Dans l'histoire de la lithographie, il n'est guère d'artistes dont les noms soient plus populaires que ceux de Charlet, de Raffet et de Gavarni. Sans doute, ils doivent en partie cette popularité au choix heureux de leurs sujets, mais qui pourrait méconnaître qu'ils la doivent surtout à leur admirable talent. Leurs productions remplissent les deux conditions nécessaires, selon Musset, pour faire vivre les œuvres d'art : elles plaisent à la foule, elles plaisent aux connaisseurs. Le public les recherche, les artistes les apprécient, les amateurs se les disputent pour en enrichir leurs collections.
Gavarni (Guillaume-Sulpice Chevallier, dit), est, comme Charlet et Raffet, un enfant de ce Paris, dont il devait si bien peindre les moeurs et reproduire avec tant de vérité les types caractéristiques. Il naquit le 13 janvier 1804. Il est mort, âgé de soixante-deux ans, à Auteuil-Paris, le 24 novembre 1866.