Ma vie sans Billie

Merci aux éditions Sarbacane et à Masse critique de Babelio pour l'envoi de cette BD.
J'avais porté mon choix sur cette BD car elle parle de relation mère-fils et étant maman d'un ado, j'apprécie de découvrir des histoires proche de mon univers.
Nous voici donc avec Lucas, un trentenaire qui vit une petite vie tranquille, entre son travail de maître-nageur, son appartement où il prend soin de ses petits poissons et les compétitions de natation qu'il suit à la télévision.
Jusqu'au jour où une jeune femme du nom de Billie arrive dans sa vie pour lui rappeler que sa mère est mourante. Sa mère à qui il ne donne plus de nouvelles depuis de nombreuses années.
A partir de ce moment là Lucas va sombrer dans une souffrance psychologique et physique très bien explicitée par les dessins d'Alice VDM.
Finalement peu de dialogues seront nécessaires pour prendre conscience de la relation toxique vécue par Lucas avec sa mère durant son enfance.
On sent l'étouffement, l'agacement, la culpabilité, la violence de cette relation et la difficulté de Lucas à se séparer de Billie.
Mais ce mal-être va tellement s'intensifier allant jusqu'à lui empoisonner ses relations sur son lieu de travail qu'enfin il va oser réagir et prendre la bonne décision.
Bref cette BD présente de façon simple et sans détour le sujet des parents toxiques que j'espère ne pas vivre ou faire vivre à mes enfants... Je vais y réfléchir !

Couleurs en aplats, graphisme brut aux traits réguliers et un peu raides, le dessin nous met un peu mal à l'aise, s'il manque indubitablement de souplesse, il s'accorde tout à fait au récit et au sujet de l'histoire.
Ma vie sans Billie aborde le thème de la famille toxique. Lucas, maître nageur, reçoit la visite de sa soeur qui vient lui annoncer que sa mère est très malade. Il semble sans coeur vis-à-vis de ses deux femmes, mais on va vite comprendre leur nocivité. L'auteur parvient à nous faire entrer progressivement dans le processus et les méandres de cette toxicité, nous faisant découvrir la façon dont cela détruit Lucas, le sadisme de la soeur et l'égoïsme de la mère, créant le malaise. le graphisme participe à cette ambiance dure, le personnage de Billie se transforme par moment pour devenir une sorte de monstre vampirique, avec un jeu d'échelle et de couleurs et des traits encore plus raides et durs.
C'est un sujet pas très réjouissant, traité de façon sobre et efficace, et au final, cela m'a touché.

Lucas a la trentaine, célibataire, et a l'air de s'épanouir dans sa vie professionnelle en tant que maître nageur dans une piscine de quartier. D'autant plus que depuis un mois une petite nouvelle travaille à l'accueil et qu'ils semblent très bien s'entendre...
Mais c'est sans compter sur Billie, personnage envahissant qui revient brutalement dans sa vie pour lui annoncer la mort imminente de sa maman. Ce personnage sans gêne, qui prend toute la place et lui fait des remarques culpabilisantes semble être l'incarnation de sa mauvaise conscience. Lucas se met alors à mal dormir, à se gratter frénétiquement jusqu'au sang et se remémore alors la relation toxique avec sa mère durant toute son enfance et son adolescence, jusqu'à ce qu'il quitte la maison. On voit déjà Billie dans ses souvenirs d'enfance, telle une grande soeur envahissante et présente aux pires moments. C'est un personnage hautement dérangeant et bien travaillé.
En peu de mots, grâce au dessin très expressif et aux nombreux flashbacks, on est plongé dans l'histoire et la tête de Lucas.
Une bande dessinée au graphisme particulier, qui ne laisse pas indifférent, et au propos qui interroge également. Un récit très fort qui délivre, malgré un parcours de vie chaotique au départ, un beau message d'espoir.

La bande dessinée d'Alice V.D.M. commence par l'arrivée de nuit d'une femme, cigarette à la bouche. Face aux immeubles rigides, elle est oblique et ses mouvements, sa forme même joueront bientôt un rôle dans la vie de Lucas. Celui-ci est dans son appartement, à l'aise, joyeux devant la natation et cette femme s'insinue pour ne jamais partir. La bande dessinée alterne le quotidien de Lucas, fait de la joie de son métier de surveillant de piscine et de la confrontation avec cette femme, et son passé plus trouble. Revient régulièrement une scène traumatisante. Sa mère allongée sur le sol, évanouie. Lucas porte en lui la responsabilité de ce souvenir d'enfance, d'une bêtise qu'il aurait faite. Ainsi, il est régulièrement submergé par ces réminiscences du passé sur lesquelles ne manque pas d'appuyer sa visiteuse. Celle-ci hante Lucas et graphiquement, donne le ton à la narration. Alice V.D.M. joue sur sa taille, sur ses mouvements, sur un sourire difficile à cerner, toujours source de malaise. Il y a quelque chose qui ronge Lucas de l'intérieur et a pris vie dans sa vie. Il transporte avec lui ses fantômes. La douleur psychologique du personnage devient rapidement physique et attaque l'intégrité de cet homme. La maltraitance qu'il subit trouve ses origines dans les souvenirs d'enfance qui deviennent plus clairs. La fragilité de Lucas s'éclaircit pour exprimer la détresse de sa situation. C'est rapidement un combat qui se met en place entre Lucas et son passé, entre cet homme et ce monstre au sourire carnassier. La figure de ce mal est fascinante et visuellement, permet à l'autrice de raconter beaucoup sur le personnage de Lucas sans s'étendre dans les explications. On ressent énormément le mal-être du personnage et sa difficulté à exprimer clairement ses obsessions, surtout quand elles sont mêlées à un sentiment de culpabilité. C'est une bande dessinée pleine de fougue et d'intensité sur un être qui s'aperçoit que la vie est parfois plus belle sans certaines personnes. La séparation peut amener la libération de l'esprit et l'apaisement du corps. En traitant les deux aspects de cette introspection, Alice V.D.M. parvient à raconter une vie qui déborde où l'imaginaire, le surréalisme éclaircit le réel, transformant le quotidien de Lucas en cercle vicieux et tortueux. Ce mouvement étouffant et destructeur est admirablement saisi par l'autrice.
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Ce n'est pas une lecture que je garderais en mémoire.

Je n'ai pas spécialement aimé ma lecture, car je ne l'ai pas vraiment comprise. Lucas a une vie banale sans histoire jusqu'à ce que Billie débarque dans sa vie. Au départ, je pensais que c'était sa soeur mais à la fin, je pense que c'était une sorte de "culpabilité" ou une "conscience". Elle va mettre la pagaille dans sa vie en l'écrasant et lui remémorant des souvenirs blessants.

Lucas est un personnage torturé par son passé que Billie lui rapppelle. L'homme va essayer de la combattre pour enfin revenir à des jours meilleurs. Billie qu'elle quel soit est une femme odieuse, irrespectueuse et méchante. Elle me fait penser à un serpent qui entoure sa proie pour la tuer.

Les illustrations sont jolies, mais celles de Billie sont glaçantes. Cette BD comporte finalement pas beaucoup de texte, mais tout est limpide.

En bref: Une BD qui ne m'était pas destiné mais que j'ai lu très vite. A vous de vous faire votre propre avis.
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