"La comédie" de
Dante Alighieri! Rien que ça. Une référence littéraire connue mondialement. L'homme d'abord n'est pas n'importe qui. C'est un esprit affûté, il n'est rien moins que poète, écrivain, penseur et homme politique florentin. "La comédie" n'est rien moins qu'un long poème écrit en terza-rima de plus de 700 pages, qui représente un important témoignage de la civilisation médiévale. L'ouvrage de belle qualité est accompagné des dessins de
Vladimir Velickovic qui mettent parfaitement en lumière cette vision un peu torturée que le lecteur peut avoir tout au long de ce voyage.
Le narrateur, escorté par
Virgile, va faire tout un périple dans l'au-delà en traversant d'abord l'Enfer et ses neuf cercles, il franchit ensuite les sept gradins de la montagne du purgatoire afin d'atteindre le Paradis terrestre. Là
Virgile ne peut aller plus loin car né avant le Christ, il n'a pu bénéficier du sacrifice du fils de Dieu pour sauver les hommes. Il est alors escorté par la muse de l'auteur, Béatrice Portinari, à travers les neufs ciels jusqu'à atteindre la vision suprême en compagnie de Saint-Bernard.
Comment dire? le lecteur plonge dans un texte, certes magnifique mais qui demande une certaine adaptation et une concentration certaine pour comprendre la teneur du propos de
Dante. La terza-rima est une finesse d'écriture apportée par l'auteur, et respectée ici par le traducteur, Kolja Micevic. Selon celui-ci, il est le seul a avoir respecté la terza-rima lors de sa traduction. Cela consiste en une rythmique particulière produite par l'alternance au coeur du tercet d'une rime du tercet suivant.
Dante Alighieri est l'un des premiers à l'avoir utilisé. Détail linguistique qui a son importance, beaucoup de traduction précédent celle-ci titrait "
La divine Comédie", ce mot pour souligner le fait que l'auteur a eu l'audace d'écrire son oeuvre non en latin, comme tout un chacun pourrait s'y attendre mais dans un registre populaire compréhensible par tous.
"La comédie" se décompose donc en trois livres: l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis. Chacun se compose de 33 chants. L'ensemble est ardu, il ne faut pas se voiler la face, et beaucoup de références et sous-entendus ne vont pas être très compréhensibles pour le lecteur lambda. Il y a beaucoup de notes à la fin de chaque chant, qui permettent d'éclairer un peu sa lanterne, mais des recherches plus personnelles sont nécessaires si l'on veut comprendre la portée générale du texte. de plus le narrateur, tout au long de son périple, va rencontrer des personnages plus ou moins connus, ce qui donne une dimension supplémentaire à ce cliché d'une époque aussi lointaine.
"La comédie" est une photo de la société médiévales produite par un esprit fin de cette période de la Renaissance italienne.
Dante Alighieri y aborde beaucoup de thèmes comme la vie quotidienne, la religion, la philosophie, et j'en passe. C'est à la fois un voyage initiatique et un cours sur la valeur éthique et morale. C'est également la quête du Graal qui n'est autre que le salut éternel. La lecture de l'Enfer est plus ardue que celle du Purgatoire, peut-être parce que le petit cerveau du lecteur commence à comprendre la gymnastique nécessaire à cet écrit en vers. Toujours est-il que l'enthousiasme s'essouffle ensuite, et que la progression devient plus lente. On ressent bien l'impression d'essoufflement occasionné par la montée des neufs ciels du Paradis avant d'atteindre la Rose céleste.
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