Un jour chômé fut accordé aux indiens des mines et des champs afin qu'ils puissent assister à ce témoignage de la puissance de la Couronne et méditer sur les bienfaits de la soumission.
Toi seul, lecteur omniscient, connais ce que je fus.
Hélas ! La vie d'un gueux est une gueuse.
On croit avoir prise sur elle, mais c'est elle qui, toujours, garde la main.
Vous comptiez faire ceci ? Vous devrez faire cela.
Vous vouliez aller là ? C'est ici qu'elle vous mène.
Partout les gros mangent les petits, et veillent à ce que jamais ils ne puissent enfler jusqu'à leur taille.
Seigneur, je suis de Ségovie.
Je vous épargnerais le récit de mes premières années et de la vie que je menai en Castille.
Sachez simplement qu’elles furent placées sous le sceau de l’indigence,
de la fourbe et de la friponnerie.
En dépit de mes constants efforts, malgré des trésors d’astuce et des joyaux d’imagination,
je ne parvins jamais à m’élever au-dessus de ma misérable condition.
Mais que vaut la vie de celui qui ne sert à rien ?
Seigneur, je suis de Ségovie. Je vous épargnerais le récit de mes premières années et de la vie que je menais en Castille. Sachez simplement qu'elles furent placées sous le sceau de l'indigence, de la fourbe et de la friponnerie. En dépit de mes constants efforts, malgré des trésors d'astuce et des joyaux d'imagination, je ne parvins jamais à m'élever au-dessus de ma misérable condition. Gueux j'étais, gueux je resterai. C'est pourquoi je résolus de partir pour les Indes pour voir si mon sort s'améliorerait en changeant de monde et de pays. C'est ainsi que par un beau matin, le cœur tout gonflé d'espérance, j'embarquai pour le Nouveau Monde.
L'ingrate ! Me faire jeter à la mer, moi qui l'avais tirée du ruisseau !
Mais que vaut la vie de celui qui ne sert à rien ?
Mais puisqu’il existe de nobles lignées…
… il en est forcément d’ignobles.
N’aurais-tu pas mérité, par ta naissance,
l
e triste sort qui est le tien ?
(Delcourt, p.38)