L'adaptation en roman graphique de
la Servante écarlate de
Margaret Atwood par
Renée Nault est vraiment un bel objet.
Une couverture et des pages de garde où alternent le noir profond et le rouge vermillon, des planches très sombres, d'autres très colorées où l'écarlate des vêtements des servantes domine, des polices de textes blanches ou rouges se détachant sur le noir, toute une ambiance…
Des dessins magnifiques avec un certain sens du détail, des physionomies très travaillées, tantôt très neutres, tantôt très expressives…
Une réussite, vraiment !
J'ai lu le livre de
Margaret Atwood,
La servante écarlate, il y a environ trois ans, après avoir visionné toutes les saisons de la série adaptée de ce roman. Je découvre aujourd'hui cette autre approche sous forme de BD.
Je retrouve la grande force de caractère de l'héroïne, June, alias Defred, qui parvient à survivre dans la société patriarcale de Gilead, sans accès à aucune source pour s'exprimer, ni écrite, ni orale ; son apparent détachement, les petites choses auxquelles elle se raccroche pour rester vivante, des odeurs, des couleurs, des fleurs…, ou encore l'expression de ses souvenirs donne beaucoup d'impact au scénario, très proche de la narration d'origine…
J'avais déjà relevé avec le roman combien l'écriture à la première personne déroute à la fois par son impossibilité car, dans cette dystopie, les femmes, à fortiori les servantes dont le rôle se limite à la reproduction, n'ont plus le droit de s'exprimer, encore moins d'écrire et de conserver des écrits, et par l'espoir insensé qu'elle véhicule.
Quand j'avais lu le livre, ma posture de lectrice s'était trouvée un peu faussée car, grâce ou à cause de la série télévisée, je connaissais toute l'histoire et même davantage. de plus, j'avais encore en tête les physionomies des différents personnages, le couple Waterford notamment, et mes souvenirs ne collaient pas toujours avec le récit ; certains détails ou, au contraire, un manque de précision me déroutaient quelque peu…
Les illustrations de
Renée Nault, les décors un peu différents, les nouveaux visages des personnages m'ont d'abord un peu surprise ; j'ai eu besoin d'un temps d'adaptation… Et puis, tout naturellement, je suis à nouveau entrée dans cette terrible dystopie, vraiment fidèle au texte original. Ce nouveau regard de
Renée Nault a ouvert mon horizon, m'a procuré de nouvelles sensations comme si la dessinatrice m'offrait un nouveau prisme.
J'ai adoré !
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