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EAN : 9782919483327
90 pages
L'échappée belle (01/06/2015)
4.56/5   9 notes
Résumé :
Les personnages de ces neuf nouvelles sont confrontés à des obstacles imprévus, frôlant le fantastique : un toucan amateur de prosélytisme, un parapluie doté de pouvoirs, un tigre pédagogue ou encore des petites culottes cosmopolites. Des aventures caustiques et parfois cruelles sur le monde d'aujourd'hui, entre jeux de pouvoir et abus de faiblesse.
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'auteur

C'est en parcourant mon blog (L'écho scriptural) et en lisant ma chronique sur le recueil Avant terme de Serge Cazenave-Sarki que Mickaël Auffray a eu envie de me solliciter pour écrire une chronique à propos de son nouveau recueil de nouvelles qui vient de paraître chez L'Échappée belle. Cette demande m'a beaucoup touchée par cet élan de partage et de résonances dont il est représentatif. Et puisqu'on est avant tout un lecteur avant d'être écrivain, je me suis empressée de lire son livre.

Et en parcourant sa biographie sur le site de son éditeur, je n'ai pu qu'être également sensible à ce hasard qui fait se rencontrer des résonances pas si hasardeusement que ça : Mickaël est en effet un mélomane passionné et la musique influence beaucoup son écriture (c'est perceptible notamment dans le rythme soutenu et emporté de ses textes). Mickaël Auffray a travaillé en industrie, a une formation de disquaire et est désormais enseignant. Pour ce curieux de la vie qu'il semble être, il était fatal que l'écriture vienne jouer près de son oreille sa douce mélodie. Il écrit des chroniques musicales et des nouvelles, Ce coquin de Félix est son premier recueil publié.

Je tiens à remercier Michael non seulement pour ce geste de partage qu'il a eu et aussi, et peut-être surtout, parce que j'ai pu découvrir une très belle plume et lire des histoires qui m'ont beaucoup touchée.

Ma lecture

Voilà un petit recueil (80 pages) qui recèle de grands moments. Ce coquin de Félix est un recueil de nouvelles dans la puissance m'a paru hétéroclite, oscillant entre nouvelles anecdotiques et nouvelles-fables, illustrant des réalités profondes et contrastées, des fables qui prennent pour témoin un homme, un animal, une communauté pour piquer là où le bas blesse et illustrer une vérité générale dans un retournement complet de situation comme dans la nouvelle-titre. Mais toutes les nouvelles sont entraînantes par le rythme et la plume résolument fine de l'auteur. L'ensemble du recueil semble tendre de manière assez explicite à révéler le caractère absurde que peut revêtir parfois la réalité aperçue à travers le prisme de notre perception. Ces nouvelles sont révélatrices d'une volonté de la part de l'auteur de révéler la pensée symboliste que peut avoir l'humain : ces images par lesquelles nous avons besoin de révéler le monde à notre psyché pour en saisir les contrastes, les illogismes et les profondeurs.

C'est pourquoi le narrateur de la nouvelle «Le lâcher-prise », culpabilisant de faire une sieste, s'endort près de son chat ronronnant et se réveille auprès d'un tigre qui parle. Tout est là, représenté de façon imagée et symbolique : ce syndrome actuel très présent dans notre société qu'est la nécessité d'une hyperactivité jusqu'à l'épuisement simplement parce que faire une pause c'est s'avouer vaincu, et ce tigre qui apparaît pour apprendre les rudiments à l'homme éternellement culpabilisant de ne pouvoir être surhomme. J'ai personnellement vu dans cette nouvelle une illustration flagrante de notre système sociétal actuel : le rendement à tout prix, l'efficacité de chaque instant, un Homme qui doit pratiquement combattre de compétitivité avec la machine et ne peut se permettre de se reposer, une sorte de lutte constante contre la fuite du temps (si je dors, je vais perdre un temps d'activité précieux) qui, lui, n'est pas nouveau. Mais ceci est ma lecture toute personnelle de cette nouvelle.

Ce qui est certain, c'est que la plume de Michael Auffray est toute aussi drôle qu'acérée. Certaines nouvelles se jouent d'un humour noir grinçant, comme la nouvelle-titre par exemple qui ouvre le recueil et nous happe dès les premières lignes. L'histoire, tout autant que la forme et le style, nous emporte d'emblée dans ce recueil loufoque et jouissif. Félix, bouffon du village dérangeant par ses perversions qu'il affiche sans vergogne, fait la risée du village. Ce n'est qu'après sa mort que les habitants du village commencent à regretter ses bouffonneries qui, même si elles étaient bien souvent déplacées, les faisaient au moins rire et leur donnaient d'autres sujets de conversations que la météo. C'est sans compter sur la twist-ending de la nouvelle qui nous ravit d'autant plus qu'elle constitue en une critique acerbe de la vie d'un village reculé dans lesquels les villageois passent leur temps à juger les autres par ennui, ou pour ne pas voir leur propre vacuité. La tonalité de cette nouvelle n'est pas sans rappeler la plume d'un Jean Teulé dans Mangez-les si vous voulez, tout aussi grinçant, le portrait acerbe d'une société embrigadée dans des traditions tout aussi vieilles que viles.
Un grand bravo aussi pour la nouvelle « Dignité en péril » qui est peut-être celle qui m'a le plus fait rire. Un personnage en retard pour passer des entretiens d'embauche finit par échouer, après diverses péripéties toutes plus cocasses les unes que les autres, dans un parc pour avoir une discussion avec un toucan qui lui offre une vision toute particulière du monde, pleine de sagesse et de relativisme :
- « le Toucanisme, la croyance en la transformation du Monde issu de mon inspiration.
- Ça fait un peu culte de la personnalité votre truc. Et sur quel texte sacré vous appuyez-vous ?
- Ah ah ah ! Les textes sacrés ! Ces absolus figés dogmatiques uniquement créés pour désaltérer cette soif de sens que chaque homme porte en lui. Ça te va comme réponse ? »

Bref, ce recueil est un florilège de personnages cocasses et profondément humains qui sont tracés d'une plume sûre et grinçante. L'auteur se joue de l'absurdité des situations tout en maîtrisant une langue élevée et fluide. Lire ce recueil, c'est aussi un peu se rire du monde qui nous entoure pour mieux le voir, c'est un miroir déformant tendu devant le lecteur qui pourra y trouver ce qu'il veut : du divertissement ou quelque chose de plus profond, peut-être ce topos de l'absurde qui conditionne la vie humaine.

Justine Coffin
Blog : www.justine-coffin.me

Lien : http://justine-coffin.me/201..
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Premier recueil de nouvelles pour ce fan de musique ! Et on peut dire que l'essai a été transformé.

Ce coquin de Félix, titre de la première histoire de ce livre, donne le tempo. Mickaël Auffray ne fait pas dans la demi-mesure, ses personnages, pas toujours humains, sont horripilants, imbus de leur personne, bêtes et j'en passe. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre et c'est ça qui est drôle !

De l'idiot du village obnubilé par ce qui se passe sous les jupes des dames à l'homme sans veine qui essuie tant bien que mal les plâtres causé par sa malchance, c'est un rendez-vous en absurdie qui vous attend.

Ajoutez à cela une dose de Toucanisme, un tigre qui vous apprend à lâcher prise, un homme bavard qui insupporte plus qu'il ne divertit, Tata Mazout la tueuse à gages qui aura du fil à retordre, un parapluie revanchard, Bretna et son fessier proéminent, mais oh combien confortable, un inspecteur de police fans de thrillers, et un cerveau qui vous fait la morale et vous avez toute la panoplie d'ustensiles nécessaires à Mickaël Auffray pour écrire des histoires loufoques sur le thème dominant-dominé.

À ne pas rater, mon coup de coeur, la nouvelle clair-obscur qui nous parle d'Alphonse et de Monombre, malotru qui ne le quitte jamais ! Et ce dialogue entre l'auteur et son cerveau, sans lequel il ne serait rien, un vrai régal !

Côté style, je l'ai trouvé plutôt direct et doté d'un vocabulaire assez recherché. J'ai apprécié ce recueil pour le grain de folie qui émane de ces histoires, pour avoir donné la vie et une âme à des objets, pour cet humour noir auquel je ne peux résister.

Si toutes les nouvelles ne m'ont pas séduite, il y a dans ce livre quelques très jolies pépites à découvrir.

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Après "Quelles farces !" de Sébastien Chagny et "Taravana" de le Golvan, je découvre un troisième savoureux recueil de nouvelles d'un jeune écrivain publié par les éditions L'échappée belle".
"Ce coquin de Félix" de Mickaël Auffray comprend 9 nouvelles dont le fil rouge est la loufoquerie des situations évoquées. En effet, l'auteur flirte avec l'absurde et la folie douce. Son univers est peuplé de tout un bestiaire extraordinaire comme ce chat domestique qui se transforme en tigre expert en développement personnel. Ses nouvelles décrivent des gens borderline et des situations souvent cocasses comme cet homme qui se retrouve nez à nez avec son parapluie fumeur de cigare qui lui reproche de le délaisser.

Entre faits divers farfelu, fable comique assaisonnée à la sauce relevée de la critique sociale, ces nouvelles m'ont fait penser à celles de Woody Allen mais aussi à un certain Julien Campredon qui excelle dans l'art de la nouvelle "à humour intelligent" ou encore à Julio Cortazar (un autre obsédé du bestiaire!). Il est à noter que la jubilation éprouvée par l'auteur se transmet aux lecteurs, ce qui est toujours bon signe.

Mention spéciale pour la dernière nouvelle, mettant en scène l'écrivain lui-même dialoguant avec son cerveau, que j'ai beaucoup aimée même si je l'ai trouvé trop courte.
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Ce coquin de Félix est un recueil de 9 nouvelles toutes aussi loufoques les unes que les autres. Emportés par le côté fantastique présent dans plusieurs de ces nouvelles, on découvre des personnages énigmatiques, des chats qui se transforment en tigres parlants, des parapluies vivants qui se plaignent de ne pas sortir assez souvent, d'un village qui se cotise pour éliminer un habitant trop bavard, un homme qui se sent suivie par son ombre, et bien sûr un petit coquin du nom de Félix qui aime bien regarder en-dessous des jupes des filles. Bref, ce recueil est un concentré de situations hilarantes.

Je voudrais d'abord remerciait l'auteur de ce recueil Mickael Auffray qui m'a gentiment proposé de lire son recueil de nouvelles. J'ai été agréablement surprise, mais surtout fière de cette confiance.
Les nouvelles de ce recueil sont exactement ce que j'aime, c'est-à-dire des nouvelles loufoques qui défient toute logique. Chaque nouvelle est différente, mais elles ont toutes pour point communs leur originalité et leur humour. Elles sont courtes mais on arrive cependant à être dedans. J'ai pour ma part préféré la nouvelle Clair-obscur, pour laquelle j'ai failli pleurer de rire.
Le recueil est très court, si bien que la lecture est très rapide. Il n'y a que 9 nouvelles et on en redemande, on en veut plus, la dernière était je trouve le bouquet final, le dialogue entre le lecteur et son cerveau, j'ai adoré l'idée.
Le lecteur est complétement pris dans le rythme du recueil grâce à la plume de l'auteur. Un style direct et recherché, un humour noir, bref tout est là pour nous faire passer un bon moment. J'avais toujours le sourire aux lèvres pendant ma lecture, et même que quelques éclats de rire m'ont échappé.

Pour conclure, j'ai adoré lire ce recueil et je remercie encore une fois l'auteur pour son envoi. Je ne veux pas trop en dire sur les nouvelles pour que vous les découvriez par vous même, mais j'espère vous avoir donné envie de le lire. Je conseille ce roman à tout ceux qui aiment l'humour noir, un style ressemblant à celui de Jean Teulé, ceux qui aiment les recueils de petites tailles avec des nouvelles farfelues.
Lien : http://lesmotsdeclo.eklablog..
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9 nouvelles qui nous emmènent dans un monde à la fois onirique et loufoque. En débutant chaque nouvelle, je me réjouissais par avance de l'extravagance que j'allais y découvrir. J'ai eu la même sensation qu'en ouvrant un roman d'Amélie Nothomb, on sait qu'il va nous arriver quelque chose d'extraordinaire mais on est toujours surpris en pénétrant l'univers créé par l'auteur. Pour vous mettre un peu l'eau à la bouche, on trouve dans Ce coquin de Félix, un tigre adepte du développement personnel, un homme à la conversation débordante, un parapluie délaissé, un toucan gourou sans oublier ce coquin de Felix qui ouvre en beauté ce recueil.

Les mots de Mickaël Auffray sont très agréables à lire. Il donne un rythme assez soutenu à ses textes.

Les 9 nouvelles sont inégales. J'ai été totalement charmée par Ce coquin de Félix, Clair Obsur, Mon parapluie, beaucoup moins par d'autres, totalement insensible à Dignité en péril.

Le dernière nouvelle Introspection fait écho à quelques unes des nouvelles contenues de ce recueil. J'ai beaucoup aimé cette idée et elle m'a donné l'impression de partager quelque d'intime avec l'auteur, ça m'a beaucoup plu.

Un beau et surprenant moment !
Lien : https://mesexperiencesautour..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le retard ne choisit pas son camp, il n'est pas manichéen, il emmerde tout le monde et il s'en fout ; c'est un horloger perfide et omnipotent qui s’immisce dans nos vies régulées. On est en retard pour tout : prendre son bus, faire les courses, avoir des diplômes, fonder une famille, pratiquer ses passions... À peine né, on est déjà en retard pour vivre.

–– Il y a des jours où le courage fait grève, où le corps n’en peut plus. Tu as fait du temps qui passe ton pire ennemi, tu l'as transformé en un tic-tac mortifère, un carcan duquel tu ne peux t’extraire. Ta montre n'indique plus l'heure, elle t'intime l'heure ! (Dignité en péril)
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Tout ce corps produisait grand effet car il n'était pas masculin mais ne semblait plus vraiment féminin. Arrivée à leur portée, ils reculèrent tous d'un pas, effrayés par ses yeux verts jades, ses grandes lèvres pincées et un nez aquilin qui aurait glacé le sang des plus vaillants. Il était bien difficile de lui donner moins de soixante ans mais elle n'avait pas dépassé les quatre-vingts. La Nature avait dû créer ce spécimen un soir de beuverie. (Si vous croisez ce type...)
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Elle voulait s'engager, prendre des décisions, faire des crédits, mettre des bébés dans des chambres roses. Faire des trucs d'adultes dont l'issue ne peut être que fatale. J'ai rétrogradé tant que j'ai pu, vile couardise ! (La femme callipyge)
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Videos de Mickaël Auffray (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mickaël Auffray
Premier prix du concours de nouvelles 2017 de la revue Rue Saint Ambroise: Vous êtes ici Mickaël Auffray (lu par l'auteur) 29 sept. 2017
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