envoûté par la présence de ces enfants déguisés qui déambulent dans ce manoir délabré. On croirait voir venir à nous des clowns tristes. Après, ce n’est qu’un long étirement vers la mélancolie des jours sans fin...
Je ne me suis pas laissé prendre au piège tendu où d'autres sont peut-être tombés. Je me suis juste écarté au moment propice pour laisser la magie poursuivre son travail en moi...
J'ai aimé son ambiance, son atmosphère, sa nostalgie, bien que je n'aime pas forcément en temps ordinaire ce sentiment, mais ici voilà que ce sentiment nous emporte comme la fin d'un monde, le bord d'un désastre, les prémices de la guerre, ce qu'il y avait avant. L'adolescence de ce livre ressemble à cela. Le temps d'un désastre. L'adolescence est souvent le temps d'un désastre, mais l'adolescence qui précède la guerre, que faut-il en penser, d'autant plus que ce livre fut écrit avant cette guerre et que nous le lisons bien après... ?
J'ai aimé ce roman comme un paradis perdu... J'ai aimé m'y perdre...
J'ai aimé ce roman avec ses tâtonnements, ses errances parmi les ronces et les branches... Il scelle définitivement une impossibilité de revenir à l'enfance, mais nous en livre l'écho d'avant comme une délivrance face à cette punition... Et c'est tout simplement beau. Mélancolique. Cruel aussi...
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François Seurel, fils d'instituteurs, vit dans un petit village du Berry, Saint-Agathe. Il a quinze ans quand arrive un nouvel élève, Augustin Meaulnes. Plus âgé de deux ans que François, il fascine ce dernier, si bien que François raconte son histoire.
En se promenant, Augustin parvient à une fête de mariage où il rencontre Yvonne de Galais, la soeur du futur marié. le mariage n'a pas lieu, Valentine, la fiancée de Frantz de Galais s'est enfuie.
Amoureux d'Yvonne, Augustin cherche à retrouver le château.
Mais au-delà de l'histoire, mystérieuse et romanesque, il y a la vie des enfants et des jeunes gens de cette époque, vocabulaire suranné compris. Il faut lire le Grand Meaulnes comme on remonterait dans le temps.
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Le Grand Meaulnes est le livre qui a bouleversé ma vie d'adolescent, qui m'a projeté dans un étrange univers, que je n'avais pas encore éprouvé, ce nouvel Eldorado, c'est "le domaine sans nom", le féminin.

A 15 ans, je ne côtoyais pas ce monde. Trois frères et une soeur de 24 ans, Je vivais en pension religieuse de garçons depuis mes 8 ans, je pratiquais l'escalade , éternel scout depuis l'age de 6ans …Même pas des religieuses !
Mes perceptions étaient sans doute surannées , les paysages de Ste Agathe sont féminins , oniriques, d'une douceur et d'une beauté singulière. Ce roman respire la féminité la plus extrême "aux traits dessinés avec une finesse presque douloureuse" , la plus sauvage, la plus timide et la plus incompréhensible, comme "un peu de poudre restée sur la joue d'une jeune fille."

Alain Fournier , était-il entouré de femmes , de jeunes filles , d'éclats de rires, de jeux enfantins et de défis superficiels et légers, leurs âmes étaient-elles comme le cristal, fragiles comme un raie de lumière un matin d'hiver.
Le texte d'une grande finesse est aussi habité de sensualité, tous les sens sont en éveil, l'auteur joue de cette ambiance de fête, et de magie, qu'il oppose aux bagarres entre garçons à l'école de Mr Seurel.

Ce livre m'a dégivré le coeur, il me permettra un jour de vivre ce féminin , de percevoir que j'étais un peu rebelle, faussement discipliné, il me montra que l'aventure m'offrirait des émotions et des rêves. Mais surtout, je rêvais alors de rencontrer Yvonne de Galais et surtout Valentine la couturière .
L'une Yvonne, se donne au jeune Meaulnes par amour, l'autre valentine se dérobe à Franz et au Grand Meaulnes par amour.
L'adolescent que j'étais, comme bien des adolescents j'ai choisi la seconde , par bravade , pour tout ce qui oppose l'adolescent au monde des adultes.

Relisant le grand Meaulnes aujourd'hui, je ne retrouve pas la fascination que j'ai senti traverser mon corps à l'age de 15 ans. Je retrouve par contre, de façon plus forte encore cette très belle leçon d'amitié.
Je suis devenu proche du conteur, François , qui on le sent, est un amoureux discret, attentif, qui va aimer dans l'ombre, et ressentir la perte d'Yvonne dans sa chair. La vrai féminité c'est elle , peut être la plus profonde, dans la venue de l'enfant dans sa déchirante plainte sur les blessures à son bébé , le désespoir de n'avoir pas été aimée par le grand Meaulnes.
Une chronique bien personnelle, à la hauteur des impressions, qu'il m'a laissées il y a longtemps, à la hauteur de l'attention que j'accorde aujourd'hui à ma famille, à 7 petites crevettes , à leur jeux et leurs rires à leur espièglerie.
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Je lus pour la première fois, à l'âge de quinze ans, « le Grand
Meaulnes » et tout de suite j'en fus émerveillé. Dans les années qui
suivirent, je relus avec la même ardeur que pour la première fois,
ce roman, devenu un livre culte, où transperçait une réalité secrète
et mystérieuse, sur les rêveries de l'enfance et de l'adolescence,
qu'aucun livre sur les contrées profondes du coeur humain
n'a pu approcher ni de près ni de loin.
Lire «Le Grand Meaulnes», c'est subir
l'enchantement de l'enfance,
celui du rêve étrangement mêlé à la
vie, c'est remonter dans le temps aux
sources du rêve nervalien (dans «Sylvie
» précisément, chef-d'oeuvre de
grâce et de beauté, voyage intérieur,
auréolé de mystère, à la recherche
d'un paradis perdu à la fois de l'enfance
– autour de Sylvie, personnage
réel- et d'Adrienne, sainte ou fée,
qui représente l'amour inaccessible),
c'est l'époque propice où le rêve et
la vie sont inextricablement mêlés
qu'il est impossible de savoir où finit
le rêve et où commence la vie. le «
Grand Meaulnes » conserve cette ambiguïté
fondamentale, et c'est ce qui
lui confère une fraîcheur éternelle.
Mais c'est aussi faire des moissons
grasses d'images-souvenirs, de pay-sages jalousement décrits, de printemps,
d'automnes pluvieux, autant
d'images éblouissantes et chargées
d'amours, et qu'on quitte avec un
grand regret
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Jamais il n'était l'heure de lire le Grand Meaulnes. Après un essai infructueux durant mon adolescence, les années passant, rien ne me décidait plus à reprendre ce livre que je gardais pourtant très soigneusement. Il a fallu l'occasion d'un déménagement pour que j'y revienne.

Dans les premières pages, je n'ai pas été beaucoup touchée par l'aventure du jeune Meaulnes dans un château enfoui au fond du « Pays Perdu » entrevu le temps d'un jour, et fruit de son inlassable quête. Pourtant, c'est drôle à quel point ce début de livre m'a rappelé, bien malgré moi et sous bien des aspects, le film « Eyes wide shut ». La fête, Meaulnes qui est accueilli par les autres « initiés » tous masqués… Cet état hypnotique qui l'obsède… Ces deux imaginaires se sont rejoints dans mon esprit.

Plus loin, le côté plus romancé de la seconde partie m'a davantage souri que tout ce qui a précédé. Il rehausse le ravissement du livreà mon avis, au travers du retour d'Yvonne de Galais. le côté « partie de campagne » m'a beaucoup séduite.

La narration se module sans cesse et semble montrer le côté fragile des choses. Elle est remplie des saveurs d'une enfance paysanne, au cours de laquelle François et Augustin se rencontrent. L'histoire avec son léger côté idéaliste réunit des personnages venus d'univers sociaux différents, paysans et bourgeois, enfants du pays et bohémiens. Ça sent bon l'herbe, c'est rempli des rayons du soleil provincial. La lumière est forte. Je ne situe pas très bien d'où provient la part d'envoûtement qui plane dans ce roman. Peut-être de l'omniprésence des personnages, de leur faculté à disparaître, et à rester tout de même présent par l'intermédiaire des autres. Mais j'ai aussi l'impression que ce côté onirique pourrait s'expliquer par l'extraordinaire manière dont l'auteur a eu de nous décrire tout ce petit monde empreint de désuétude.

Un drame, une amitié fidèle, une histoire d'amour et une quête presque obsessionnelle nous cachent par la suite d'autres secrets. J'ai eu du plaisir à lire ce livre à la fois tranquille et plein de rebondissements.
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Le Grand Meaulnes c'est l'histoire d'une amitié inconditionnelle, de la jeunesse du narrateur François, bouleversée par la rencontre avec Augustin Meaulnes, qu'il va aimer comme un frère. C'est aussi de belles histoires d'amour parfois malheureuses, des aventures parfois étranges et magiques dans un décor bucolique, c'est la quête du paradis perdu, de l'enfance et la jeunesse enfuies, un impossible retour, un impossible oubli.
Le narrateur raconte les va-et-vient de Meaulnes, son grand ami, 15 ans après les faits, pour retrouver le domaine mystérieux, sorte de château où a eu lieu une fête étrange dans laquelle sont réunies des personnes de tous âges et de toutes classes sociales, toutes déguisées, quelque chose de l'identité originelle se travestit, la mise en scène théârale dépasse le réel que les personnages semblent fuir tout au long du roman. le domaine perdu et isolé dans la Sologne semble pour un temps gouverné par des enfants et non par des adultes comme on pourrait s'y attendre.
C'est lors de cette étrange fête que Meaulnes rencontrera son grand amour Yvonne de Galais et son frère, Frantz de Galais, jeune homme fantasque qui deviendra son ami et pour qui il se sacrifiera.
Meaulnes ne cessera dès lors de vouloir retrouver ce domaine perdu sur une carte, en quête de son amour perdu et de son ami. On suit alors les pérégrinations du Grand Meaulnes à travers la Sologne au gré de ses va-et-vient incessants, obsédants.
Les histoires d'amour et d'amitié construites en miroir, engageront les principaux personnages, y compris le narrateur, dans des aventures et mésaventures que le lecteur connait bien ou qu'il découvrira s'il se donne la chance de lire ce beau roman.
En effet, Meaulnes est amoureux d'Yvonne de Galais et la perd pour un temps, il en est de même pour Frantz de Galais dont la fiancée le quitte à cause de ses origines. Meaulnes est le grand ami de François et va s'enfuir tandis que Frantz va également quitter sa famille et devenir le compagnon d'infortune d'un bohémien . François va pour un temps accompagner Meaulnes dans sa quête d'Yvonne de Galais, tandis que ce dernier va s'engager pour retrouver la fiancée de Frantz. Les personnages généreux agissent au détriment de leur propre histoire d'amour ou d'amitié dont certaines seront avortées, d'autres seront semées d'embûches mais les retrouvailles auront bien lieu.
Cette construction en miroir, originale enrichit le récit avec de belles aventures croisées, divers voyages dans la nature omniprésente tandis que le mystère s'épaissit. Il captive l'intérêt du lecteur. L'action, le mouvement s'amplifient au fur et à mesure de l'avancée de la narration.
Les personnages principaux sont construits de manière à émouvoir le lecteur, ils sont bien caractérisés et marquants. On s'en souvient longtemps après la lecture du roman. Ils sont tour à tour fantasques, capricieux, généreux, taciturnes, aventureux, amoureux, amicaux, sensibles, fragiles, maladroits, rebelles, des caractères d'enfants et d'adolescents.
La sensibilité, la compassion du narrateur aux malheurs de Meaulnes et des autres personnages et ses actions bienveillantes pour résoudre leurs problèmes rend ce récit fort et inoubliable. Certaines scènes sont bouleversantes.
C'est un récit à la fois étrange, poétique, presque surnaturel, empreint de mystère, raconté à la première personne, il réunit à merveille certains ingrédients du roman ; l'élément romanesque, les descriptions romantiques des paysages et des personnages, l'aventure, l'action, la recherche du paradis perdu, le lyrisme, l'attente du retour de certains personnages, les incursions dans le passé, le bonheur qui s'échappe trop vite, les amours impossibles. Il intègre également certains éléments du romantisme du 19ème siècle tout en le réinventant pour en faire un récit singulier et moderne pour le plus grand bonheur du lecteur.
Le roman -Le Grand Meaulnes- est mon livre pour une île déserte. le personnage principal a enchanté l'adolescence du narrateur, le récit a enchanté ma propre jeunesse. Alain-Fournier est un excellent conteur.
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Le Grand Meaulnes, d'Alain-Fournier

Quand Meaulnes arrive chez les Seurel c'est pour :

entrer en pension
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