GIGN, confessions d'un ops de
Philippe B avec
Jean-Luc Riva
Connaissant bien l'institution de la Gendarmerie Nationale, mes premières impressions à la lecture des premiers paragraphes de ce livre m'ont ramené quelques années en arrière et je me suis posé la question est-ce-que j'aurai signé l'acte d'engagement dans l'institution de
Philippe B, au regard de son parcours sinueux et semé d'embûches et ce n'est qu'euphémisme de sa jeunesse à la limite de la délinquance. Cette réflexion je n'ai pas été le seul à l'avoir lorsque l'on lit qu'entre le moment ou
Philippe B dépose sa candidature qu'il est reçu aux tests de sélection et celui ou il reçoit son ordre de convocation pour rejoindre l'école de formation de la Gendarmerie deux années se sont écoulés, alors qu'il est issu du 1er RCP. L'on comprend aisément les atermoiements de sa candidature au regard de son parcours, ses relations, ses petits boulots, son passé . S'il n'avait pas trouvé une oreille attentive et complaisante, le destin de
Philippe B aurait été tout autre.
Forgé tout jeune à la suite de la vision de l'assaut par le GIGN historique celui de
Christian Prouteau,
Philippe B alors qu'il a seize ans n'a qu'une idée en tête servir au GIGN. Mais, on entre pas au GIGN comme cela, même si l'on s'est forgé une armure de combattant, il faut d'abord rejoindre une unité ce sera l'escadron14/1 de Satory au plus proche du GIGN, puis réussir la sélection impitoyable du GIGN. En lisant ce livre vous verrez qu'il faut pour réussir les épreuves des aptitudes physiques indéniables, mais aussi intellectuelles et un mental à tout épreuve. Lors de cette sélection
Philippe B sort parmi les premiers de la promotion. L'entrée au groupe se dessine malgré l'opposition formulée par les psychologues en raison d'un profil atypiques et de ses nombreuses erreurs de jeunesse. Comme ce sont les instructeurs, le terrain, qui ont toujours le dernier mot et c'est ainsi que les instructeurs pensant pouvoir canaliser et contrôler l'énergie de
Philippe B lui ouvrent les portes étroites du GIGN pour en faire un ops. de 2003 à 2018,
Philippe B, nous invite à le suivre en opération, en entraînement, en mission à l'étranger, sur l'eau dans les airs aux contacts des forces spéciales du monde entier avec un incontestable sens du devoir et de l'abnégation et un esprit Free Fly, revendiqué. Sa motivation malgré ses nombreuses blessures est intact.
Philippe B, partira à chaque mission en se rappelant la phrase d'un de ses instructeurs « suis je utile ». Utile il le sera assurément démontrant un caractère bien trempé et un tireur hors norme. Chûteur opérationnel, instructeur en sport de combat et là l'on se dit que l'on ne voudrait pas le rencontrer sur un ring ou ailleurs,notamment avec sa spécialité de gifle au menton,
Philippe B raconte tout au long de ce livre son rôle dans chaque mission. Bien qu'il ne soit pas seul et qu'il dit faire partie d'un groupe, j'ai eu par moment du mal à ne pas penser qu'au travers de ce livre, il tirait un peu trop la couverture à soi. Sans dévoiler, obligation de réserve oblige,
Philippe B nous livre ses Retex des missions accomplis au sein du groupe mais aussi ses réflexions en dehors de tout filtre sur
Nicolas Sarkozy ministre de l'intérieur,
Rachida Dati ministre de la Justice, dans deux opérations ou heureusement les Ops du GIGN ne les ont pas écoutés. Puis, il démontrera preuves à l'appui le management de carriéristes au sein de l'institution , les relations difficiles avec des officiers responsables de services opérationnels militaires, les difficultés rencontrés lors de prises d'otage à cause de médias télévisés diffusant en direct à partir d'un hélicoptère les préparatifs d'intervention du GIGN, dévoilant leur position lors de l'affaire des frères Kouachi. Sans omettre la lourdeur administrative et notamment la compétence territorial de compétence qui a montré son absurdité lorsque les gendarmes avec des médecins et infirmiers spécialisés dans les blessures de guerre restent cantonnés à 200 m du Bataclan soumis à un attaque terroriste ne pouvant intervenir car les faits se déroulent en zone police !!!
le 6 décembre 2018
Philippe B, a fait ses adieux aux armes en allant saluer une dernière fois le drapeau du GIGN représentant son engagement et portant dans ses plis le sang versés par onze ops tombés lors de missions ou à l'entraînement depuis la création du Groupe . Les témoignages réunis à la fin de cette ouvrage, vous donnerons un tout autre éclairage sur
Philippe B qui quittant l'uniforme bleu foncé du Gign, devient Aton pour le cinéma. « le Gign, la gendarmerie, la carrière s'arrête. Un nouveau départ et une ancienne passion, la première ressurgit le cinéma ».
Avant de clore ce livre,
Philippe B, avec son franc parler distillera quelques conseils, pour ceux qui restent et pour les autres, aux Ops. Aux futurs officiers. A la gendarmerie, aux responsables politiques présents et à venir. « N'oubliez jamais d'où vous venez, ne doutez jamais de votre utilité mais sachez vous remettre en question « Suis je utile ? » Assurément
Philippe B, l'a été et si vous voulez vous aussi connaître une facette du GIGN, au regard du parcours de
Philippe B, ce livre est fait pour vous. Bien à vous.