AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 647 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans son dixième roman, le ciel par-dessus le toit, Nathacha Appanah brosse un tableau noir de nos sociétés, aussi hypocrites qu'impitoyables. Elle raconte la violence du monde et offre, magnifié par la poésie et son écriture, un roman à trois voix, incisif, autour de la famille et ses errements.

Loup, 17 ans, un adolescent lunaire, est emprisonné pour avoir provoqué un accident de voiture et conduit (sans permis), alors qu'il se rendait chez sa soeur, Paloma. « Il était une fois un pays qui avait construit des prisons pour enfants parce qu'il n'avait pas trouvé mieux que l'empêchement, l'éloignement, la privation, la restriction ». Pour lui venir en aide, Eliette alias Phénix, la mère, tentera de renouer des relations avec sa fille. Cette femme, magnifique, froide, tatouée, retrouvera ce lien perdu avec cette fille qu'elle n'a su aimer.

Et alors que toutes deux essayent de sortir Loup de prison, les souvenirs douloureux de l'enfance de Phoenix réapparaissent. Enfant, les parents d'Eliette lui avait imaginé un avenir hors du commun. Magnifique, la petite fillette hypnotisait ceux qu'elle croisait sur son chemin. Mais un jour, un homme et sa violence mettent fin à ses illusions d'enfant. A 16 ans, pleine de rage et de colère, elle finira par mettre le feu à sa maison pour brûler ses souvenirs et ce décor en apparence joyeux.
Lien : http://untitledmag.fr/rentre..
Commenter  J’apprécie          50
Un roman fort, sombre, noir dans sa thématique mais l'écriture de Natacha Appanah est quant à elle poétique, délicate, éblouissante et superbe.
Ce petit roman de seulement 122 pages se lit rapidement.
Les thèmes forts abordés sont les liens familiaux, les incompréhensions, la souffrance, la rudesse, les traumatismes...
Le récit avance avec des chapitres qui présentent le point de vue et le ressenti de chaque personnage.
Un livre que je vous conseille pour prendre du recul par rapport à des décisions de justice et pour voir les liens et l'amour non dit pourtant si fort mais si maladroitement exprimé.
Commenter  J’apprécie          50
Très gros coup de coeur 💗 pour le magnifique roman social de Natacha Appanah: le ciel par dessus le toit. Sublime texte lumineux qui bouscule, égratigne.
Une écriture sobre, intimiste, plein de nuances et de couleurs.
Un récit en vagues ondulantes. Une plongée dans ces non dit, ces silences qui pèsent dans les coeurs et dans les esprits. Qui vous entraînent dans les tréfonds de l'âme au bord de la survie.

Une interrogation existentielle pour savoir si les drames que nous vivons, nous les transmettons à nos enfants.
Une sorte de conte où l'homme est absent, ou cruel, ou émouvant il plane au dessus des têtes sans être réellement là.
Un roman, tel un triangle des Bermudes, à chaque angle un membre d'une famille. Une mère, un fils. une fille.

Une mère que la vie a cabossé, Phenix se nommait Eliette. du temps, où elle était une petite fille jolie, sage, pleine de talent, adulée et adorée par ses parents. Qui la propulsait sur le devant de la scène, où elle chantait, maquillée comme une petite femme sous les regards de vautour de certains hommes. Jusqu'au drame. Où lors d'une représentation, elle va se faire agresser sexuellement et la chrisalide petite fille va devenir une furie. Elle incendie la maison familiale et Eliette devient Phénix.
Les années passent, parsemée de solitude et d'errance, Phénix donne naissance à deux enfants, à qui elle ne donne ni amour, ni tendresse, ni émotions pensant que c'est cet amour passionnel, exclusif de ses parents qui a été sa perte. Paloma et son frère Loup vivent dans un taudis, grandissent dans l'indifférence, Indifférence qui peut être mère de violence, le manque de tendresse rend il plus fort ou plus faible? Paloma ne résistera pas, choisira la fuite avec la promesse de revenir un jour faite à ce frère lunaire, qui vit dans une bulle croisant réalité et imaginaire. Il prend la voiture de sa mère part chercher cette soeur non oubliée et c'est l'accident, la prison et le fil du temps remonte.
Un roman court, bouleversant, émouvant à la plume poetique. L'auteure effleure les questions d'atavisme, de misère sociale, de détresse humaine. Un roman dont le titre symbolique est un poème de Verlaine qu'il a écrit en prison.
Commenter  J’apprécie          50
C'est une histoire simple, c'est une histoire triste, c'est une histoire de tous les jours. C'est l'histoire de gens qui n'aiment pas ce qu'il sont obligés d'être. C'est un peu notre histoire à tous.
C' est une histoire formidable.
Que dire de plus, peut-être parler du style:
Des phrases sans toujours de ponctuation qui s'enroulent et se déroulent comme nos pensées qui s'enroulent et se déroulent autour de nous-mêmes.
Des petits cailloux blancs de vers de Verlaine glissés comme de délicates pépites au détour du texte.
J'invite les lecteurs à découvrir la petite mélodie de ce livre.
Commenter  J’apprécie          50
Le ciel par-dessus le toit. À la fois noirceur et grâce. À la fois en dedans et en dehors. S'ouvre sur le poème de Verlaine (1881) auquel le titre du roman fait référence.
Il était une fois… La prison. Loup y purge sa peine pour un geste aussi peu dramatique soit-il. Une fois le décor posé, nous allons plonger dans le passé, le pourquoi du comment qui a conduit ce jeune homme entre quatre murs. « Ici est l'endroit où le dehors côtoie le dedans, où les envies ne sont jamais assouvies, les choses jamais entièrement dites et celles-ci restent là, sur les murs, dans l'air. »
Ils sont trois. Phénix, la mère qui s'appelait auparavant Éliette dont la beauté éblouissait chaque personne qui la croisait. Paloma, la soeur qui choisit la fuite très jeune avec cette promesse de retour pour son frère. Et Loup, ce garçon hors du commun.

Nathacha Appanah remonte le temps. Elle nous fait observer, comprendre et analyser le fonctionnement de ses personnages avec une construction surprenante. Elle parle de cette relation qui unit une mère à ses enfants, faite de mots doux et de tendresse, de rejet et d'incompréhension, qu'elle soit fusionnelle ou destructrice. Celle-là même qui fait ce que nous sommes aujourd'hui. le ciel par-dessus le toit est un cri cabossé, noir, pour ces familles où la normalité et l'idéalisme n'existe pas. Les liens du sang peuvent nous échapper et se retourner contre nous, poussant parfois à la faute. Parce qu'il n'y a pas de famille parfaite.

« Il ne faut rien regretter parce qu'il faut bien que ça se termine, ce faux-semblant qu'est l'enfance, il faut bien que les masques soient retirés, les imposteurs démasqués, les abcès crevés, il faut bien que cesse toute velléité du mieux, du magnifique, du meilleur, il faut bien en finir avec les belles paroles, les bons sentiments, les rêves doucereux, il faut bien, un jour, arracher à coups de dents sa place au monde. »

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2019/11/18/37798655.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
Commenter  J’apprécie          40
"Nathacha Appanah a une écriture fine, délicate, comme l'est Paloma, la soeur de Loup, dans le ciel par dessus le toit, cette jeune femme toujours prête « à faire un pas de côté », « à se glisser dans un coin d'ombre », toujours assise sur le bord des chaises. Une écriture qui dirait : Excusez-moi, je ne voudrais pas vous déranger, mais j'ai quelque chose d'important à vous raconter. Une voix singulière qui vient nous susurer à l'oreille, en confidence : Je vais bien vous expliquer, vous dire qui sont ces gens, d'où ils viennent, quel a été leur chemin, vous allez les comprendre, vous verrez. Une petite voix douce, tendre… et c'est un plaidoyer. À chaque nouveau livre, d'une manière ou d'une autre, un plaidoyer. Pour cette femme, cet homme, qu'on a croisé peut-être, et qu'on n'a pas vu, pour un enfant, notre voisine de palier… Pour nous, en somme. (...) "
Extrait de l'article de Kits Hilaire "La petite musique de Nathacha appanah " dans Double Marge, septembre 2019
Lien : https://doublemarge.com/la-p..
Commenter  J’apprécie          40
Eliette est le jouet de ses parents, déguisée et maquillée en Lolita pour chanter. Ils sont aveuglés par leur fierté. Puis vient la conséquence inévitable et Eliette disparaît pour renaitre en Phenix.
Elle entre scène dès le début du roman, bien des années après le drame, en mère incapable de s'occuper de sa fille Paloma et de Loup son garçon. Paloma part, promettant à son jeune frère de venir le chercher. Les années passent et Loup tente de retrouver sa soeur.
Phenix a rejeté le modèle de sa mère. Elle n'a sans doute pas voulu être mère, et ne fait pas plus confiance à son instinct qu'à elle-même.
Elle a un corps exceptionnellement beau qui attire regards et convoitises. Il est à l'origine de son malheur, alors elle le transforme en le tatouant.
Pourtant il était une richesse inestimable, une chance de s'élever pour ses parents d'origine modeste.

A travers cette courte histoire, plusieurs questions sont posées : l'espoir que les parents projettent sur leurs enfants, la résilience de ceux-ci face à un parent incapable d'aimer, la place du corps dans la société et enfin le silence qui fige les gens dans leurs difficultés.

L'écriture sensible et acérée évite la gêne à lire ce récit de transmission de maltraitance. de plus, les personnages possèdent une forme de gentillesse au fond. Personne ne veut du mal à personne mais le silence peut s'avérer violent. Ne pas parler évite de revivre les souffrances, mais conduit à d'autres souffrances.

On ne peut en vouloir à personne dans cette histoire de gens profondément empêchés.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
Commenter  J’apprécie          40
128 pages avalées en deux temps, trois mouvements.....

Les blessures de l'enfance sont irréversibles. Un chant d'amour imparfait d'une mère, de la sensibilité à fleur de peau.

Décidément Natacha a les mots justes quand il s'agit de parler des gens cabossés par la vie.
Commenter  J’apprécie          40
Même si l'histoire racontée dans ce livre est dure, j'en ai retiré beaucoup de douceur, de tendresse, d'amour. Ces quelques pages sont un condensé de justesse, de nuance et de résilience. Une très belle lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Très beau livre, par l'écriture poétique et par le mode narratif choisi. Natacha Appanah fait penser ici à Toni Morrisson dans sa manière de peindre par touches successives et dissociées, des caractères qui prennent consistance au fil des mots.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (1173) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}