Ce livre avait attiré mon attention au moment de sa sortie et quel meilleur moment pour le lire qu'en ce mois de l'Halloween. Glauque regroupe neuf nouvelles fantastiques et d'horreur, qui s'inscrivent dans le territoire de la Gaspésie, dans ses contes et légendes, au sein d'une nature inquiétante du bout du monde, peuplée de fantômes, de sirènes, de vampires et de chats. Ces créatures hantent des récits qui distillent un inconfort certain, celui des peurs de l'enfance, de ce qui se tapit dans l'ombre des fonds marins. C'est glauque, en référence à ce qui est lugubre, mais également en référence à la couleur glauque, un vert qui tire sur le bleu, « L'eau de la mer avant une tempête. » (p. 130). L'écriture fluide et saisissante de
Joyce Baker sent la brume et l'eau de mer, et éveille les sens et les souvenirs. Dans le dixième récit, I'm done with not writing, qui paraît plus autobiographique, elle écrit : « Les âmes de mes personnages voguent au courant des larmes de la rivière et ondulent sûrement au passage des gigantesques saumons aux écailles arc-en-ciel un peu plus en amont. » (p. 132-133). J'ai une nouvelle couleur préférée. Et une nouvelle auteure à suivre.