Ce recueil est constitué de plusieurs nouvelles, de dessins sur des thèmes très variés ayant trait à l'errance. Ces nouvelles étant très nombreuses, je ne vais pas les détailler individuellement. Les sujets abordés sont très diversifiés puisqu'elles évoquent aussi bien des individus perdus dans un monde post-apocalyptique, le passage de l'enfance à l'âge adulte, une fuite à travers des montagnes enneigées, un naufragé qui cherche à rentrer chez lui et beaucoup d'autres. Certaines sont bien ancrées dans la fantasy, d'autres sont plus oniriques. On croise aussi de la science-fiction. Tous les thèmes de l'imaginaire sont représentés.
Le deuxième aspect de cette revue ce sont les illustrations. Elles ne sont pas de simples images dont l'unique but serait d'égayer la lecture, mais des oeuvres à part entière destinées à présenter leur créateur. Elles sont réparties entre les nouvelles.
Enfin, « la revue du faune » c'est la littérature, le dessin, mais également la musique. Elle apparaît sous la forme de la promotion d'un groupe de « monster metal venu d'outre-tombe » fondateur de la SPZ (société protectrice des zombies) et d'un lien permettant d'avoir un aperçu de leur talent.
Mon avis :
Comme souvent dans ce genre d'oeuvres, la qualité des nouvelles est très inégale. La première, qui décrit des hommes évoquant les souvenirs de leur monde disparu est exceptionnelle. D'autres, heureusement rares, laissent une impression d'inachevé, sans conclusion, comme s'il ne s'agissait que de la première partie d'un texte plus conséquent. Inutile de dire que ces dernières m'ont laissé insatisfait et ne m'ont pas donné envie de connaître davantage leur auteur. Et l'une d'elles est comporte quelques fautes de français semblant indiquer un manque de relecture. Mais cela reste un cas isolé. Il y a suffisamment de nouvelles de qualités pour que la lecture de cette revue ait constitué un moment de plaisir. le thème est large, mais le choix de nouvelles en fait bien le tour, abordant l'errance dans l'espace, le temps, le rêve et même la vie après la mort. La première nouvelle évoque des hommes, perdus dans un monde anéanti qui se rappellent les souvenirs de leur passé, les bruits, les centres commerciaux, autant de choses qu'ils détestaient, mais qui leur manque.
Les illustrations participent à la revue autant que les textes. Une liseuse ne constitue pas le support idéal pour les visualiser, mais je les ai reprises sur un ordinateur plus pratique ce qui m'a permis de découvrir le talent de quelques dessinateurs. Ceux qui ont acquis le magazine, qui semble être le support de lecture privilégié, n'auront pas ce problème. Et talent, il y a. À mille lieues des artistes habituels de la fantasy, ces oeuvres créent un univers original et imaginatif. Ici, pas de guerriers musculeux, ni de femmes en détresse quasiment dévêtues, mais des peintures et des dessins qui font travailler notre imagination au lieu de nous imposer les rêves d'un autre.
Enfin le final, le groupe de rock alternatif permet de découvrir que l'imaginaire ne se limite pas à la littérature et à quelques superproductions, mais se rencontre aussi dans le domaine musical. Je suis devenu fan de ce groupe (d'accord, il faut aimer le métal, mais ça tombe bien, j'aime). J'ai apprécié la façon dont la promotion s'intègre à la revue, constituant une nouvelle à part entière et suivie d'une histoire du groupe digne de World War Z.
Si quelques rares nouvelles de ce premier numéro ne m'ont pas convaincu, l'ensemble m'a paru globalement positif, d'autant plus que le résultat est largement rehaussé par quelques pépites de grande qualité qui méritent le coup d'oeil. Cela donne une lecture variée, représentative des talents qui existent dans la Francophonie.
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