Une lumière évadée de la nuit
extrait 4
Dans cette nuit violette
On se maintient d’aplomb,
Balançant entre deux rêves.
L’oubli n’a plus de nom,
pas davantage le temps.
Vers où dirigeons-nous
ce qui subsiste de notre vie,
si ce n’est vers une saison
que l’on ne sait nommer ?
Ne laisse pas de traces
le vent se souviendra
de ce qui fut passage
Les mots en cendres,
un feu nouveau les recueillera
tu n'auras plus que l'éphémère
pour te soustraire au temps,
feuille légère évadée de son arbre
Une lumière évadée de la nuit
extrait 1
On ne saurait dire si la nuit manque au jour,
si la lumière se faufile tel un éclair obscur
dans les lieux les plus hostiles,
si nous ne réfléchissons pas
face au vent qui nous ceinture.
Nous avançons, tremblant au moindre éclair
issu d’un point hors d’atteinte.
Sommes-nous encore prêts à devancer le temps
et cette vie sans racine ?
Une lumière évadée de la nuit
extrait 2
Ce qui se terre à même les souvenirs,
ce sont les éclats d’une lumière invisible,
les paroles lointaines issues de nuits à venir.
Tout tremble sur la vitre :
la pluie et les bourrasques
ne sont d’aucune saison.
Ne te retourne pas,
tu te perdrais alors
dans un labyrinthe
à l’issue incertaine.
Une lumière évadée de la nuit
extrait 3
Les mots naviguent sur une page :
quel port les accueillera ?
Ils poursuivent leur périple
jusqu’à ce qu’ils rencontrent
le blanc définitif.
À cela il n’y aura pas de suite
mais simplement quelques marques,
le signe d’une présence discrète
et sans doute éphémère.