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EAN : 9782701148212
352 pages
Editions Belin (18/10/2011)
3.93/5   7 notes
Résumé :
Le poil a une histoire… Cet ouvrage, très documenté, la retrace en nous révélant l’infinie diversité des adaptations et des déclinaisons du poil à travers les époques, les civilisations et les continents. Car partout le poil a été – et n’a cessé d’être – un marqueur de comportement, un signe politique, un indice social, éthique et religieux, qu’il s’agisse du monde hébraïque, chrétien, islamique ou extrême oriental.
Se déploie ainsi au fil des pages le kaléid... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Érigé en symbole de sauvagerie et de saleté ou à l'inverse de courage, puissance virile et sagesse, le traitement du poil a connu d'infinies variations à travers les âges et les cultures comme marqueur social, signe politique, éthique ou religieux. de Sumer à Babylone, on procédait à la divination en auscultant leur couleur et leur longueur, la cour du roi-soleil vit la consécration de la perruque, mode engendrée par la calvitie précoce du monarque. En Chine mandchoue, le port de la natte était obligatoire par décret impérial pour marquer l'hégémonie de l'état sur ses sujets alors que dans la Turquie contemporaine, la forme de la moustache est un indice d'appartenance à telle ou telle mouvance politique. Les poils féminins, à l'image de l'envoûtante chevelure de Marie-Madeleine, furent de tous temps synonymes de sensualité et de tentation et par conséquent souvent épilés ou domestiqués et voilés avec soin, voir à ce sujet cette passionnante étude. Les poils exubérants des personnes atteintes d'hypertrichose - une affection entraînant l'apparition d'une pilosité abondante et envahissante - leur valut d'être exposé dans des cirques comme femme à barbe, chaînon manquant ou homme-chien. Les mythologies des cinq continents regorgent d'histoires prêtant aux poils des vertus magiques, à l'image des cheveux de Samson, garant de sa force surhumaine; le poil fut également ausculté de près par la psychanalyse ! Je conseille cet ouvrage, érudit et passionnant à tous les publics dès le lycée, le propos étant parfois ardu mais quelquefois hilarant !
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Le poil est un marqueur culturel.
Historiens, anthropologues, psychanalystes livrent un panorama richement illustré des cheveux, moustaches et autres pilosités à travers les âges et les civilisations.
Lien : http://www.universcience-vod..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La virilité c'est la barbe
Contrairement à l'Occident médiéval qui s'est construit sur deux sexes, les hommes et les femmes, l'ordre politique et social à Byzance est construit sur trois sexes ou genres : les eunuques, les hommes et les femmes, ordre que nous appelons trisexuation. Non seulement ils sont immédiatement identifiables parce qu'ils portent - du fait de leurs charges et dignités - des costumes spécifiques, mais ils se présentent aussi sous un aspect physique qui manifeste leur sexe. L'aspect physique n'est pas seulement le résultat de traits biologiques, il est le reflet d'une élaboration culturelle. Un homme se doit de laisser pousser sa barbe, une femme sa chevelure, un eunuque est imberbe. Qu'un homme viril apparaisse en public sans poil de barbe et voilà le doute jeté sur la nature de son sexe, il peut alors passer pour un eunuque. De même une moniale qui désire se faire passer pour un eunuque n'hésite pas à couper ses cheveux. C'est le cas au IVe siècle de la jeune Marie, comme le raconte sa vie. Son père Eugène, veuf, ayant décidé de se retirer au monastère, Marie veut l'y suivre. Eugène lui coupe donc les cheveux, elle revêt un habit d'homme et prend un nom masculin : Marinos. Une fois au monastère elle y passe aux yeux de certains moines pour un eunuque, car, étant imberbe elle ne saurait être un homme. (p. 107 - 108)

Chapitre 4 - Jouer du poil à Byzance : Anges, eunuques et femmes déguisées en moines
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Le témoignage d'un voyageur au XVIe siècle :

Dans la relation de son voyage au Levant (1546-1549) publié en 1553, Pierre Belon (1517-1564), apothicaire et naturaliste, consacre à l'épilation un chapitre intitulé "Que toutes les femmes qui vivent en Turquie, de quelques lois qu'elles soient, se font ordinairement abattre le poil des parties honteuses par la vertu d'un dépilatoire, et non pas au rasoir".
"[...] L'on trouve de toutes sortes de vivres à acheter au marché de Cute [Kütahya] [...]. Je trouvai en cet endroit une chose qui me sembla plus singulière que nulle autre que j'eusse auparavant vue en tout mon voyage : c'est la source d'un minéral qu'ils nomment rusma, dont je désirais sur toute chose avoir l'intelligence. Il a telle vertu que s'il est rédigé en poudre, puis détrempé avec de l'eau, il fait un onguent dont les Turcs font tomber le poil sans douleur ou sans soupçon de faire mal quelconque. Ce dépilatoire est en si grand usage que toute la Turquie s'en sert communément ; et n'y a celui en tout pays où domine le Turc qui ne le sache nommer, et qu'il a telle vertu. Mais aussi faut-il entendre que les Turcs et les Turques ont coutume de ne porter point de poil en aucune partie du corps, et est chose odieuse d'en avoir. [...]

Chapitre 2 - L'islam et "la question du poil", p. 73 - 74
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Les antécédents mythiques et historiques

Les "velus" ne sont pas nés d'hier ! Ils sont même enracinés dans l'histoire longue des sociétés. Les plus anciens d'entre eux s'inscrivent dans un légendaire qui les a fait passer à la postérité. Fruit des "noces magiques de l'homme et de la bête", ces étranges créatures ont été longtemps considérées, au même titre que la naissance d'une enfant mort-né, comme un signe de la colère des Dieux, un très mauvais signe qui faisait craindre pour l'avenir... Roux et velu, tel était Esaü au sortir du ventre maternel : deux signes négatifs qui plaçaient cette naissance sous les plus mauvais auspices. [...]
Et le Moyen-Age abonde en hommes sauvages n'ayant d'autre parure que leur système pileux, en démons plus ou moins poilus ; et le thème de l'homme sauvage tenait une grande place dans l'héraldique. A la Renaissance le regard commença à changer. Le velu n'eut plus désormais cette connotation totalement négative qui le caractérisait jusqu'alors. la curiosité l'emportait sur la crainte du sort, et les princes accueillaient volontiers dans leur entourage ces vivants témoins d'une humanité à part. Les "velus" étaient maintenant considérés comme des hommes sauvages domestiqués, dont on pouvait offrir le spectacle à ses amis ; ils évoluaient dans l'entourage princier à côté des nains, des bouffons et des astrologues. (p. 132)

Chapitre 5 : Le poil monstrueux : femmes à barbe et hommes-chiens

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Salons de coiffure et échoppes de barbiers

Aujourd'hui dans le monde musulman et à distance du modèle unisexe diffusé en Europe, barbiers et coiffeurs appartiennent encore à deux univers différents. Lorsqu'on arrive dans une capitale du monde arabe, Le Caire, Amman ou Damas, on est frappé par le décalage existant entre les professionnels de la coiffure, selon le sexe qu'ils desservent. Pas de rue, pas de quartier qui ne compte, ouverte largement sur l'extérieur, une boutique de barbier, souvent modeste, avec un ou deux fauteuils. La séance est longue : après la coupe des cheveux et de la barbe, le client mâle est bichonné, on lui brûle les poils du nez et des oreilles, on lui épile le haut des joues avec un fil en lasso dont l'opérateur tient dans sa bouche les deux extrémités. Ce sont autant de salons, au sens du XVIIIe siècle : on échange des nouvelles, les gens entrent et sortent, s'entretiennent avec les Figaros locaux de l'actualité, cependant que les garçons de café jonglent avec leur plateau chargé de thé ou de café. Les salons de coiffure pour dames sont plus discrets et leurs vitrines fumées dérobent leurs clientes à l'indiscrétion des passants. L'esthétique associée dans la plupart des salons ne fait pas figurer ses menus à l'extérieur. "Lucy", l'institut de beauté cairote décrit par l'anthropologue Susan Ossman en 2002, est installé dans un passage du centre-ville, quasiment invisible de la rue. Pour plus de discrétion encore, un dispositif spécial est mis à la disposition des clientes voilées qui s'engouffrent dès leur entrée dans une sorte de cabine de bain improvisée entre deux fauteuils.

Chapitre 2 - L'Islam et la question du poil, p. 70 - 71
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Une histoire du poil. Et puis quoi encore ? L'entreprise n'est pas si loufoque qu'il y paraît, même si elle a l'honneur d'avoir été précédée par "Les États généraux du poil" tenus en 2007 à l'initiative du Collège de Pataphysique. Car le poil est un révélateur subtil de l'état d'une société, de l'idée qu'elle se fait d'elle-même et des traumatismes qu'elle subit.
Introduction

Ceci n'est pas un livre barbant.
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Video de Marie-France Auzépy (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-France Auzépy
Joël Cornette - Histoire du Poil .Joël Cornette vous présente l'ouvrage "Histoire du Poil" qu'il a dirigé avec Marie-France Auzépy, aux éditions Belin.http://www.mollat.com/livres/marie-france-auzepy-histoire-poil-9782701148212.htmlNotes de musique : Purcelle King Arthur - acte V sce?ne 2 - air "Ye Blust ring Brethen of the Skies"
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