AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 3467 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je voulais creuser un peu le cas "Apollinaire" et voir ce qui se cachait derrière un grand écart aussi impressionnant que celui qu'il a exécuté entre les gentillets "Saltimbanques", qu'on apprend au collège, et les pornographiques "Onze mille verges".

Je me suis donc plongée dans "Alcools" qui est sans doute son recueil le plus fameux. Est-ce justement le problème des recueils de donner au lecteur, au fil de la lecture, une vague impression de "fourre-tout" ? Dans cette boîte à gants pleine à craquer de rimes, j'ai trouvé un peu de tout : des suédines beurre-frais au toucher caressant, des cuirs fauves au parfum entêtant, des latex à la sensuelle élasticité, des laines réconfortantes aux nostalgiques odeurs de pluie, des gantelets d'acier impénétrables et des caoutchoucs imperméables.

Ces multiples mains du poète ont passé sur moi et mon imaginaire ; certaines y ont laissé leur empreinte, mais trop peu au regard des nombreuses autres qui n'ont fait que me frôler et ne laisseront guère de traces dans ma mémoire.

Dire d'un poète qu'il possède une belle sensibilité et cultive un grand mystère serait idiot, en plus d'être un pléonasme. Je me contenterai donc de dire que Guillaume Apollinaire m'a davantage séduite par ce qu'il semble dissimuler que par ce qu'il a exprimé. Derrière les allégories antiques, les références bibliques et les envolées lyriques, lui seul peut-être connaît la portée véritable de ses mots, la force et la violence de sa pensée en mouvement. Une main de fer dans un gant de velours ?


Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge Petit Bac 2017 - 2018
Challenge XIXème siècle 2018
Challenge XXème siècle
Commenter  J’apprécie          565
Une découverte de cet illustre auteur, un recueil de poésie, genre que je lis peu mais apprécie savourer de temps à autre.
Tantôt bucolique notamment sur la partie rhénane du recueil, mythologique voire mystique à d'autres moments (j'ai d'ailleurs adoré le poème "La Loreley" et toutes les occurrences de la figure de la sirène), emblématique d'une époque dans cette atmosphère aux vapeurs d'absinthe avec des dédicaces plus intimes.
La magie des mots d'APOLINAIRE réside dans ces vers ciselés, concis, son rythme rapide, ses rimes internes et son emphase parfois.
D'un ton confidentiel aux grandes harangues à la limite de la prédication, le lecteur est emporté par ses vers et avale les pages comme un rien.
Un réel plaisir à déguster par bouchée, pour éviter l'écoeurement cependant.
Commenter  J’apprécie          344
Par souci de régionalité, j'avais acheté du pommeau à Noël pour l'apéritif. J'en propose donc.

Môman : C'est quoi du pommeau ?
Pôpa : C'est comme du pineau mais fait avec des pommes.
???



Restée à quai avec Lamartine, Baudelaire
Je me suis embarquée avec Apollinaire
Au fil des poèmes j'ai l'âme qui tangue
Mais ballotée mes émotions restent exsangues

La tête me tourne quand je vois la houle
Au loin qui se rapproche du navire
Le coeur au bord des lèvres à la dérive
Pas encore éméchée déjà saoule

Honte sur moi je ne suis pas fière
Je reste avec mon picon bière
Car je peux lâcher la barre
Nous ne lèverons pas les amarres





Ambiance musicale pour la poésie pleine de gouaille et de langueur mais de subtilités, pour le style déstructuré :

« […]
Et si toi aussi t'en as marre
Et que tu te seras servi au comptoir
Dans la belle brochette de baveux
Qu'ont tous la même couleur au fond des yeux
Et que tu m'emmènes chez toi
juste parce qu'il fait chaud
Et qu'il n'y a vraiment rien d'autre à foutre
Que de baiser
Un instant court instant
Un crachat dans le néant
Juste pour pouvoir dormir
Enfin d'un sommeil de plomb
Fais monter la pression Julie
Et pendant que t'y es
Mets-y un peu de picon
Fais monter la pression Julie
il est même plus question d'oubli
Allez sers moi
encore une fois
Serre moi
Tout contre toi tout contre toi

Et à mille bornes de l'espoir
Mais comblé pour un soir »

(extrait de « Julie » dans « La marmaille nue » de Mano Solo :
https://www.youtube.com/watch?v=RGWnHDkQfys )
Commenter  J’apprécie          223
Recueil qui est devenu un incontournable de la poésie du début du 20ème siècle. Il est essentiel de le connaître.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
Commenter  J’apprécie          210
Guillaume Albert Wladimir Alexandre Apollinaire KOSTROWITZKY né le 26 Août 1880, décédé à 38 ans de la grippe espagnole le 9 Novembre 1918.
Fils de Angélique de Kostrowitzky d'une grande famille de noble polonais, et de Francesco d'Aspermont ancien officier royale des Deux-Siciles , Italien qui a refusé de le reconnaître.
J'ai parcouru ces nombreux écrits mais aucun ne m'a autant plu que le célèbre " le pont Mirabeau".
Cependant j'ai apprécié " Colchiques", "Marie" et "l'Adieu" mais aussi ceux qu'il a écrit en souvenir de son séjour en Allemagne notamment : " Rhénane d'Automne " et "les Femmes".
Tous ses poèmes font référence à son vécu et aux nombreuses vicissitudes de sa vie comme il l'a dit lui-même.
A lire ou relire.
Commenter  J’apprécie          150
Il parait que c'est le "printemps des poètes". Mais le printemps n'a-t-il pas toujours été aux poètes ?

Toujours est-il que c'est sans penser à cet événement que je me suis lancé il y a quelque temps dans la lecture ce recueil d'Apollinaire.

Je l'ai consommé par petite gorgée, avec modération, comme il se doit (ou pas), eu égard à son nom.

Mais de vers en verre, me voilà arrivé à la dernière goutte. Je ressens comme un vide.

Il ne me restait plus qu'à venir ici, jeter la bouteille à la mer. Qui sait si elle ne croisera pas le chemin d'un bateau ivre ?

À votre santé !
Commenter  J’apprécie          131
Peut-être à présent suis-je en mesure de mieux apprécier ces poèmes que dans mon adolescence je lisais. J'avançais portée par la musique des mots, mais sans vraiment comprendre ce qu'avait vécu Guillaume Apollinaire. A présent, j'entends les mots qui évoquent l'amour, la guerre, l'espoir, l'horreur, l'amitié et l'incompréhension des hommes pour leur monde.
Commenter  J’apprécie          130
Vrai, je n'ai pas su apprécié ce recueil, hormis le fameux pont Mirabeau appris et récité durant mon enfance, le reste m'a laissée complètement à côté. Trop classique ou pas assez, trop morose, triste, et pessimiste, je n'ai pas trouvé de plaisir à la fin de cette lecture, comme qui dirait, je suis restée à quai.
sinon j'ai apprécié les textes sur Paris, un petit goût historique en ballade, ça commençait bien mais ça s'est vite gâté.
quelques micros textes, plaisants d'autres un brin humoristique... mais ça s'arrête là pour ma part. Autant je peux lire et relire Rimbaud, Baudelaire, Verlaine sans me lasser et avec toujours beaucoup de satisfaction autant là, Apollinaire sa plume n'est pas à mon goût, il n'a pas su me transporter, ni séduite.
Cela dit, ça ne remet pas en cause la qualité de ses textes.
Commenter  J’apprécie          130
Alcools, des ombres planent tout au long du texte, l'automne y est présent, ainsi que les âmes des défunts!! Elles viennent pour nous parler, presque nous rassurer...Entre poème traditionnel et vers modernes, deux mondes se regardent! Alcools forge sa marque son caractère, pour prendre sa place dans la poésie moderne...
Commenter  J’apprécie          130
C'est chiant Alcools.
Apollinaire a fait de la merde
« Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique »
de la poésie.


Apollinaire
a révolutionné la poésie en trouvant la beauté
là où elle n'était pas,
partant du principe,
qu'on ne risquait pas de la trouver,
là où on ne la cherchait pas.

Il a fait du commun ou du vulgaire
de la matière poétique,
s'attardant dans « Zone »
le poème liminaire,
aux noms de rues,
s'accrochant aux réverbères,
aux luminaires et aux enseignes
Précurseur du surréalisme,
Il serait aujourd'hui un professionnel
du marketing et, comme une professionnelle,
il aurait toujours le mot juste
pour vendre ce qu'on trouve dans les journaux,
avec une formule qui ferait vendre
comme de la poésie qui pourtant,
ne devrait rien vendre, ne devrait pas se vendre.

Apollinaire a expérimenté et il a commis des calligrammes
et de la pornographie
Mais Alcools, c'est surtout le recueil de la modernité
comme on dirait dans les classes.
Car il ouvre la voie aux surréalistes et aux publicistes
qui voient de la poésie partout, dans la tour Eiffel,
comme dans les poubelles de Paris.
Mais Apollinaire est un révolutionnaire,
je vous l'accorde, surtout que je m'y connais en Alcools
moi qui commande des Communards,
ou je n'y connais rien.
Cependant, je m'incline devant Apollinaire
Quand je constate qu'il est moderne
tout en invoquant le Moyen-Âge,
Qu'il convoque dans ses poésies la Lorelei,
Merlin, et le Christ.
Qu'il proclame haut et fort que la religion est moderne.
Comme quoi, c'est un visionnaire, Apollinaire,
Il est à deux doigts d'entrer dans une église,
mais il a honte de le faire ou peut-être qu'il a peur,
de s'enflammer comme Notre-Dame, s'il ose.

Il reste toujours à deux doigts en tout cas
de nous parler d'alcool, et de chair fraîche,
jamais d'eau fraîche, car il préfère l'eau-de-vie
et l'eau morte de la Seine sous le pont,
Il se déchaîne dans « Palais » qu'il dédie
à Max Jacob, où le palais est à la fois
un lieu irréel, fantasmatique, étrange et familier,
où il fait bon vivre de manger les chairs mortes.
Le poème orgiaque répulse, dégoûte,
génère la nausée, et dois-je le répéter :
l'Alcools est à consommer avec modération,
surtout lorqu'on est sujets aux in(di)gestions
ou à la goutte, la maladie de ceux qui n'en boivent
pas qu'une, de goutte. Et on se méfie
des colchiques vénéneux du poète,
plus réputés que la colique d'Apollinaire.
Et on se demande si depuis la poésie nécrophile
de Baudelaire, si depuis « la Charogne »,
la poésie se doit forcément d'être scatophile,
mais il est vrai que ça fait partie du cycle poétique
comme du cycle de la vie, de s'approprier
le sang et la merde et d'en faire des sécrétions poétiques,
et après tout, c'est plus que moderne,
c'est plus que d'actualité à l'ère des néoféministes
de découvrir chez Apollinaire un morceau choisi
qui ne déplairait pas, j'en suis sûre, aux femmes extrémistes :
« Le soleil ce jour-là s'étalait comme un ventre
Maternel qui saignait lentement sur le ciel
La lumière est ma mère ô lumière sanglante
Les nuages coulaient comme un flux menstruel »
Commenter  J’apprécie          107




Lecteurs (13586) Voir plus




{* *}