Plus pur que de l'eau

Jean-pierre Amoreau raconte sa famille, des vignerons girondins depuis des siècles, dont il représente la treizième génération. Il narre le travail de la vigne, qu'il a voulu sans aucun intrant chimique (sauf la célèbre et efficace "bouillie bordelaise" et un peu de souffre, le moins possible) à tous les stades de la culture. Il raconte ses vins, des vins de terroir, élevés pour ce qu'ils sont et comme ils sont, sans se soucier des modes de goût. Il fustige enfin l'organisation du marché, qui appauvrit les vignerons, et les règles et normes trop uniformisantes, qui vont tuer sa profession. Une histoire riche et intéressante.

C'est un texte à la fois tendre et sévère : tendresse pour la famille et son parcours sur plusieurs siècles ; tendresse pour la terre, la vigne, le vin, les clients amateurs... ; sévérité vis à vis des gouvernants, des organismes professionnels, du marché du vin, des prétendus experts, des guides des vins...
On sent une grande fierté dans tout ça : l'auteur est fier de ce qu'ont fait ses aïeuls, de ce qu'il a fait, de ce que font ses descendants, parfois un peu trop peut-être, mais c'est certainement justifié.
L'écriture est plutôt simple et facile ; le livre se lit assez vite. le soucis vient de la structure de l'ouvrage, pour le moins un peu brouillonne, un peu comme ces idées qu'on jette sur le papier sans prendre trop de temps pour les ordonner. On ne voit donc pas toujours très bien où l'auteur veut nous emmener. L'autre inconvénient de cet aspect "récit au fil de l'eau", ce sont les répétitions. Il y a des phrases, des paragraphes, qu'on lit plusieurs fois, dans différents chapitres, et ça finit par énerver un peu...
Dommage, car avec un peu plus de travail de structuration, puis de relecture corrective, cela aurait pu donner un livre un peu plus court, mais surtout beaucoup plus percutant.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..

Un auteur venu sur notre salon du livre à la campagne, dans les Landes, pour une conférence pleine de vivacité d'esprit et des dédicaces. Une belle rencontre et un beau témoignage autour de sa raison de vivre, le vin. Il ne me reste plus qu'à goûter ce fameux liquide plus pur que de l'eau mais tout de même un peu plus onéreux... J'avais échangé agréablement avec lui et son épouse et nous nous étions rejoints sur beaucoup de points. Un sage, certainement un sage ! Son livre n'a pas démenti cette impression.