À la fin des années 1940,
Simone de Beauvoir écrit une phrase qui restera célèbre : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » (Le Deuxième Sexe, 1949). le nouveau roman de
Nathacha Appanah,
Rien ne t'appartient, publié aux éditions Gallimard, met en scène cette crise des droits des femmes, cette liberté si chère et si fragile qui peut à tout moment être retirée aux jeunes filles, et ce, même encore à la fin du XXe siècle et au XXIe siècle. Tara et Vijaya : deux prénoms, deux vies, une femme. Un avant et un après, une vie en toute liberté et en toute insouciance, puis une vie de poussière, de « fille gâchée » : « Personne ne m'a dit : écoute bien la radio, un jour ce sera toi à genoux. Personne ne m'a dit : profite de ce ciel, de cette terre, de cette eau pendant qu'il est encore temps. Vautre-toi dedans, plonge, avale, étouffe-toi avec peu, bientôt ce sera fini, bientôt tu sauras ce que c'est, une fille de ce pays. »