Princesse Sara, c'est l'un des dessins animés de mon enfance, je le regardais très souvent (même quand c'était rediffusé pour la 50ème fois o/) J'ai donc été ravie d'être sélectionnée lors d'une précédente masse critique pour découvrir l'adaptation en bande dessinée. Je dois dire que la lecture a été particulièrement plaisante, même si j'émets quelques petites réserves (ce qui explique que ce n'est pas complètement un coup de coeur).
Pour commencer, il faut bien avouer que la couverture est vraiment magnifique. le dessin est moderne et s'inspire clairement du style manga shōjo, avec de grands yeux expressifs. Elle fait donc parfaitement son effet : ça donne envie de feuilleter la BD et d'en savoir plus. Toutefois, j'ai trouvé que les dessins intérieurs n'étaient pas à la hauteur de la couverture. Certes, l'ensemble est joli, avec de belles couleurs chatoyantes et de beaux costumes, mais j'ai parfois trouvé que les personnages n'étaient pas très réussis (surtout quand ils ne sont pas en gros plans) ou qu'ils changeaient un peu de tête d'une case à l'autre. Mais c'est globalement beau, donc pas de problème.
L'histoire est assez fidèle à mes souvenirs : Sara, une fillette de 10 ans issu d'une famille extrêmement riche, arrive à Londres pour intégrer pensionnat réservées à des filles de bonnes familles. Elle vient des Indes, où son père britannique a fait fortune. Intelligente, cultivée, généreuse et extrêmement riche, Sara a toutes les qualités, ce qui attise la
jalousie de certaines camarades, mais aussi l'inimitié de la directrice du pensionnat. La vie de Sara, digne d'un conte de fées, va pourtant basculer du jour au lendemain... Mais je n'en dis pas plus pour ceux qui ne connaissent pas la suite.
Dans la bande dessinée, l'histoire de Sara est transposée dans un univers steampunk, et j'ai trouvé que ça fonctionnait vraiment bien. Ça apporte une petite nouveauté bienvenue. L'intrigue est plaisante à suivre, et je pense que la BD est vraiment parfaite pour les enfants qui aiment les robes et les princesses. Pour un adulte, en revanche, ça se lit quand même très (trop) vite. Avec mes yeux d'adulte, je remarque aussi aujourd'hui que le personnage de Sara est un peu trop parfait : belle, intelligente, cultivée, riche, généreuse, prête à défendre les plus démunis, etc. Mais bon, c'est le matériau de base qui veut ça, donc je ne le reproche pas à la BD.
Par contre, j'admets que je suis plutôt curieuse, voire un brin sceptique, sur le caractère de cette petite Sara : en effet, dans le dessin animé, Sarah était docile, polie, bien élevée, elle se laissait un peu marcher sur les pieds, quand même. Dans la BD, Sara n'a pas sa langue dans sa poche, et elle a son petit caractère. Elle est assez affirmée pour tenir tête à plusieurs personnages. Je me demande donc comment cette force de caractère va s'exprimer dans la suite, comment le personnage va-t-il vivre l'injustice qui lui ai faite, sans pouvoir se défendre ? Alors qu'elle en semble tout à fait capable... À suivre.
J'avoue que je suis aussi un peu dubitative face au changement du personnage d'Amélia, soeur de la directrice abusive, devenu automate dans cette version. Ça enlève quand même une sacrée dimension au personnage de Miss Minchin. Je demande à voir !
En conclusion, une bonne surprise que j'ai dégusté comme une petite madeleine de
Proust. Je lirai la suite avec plaisir ! Merci à Babelio et Soleil pour l'envoi de cette BD.