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sur 226 notes
Christine Angot a été bien massacrée par les critiques - en particulier Jourde et Naulleau - à croire qu'il y a des littéraires qui n'apprécient pas l'originalité, la franchise, voire le génie de certains auteurs bien différents de nos contemporains, qui " ecrivassent" pour faire plaisir et se ranger dans la catégorie de "tout le monde" - pour ne déplaire à personne... C'est l'air du temps.
J'ai aimé ce style unique - personne n'écrit comme Christine - personne ne se livre de telle sorte au lecteur, ne se met à nu ainsi.
Une telle confidence est remarquable, pertinente et percutante. Elle donne le frisson, le tournis. Mais on comprend tout ce qui se passe dans l'esprit et le corps de l'écrivain et on est pris d'empathie.
On imagine alors les affres de l'auteur, son parcours, ses espérances et ses déceptions, sa longue et courte aventure amoureuse avec une femme dont le milieu est celui des midinettes et des richissimes. Un monde d'égoïstes auquel n'appartiendra jamais Christine, si forte et si faible en même temps.
Révéler ses travers, ce sado-masochisme qu'elle affiche, revendique, explique, condamne et accepte, révéler son aventure incestueuse avec son père, il fallait oser, et décider d'écrire un livre qui allait choquer le lecteur mais il faut que le livre, l'histoire ou récit soit pris par le corps tout entier pour être tel quel - être la patte même de l'écrivain, qui ne recule devant rien, et donne tout l'emploi du temps de trois mois d'amour difficiles, et de quelques autres années qui l'ont été aussi.
Elle se dit folle, ose avouer sa folie à son lecteur, à la fois avec gêne, pudeur, mais il le faut - et on l'acceptera ou pas. Or comme disait Caligula, celui qui n'est pas avec moi est contre moi. C'est pour cette raison qu'on adore ou que l'on déteste Christine Angot.
Ce qu'elle veut, c'est écrire pour raconter ce qu'elle a dans ses bras et le déposer sur la feuille, comme un enfant ou un trésor, tel quel - c'est son rapport intime avec l'écriture et il n'y a pas d'autre moyen d'écrire pour avancer, progresser, créer jusqu'au bout une histoire qui est pour elle la véritable histoire de l'écriture, de la Littérature - n'en déplaise aux mentors ou aux universitaires, ou critiques attardés.

J'ai été touchée par cette véhémence, cette sincérité cette force, ce besoin de vérité, de clarté et d'amour
Cet amour aussi qu'elle porte à sa fille Léonore qu'elle adore - comme Dior - cela aurait pu faire une belle pub - et tellement originale !!

Parfois elle me fait un peu peur à cause de ce sado masochisme qu'elle explique si bien - je ne la crois pas méchante pour autant, mais terriblement intelligente, franche, entière, ayant souffert mais ayant toujours gardé la tête haute et l'esprit clair.

Beaucoup de souffrance dans ces lignes mais le signe même d'un des plus grands écrivains femmes de notre époque.

Mal comprise mal lue, mal décryptée, son style devrait s'imposer dans les prochaines années, et mettre au défi tout romancier de faire une oeuvre tout aussi bien réussie dans son originalité, dans ses déductions, ses élégances à se sortir d'une situation difficile sans passer par les voies médiatiques actuelles... Vous savez à quoi je fais allusion, cf Sandrine Rousseau et ses acolytes pleurnichantes.
Oui, Christine Angot "se débrouille" drôlement bien...
Et si le lecteur ne la comprend pas ou la déteste, c'est qu'il n'est pas (encore) à la hauteur pour lire ses oeuvres - et quant aux autres critiques, écrivains ou assimilés, je pense qu'ils sont tout simplement jaloux de ce succès, de cette réussite, de cette personnalité hors du commun.

J'avais lu ce récit il y a déjà quelques années et l'avais apprécié tout de suite. Depuis quelques temps, Christine Angot est invitée, décryptée, entendue, écoutée d'une manière toute différente par les médias et c'est justice. J'ai hâte de voir le film que Christine vient de tourner sur son histoire. J'ajoute que je suis fort étonnée d'avoir vu aussi peu de commentaires sur l'Inceste sur Babelio. Á croire que ces chères féministes et lecteurs/trices de tout bord préfèrent les feel good, Goncourt, prix et autres balivernes détestables.
Bravo Christine, et merci de ce grand courage !
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Bon…je me retrouve à faire un article sur un tel livre. le titre de celui-ci m'avait absolument attiré, et l'édition était belle…je ne pouvais résister ! de plus, j'avais ouïe dire que Christine Angot était un des grands noms de la littérature contemporaine francophone. Ainsi, j'étais en joie de découvrir une nouvelle auteure, et qui plus est un nom que j'entendais un petit peu partout. J'ai déchanté rapidement et de façon drastiquement dramatique.

Je ne peux me résoudre à vous faire une mise en situation, car il s'avère qu'il n'y en a guère besoin : il n'y a PAS de situation. Ce livre est une sorte de suivi psychologique de l'auteure qui est, à priori, « devenue » lesbienne durant 3 mois, lors d'une histoire d'amour avec une femme du nom de Marie-Christine. Déjà… Je n'ai absolument pas aimé ce fait que durant une grosse partie du livre cette Angot radote qu'elle soit « devenue » lesbienne. Je ne compte pas faire un cours sur la sexualité, mais tout le monde sait qu'on ne devient pas ainsi du jour au lendemain ; pour moi, ce suivi psychologique autobiographique prouve qu'elle est restée dans le déni un bon bout de temps, ou bien que ce qu'elle éprouvait pour Marie-Christine était tout, sauf de l'amour. Enfin, je suis presque certain que ce qu'elle a essayé de dire dans ce livre, c'est qu'elle se pensait hétérosexuelle à 100%, mais elle fut choquée d'apprendre qu'elle ne l'était pas en fin de compte – même si la manière dont elle a fait passer le message n'était pas clair, j'ai su le déceler.

L'auteure dans ce livre nous révèle ce qu'elle ressent pour Marie-Christine pour cette époque, mais également ce qu'elle ressentait de sa découverte d'elle-même. Elle était profondément perturbée, mais aussi elle était vêtue d'un caractère troublant : un vrai trouble obsessionnel pour Marie-Christine ; cela saute aux yeux. MC ne la laissait pas indifférente, et elle en était absolument perturbée psychiquement. Cela me fut…troublant à lire, une expérience particulière et assez gênante.

Ce livre était malgré tout assez complexe à lire. Il n'avait absolument aucun fil conducteur, l'auteure s'égard et nous donne un récit fragmenté chronologiquement et textuellement parlant, mais extrêmement dense : la mise en page n'aide pas avec ses longs paragraphes et ses répétions à n'en plus finir. Cette lecture me fut éprouvante, je pense que le mot est approprié à la situation. A la moitié du récit, j'avais envie de m'en débarrasser le plus vite possible.

Mais voilà, je l'ai abandonné à partir de la moitié, et ce pour plusieurs raisons – qui ont plus ou moins un rapport avec le livre. Déjà, aux environs de la moitié du livre, j'ai décidé d'aller « enquêter » sur l'auteure, voir un petit peu sa biographie, ses passages dans des émissions – littéraires ou non -, etc. Et il s'avère que j'y ai découvert une femme qui ne m'a pas DU TOUT plu, de ce que j'ai vu ; j'ai eu vent des controverses qui l'entouraient, des propos qu'elle tenait ouvertement de façon assumée à la télévision ou la radio, et j'ai été sidéré. Cela m'aurait en quelque sorte dégouté de l'expérience littéraire que je vivais, et puisque je suis très attaché à mes codes moraux et mes principes, je m'éloigne automatiquement des personnes ne partageant pas ces codes que je juge de basiques. de plus, le livre ne me plaisant pas plus que cela, j'ai décidé ni plus ni moins d'abandonner cette lecture aussitôt. Ce n'est que mon avis et mon code moral personnel, mais je n'ai pas pu continuer cette lecture comme si de rien était, après avoir écouté ces propos.

En conclusion, j'ai abandonné cette lecture de base à cause de propos de l'auteure que je trouve intolérables, mais aussi parce que ce livre ne m'a absolument pas plu. Décousu, fragmenté et sans fil conducteur, ce livre autobiographique relate d'évènements de la vie de l'auteure, mais je les ai trouvé très mal exprimés, des mots sont employés alors qu'ils ne devraient pas. Aucun profit en cette lecture.
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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Mon premier Christine Angot. Je ne voulais pas y aller, ou le plus tard possible. Celui-ci fait partie des « 100 romans du Monde ». Je suis tombée dessus à la bibliothèque. Banco.

On lit tout le bordel dans la tête de l'auteure. Toute la violence. Tous les noeuds inextricables. Il faut s'accrocher car la lecture est compliquée. La forme rejoint le fond.

Christine Angot « associe ce qu'on n'associe pas, [ ] recoupe ce qui ne se recoupe pas (p105). Elle écrit « j'ai proposé de mélanger les trois [romans], n'en faire plus qu'une seule langue, ma bouillie habituelle, mon mélange incestueux classique [ ] . Tout peut toujours se broyer aurait pu être ma devise. » (p118)

Voilà ce qu'est son écriture, et j'en ressors
épuisée… Tres compliqué de dire ce que j'en pense mais c'est sûr que c'est de la littérature.
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Christine a été homosexuelle pendant trois mois. Trois mois de sa vie qu'elle narre en alternance avec des mois de sa vie d'avant avec son père, père qu'elle n'a connu qu'à 14 ans quand, dit-il, elle devenait intéressante.
Elle n'a été présentée aux deux autres enfants de son père que lorsqu'ils ont eu leur BAC?
Christine cherche sa place, avec celle qu'elle aime et qui l'aime, avec les deux enfants de son père, avec son père. Elle est écorchée, à cran. Elle va vite dans l'écriture comme si elle était essoufflée de vivre. Comme si elle était dans une autotamponeuse dont elle n'aurait pas trop le contrôle.
C'est vif, urgent, trouble.
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Vraiment, j'ai eu du mal à la finir.

Le sujet m'intéressais, car j'en avais déjà entendu parler par Angot lors d'interview. Mais en fin de compte, c'est assez difficile à lire sur la forme.
En parlant de forme, cela m'a fait penser au monologue de "la femme rompue" de Simone de Beauvoir : un texte cru, direct, haché, sans ou avec peu de ponctuation et des répétitions.

La relation qu'a le personnage principal avec Marie-Christine m'a fait penser au couple de Jobert et Yanne dans "Nous ne Vieillirons pas Ensemble" entre dispute, amour et haine.

Tout au long du livre, j'ai essayé de m'identifier au personnage ce qui m'a fait comprendre et ressentir des sentiments assez troublant, donc dans l'ensemble c'est assez bien écrit même si parfois c'est un peu fouillis et un peu compliqué à suivre.
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l'auteure raconte ses mois d'homosexualité dans sa periode adulte et déjà mère de famille et son inceste paternel subi à l'adolescence avec un réalisme cru et dans une écriture aussi violente que saccadée. Ayant subi un véritable traumatisme elle va , tout au long de ses écrits , antécédents comme postérieurs , livrer aux lectrices et lecteurs son mal indéfectible .
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Lumineux et incompréhensible.
C'est être sur un radeau.

Pour être publiée, cette critique doit faire au moine 250 caractères. Je n'ai pourtant rien à ajouter.

Je peux rajouter quelques adjectifs. Ou des phrases. Mais ne gardez que les deux premières. Avec le retour à la ligne.
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L'année dernière, dès l'entrée en application du premier confinement, je m'étais donné comme challenge d'aller au bout du bout des 1300 et quelques pages d'- Ulysse - de Joyce... gros défi car toutes mes précédentes tentatives avaient échoué.
Je considérais alors, que vu mon âge, cet énième essai serait le dernier ; l'essai fut transformé.
Cette année, je m'étais promis de me frotter au phénomène Angot ; c'est fait.
Angot, pour un large public, c'est la chroniqueuse "diva" de Ruquier.
C'est pour ses lecteurs et pour les amateurs de peoples, une femme qui a vécu l'inceste, et qui a fait de ses traumatismes le thème récurrent de son oeuvre littéraire.
Pour les uns, c'est une écrivaine de génie.
Pour les autres, c'est une imposture.
Fort de tous ces éléments, je me suis lancé dans la lecture de - L'inceste -... bouquin autofictionnel, dans lequel Christine Angot ( elle se nomme ) nous raconte ses trois mois d'amour, d'obsessions, de crises, de ruptures, vécus avec Marie-Christine, une pneumologue.
D'un point de vue narratif, le rendu de ce chaos passionnel, est bien restitué.
On est dans la tête très turbulée de l'auteure.
Phrases très courtes, hachées, innombrables répétitions qui traduisent bien le caractère obsessionnel d'Angot, et nombreuses digressions qui caractérisent la forme et le fond de ce livre.
Plus de la moitié du bouquin est un magma confus... parfaitement en adéquation avec ce que vit C.A et comment elle le vit (insomnies, délires, autodénigrement, violence auto-agressive, troubles du comportement et de la personnalité, dépression, recours à la psychiatrie, désir de se faire hospitaliser... voire internée... surconsommation de somnifères, calmants etc...)
Le dernier tiers de l'ouvrage revient sur sa relation incestueuse avec son père.
Bref, une "intrusion" dans le monde tourmenté d'une femme qui ne cesse, comme pour s'en convaincre, de répéter qu'elle est une écrivaine.
Vous qui aimez la littérature flamboyante, qui avez l'amour de la belle langue, qui accordez au style la place qui doit être la sienne... passez votre chemin !
Si en revanche vous êtes attiré par les êtres torturés qui ne cessent de remuer tous les couteaux à portée de leurs mains dans leurs plaies jamais cicatrisées, qui écrivent comme on crie, comme on geint, comme on règle des comptes... peut-être qu'Angot saura vous intéresser ?
Pour conclure, quelques mots... que vous retrouverez dans le bouquin... de Claude... un de ses amis... qui parle de son écriture.
-"Ton écriture est tellement incroyable, intelligente, confuse, mais toujours lumineuse, accessible, directe, physique. On n'y comprend rien et on comprend tout. Elle est intime, personnelle, impudique, autobiographique, et universelle. Tu émeus sans les trucs, sans être émotive, tu fais réfléchir avec trois bouts de ficelle, un miracle de désorganisation logique. La liberté sans le chaos, l'ouverture sans la dérive."
Ainsi Claude voit-il avec les yeux de l'amour le talent d'écrivaine de C.A.
Lisez entre les mots, sans l'affect déformant de l'amour et de l'amitié ; la "vérité" Angot se cache quelque part dans quelques-uns de ces diables de détails.
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Malgré les mauvaises critiques je souhaitais me faire mon opinion...
Et bien je suis d'accord avec les nombreux/euses qui ont trouvé ce ”truc” impossible à lire
Je ne peux pas appeler cela un roman, ni une biographie, ni rien d'autres car cela ne ressemble à rien, sinon une succession de mots répétés en désordre
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J'aurais adoré aimer ce livre, même si le sujet ne se prête pas vraiment à l'adoration. Hélas, après le quart, j'ai baissé les bras. Je n'ai pas aimé le style ni la narration qui m'ont donné l'impression d'être seulement une juxtaposition de mots et d'idées sans cohérence ni, finalement, intérêt. Tant pis.
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