Publié en 1913,
Alcools est marqué par le modernisme qu'a souhaité insufflé
Apollinaire dans le monde de la poésie. A cet égard Zone, premier poème du recueil illustre bien cette modernité voulue par le poète. Mais une toute autre innovation consiste en la suppression pure et simple de la ponctuation. J'estime que c'est une prise de risque d'
Apollinaire, et qui pose un sérieux problème au lecteur.
Habitué à la poésie d'Hugo,
Baudelaire et d'autres de la même époque, cette suppression m'a empêché d'apprécier le recueil. Effectivement, la ponctuation permet de créer un rythme, une certaine musicalité, qui demeure absente dans
Alcools.
En outre, et hormis cet aspect l'oeuvre en elle même regroupe le vécu d'
Apollinaire sur ses 15 dernières années, et je suis toujours sensible au passé qui permet d'inspirer le poète. A ce sujet, chaque poème est censé rendre hommage à un moment de sa vie . J'ai cependant été assez peu sensible aux trois quart du recueil.
Beaucoup de
poèmes sont trop complexes à saisir. Pourtant d'autres comme
Baudelaire (qui ont un univers assez particulier à analyser) ne m'ont pas causé ce problème.
(D'ailleurs amis lecteurs, si vous avez lu ce recueil n'hésitez pas à m'éclairer.)
Que dire du poème intitulé Chantre ? "Et l'unique cordeau des trompettes marines." D'autres sont restés tout aussi obscurs pour mon esprit.
Cela dit des thèmes récurrents dans la poésie lyrique comme l'
amour, la fuite du temps sont présents dans
Alcools. J'ai évidemment beaucoup apprécié
le Pont Mirabeau qui évoque sa rupture
amoureuse avec
Marie Laurencin. Rupture qu'on retrouve dans Zone.
Automne malade m'a fait songer à
Verlaine à travers ce que l'on a souvent appelé le "paysage état d'âme".
Au demeurant, j'ai été touché par la globalité de cette oeuvre qui parle beaucoup d'
amour, mais
Apollinaire ne fera cependant pas parti des mes poètes favoris du XIXe-XXe siècle.
Laissons nous tout de même sur quelques beaux vers:
"Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure"