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4,19

sur 594 notes
J'ai lu dans une critique que La Divine Comédie était « l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de l'Humanité ». du coup je me suis demandé comment considérer une telle oeuvre ? Peut-on le lire d'une traite, en tout temps et tout état comme un roman de gare ? Ou est-il destiné à faire partie de ces oeuvres immenses (en densité et en volume) dans lesquelles vous vous plongez de temps en temps pour lire un morceau comme vous prenez une cuillère de Nutella une fois de temps en temps, pour ne pas abuser…

Vous l'aurez deviné, je le considère comme une de ces oeuvres immenses […] et j'en ai fait, pendant quelques temps (et ce temps a duré…) mon livre de chevet, à vous donner des rêves doux et douillets quand vous êtes dans le chapitre du Paradis ou au contraire à vous donner des cauchemars (blague) quand vous êtes dans les Enfers dans le premier tiers de l'oeuvre.

Bon, sa lecture n'est pas une sinécure, un long poème d'une densité à vous faire reposer le livre après quelques dizaines de pages pour les digérer. Entre les allégories, métaphores et autres figures de style avec des formulations alambiquées (bon à la base c'est du toscan local du XIVème siècle…) difficile de garder l'esprit clair. Et en même temps le développement de l'imaginaire de Dante pour décrire les Enfers, le Purgatoire et le Paradis et son voyage à travers les sphères du monde infernal comme autant de pêchés est d'une telle diversité que c'en est … beau.

C'est aussi le témoignage de la pensée occidentale (européenne de l'ouest) de l'époque médiévale, très imprégnée des mythes théologiques de la culture gréco-romaine. Et c'est le témoignage d'un homme, qui s'imagine voyageant des Enfers au Paradis avec l'aide de Virgile, et rencontrant au passage des hommes illustres de l'Histoire. de ses rencontres en Enfer, au Purgatoire ou au Paradis, on peut se demander si c'est sa vision qu'il a voulu transmettre ou celle de la société médiévale de l'époque : les hommes bons iront au Paradis, tandis que les autres…

La descente aux Enfers m'a rappelé l'épilogue du Mahabaharata (conte à l'origine de l'hindouisme et du bouddhisme), quand Yudisthira (l'ainé des 5 frères Pandava et le plus sage) se retrouve à monter aux cieux, et à rendre une petite visite aux âmes errantes dans les enfers, tout un programme ; on y retrouve cette ambiance macabre, nauséabonde, un endroit rempli de cris et de larmes comme chez Dante.
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J'ai adoré l'enfer, traversé avec peine le purgatoire et me suis arrêtée aux portes du paradis.
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J'ai mis ce livre par défaut car je n'ai pas trouvé la traduction que j'ai lue, je parle de celle plus proche du vieux français, plus belle, plus riche, plus étonnnate et pas aussi abstruse qu'on veut le faire croire, que l'on retrouve dans la Bibliothèque de la Pléïade.

Je conseille à quiconque veut vraiement goûter à la beauté de cette oeuvre monumentale cette traduction, qui vous fera paraître celle dite "grand public" comme totalement fade et dénuée d'intrêt.
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Je voulais débuter l'année par une critique de de magnifique livre trouvé en Italie.

Les gravures de Gustave Doré pour la Divine Comédie sont célèbres au point d'imprimer les royaumes de l'au-delà dans l'imaginaire de plusieurs générations.

D'autres se sont "risqués" à illustrer la Divine Comédie :
Peut-être seul Michel-Ange, dans ses illustrations perdues pour la Comédie, avait-il su rendre avec une énergie comparable la plasticité tourmentée des corps des damnés ? ;
Peut-être seul Botticelli a-t-il su rendre la grâce et la légèreté angélique des bienheureux, réalisée à la pointe de métal sur parchemin, repris à l'encre et partiellement mis en couleurs, permettant de partager la fascination de l'artiste florentin pour ce chef-d'ouvre de poésie de d'humanisme ? ;
Peut-être seul le poète et artiste romantique William Blake qui produisit 102 illustrations à l'état de croquis au crayon ou d'aquarelles achevées a-t-il sur transcrire le passage des souffrances infernales à la lumière céleste, de l'humain horriblement défiguré à la forme physique la plus parfaite ?.

Mais revenons à Doré
Sa capacité à créer des paysages sans précédent reste inégalée, des cavernes infernales monstrueuses jamais touchées par le soleil à la luminosité raréfiée de la montée du Purgatoire vers la blancheur du Paradis.
Les illustrations de Doré traduisent bien le réalisme de Dante - ce qui explique aussi l'amincissement progressif des gravures entre le Purgatoire et le Paradis
Autre point, les quantités d'illustrations entre les différents chants (respectivement soixante-quinze, quarante-deux et dix-huit gravures) sont à elles seules révélatrices de la manière dont Doré a abordé le texte de Dante : son but n'était pas d'illustrer fidèlement et de manière exhaustive le poème, mais de choisir les épisodes qui enflamment le plus l'imagination, la sienne comme celle des lecteurs, se laissant guider essentiellement par leur propre inspiration. Et c'est réussi....

Ce volume reproduit intégralement les cent trente-cinq planches en les associant à des légendes narratives qui permettent de retracer le parcours de Dante en « lisant » les images : un hommage au génie de Doré et en même temps une invitation à explorer la « forêt » de l'oeuvre de Dante.

Si les illustrations de Doré traduisent bien le réalisme de Dante dans la vaste gamme de sujets et de genres figuratifs abordés :
- les scènes romantiques ;
- les scènes sombres où se perdent les figures humaines
- l'horreur subtile de la forêt des suicidés ;
- la plasticité des figures de Charon ou de Minos ;
- les corps décharnés inquiétants des errants du Purgatoire ;
- la luminosité abstraite et vertigineuse des scènes paradisiaques ;
- et le classicisme des figures mythologiques permet de saisir l'extraordinaire variété de la Commedia mais aussi humaine de Dante

Dans cette édition les textes originaux sont placées dans l'index final, car les illustrations sont accompagnés de courtes notes qui visent à encadrer le dessin du poème de Dante, afin d'aider à lire et à comprendre l'image, mais aussi d'inviter le lecteur à reprendre le texte original.
Ce livre peut en effet être vu à la fois comme un hommage au génie de Doré et comme un guide pour faire les premiers pas dans la forêt de la Divine Comédie..
Et quoi de mieux pour finir de se repérer que 3 "cartes" de l'Enfer, du "Purgatoire" et du "Paradis".
Tout est fait pour nous rendre cette oeuvre encore plus accessible.
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Enfer: J'ai lu ce livre pour la première fois en français, à 25 ans, et j'ai tout de suite été emporté par sa force poétique, sa construction symétrique et sa vision nette et bienveillante de la condition humaine. Vraiment brillamment composé. Chaque 'canto' raconte l'histoire de plusieurs personnages historiques de premier plan, dans des paysages à couper le souffle. La tragédie est omniprésente, parfois avec une touche comique, mais presque toujours compatissante. La dimension philosophique et théologique est moins importante que dans les livres II et III. J'ai relu ce livre en néerlandais (à la fois en prose et en traduction lyrique) et dans l'original italien. Un trésor éternel!
Purgatoire: Moins dramatique que le premier livre, mais en fait plus beau, en raison de l'équilibre parfait entre force poétique et éducatif. Style assez exquis.
Paradise: Très différent des deux autres livres par son énorme force qui vous emmène dans une autre dimension, chaque fois que Dante monte dans une «sphère» supérieure. Bien que ce livre traite des vérités éternelles, Dante reste très humain avec ses questions et ses doutes.
Chaque fois que je relis une partie de ce livre, je sens que j'atteins les étoiles!
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Waou! Bien sûr j'avais souvent entendu parler de "La divine comédie" de Dante, mais j'avais toujours été trop impressionné, je crois, par sa réputation grandiose, pour oser y jeter un oeil. Les éditions "Le livre qui parle" ont eu raison de ma réserve en proposant ce chef d'oeuvre sous la forme d'un livre audio!
En effet, si les cent chants à découvrir pour passer de l'enfer au paradis m'impressionnaient quelque peu, racontés par la voix profonde de Jacques Roland, ils passent comme une lettre à la poste! Certes il faut se prévoir un peu de temps, puisque le récit dure près de 14 heures, mais l'écoute en vaut la chandelle car "La divine comédie" nous transporte dans une aventure des plus riches et des plus intenses. Nous y suivons Dante dans sa découverte des neuf cercles de l'enfer, Sur la route, nous rencontrerons toutes sortes de pêcheurs, dont certains noms nous seront plus que familiers, et nous ne pourrons que les plaindre car pour ce qui est de leurs punitions, ce cher Dante à eu l'esprit fertile! Puis, après être passé par Satan lui-même et par le purgatoire, guidé par la plus belle des belles, selon le maître Alighieri, nous atteindrons enfin avec extase, le paradis céleste...
A découvrir sans hésiter!!
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Le talent et la précocité de Gustave Doré( il débuta son activité à 13ans!) lui valent une reconnaissance internationale : certains vont même jusqu'à le considérer comme le père de la bande dessinée, grâce à ses dessins aux légendes décalées.
de plus en plus reconnu, à la fois autodidacte et exhubérant, Gustave Doré illustra plus de cent vingt volumes entre 1852 et 1883, qui ne parurent pas seulement en France, mais aussi en Angleterre, en Allemagne et en Russie. Gustave Doré influença nombre d'illustrateurs par la suite. C'est pour son crayon trempé dans l'acidité de son époque, pour son talent de graphiste et surtout pour son oeil plein d'imaginaire, que Doré est un immense illustrateur, un bon peintre notamment dans le traitement des lumières .
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Après avoir perdu sa femme, Dante se perd dans la mélancolie. Pour ne pas qu'il gâche sa vie, l'âme de Béatrice envoie le poète Virgile au secours de Dante.
Commence alors un long voyage à travers l'enfer, le purgatoire et le paradis. Oeuvre poétique, théologique et politique, Dante nous montre à travers ce chef-d'oeuvre un tableau de la vie après la mort telle qu'on la voyait à son époque.

En trois chants, cette "comédie" est vraiment sublime. Je conseille de se trouver une édition avec des notes explicatives, parce que les allusions mythologiques, religieuses et historiques demande souvent des éclaircissements.
Lien : https://sites.google.com/sit..
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Un texte à l'imaginaire foisonnant et dont il faut au moins connaître les fondements pour comprendre la majorité de notre imaginaire collectif et littéraire. La traduction est un chouilla ardue, dans le sens où le texte n'est pas toujours fluide.
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Il faudrait que Babelio permette de dissocier les différentes traductions d'une même oeuvre. Cela impose une composition en deux parties. La première concerne une éditions adaptée pour la jeunesse par les éditions Larousse (lu en novembre 2008). La deuxième se réfère à la traduction de René de Ceccatty par les éditions du Seuil dans la collection Points paru en 2017.

Ce texte est une traduction adaptée pour un public scolaire. Mais, même simplifié pour être compris rapidement par un public novice, il me fait percevoir le poids de la religion chrétienne au XIIIe siècle. Il m'informe sur les croyances des hommes et leurs représentations des mondes (celui des vivants et celui des morts). Conte merveilleux, narration fantastique, récit d'un parcours dans le monde des morts (une traversée des Enfers, du Purgatoire et du Paradis). Cet avant goût de la grande oeuvre fondatrice de la littérature italienne est, tout compte fait très agréable, me poussant à prolonger ma découverte dans une édition intégrale.

La traduction de René de Ceccatty a pour objectif de rendre moins pesante la lecture du grand poème de Dante, en l'allégeant des nombreuses références littéraires, théologiques et historiques qu'il contient. Mais il est vrai que cette oeuvre reste délicate à lire lorsqu'elle évoque divers personnages de l'Italie de la fin du Moyen-Âge. Cela reste tout de même une aventure extraordinaire dans des mondes fantastiques. L'Enfer est un formidable périple dans un dédale de précipices, de falaises abruptes et de gouffres obscurs. L'échelle géographique se dérègle lorsqu'on atteint le Paradis, où l'on passe de la Terre à l'Univers. Tout devient alors plus spirituel. Dante concède ainsi que la langage a ses limites pour décrire ce qui ne peut se voir, ce monde paradisiaque est une sorte de tourbillon de lumières assez étourdissant, mais un peu lassant à la longue, qui se réduit à la volonté d'exprimer ce que l'on peut ressentir à l'instant de l'orgasme. Même dans le spirituel, l'homme est humain, trop humain.
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