Face à cet ultime tome de Fondation, je me suis sentie obligée de laisser un peu poser tout ça. Je gardais un souvenir émerveillée de cette série après l'avoir découverte ado. C'était l'une de mes toutes premières fresques de SF. J'en ressors plus mitigée maintenant que je suis adulte et que j'ai lu d'autres titres.
Ce dernier chapitre de l'histoire écrit par
Asimov, qui a été poussé par son éditeur pour reprendre la série, n'est pas exempt de défaut mais invite également tellement à plonger dans
l'univers de la science-fiction que je ne peux qu'être indulgente avec lui.
Depuis le tome précédent, l'auteur a oublié la psychohistoire, idée à la base de cette saga pourtant, pour partir dans une quête des origines. Chose pas déplaisante mais hors propos selon moi... Cependant, il faut reconnaitre que ce nouveau tournant de l'intrigue permet à l'auteur d'aborder tout un tas de thématiques chères au genre grâce au voyage interstellaire de son héros. Alors même si je suis frustrée de voir le concept phare de la saga, celui qui m'avait tant émerveillé, complètement oublié, je suis quand même contente de ce que j'ai pu voir.
Trevize, Pelorat et Joie parcourent la Galaxie à la recherche d'indices pour trouver la Terre des origines et ainsi peut-être conforter le choix que le premier vient de faire en préférant Gaia comme modèle plutôt que la Première ou Seconde Fondation. Leur voyage est rythmé par de nombreuses rencontres, des rencontres de planètes et de sociétés très différentes les unes des autres où l'auteur se fait plaisir à jouer avec les concepts de la SF.
On découvre ainsi une planète peuplée de chiens sauvages qui ont évolué depuis que les hommes les a laissés là. Une autre planète, elle, a poussé le contrôle de la natalité à son extrême avec des êtres hermaphrodites qui se reproduisent seuls et éliminent les excédents, le tout aidés par des robots car ils vivent seuls presque en autarcie. L'auteur joue avec les concepts de genre, des idées sur la natalité, l'utilisation et le rôle des robots, etc. Il fait ainsi peu à peu le lien entre cette saga et l'autre qu'il a écrire sur les Robots, rediscutant notamment longuement des Trois lois fondamentales de la robotique.
J'ai ainsi eu l'impression d'un amas d'idées non développées que l'auteur s'amuse à lancer et à tester pour peut-être les développer ailleurs plus tard ou proposer à d'autres de le faire. C'est jouissif mais frustrant à la fois car ça laisse cruellement sur sa faim.
Heureusement, entre temps on s'est attaché aux personnages qui désormais représentent cette investigation et c'est au final peut-être plus pour eux et pour leur quête qu'on parachève cette saga. En effet, c'est assez plaisant de voir comment ils recoupent tous leurs indices, comment ils naviguent vers la Terre d'origine grâce à eux, et comment ils finissent quand même par se faire piéger comme nous, ce qui est un peu le propre de l'auteur. Alors que la caution scientifique de l'oeuvre est très légère, il y a du génie dans la mise en scène d'
Asimov, qui a l'art des coups de chapeau assénés comme des coups de théâtre, littéralement parlant. On aime ou pas cette mise en scène très théâtrale mais elle marque.
Pour ma part, je clos cette relecture en étant quand même mi-figue mi-raisin. Je n'ai pas été autant emportée et fascinée que je l'espérais. Je n'ai pas eu le coup de coeur intersidéral que j'avais eu lors de ma relecture d'Hypérion, qui elle avait tenu toutes ses promesses. Ici, j'ai peiné à retrouver mon engouement pour le concept original car j'ai trouvé celui-ci assez survolé, tout comme les autres idées de l'auteur, un comble vu le nombre de pages pharamineux de la saga. J'en suis la première déçue car malgré une écriture parfois datée, en revanche j'ai beaucoup aimé la science du coup de théâtre de l'auteur. Direction ma prochaine relecture maintenant :
La nuit des temps de
Barjavel !
Lien :
https://lesblablasdetachan.w..