Le ghetto de la victoire

Le 11 novembre 1918, au terme d'un conflit d'une ampleur inédite, Georges Clemenceau prévenait : « nous avons gagné la guerre, mais maintenant il va falloir gagner la paix, et ce sera peut-être plus difficile ».
Ce petit mais bon roman d'Henri Amouroux pourrait peut être être synthétisé dans des termes similaires : Israël désormais devenu une autorité saura-t-il ne pas devenir autoritaire ? Saura-t-il ne pas se transformer en bourreau, ne pas sombrer dans le pire, lui qui réclame son droit à être au nom de son histoire martyre ? C'est David, qui se souvient, lui, de son passé et sait regarder l'avenir avec cet oeil attentif qui nous emmène sur le chemin de cette cruciale interrogation : spectateur d'une histoire qui prend le mauvais chemin, il pressent que le paix ne se gagne jamais contre l'autre mais avec lui.