C'est dans le cadre de l'opération de Masse Critique que j'ai reçu cet ouvrage. J'avoue que la couverture et cet extrait m'avait donné fort envie de m'embarquer avec lui pour les Indes néerlandaises (l'Indonésie actuelle) à la fin des années 30.
J'avoue de suite que je ne connaissais pas du tout l'auteur, A.Alberts, célèbre dans son pays. Et surtout je ne connaissais rien de son style, si particulier. Tout le long de ma lecture, je réfléchissais déjà à ce billet et à y écrire tous les écueils, ou plutôt les particularités de style qui rendaient cet exercice à la fois difficile et passionnant.
Je sais que ces propos peuvent paraitre étranges, mais A.Alberts va faire de son recueil de nouvelles (12) le journal de bord de son voyage dans l'imaginaire. Très loin du récit très terre à terre auquel je m'attendais. Ajoutez-y le style très particulier de l'auteur. A chaque nouvelle entrée dans son journal, le romancier néerlandais continue de me surprendre et me voilà relisant plusieurs fois la même phrase pour être sûre de ne pas avoir loupé quelque chose.
J'arrivais donc à la fin de ma lecture, prête à pondre un billet dense quand j'ai lu la postface et là surprise : je n'ai pas rêvé, les choix stylistiques de l'auteur n'étaient pas sortis de mon imagination - ce style si singulier avait fait la marque de fabrique de l'auteur. Un style déroutant mais suffisamment puissant pour que j'ai envie de m'embarquer avec lui au fin fond de cette île où les hommes semblent devenir fous.
(...)
Ainsi, un des moments forts du récit est lorsque le narrateur interroge un habitant sur son choix de vivre de l'autre côté du marécage, et non dans le village - sa réponse m'a plongé dans une forme de désarroi et en même temps a provoqué chez moi un élan de curiosité : "Parce qu'il n'y avait personne au village avec qui parler". Chez A.Alberts, toute forme de communication humaine est compliquée. Les hommes deviennent fous, développent de drôles d'obsessions. le narrateur est obsédé par cette jungle qui occulte son horizon et semble développer ses tentacules autour de son habitat.
"La bande de palmiers est plus large ici que chez nous, dit le chef du village.
Mais nous sommes près de la mer, dis-je.
Oui, nous sommes près de la mer.
Et à combien du village ?
Oui, nous ne sommes plus très loin du grand village". (p.25)
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