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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
15 décembre 2006. Antoine, emmitouflé dans son épais manteau afin de se protéger de la neige, ferme son atelier de lutherie et se dirige vers un kiosque à journaux. C'est en feuilletant l'un d'eux qu'il fait un malaise dans la rue. Sur la page ouverte, le titre "Un traître au sein de l'IRA"...
Avril 1977, Belfast. Alors qu'il boit un coup avec ses amis irlandais, Jim et Cathy, Antoine fait la connaissance, dans les toilettes du bar Thomas Ashe, de Tyrone Meehan. Même si son ami parle de lui en tant que figure locale, Antoine n'y prête guère plus attention. La soirée se passe tranquillement, au rythme des chansons irlandaises. Lorsque les trois amis quittent le bar, ils remarquent les blindés anglais qui patrouillent. de retour à la maison, Jim raconte alors à Antoine qui est ce Tyrone Meehan : vétéran de tous les combats contre la puissance britannique et responsable de l'IRA. Très vite, le jeune homme prend position pour la cause irlandaise et son chemin rencontre à nouveau celui de Tyrone Meehan...

Adapté du roman éponyme de Sorj Chalandon, cet album, passionnant de bout en bout, nous plonge en plein conflit irlandais. Antoine, luthier à Paris, va se replonger dans son passé suite à la lecture d'un article de journal. C'est dans le coeur d'une Irlande déchirée, au cours des années 70/80, que l'on retrouve le jeune homme au sein de la cause irlandaise, aux côtés de ses amis, Jim, Cathy et le charismatique Meehan. Pierre Alary entremêle au coeur de ce récit les comptes-rendus d'interrogatoires de Tyrone Meehan par l'IRA. Des interrogatoires succincts mais riches de sens. L'auteur nous plonge dans une ambiance tendue, angoissante et traite avec justesse du combat, de la patrie, de la confiance, de la fraternité, de l'amitié, du deuil et, évidemment, de la traîtrise. Sorj Chalandon ayant donné libre cours à Pierre Alary, ce dernier s'est emparé brillamment de son roman, aussi bien scénaristiquement que graphiquement. En effet, l'auteur nous offre de magnifiques planches : un trait particulièrement élégant, des ambiances intenses et des couleurs monochromatiques.
Une ballade irlandaise, captivante et riche...
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Alors déjà, énorme coup de gueule vis-à-vis de cet égoïsme sans nom voulant que ce traître soit celui de Môsieur. Et le partage, ça te parle ?!

Chalandon, à lire, c'est bien.
Chalandon, à lire et à zieuter, c'est bien.
Vous noterez la subtile nuance. Ce petit plus rendant hommage au graphisme épuré, tout en retenue et pourtant terriblement efficace, aidé en cela par un encrage monochromatique aussi doux que le combat de l'IRA fut rude.

Mon Traître, c'est avant tout celui d'Antoine.
Ce petit frenchie fou d'amour pour cette farouche Irlande assoiffée d'honneur et de liberté.
Un pays qu'il va faire sien, adoptant tout de go ses rugueux combats contre l'envahisseur rosbif.

Mais avant tout, ce sont de belles et fécondes rencontres. de celles qui enracinent et qui nourrissent.
Avec Jim et Cathy, tout d'abord, puis avec le légendaire Tyrone Meehan, emblématique figure de l'IRA. de toutes les luttes, de tous les combats, il va incarner un mentor infatigable, un modèle d'acharnement à vouloir bouter les anglais hors de la Verte Érin. Naaan Jeanne, t'es pas toute seule !
Un père de substitution porté au pinacle par ce jeune padawan le bouffant du regard avec les yeux de l'amour.
Mais à vouloir déifier un modèle, on en vient à oublier qu'il n'est qu'un homme avec tout ce que cela comporte de faillible.

Construit sur la base d'une double narration, Mon Traître alterne l'interrogatoire de Tyrone Meehan par l'IRA avec l'histoire d'Antoine devenue indissociable. La petite histoire côtoyant la grande.

Mon Traître, c'est avant tout l'évocation d'un combat.
Celui de quelques irréductibles prêts à l'ultime sacrifice pour la cause.
Emprisonnés, nombreux seront les militants de l'IRA à mourir d'une grève de la faim.
Bobby Sands, 27 ans, décèdera après 66 jours de jeûne dans la prison de Maze, devenant alors un véritable héros de la cause républicaine et un emblème politique incontournable.
De source historique moyennement sûre, la Dame de fer se serait alors exclamée :
"Ça m'en touche une sans bouger l'autre !".
Expurgé de tout manichéisme, il nous conforte dans l'idée que rien ne saurait être au-dessus d'un idéal, surtout pas un homme auréolé du titre un brin ronflant d'incarnation vivante dudit conflit.

Très beaucoup bien.
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La plume de Pierre Alary dessine la scansion rimée du roman de Sorj Chalandon pour en extraire et faire résonner l'harmonie.

Portée par un souffle sidérant et une interprétation très juste de l'écriture subtile de l'auteur, l'adaptation de Mon traître en bande dessinée est un alcool fort, violent et puissant.

On est rapidement agrippé à ces planches d'où se dégagent, en plus du talent incontestable du scénariste, dessinateur et coloriste ; un engagement moral à fleur de peau pour donner vie aux personnages et animer la véracité et la magie de l'écriture de Sorj Chalandon.

Comme un cocktail parfaitement dosé, Pierre Alary a su choisir dans sa palette des teintes monochromatiques sobres, sombres, qui collent avec l'ambiance et l'état d'esprit des personnages et des plans et angles de vue assez rapprochés pour un ensemble parfaitement composé.

La rencontre entre deux arts et deux artistes est sublimée par une humanité et un sens des nuances extrême. Finesse, rythme, souci du détail et beaucoup de talent.

Emouvant, élégant et mélancolique à la fois.


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Libre adaptation d'un roman que je n'ai jamais oublié. Un jeune luthier lors d'un séjour en Irlande fait la connaissance de Tyrone Meehan, fervent activiste membre de l' IRA. Il va l'admirer, lui faire une confiance aveugle, une grande amitié va naître ou peut-être un rapport père-fils jusqu'au jour, par un article, il apprendra sa trahison.
Le scénariste de ce roman graphique s'est approprié l'histoire avec l'aval de Chalandon. Une grande réussite tant au niveau du texte que du graphisme. Y'a pas à dire : quand deux talents se rencontrent...
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C'est sur la pointe des pieds que j'ai ouvert Mon traître. Cela faisait un bail que je souhaitais découvrir le roman de Sorj Chalandon mais je l'avoue humblement je n'en avais pas eu le courage ...

En découvrant à la bibliothèque l'adaptation graphique de Pierre Alary je n'ai pas hésité. Et je n'ai aucun regret !!!
Pierre Alary "avait envie de raconter une belle histoire comme ça, mais, surtout en conserver les mots, et toute la douleur. M'approprier son émotion et la raconter en dessin... Je voulais avoir la fierté de mettre ses mots sur mes images. J'y mettrais du "moi" par le découpage, le rythme, le montage.. " Voilà ce qu'il nous dit de son travail.
Sorj Chalandon lui a fait confiance, ils se sont regardés, se sont serré la main . Tout était dit..

Quant à l'histoire nul doute que vous la connaissez bien , très bien . Une histoire d'amitié trahie, une histoire où la colère explose, où l'Irlande se dévoile , où le frère trahit mais reste le frère ...

Immense coup de coeur.
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Je n'ai pas lu le roman de Sorj Chalandon mais j'avais lu Retour Killibegs, qui relate la même histoire mais d'un autre angle.
J'ai hésité à commencer par cette adaptation. Finalement je ne regrette pas, j'ai tout-à-fait retrouvé l'atmosphère et le récit en lui-même de Retour à Killibegs à la fois par la narration et la mise en scène de cet album qui raconte la rencontre et l'amitié de Chalandon avec Donald Donaldson, membre de l'IRA provisoire et en même temps espion pour les services de renseignement du gouvernement du Royaume-Uni, avant d'être dénoncé.
Mon traitre nous plonge donc en plein coeur des conflits nord-irlandais dans les années 70-80, sous l'aire Thatcher, où plusieurs membres de l'IRA ont été emprisonnés dans des conditions horribles dans l'indifférence totale du gouvernement britannique.
Ce sont des années de grande violence, d'attentats et de représailles sans fin. le personnage principal, un jeune luthier français, Antoine, découvre l'Irlande du Nord peu de temps après la tuerie qui a eu lieu à Derry, connue sous le nom de Bloody Sunday (immortalisé par U2). Il fera des allers-retours entre Paris et Belfast des années durant, désireux de participer lui aussi aux combats de l'IRA, ce qui lui sera reproché par ses amis nord-irlandais: on ne joue pas à la guerre, on la vit. Et pour la vivre, il faut être né à Belfast, sentir cette guerre en nous, avoir vu des gens mourir, vivre l'injustice, la peur et la colère depuis sa naissance.
Même si j'ai trouvé le ton parfois trop empathique, j'ai été transportée par l'horreur de ce qui se déroulait à à peine deux heures de vol de chez nous, il y a à peine vingt-cinq ans plus tôt. Et dit aujourd'hui, on pense forcément à d'autres pays en guerre ou en conflit actuellement pour lesquels on se sent si désarmés.

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Une adaptation tout à fait à la hauteur du poignant roman de Sorj Chalandon, qui n'est en rien trahi ici, tant on replonge avec émotion dans ses mots et dans cette histoire, son histoire.

On retrouve l'ambiance irlandaise des années IRA, et les sentiments extrêmes du narrateur qui s'approprie ce conflit, cette cause, se sentant irrémédiablement impliqué et donc profondément trahi.
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"Mon traître" est un roman de Sorj Chalandon à l'origine. Mais il a laissé Pierre Alary libre de s'approprier le texte. Je n'ai pas lu le roman, je ne comparerai donc pas. Mais l'oeuvre ici est dans tous les cas réussie.
Les traits sont simples, épais, efficaces. Les planches monochromatiques, les ombres, tout concourt à l'ambiance de lutte, de pluie et d'intimité dans cette Irlande déchirée, meurtrie. Antoine, Tyrone, Jim, leur profonde amitié, la confiance trahie, l'affection profonde, la lutte pour une cause plus grande que soi, qui échappe à ses combattants.
Le duo Antoine/Tyrone, là est pour moi l'essentiel, la confiance aveugle, la trahison destructrice.
Cette lecture m'a donné envie, un jour, de lire le roman.
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J'ai été très très touchée par cette lecture sur l'amitié...une amitié qui se développe sur fond de combat, de lutte pour la liberté et le désir de nationalisme. Une BD sur fond d'IRA.
A travers le parcours d'un français (double frictionnel de Sorj Chalandon) arrivant un peu par hasard au sein du milieu révolutionnaire, nous entrevoyons les ramifications de ce groupe armé et des expressions 'publiques' de leur lutte.
Les liens qui lient les êtres sont magnifiquement et subtilement exposés et suggérés. Les personnalités sont franches et humaines, avec leurs défauts et leurs défaillances...c'est justement ces défaillances qui sont le réel sujet de cette histoire qui m'a vraiment donné envie de découvrir le roman qui en est la source.
Je regrette cependant que les buts et les revendications de l'IRA, le pourquoi de leur lutte, ne soit pas exposé ne fussent que par quelques mots. La division de l'Irlande, les luttes religieuses et les mouvements nationalistes sont apparemment considérés comme connus de chacun et je pense que ce n'est pas le cas.
Une magnifique lecture.
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Magnifique BD allié à un trait précis et lumineux. L'histoire est prenante, totalement subjective car nous sommes dans la tête de Pierre, jeune luthier qui par ses amitiés va participer aux combats menés à Belfast. Ami de JIm, puis de Tyrone, il cherchera même à s'impliquer dans la lutte alors que Tyrone à rester dans son rôle d'ami de la cause sans s'impliquer plus. Un jour aprés les accords de paix, éclate la nouvelle, Tyrone le combattant de tous les combats, est un traitre qui a vendu des informations aux anglais.
La douleur, la colère submerge Pierre. Que s'est il passé???
Superbe roman graphique.
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