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EAN : 9782889830008
224 pages
Noir sur blanc (01/02/2024)
4.05/5   177 notes
Résumé :
« Quelques éclats demeurent au milieu des heures profondes, en veille. Parfois une silhouette immobile se détache sur le rectangle éclairé. À quoi songent-ils, tous ceux que le sommeil fuit ? À quelle part de leur histoire, de leur mémoire, à quels absents parlent-ils en silence ?

C’est l’heure des aveux, des regrets, des impatiences, des souvenirs, de l’attente. Ce sont les heures où le cœur tremble, où les corps se souviennent, peau à peau avec la n... >Voir plus
Que lire après À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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Microfictions…
C'est ainsi que Gaëlle Josse a intitulé ces très courtes nouvelles qui courent sur 215 pages.
Généralement 2 à 3 pages par nouvelle, parfois une dizaine tout au plus.
L'art de la concision poussé à l'extrême.
Comme des poèmes, en quelques mots soigneusement choisis, tout est dit.
Les portraits brossés avec sensibilité et exactitude accrochent le lecteur, qui immédiatement s'attache, s'identifie, rêve, part dans un ailleurs.
Je suis entrée à chaque fois par effraction dans la vie de chacun des personnages, j'ai volé quelques pensées, les ai attrapées d'un geste rapide, puis les ai relâchées pour les admirer s'envoler en de brefs coups d'ailes. Je me suis glissée en silence derrière eux, je les ai observés regarder par la fenêtre à la nuit tombée, égarés dans leurs pensées.
Tout est poésie dans ces pages, dans le regard tendre et bienveillant posé sur tous les personnages qu'ils soient enfants ou âgés, masculins ou féminins.

En guise de transition entre chaque histoire ; quelques mots, une courte phrase, pensée, poésie.
« la nuit pont suspendu entre deux rives de mémoire, » (p.198)

J'ai été séduite par cette subtilité, ces instantanés de vie, j'aurais souhaité tourner d'autres pages pour plonger encore et encore, me balancer sur le fil du somnambule qui tangue entre fantasmagorie et réalité.
De Gaëlle Josse, je n'avais lu que La nuit des pères qui m'avait déplu, je suis ravie d'avoir persévéré avec cette autrice.
NB : le format petit livre est très pratique, il se glisse facilement dans un sac, et hop une microfiction lue en faisant la queue à la boulangerie ! donc vous n'avez pas l'argument « Mais, c'est un pavé ! » pour ne pas le lire. Imaginez un peu, vous allez être content de voir une file d'attente devant vous chez le dentiste ou aux caisses des magasins ; une opportunité en or pour découvrir de nouvelles microfictions-pépites !
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« A quoi songent-ils, ceux que la lecture fuit ? ». Oui, vous avez bien lu. En terminant enfin ce court recueil de micro-fictions, ce jeu de mots m'est en effet venu spontanément. Cela reste bien entendu anecdotique, mais j'ai emporté ce petit livre déjà entamé en vacances pour le terminer, et honte à moi, je n'ai pas trouvé le temps pour l'achever. Cela fait bien longtemps que je n'ai plus lu aussi peu pendant une semaine entière. Aïe !
Mais il est temps que je parle un peu du livre et de son contenu. Cependant, à ce sujet aussi, je ne peux que m'associer aux excellents billets que j'ai lus sur ce recueil sur Babelio. Et je ne peux que confirmer la virtuosité de cette auteure dont j'ai beaucoup entendu parler et dont c'est ma première lecture. Une trentaine de micro-fictions, toutes sur fond nocturne, mais toutes différentes et mettant en scène de manière fugace, mais dans un style poétique et agréable un certain nombre de « naufragés de la nuit », des personnages pour la plupart tristes, perdus, songeurs, insomniaques, actifs de nuit, voyageant…au bout de la nuit.
Un livre remarquable, hommage à tous ceux et celles que le sommeil fuit, quelle qu'en soit la raison somme toute.
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En découvrant le titre et la couverture du livre de Gaëlle Josse, j'ai tout de suite pensé à l'une de mes (mauvaises) habitudes.

Lorsque la nuit tombe et que je marche dans les rues, mon regard est toujours attiré par les fenêtres des maisons et immeubles éclairées et, j'ai pris l'habitude de m'imaginer la vie de leurs habitants. Avec ce recueil composé de microfictions, Gaëlle Josse a su coucher sur le papier des mots et pensées qui finalement sont toujours restés pour moi au stade d'idées fugaces, ce que j'ai beaucoup apprécié.

L'auteure nous offre ici le portrait d'inconnus auxquels on peut facilement s'identifier qui, alors que les heures passent et que la nuit s'installe, n'arrivent ou ne peuvent tomber dans les bras de Morphée... Et si cette nuit enveloppante pouvait nous offrir quelque chose, répondre à une attente.

Au travers de ce texte, Gaëlle Josse nous rappelle que finalement le soir est l'un des seuls moments de la journée où l'on peut se poser et se retrouver seul face à ses pensées et à ses doutes. Alors que ces histoires pourraient sembler redondantes, il n'en est rien. La découverte de ces portraits de femmes et d'hommes qui nous ressemble m'a permis de très facilement m'identifier. Je suis finalement entrée facilement dans l'intimité des personnages sans pour autant avoir une impression de voyeurisme.

Je tiens à remercier les Éditions Noir sur Blanc pour l'envoi de ce roman qui m'a permis de retrouver l'auteure après l'avoir découverte avec "la nuit des pères". J'ai pris beaucoup de plaisir avec cette lecture se révélant très poétique que j'ai lue avant de me coucher et qui s'est révélée très apaisante.

En refermant cet ouvrage, la question qui me reste en mémoire est de savoir ce que nous réserve la nuit prochaine?
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Gaëlle Josse, la plupart d'entre nous a déjà eu un de ses titres entre les mains. Pas étonnant donc d'avoir vu passer tant de billets sur Babel depuis que je suis inscrit. Malheureusement, en général, plus je vois passer de billets sur un titre ou un auteur et plus je m'en éloigne. C'est pas forcément toujours intelligent car c'est souvent comme si le succès était suspect de n'être qu'un consommable de plus. Vous aurez compris que je n'ai jamais croisé les pages de l'auteure.
Et puis et puis, un titre qui m'arrête, un billet de soniamanaa très tentant, un autre de Stelphique (j'encourage vivement à aller lire ces deux billets) et je n'ai plus d'autre choix que de renoncer à un principe (parfois idiot) et de me précipiter dans une librairie pour enfin avoir du Josse dans ma bibliothèque.

Aux heures où le jour s'efface, où le ciel s'étoile, aux heures où la lune se fait veilleuse, « A quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ? »
Il y a les nuits de fête et les nuits de naufrage, les nuits magiques et les nuits blanches, les nuits d'amour, les nuits de pleine lune, les nuits d'ivresse, les nuits… il y en a tant que je pourrais arriver au compte des mille et une nuits.
Tout commence au crépuscule.
La nuit déshabille le jour, défait les certitudes, démasque le mensonge du paraitre, interroge les illusions. Cogitation. le doute habite l'obscurité. Inquiétude, méfiance, hésitation , crainte viennent peupler les heures qui se pressent vers l'aube.
Insomnie.
Le jour s'immisce dans les heures de veille et le sommeil fuit devant l'excitation, devant l'impatience du lendemain. Effervescence, frénésie, euphorie. Enervement, fébrilité.
Insomnie.
Et puis les joies d'aujourd'hui qui deviendront les nostalgies de demain et les peines d'après demain.

« A quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ? ». c'est vous, c'est moi. C'est un tête à tête avec soi, nu face à ses émotions, face à ses espoirs et ses angoisses. Ce sont ces pensées imprévisibles qui viennent ébranler nos évidences, qui s'emploient à venir remuer nos manques. Ce sont ces rêves enfouis, ces songes oubliés, ces ambitions avortées qui nous minent . C'est un grand moment de solitude à l'état brut que ce soit dans la joie ou la douleur.

A quoi songe-t-il celui que Gaëlle Josse fait fuir ?
A commander un titre de l'auteure pour la découvrir à travers un roman et en terminer avec cet apriori en ce qui la concerne.
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Miscellanées d'instants, de ceux qui, quand l'heure se fait plus louve que chienne, nous trouvent éveillés, campés à une fenêtre, scrutant un noir devenu chambre obscure où se dévoilent nos failles, nos joies, nos peurs et nos défaites.
De l'amour perdu à celui naissant, de l'apparition de la neige à la disparition de l'être aimé, ces heures sombres sont autant de fenêtres sur des bouts de vie possibles ou passés, réussis ou manqués.
Quel talent a Gaëlle Josse pour, en quelques phrases, donner à voir ces abîmes de mystère. Et quelle poésie aussi dans ces minuscules textes qui, tous, viennent évoquer une impression de déjà vu, une solidarité active pour ces fragments d'existence aussi fugaces que le rêve.
Par un heureux hasard, je suis "tombée " hier sur un court texte élaboré en atelier thérapeutique.

"La nuit invincible
Normalité invisible
précoce et féroce
couleur noir c'est noir
à travers la nuit
stimule don sortilège "

Cette nuit, me voilà à mon tour plantée à ma fenêtre. Je guette mes "heures sentinelles", celles qui se tapissent dans le silence feutré de ma rue, et les mots de Gaëlle Josse m'enveloppent et me bercent.
Je la découvre, cette auteure, avec ce court livre Et c'est une très belle découverte.
Trop vite lues, ces écharpes de nuit m'invitent à explorer une oeuvre où le temps et la nuit semblent tenir le haut du pavé. L'ombre de vos nuits, La nuit des pères, Les heures silencieuses, Une longue impatience, Ce matin là, Et recoudre le soleil.... Un inventaire à la Prévert pour dire l'étrangeté et la magie de ces heures sombres et silencieuses.
Et pour clore ce billet, cette phrase de Yasmine Khlat mise en incipit du livre.
" Vous savez, les gens ont l'air d'aller bien, mais chacun de nous a sa nuit."
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critiques presse (3)
LaPresse
08 avril 2024
Touchantes, étonnantes, prenantes, les microfictions de Gaëlle Josse sont comme une dentelle diaphane et élégante, maîtrisées d’une main de maître par une écrivaine qu’il vous faut absolument découvrir si ce n’est pas déjà fait. Coup de cœur assuré.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
23 février 2024
Un recueil de microfictions dont les personnages veillent à l’heure où les autres dorment.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
19 février 2024
Dans un recueil de brèves nouvelles d'une tendre et forte acuité, Gaëlle Josse prête sa plume à ceux que « le sommeil fuit ».
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Alors c'est demain.
Elle a dit qu'elle est bien comme ça, qu'elle se débrouille, qu'elle est bien chez elle, elle l'a dit. Elle le leur a répété. Elle est bien, ici, avec ses souvenirs, ses meubles, ses repères.
Elle a dit je ne veux pas partir
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Nos traces. Je veux m'assurer que nous avons vécu ici, heureux. M'assurer qu'il reste quelques marques, quelques empreintes de notre histoire.
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"Ces heures profondes , ce sont les heures où le coeur tremble, où les corps se souviennent, peau à peau avec la nuit. On ne triche plus."
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Elle n'y croit pas encore. Réaliser un rêve , c'est donc possible?
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Me voici en bas de l'immeuble. C'est plus fort que moi, rien d'autre à faire que de céder à ce nord magnétique, à cette aimantation de mes pas ; ils me ramènent là, malgré toutes mes résolutions. Il y a celles du matin, prises au réveil, dans le bleu de l'aube, celles du jour plein où la raison tente de reprendre le dessus, où la journée à traverser exige que l'on se tienne droit, que l'on vive loin des brumes, loin des pénombres du cœur, loin des poids invisibles accrochés aux chevilles. Puis vient la nuit.
Alors je reviens comme un animal en maraude, sentir, tourner, chercher des traces, vérifier que mes souvenirs ont bien été vécus avant de glisser dans un froissement de mémoire, qu'ils ont été de chair, de sang, de rires, d'instant incrustés dans le vivant et non d'images flottantes comme l'ombre d'Eurydice, celle qui appelle et meurt une fois encore. Vérifier que la vie a été là, pour de bon, pour de vrai, accrochée dans cet espace, qu'elle s'est nourrie de cet air, qu’elle est passée là, devant cette vitrine, devant cet arbre dont elle a guetté les nouvelles feuilles chaque printemps, qu'elle a marché sur ce trottoir, pianoté sur ce digicode et appelé cet ascenseur, repoussé sa grille, avancé sur ce palier et sorti sa clef en annonçant dès le seuil franchi, sac, chaussures et manteau jetés sur le fauteuil de l'entrée, c'est moi ! […]
Je pourrais prendre l'escalier et sentir chacun de mes pas me rapprocher de l'appartement du deuxième étage, porte de gauche.
Non, je ne vais pas faire ça, monter, regarder la porte en bois laqué bleu marine et le paillasson, puis repartir comme je suis venue, en laissant ma main glisser le long de la rampe et en comptant comme d'habitude le nombre de marches. C'est inutile, il y en a vingt-et-une, je le sais, ça n'a pas pu changer.
(p.77-79)
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Videos de Gaëlle Josse (53) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gaëlle Josse
Dans son dernier ouvrage, Gaëlle Josse nous invite à plonger dans les méandres de la nuit intime de chacun. À travers une série de microfictions minutieusement ciselées, elle explore les vicissitudes de l'existence, les petites victoires et les grandes défaites qui marquent nos vies. Dans cet univers littéraire, les personnages prennent vie, chacun portant en lui son lot d'émotions lancinantes.
Que ce soit le père éloigné de sa fille, l'homme solitaire repensant à son amour de jeunesse, ou la femme attendant en vain son compagnon promis, tous ces individus traversent des moments de doute, de désir et de désillusion. Gaëlle Josse capte avec finesse les décalages entre les êtres, leurs espoirs et leurs regrets, offrant ainsi un reflet fidèle de la condition humaine.
Parmi ces protagonistes anonymes ou nommés, il y a le pianiste renommé qui sent son art l'abandonner, le petit garçon témoin des tourments de ses parents, et bien d'autres encore. Chacun est saisi à un instant crucial de son existence, révélant ainsi toute la complexité de l'âme humaine.
À travers les pages de son livre, Gaëlle Josse donne vie à ces personnages, les rendant éclatants dans leur vulnérabilité. Son écriture aérienne, teintée de mélancolie et de lumière, nous transporte dans un univers où se mêlent les voix de Billie Holiday et les mélodies de Bach. "Chacun de nous a sa nuit" se révèle être bien plus qu'un simple recueil de récits ; c'est une ode à l'humanité, à ses luttes et à ses rêves, magnifiquement capturée par une plume sensible et poétique
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