Difficile de commercer cette chronique sans faire une ode au style de
Margaret Atwood. J'aime TEL-LE-MENT son écriture. Et ce nouveau livre n'a pas fait exception. La plume est claire et directe.
Margaret Atwood varie toutefois les rythmes, en laissant parfois le suspens s'installer. Elle va par exemple commencer à raconter les sensations vécues par un personnage lors d'un événement, avant de raconter l'événement lui-même. Oui, de fait le lecteur crève d'envie de savoir ce qui a bien pu se passer. Well done Margaret !
On retrouve le côté piquant et doucement acerbe de sa plume. Elle sait provoquer le sourire et manier l'ironie. Attention aussi aux ascenseurs émotionnels; c'est une pro du rythme ternaire: elle fait monter la sauce en deux phrases ou propositions et elle la fait retomber d'un coup dans la troisième.
Elle réussit parfaitement à faire vivre ses personnages principaux, dont les trois narratrices de l'histoire. On cerne leur personnalité, on ressent à travers l'écriture l'arrogance de l'une, la peur de l'autre, la maîtrise de la troisième… J'ai lu pas mal de livres qui utilisaient plusieurs narrateurs différents, et bien souvent ça a pêché car l'expression était trop similaire.
Margaret Atwood évite cet écueil.
Les scènes sont très bien racontées, j'étais quasiment paralysée pendant l'une d'elle, à l'image du personnage qui la vit. On voit, on entend, on sent la pression.
Pour ce qui est de l'histoire en soit ça tient la route, ça permet d'en savoir plus sur le fonctionnement de Gilead. On reste autour des thèmes des droits des femmes, du sexisme, du courage, des personnages forts… Ca tient ses promesses, après ça reste une suite, donc il n'y a pas la découverte de l'univers, ça peut sembler plus « plat » à certains.
Bref, c'est vraiment très bien écrit, on sait qu'on lit du Atwood et c'est un régal. Si vous vous débrouillez en anglais, n'hésitez-pas à essayer de lire quelques pages: le vocabulaire est courant et le style clair.
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