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EAN : 9782710371786
96 pages
La Table ronde (23/10/2014)
2.33/5   3 notes
Résumé :
«Il faudrait faire une histoire du poil en peinture. Ni plus ni moins. Comment on nous le montre, comment on nous le cache, lesquels on nous montre, lesquels on nous cache, etc.»
Daniel Arasse, On n'y voit rien
Au gré de son humeur, Marie-France Auzépy suit la piste velue dans les musées et propose, à travers son triple regard d'historienne, d'amatrice d'art et de femme formée par un univers pictural presque exclusivement masculin, une autre histoire d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Merci infiniment à Babélio et aux éditions La Table Ronde pour ce chouette cadeau qu'est "Poils", de Marie-france Auzépy. A réception, surprise : j'aimginais un format immense, un grand livre d'art ; c'est un livret souple à emporter avec soi, riche en images. Les reproductions de célèbres oeuvres d'art font les trois quart du livre, en pleine page et dans une excellente qualité. Ma déception première est assez vite consolée.
Puis, je cherche le texte. Point de texte ? Si ! Il est là, sur 15 pages, à la fin. Ce n'est donc pas l'ouvrage analytique que j'imaginais, nouvel ascenseur émotif. J'ai failli bouder. Mais bon, le livre est si joli, je me lance dans la lecture du texte de Marie-France Auzépy.

Et là, bonheur. C'est léger, drôle, génial. Alors, non, ce n'est pas analytique, bien sûr que non, on ne mène pas une thèse sur quinze pages. C'est une ballade dans un musée avec pour guide une historienne à l'humour pointu et aux connaissances acérées. Je me suis donc promenée, retournant en arrière pour retrouver les impressions couleurs et les accorder aux réflexions menues et envolées de l'auteur situées dans le dernier livret (souplesse du format bien pensée ; avec une couverture rigide, c'eut été inconfortable). Et ce fut ma fois bien agréable comme promenade. Quant au thème du poil, est-il vraiment éclairé ? Comme avec les philosophes, on a 13 pistes à explorer, débroussaillées devant nous, mais pas de réponse, parce que bien sûr, il n'y en a pas. Mais c'est sympa.
A lire. (Mais le prix me semble excessif, je suis bien contente de me l'être fait offrir !)

PS : voir la citation que j'ai ajoutée pour une idée du ton du texte.
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Alors, au poil, Poils ?
Format surprenant : au début de l'ouvrage des représentations d'une cinquantaine d'oeuvres (peintures, sculptures…) en lien avec le thème. Puis une quinzaine de pages dans lesquelles Marie-France Auzépy se balade entre toutes ces oeuvres, des poils bien peignés aux débordements pileux, mêlant ses commentaires au gré de ses coups de coeur, en lien avec l'Histoire et avec les canons de chaque époque, masculins et féminins. Sa plume parmi ces poils est belle et l'on se laisse volontiers embarquer au gré de ses pérégrinations.
Les bémols : les oeuvres ne sont pas présentées au début dans l'ordre où elles apparaissent dans le texte, ce qui induit une lecture un peu échevelée à chercher à chaque fois l'oeuvre dont il est question parmi les premières pages. L'ouvrage est par ailleurs très court, laissant le lecteur un peu sur sa faim. Je dois dire que quand j'ai choisi ce livre je croyais avoir choisi « Histoire du Poil » du même auteur qui doit s'avérer bien plus complet et sur lequel je me pencherai à l'occasion.
Merci à Babelio et à la Table Ronde qui à défaut d'une documentation complète sur le poil m'ont fait découvrir quelques oeuvres sous un angle inédit ainsi qu'une belle plume.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Certes, la femme honnête a les cheveux serrés pour éviter la luxure. Mais quand la femme honnête ôte ses vêtements et dénoue sa chevelure, où la respectabilité va-t-elle se nicher? Dans les poils, ou plutôt dans l'absence de poils, car une honnête femme nue n'a, en fait de poils, que des cheveux, à la manière de l'Eve de Jérôme Bosch, femme-enfant aux longs cheveux blonds. Ce fut en France un état de fait légal puisque, jusqu'à la présidence de Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981), les publications insérant des reproductions ou photographies de nus féminins poilus étaient poursuivies en justice pour atteinte aux bonnes moeurs. Pour la bourgeoisie au pouvoir aux XIXè et XXè siècles, la luxure gisait dans les poils du pubis et des aisselles.
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Vu de nos jours par des personnes sans culture chrétienne, ce Christ raphaélien pourrait être pris pour un bel homosexuel mélancolique faisant un doigt d'honneur.
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Au fond, si l'Eve d'avant le péché et Marie-Madeleine sont représentées de la même façon, n'est-ce pas parce que les peintres chrétiens ont considéré comme équivalentes la liberté d'avant la faute et la licence sexuelle de la prostituée? Les cheveux longs étant dans les deux cas la marque de la lascivité.
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Video de Marie-France Auzépy (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-France Auzépy
Joël Cornette - Histoire du Poil .Joël Cornette vous présente l'ouvrage "Histoire du Poil" qu'il a dirigé avec Marie-France Auzépy, aux éditions Belin.http://www.mollat.com/livres/marie-france-auzepy-histoire-poil-9782701148212.htmlNotes de musique : Purcelle King Arthur - acte V sce?ne 2 - air "Ye Blust ring Brethen of the Skies"
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