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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La première partie du roman est intitulée « Tara » . L'héroïne vient de perdre son mari, Emmanuel, il s'est éteint il y a trois mois. Eli, le fils de son mari doit passer la voir . Mais avant Tara doit remettre de l'ordre car le désordre règne partout, même dans le salon, on trouve de la vaisselle sale, des papiers, des journaux, des magazines, une plante renversée. Tara doit ranger, elle s'empare d'un balai, mais elle n'a pas la force, le courage. Tara a beaucoup maigri, elle est négligée. Tara ne va pas bien du tout.
Mais là, tout à côté d'elle, elle voit un garçon, il ne dit rien, il est assis dans le fauteuil.
Elle qui pensait avoir enterré ses souvenirs d'avant leur vie à deux, les très lointains et les tragiques, voilà qu'ils fissurent doucement l'illusoire amnésie qui devait la protéger. Ce sont des rêves dans des paysages qu'elle croit bien reconnaître, les rires d'une gamine insouciante. Des fantômes aussi. Comme celui de ce garçon dont la présence muette l'agite et mystérieusement la trouble.
La deuxième partie du roman « Vijaya »., c'est l'histoire d'une petite fille, qui fut heureuse avec ses parents. Elle s'éveillait à la vie avec eux. Mais sa vie va être brisée, par les actes violents des hommes. Ses parents sont tués. On voit la déchirure de la vie. Les enfants ne sont plus que des numéros. Ils doivent travailler. C'est l'histoire d'une orpheline , contrainte aux tâches d'adultes.
Mais ce livre est très intimiste, il ne se raconte pas. Il se déguste mot après mot. C'est l'histoire d'une identité retrouvée, puis d'un grand amour, d'une femme au parcours extrêmement violent.
J'ai passé un bon moment de lecture et vous invite à le découvrir.
Lien : https://livresdunjourblog.wo..
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Une bombe ! Un coup de coeur monumental !
De son écriture poétique, extrêmement fine, douce et sensuelle, l'autrice révèle un nouveau récit éblouissant, éclatant, flamboyant !
Cette histoire, c'est l'histoire d'une jeune femme veuve enfermée sur elle-même depuis le début de son deuil. Tara, par l'utilisation de sa mémoire et de ses souvenirs, se retrouve dévorée par son histoire et son passé.
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A vingt ans, Tara a vécu tellement de choses que c'est un miracle d'en être revenue et d'avoir réussi à être heureuse aux côtés Emmanuel pendant 15 ans.
Jeune, elle connait le bonheur d'une famille aimante, la joie d'être une enfant choyée. Mais elle vit également l'horreur des exactions politiques et la douleur de l'enfermement. Devenue une adolescente « enragée », elle croise la route du Garçon dont elle s'éprend follement. Puis « femme gâchée », elle vit l'esclavage, la faim, le manque et survit à la déferlante d'une vague meurtrière qui brise son pays.
Si « Rien ne lui appartient ici », elle possède une indéfectible capacité à aimer les autres qui l'aide à se relever de tout.
Car l'amour est omniprésent dans l'histoire de cette jeune femme cultivée et passionnée de danse, il est la clé de sa reconstruction, de sa renaissance. Il lui permet d'oublier les souffrances et de continuer à vivre, malgré le poids des épreuves passées. Mais l'équilibre est bien précaire et l'amour est d'une extrême fragilité. Un rien peut le briser, laissant ressurgir les souvenirs douloureux.
Ce roman d'une sensibilité à fleur de peau nous plonge dans l'univers sensuel, poétique et violent de Natacha Appanah et le personnage secret et meurtri de Tara est d'une beauté et d'une grandeur inoubliables.
Aujourd'hui, je referme Rien ne t'appartient avec émotion et l'image de cette danseuse hindoue aux pieds nus reste gravée dans mes pensées.
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On peut préférer les textes précédents de Nathacha Appanah, Tropique de la violence (Gallimard, 2016) ou le Ciel par-dessus le toit (Gallimard, 2019), en particulier, des récits à la structure plus simple, plus immédiatement compréhensible. Reste que, parce que l'on y retrouve la même puissance d'évocation des chaos de l'âme, la même sensibilité à fleur de peau, et, surtout, cette charge poétique de l'écriture, ces phrases sans cesse vibrantes comme les cordes d'un violon mélancolique, pour évoquer les douleurs de l'enfance, les désarrois d'une vie, Rien ne t'appartient nous touche, à nouveau, profondément. Et l'apparente nébulosité du roman au début, qui entraîne le lecteur à s'égarer parfois, n'est en définitive que la meilleure manière de montrer l'intense difficulté qu'éprouve la protagoniste du récit elle-même pour renouer les fils de sa mémoire. On entre dans le roman en compagnie d'un fantôme, ce garçon dont la silencieuse et inquiétante présence derrière elle trouble Tara depuis quelques temps. La jeune femme a, quelques mois auparavant, perdu son mari, Emmanuel, le grand amour de sa vie et l'homme qui l'a sauvée, le médecin qui l'a soignée au lendemain du tsunami. Depuis sa mort, Tara se néglige, laissant s'installer désordre et saleté dans son logis, sinon dans sa tête… L'inquiétude et les questions pressantes de son beau-fils, Eli – qui voudrait l'emmener consulter un neurologue -, le surgissement récurrent et angoissant de ce mystérieux garçon fantasmé à ses côtés, comme un retour du refoulé, tout concourt à faire revenir par bribes les souvenirs enfouis, à les arracher aux ténèbres de l'oubli, à reconstituer ce passé trouble que les années de vie heureuse avec Emmanuel avaient contribué à occulter. Et Tara se revoit danser, virevolter aux rythme de la bharatanatyam, elle entend à nouveau le « tât taï taam dîth taï taam » de ses pas et le carillon des grelots. Et Tara se souvient qu'elle s'est appelée Vijaya, « la victoire », et qu'elle a, un jour, connu « une vie délicieuse », gourmande, « une vie sans entraves », « une vie pleine ». Et puis, un jour aussi, parce que son père avait le courage d'une parole libre, parce que sa mère possédait une sagesse qui finirait par déranger, l'impensable se produit, la pire des violences détruit cette existence idyllique (et, même si les lieux ne sont jamais précisément nommés, on ne peut s'empêcher de penser que cette histoire évoque le Sri Lanka et les terribles conflits politiques qui l'ont secoué)… Commence alors, dans cette institution où la jeune fille est finalement enfermée, le temps du « rien ne t'appartient », le temps d'une enfance et d'une adolescence cloîtrées, rognées, violentées, le temps de la dépossession de soi. Une réclusion que seule la force du tsunami, la vague qui blessera avant de délivrer, pourra briser. Nathacha Appanah pénètre plus profondément ici que jamais dans l'intimité d'une vie, montrant à quel point le cours d'un destin est vulnérable, toujours menacé par les caprices de l'injustice, et ce qu'il faut de courage pour résister.
« Il se penche vers moi et dit :
- Tara a plusieurs significations, c'est l'étoile qui guide, c'est la libératrice, celle qui sauve, qui fait passer de l'autre côté.
- de l'autre côté de quoi ?
- Elle fait passer de l'ignorance à la connaissance, des ténèbres à la lumière, du chagrin à la joie… » (p.154)
Bon, vous hésitez encore à la suivre, Tara ou Vijaya, sur le chemin des mots de Nathacha Appanah ?
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Je dois bien avouer que quand le livre nous a été proposé lors de mon club de lecture, je n'étais pas très enthousiaste car la quatrième de couverture ne me donnait pas particulièrement envie... Quelle erreur cela aurait été de passer à côté de ce beau roman!

J'ai mis 4.5 / 5 car vraiment je me suis laissée emporter par cette histoire, par cette héroïne aux mille visages et aux mille mystères.
Il y a Tara qui ne se remet pas du décès de son mari, la laissant amputée d'un bonheur qu'elle était parvenu à construire. Il y a aussi Vijaya, une jeune fille qui grandit dans l'amour de ses parents un peu en marge de la société de part leurs idées et leur manière de vivre. Tout semble lui réussir jusqu'au jour ou tout s'écroule... Pour finir il y a Avril, une jeune femme qui n'a plus rien, même pas l'espoir de s'en sortir, elle vit dans un ancien temple avec d'autres jeunes filles "gâchées" sous la houlette d'une femme dure et cruelle.

C'est donc un chemin de vie cahoté par les épreuves que nous narre ici Nathacha Appanah dont le style, bien à elle, est tout simplement incroyable. J'ai aimé son écriture que j'ai trouvé envoutante. Il m'était très difficile de devoir poser le livre.

A lire!
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Dans Rien ne t'appartient, Nathacha Appanah parvient à capter et à transmettre le brouillard, l'esprit brumeux d'une femme brisée.

Nathacha Appanah, présente pour une conférence à La Villa Gillet à Lyon, a présenté ce livre sous l'intitulé : Les lieux où sont ancrées nos histoires. Je ne connaissais pas l'autrice avant cette conférence. La profondeur psychologique décrite par l'autrice elle-même sur son personnage m'a conquise. J'écris donc cette critique pour partager les mots de Nathacha Appanah qui illuminent la beauté de ce roman.

"Il y a un changement du nom du personnage au cours du livre. Elle ne rejette pas les surnoms terribles qu'on lui attribue, mais elle choisit son dernier nom, elle reprend le contrôle. Deux noms, c'est une forme d'équinoxe entre ombre et lumière. Il y a le nom donné par son père, la Victoire, et le nom qui lui permet de se détacher de son passé, Tara, le passage de la mort à la vie."
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Un très bon moment de lecture, une écriture empreinte de poésie qui contrebalance le côté dramatique … Une belle découverte je vais continuer sur ma lancée en lisant les autres livres de Natacha Appanah que je ne connaissais pas. Cette histoire m'a beaucoup touchée.
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Depuis que son mari est mort, Tara sombre... Elle se noie dans sa solitude, dans son chagrin, dans ses souvenirs, dans la saleté, dans la folie...

Vijaya nous raconte ensuite son parcours... une vie faite d'amour et d'une certaine aisance qui va rapidement laisser place à une vie de solitude, de malheur, de tristesse, d'atrocités... un parcours de vie où les destins s'emmêlent... où rien ne lui appartient... jusqu'à sa propre vie, son propre nom...

Un court roman au puissant condensé émotionnel !

Une lecture qui m'aura soulevé le coeur parfois jusqu'à la nausée mais pourtant une belle lecture... une sombre histoire magnifiée par les mots et le style de Natacha Appanah !
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Rien ne t'appartient de Nathacha Appanah est un roman de la rentrée littéraire de septembre. J'ai énormément de retard dans mes publications, je crois que j'ai trop lu en septembre et que trois ou quatre chroniques par semaine, ce n'est pas assez pour tout présenter (mais franchement, je ne peux pas faire plus, à moins d'arrêter de dormir ou de lire ce qui n'aurait aucun intérêt, on est d'accord).

Je n'avais jamais eu l'occasion de lire Nathacha Appanah, une romancière pourtant bardée de prix littéraires. Lire Rien ne t'appartient me permettait d'enfin faire connaissance avec sa plume. Et je dois dire que le résumé m'intriguait un peu.

Tara vient de perdre son mari. Elle est dévastée et perd pied. Elle ne s'occupe plus d'elle, plus de leur appartement, elle erre dans la rue telle une ombre et son beau-fils s'inquiète pour elle. Alors qu'il lui propose de passer des examens le lendemain. Tara va se laisser emporter par la vague des souvenirs de son ancienne vie. Lorsqu'elle avait un autre nom.

Et elle raconte son histoire. Et on se prend une énorme claque, une vague de fond nous engloutit. Entre la petite fille qui aimait danser et vivait joyeusement avec ses parents et la jeune veuve qui se retrouve dans un autre pays que le sien, tout n'est que souffrance et injustice.

Je ne vais pas vous en dire plus sur l'histoire de Tara, qui est vraiment poignante, afin que vous la découvriez vous-même. Mais sachez, si vous vous lancez que vous risquez d'être touchés, émus et désolés pour ce personnage poignant.
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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Merveilleux roman que ce court livre de Natacha Appanah.
Les événements tragiques s'enchaînent et la prose magnifique, si poétique de l'auteur les transforment en rêves éveillés au couleurs incroyables.
Le malheur est au rendez-vous : il n'y a que les petites filles pour croire que le bonheur de l'enfance durera toujours.
Lorsque la petite fille devient une adolescente, elle devra affronter tous les pièges du monde sans y être vraiment préparée.
Tara passera par tant d'épreuves qu'elle choisira de devenir une autre.
Une très belle lecture qui vous hantera longtemps.
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