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Illusions perdues est une des oeuvres centrales des 17 volumes de la Comédie Humaine de Balzac. Elles racontent l'histoire du poète provincial Lucien de Rubempré, qui se languit à Angoulême, avec son ami David Séchard.
Introduit dans le monde littéraire, journalistique et politique de Paris, il connaît des désillusions successives...
J'ai beaucoup aimé certains passages, d'autres m'ont fortement ennuyée, et ma lecture m'a semblé n'en jamais finir... le pouvoir d'observation De Balzac est certain, mais son style est parfois bien lourd. J'ai cru à un moment à des erreurs de l'iBook, j'ai repris le roman papier, et retrouvé la même formulation en fin de compte. le personnage principal m'était tellement antipathique que je n'ai pas pu adhérer à cette histoire.
En bref un rendez vous raté pour moi.
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Les Illusions perdues sont le coeur de la Comédie humaine. Leur rédaction va durer six années et ce roman est considéré par Balzac lui-même comme "l'oeuvre capitale dans l'oeuvre" (lettre à Mme Hanska). Il réunit des personnages typés et contrastés: Lucien de Rubempré, Vautrin, Rastignac, Bolondet..dont certains reviendront dans d'autres oeuvres De Balzac.
Un très beau tableau de la noblesse de Province et la complexité d'une époque mise à jour.
Un héros poète et dévoré d'ambition qui quitte Angoulême pour Paris; qui connaît un parcours mouvementé: journalisme, poésie..mais qui se voit à la fin abandonné par tous.
Un très beau roman de la désillusion et de l'échec ayant pour cadre une société bouleversée par la révolution industrielle.
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Je ne me sens pas de taille à porter un jugement sur ce monument classique et me contenterai de mon ressenti de lecteur ordinaire. La critique de la société de l'époque est mordante et particulièrement bien observée, et il ne fait aucun doute que ce que l'auteur décrit a ce quelque chose d'intemporel qui fait les grandes oeuvres. Quelle leçon sur les ravages de l'arrivisme, sur les compromissions et les lâchetés qu'il implique, sur les bassesse pour l'argent ou pour paraître. Pourtant, ce n'est pas un livre qui puisse se lire entre deux portes. Si certain passages se lisent facilement, d'autres nécessitent beaucoup d'attention notamment pour ne pas se perdre dans les explications détaillées ou les descriptions faisant appel à des expressions inusitées, à des références perdues sauf à lire toutes les notes, ou à des tournures que nous n'utilisons plus. Il y a en outre tellement de personnages, qu'il n'est pas toujours facile de distinguer ceux qu'il faut essayer de retenir de ceux qui n'apparaissent que furtivement et ne reviendront plus. Enfin, la partie parisienne m'a paru très longue, notamment en raison de mon désintérêt pour les nombreuses références aux petites polémiques de l'époque. Après le père Goriot, déjà lu, je vais laisser passer quelque temps avant d'aborder la suite « Splendeurs et misères des courtisanes » et un jour peut être quelques autres des nombreux volumes de cette « comédie humaine » qui me restent à découvrir.
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Il aura donc fallu un film, excellente adaptation de Xavier Giannoli pour me donner envie de me plonger dans ce roman qui, je m'en suis aperçue était fait pour moi. En sortant de la séance, le sourire aux lèvres et la poitrine gonflée d'énergie je me suis demandé comment j'avais fait pour ne jamais croiser la route de ce texte, ni pendant mes années de lycée ni par la suite. Je n'étais apparemment pas la seule puisque les librairies ont été prises d'assaut et quelque peu au dépourvu n'ayant aucunement anticipé cette ruée vers un classique de 800 pages écrit il y a deux siècles. Pour moi, il y avait une raison supplémentaire de m'y intéresser, ce métier de la presse et de l'édition qui me passionne depuis l'adolescence et qui a constitué le cadre de ma vie professionnelle pendant des années. le film m'avait ouvert l'appétit, je me suis immergée dans le livre avec un vrai bonheur.

Je suis à peu près certaine de ne pas avoir apprécié Balzac à sa juste valeur lorsque j'ai lu le père Goriot à 15 ou 16 ans ; alors qu'aujourd'hui, ses descriptions, la façon dont il décortique la petite société d'Angoulême et les moeurs parisiennes, sa fine analyse des relations humaines où se bousculent à peu près toutes les sortes de sentiments des plus purs aux plus pervers... tout est d'une richesse percutante et d'une modernité troublante. La dichotomie des trajectoires de Lucien Chardon et David Séchard est passionnante, servie par l'immersion dans un contexte qui restitue parfaitement les mécanismes des métiers de l'imprimerie, de la presse et de l'édition à une époque d'instabilité politique au cours de laquelle les libertés fluctuaient au gré des influences. le film s'attachait beaucoup plus au parcours de Lucien sur fond d'analyse critique des moeurs littéraires et journalistiques de l'époque, retrouver le roman permet d'élargir le spectre et d'englober les enjeux politiques autant que sociétaux ainsi que d'explorer plus avant la problématique des journaux, depuis le papier, objet des recherches de l'inventeur David Séchard, jusqu'au pouvoir qu'ils confèrent à ceux qui les possèdent. Toute la genèse de ce qui n'a cessé d'alimenter l'évolution de ce métier est là : la naissance des encarts publicitaires, la pression de l'argent, l'affrontement entre puristes en quête de liberté et cyniques épris de pouvoir. La vision de la critique littéraire est assez hallucinante et il est amusant d'apprendre que la vente des exemplaires de presse était alors considérée comme un complément de salaire pour les journalistes (tout comme des places de théâtre pour les spectacles sur lesquels ils écrivaient une critique)... Inutile, donc de s'effaroucher de nos jours sur des pratiques dont on comprend l'origine. Mais surtout, l'affrontement que met en scène Balzac entre deux approches de la littérature et de la poésie est d'une justesse qui trouve encore son écho au 21ème siècle au point qu'on ne ressent que peu la distance qui nous sépare de l'écriture de ce roman.

Cette expérience m'a donné envie de lire toute la Comédie humaine, j'espère en avoir le temps. Je vais déjà commencer par Splendeurs et misères des courtisanes, j'ai trop hâte de retrouver Lucien Chardon de Rubempré pour la suite de ses aventures. Titiou Lecoq avait raison dans son Honoré et moi, Balzac traverse les siècles et sa clairvoyance dans l'étude de la nature humaine permet aussi de décrypter le nôtre. Son aide ne sera pas de trop.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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On touche avec ce roman à l'essence même de la Comédie Humaine voulue par Balzac. Il me semble que c'est LE livre qui donne la vision la plus globale du projet monumental de l'écrivain, et donc peut être le plus indispensable de son oeuvre.
Plusieurs éléments pour justifier mon sentiment : d'abord, nous croisons dans ce roman de nombreux personnages clés de la Comédie Humaine : l'ambitieux Rastignac, Vautrin (sous une identité cachée), divers membres de la scène parisienne ...et bien évidemment Lucien, personnage principal d' Illusions Perdues et de sa suite directe, Splendeurs et misères des courtisanes.

Ensuite, le livre donne un aperçu général des milieux géographiques et sociaux rencontrés dans La Comédie Humaine : il prend pour cadre tant Paris que la province, et à Paris même nous avons accès à plusieurs milieux, par l'intermédiaire de Lucien qui fait le lien entre tous ces univers. Ainsi, on découvre le "Monde", que l'on rencontre dans les salons privés autant qu'au spectacle et à la promenade. Il y a aussi le cercle des journalistes, qui se mêle à l'univers des librairies, du théâtre et à celui de la sphère politique. Ainsi, Balzac nous peint tout le spectre de la création littéraire. Lucien est au coeur de ce monde littéraire, puisqu'il est à la fois poète, écrivain et journaliste, et qu'il a pour beau-frère David Séchard, un imprimeur. Les deux hommes nous offrent donc une image de la création à la fois intellectuelle et matérielle, puisqu'elle nécessite le support de la presse.
C'est tout un écosystème social que Balzac nous décrit de manière cynique. En plus de cela, Balzac prenant pour prétexte les déboires du pauvre David cherchant à révolutionner la papeterie et se faisant piéger par les dettes constituées par Lucien, prend visiblement plaisir à écorcher le monde de la créance et celui de la justice, qu'il connaît parfaitement puisqu'il a lui-même du affronter des difficultés financières.

Enfin, l'intrigue du roman elle même est représentative du regard critique De Balzac sur sa société : Lucien, jeune poète habitant Angoulême, se retrouve pris dans le mouvement du monde et abandonne peu à peu, par ambition et faiblesse face aux plaisirs promis, ses illusions et son innocence. Se faisant, il nuit gravement à sa famille en province, dont on suit en parallèle les tourments. Lucien finit par retourner à Angoulême à la suite d'infortunes sentimentales et d'échecs professionnels. Dans les derniers instants du livre, l'intervention miraculeuse d'un inconnu offre à Lucien de nouveaux espoirs ...
La maîtrise du sujet par l'auteur, la justesse de sa plume et la construction narrative équilibrée du roman en font un chef d'oeuvre de la Comédie Humaine.
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Un monument littéraire de huit-cents pages (format poche) dédicacé à Victor Hugo !
C'est un roman d'apprentissage, qui met en scène un jeune provincial ambitieux, Lucien de Rubempré, qui a tous les atouts pour réussir à Paris : la beauté, l'intelligence, avec l'enchaînement des succès et des maladresses, dans ses options politiques en particulier, qui vont le conduire à sa perte.
Mais, sous cette peinture de la société qui l'entoure, où les femmes d'origine modeste semblent plus sincères que celles des classes supérieures, confites dans leurs privilèges, et sous cette trajectoire personnelle, se dessine peut-être le véritable sujet De Balzac : le monde littéraire avec l'influence de la presse, montante, qui pipe le jeu et pas qu'au théâtre. Les précisions, le ton du discours, la longueur des descriptions des mécanismes, l'importance du rôle des librairies dans l'économie du livre en disent long sur le ressenti de l'auteur.
Le film à la mise en scène et aux décors impressionnants, sorti en 2021, n'en restitue qu'un pâle éclairage que dans le regard faux jeton de G. Depardieu dans son rôle de libraire.
Est-ce que le monde du livre a changé ? Quand je vois la marée de livres à chaque rentrée qui inonde la scène littéraire et à la mort programmée de la plupart, faute de souteneurs et relais médiatiques bien placés.
Il faut se le gagner car sa lecture est exigeante, mais le jeu en vaut la chandelle (4 sous, précision à la « Balzac »).
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Je vais être sincère avec mes impressions sur ce livre, "Les illusions perdues".

J'y ai retrouvé les qualités et les défauts De Balzac, mais cette fois les défauts m'ont noyée.

Je m'explique :

Balzac ne sait pas résister à la tentation d'évoquer longuement ce qu'il connaît bien. Il s'étend avec pesanteur sur le fonctionnement des imprimeries d'Angoulême et leur extinction progressive du fait du développement du système Stanhope.

Puis il nous plonge dans le milieu journalistique et éditorial parisien, et nous entretient jusqu'à l'asphyxie de ses mille entourloupes, malhonnêtetés, astuces, tractations effectuées sans aucune considération de la qualité des oeuvres. Il s'ensuit de trop longs dialogues menés par un grand nombre d'interlocuteurs dont, pas plus que Lucien à ses débuts, je n'ai pu tout saisir : le système de comptabilité, d'encaissement de bons immédiats ou différés m'est resté obscur, les tractations accompagnées de clins d'oeil complices ont fini par me lasser.

On dirait que Balzac, jubilant de tenir un sujet qu'il maîtrise, et titillé par l'envie de régler ses comptes d'ex débutant dans la carrière des lettres, ne peut retenir son élan vengeur.

Telle est la difficulté avec une certaine littérature du 19 ème siècle, surtout avec celle De Balzac et de Zola : on s'enferre dans les arcanes de milieux professionnels dont on a compris les usages dès les premières pages, et cela dure le tiers de l'oeuvre.

C'est ce qu'on nomme "la passion du réel".

Tout le reste du roman est exceptionnel, du Balzac comme on l'aime : aussi bien la peinture des rapports humains à Angoulême, qu'à Paris. le dévouement de la famille de Lucien et de son merveilleux ami David semblent ressusciter "Le père Goriot" : on peut les trouver, selon la lecture qu'on en fait, sublimes ou faibles. Beaux portraits en tous cas d'amour inconditionnel, pas très fréquents dans la Comédie Humaine. Quant à madame de Bargeton, aux membres du Cénacle et aux figures du monde parisien, tous sont davantage des prototypes que des personnages doués d'une personnalité singulière : ils participent des lois qui régissent la société et tiennent chacun leur rôle dans les figures de ce ballet complexe.
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Ils sont plusieurs à perdre leurs illusions dans ce livre, mais le principal, le héros, le personnage au centre du récit est Lucien Chardon ou de Rubempré (nom de sa mère). C'est le fils d'un pauvre apothicaire (ou pharmacien) ruiné et d'une maman née dans une maison noble mais pauvre. Lucien est écrivain poète, joli garçon. Tellement joli garçon qu'il tourne la tête de Madame de Bargeton, la reine d'Angoulême, plus âgée que lui et mariée à un homme beaucoup plus vieux et terriblement ennuyeux. Ils finissent par partir tous les deux à Paris, en laissant le mari encombrant en province, mais là Madame de Bargeton abandonne rapidement Lucien, qui doit se débrouiller pour essayer de survivre et si possible faire reconnaître son talent. Il cède à l'attrait d'une vie trop facile, devient journaliste, amant d'une comédienne en vogue, prend le goût d'une vie luxueuse, et évidemment tout cela se terminera mal pour lui.
 
C'est un roman d'une richesse inouïe qu'il me semble tout à fait dérisoire de vouloir résumer. Balzac a l'art de brosser des portraits de personnages en quelques lignes ou quelques pages, d'une immense justesse, d'une très grande complexité. Ses personnages ne sont que très rarement vraiment sympathiques, ce n'est pas qu'il ne voudrait pas croire à la bonté, à la générosité, à toutes ces vertus qui encombrent si abondamment la littérature du XIXem siècle (que le nom de Jean-Jacques soit définitivement maudit pour cela). le problème, c'est que Balzac ne peut s'empêcher de voir les être humains tels qu'ils sont dans la vraie vie: mesquins, envieux, soucieux de leur intérêt avant tout et impitoyables pour ceux qui voudraient contrarier cet intérêt. Et quand il dépeint des gens simples et gentils, il ne peut se retenir de montrer qu'ils se font avoir par les précédents.
 
Et puis au-délà des histoires individuelles Balzac démonte d'une façon lumineuse et atroce à la fois tout les mécanismes sociaux, tous ces fonctionnements qui permettaient à son époque aux forts d'écraser les plus faibles, aux médiocres de triompher sur les talentueux, aux gens sans scrupules d'abuser les personnes honnêtes. le monde du journalisme, de l'édition, du théâtre sont passé au crible de son intelligence, de son ironie mordante, et de son impitoyable lucidité. Comment écraser quelqu'un de plus doué que soi même, en utilisant toutes les ressources d'une presse qui n'utilise son influence que pour servir les intérêts des gens aux mains desquelles elle se trouve. Les éditeurs qui ne considèrent les livres qu'en fonction de l'argent qu'ils peuvent rapporter. Comment démultiplier les dettes d'une personne en difficulté financière par des moyens parfaitement légaux et s'enrichir sur son dos.
 
Et le pire est que ce récit, qui par moment fait froid dans le dos, m'a fait pensé par bien des aspects à notre monde actuel. Les éditeurs actuels s'intéressent-ils vraiment plus à la littérature que ceux De Balzac ? La presse est-elle plus honnête et indépendante des pressions et des ambitions diverses ? Les banquiers ne s'enrichissent-ils pas en toute légalité sur la misère de leur clients en difficulté ?
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Balzac nous parle ici du monde l'édition, de la justice, de la finance, de la politique, de l'aristocratie, du journalisme... Il fait flamber ces idoles illusoires, ces idoles qui pourrissent, aliènent et dévorent des vies. Il les déboulonne, nous les livre à nu et qu'ils sont laids. Nous pouvons encore les contempler ces idoles intemporelles qui existent toujours. Après avoir lu ce livre, vous n'aurez plus d'illusions sur la société et les valeurs qui la gouverne.

Ambition frénétique, quête du succès et d'un nom gravé dans le marbre, du pouvoir qui fait tout frémir, d'un argent roi en cette pleine ascension d'un capitalisme naissant... Pour cela, tous les coups sont permis, trahison et hypocrisie, humiliation et mépris, être le meilleur ne suffit pas pour réussir, il faut surtout avoir de bon amis, un bon réseau, tout cela dans un monde régit par l'égoïsme et l'individualisme et surtout le paraître.

Lucien Chardon ou de Rubempré, personnage central, fils d'un pauvre pharmacien ruiné et d'une maman née dans une maison noble mais sans argent. Lucien est écrivain, poète, joli garçon. Il a du succès d'abord à Angoulême puis dans la seconde partie à Paris. Il rencontre cette province vieillotte, toujours en retard d'une dizaine d'années par rapport à ce Paris à la pointe de la mode. On observera, tout au long de cet ouvrage, cette guerre magnifique entre aristocrate et bourgeois, entre monde de l'édition, imprimeur et auteur, politique et journalisme, banquiers prédateurs et clients sans le sous.

Une galerie de personnages qui ne peut laisser indifférent, une chute magistrale écrite d'une main de maitre, cynique et mordant par moment, tragique et à gerber de l'autre. Un livre lu comme un possédé, dévoré jusqu'à la dernière page, mon meilleur Balzac pour le moment... La suite dans l'incontournable Splendeurs et misères des courtisanes à ce que j'en ai compris. En espérant que le miracle Balzac se répète.
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Rude leçon que ce roman De Balzac. Où l'on voit qu'il ne suffit pas d'être beau, talentueux et ambitieux pas plus que d'être honnête, travailleur et inventif pour faire son chemin sous la Restauration. Ces qualités sont notoirement insuffisantes. Que reproche Balzac à ses 2 jeunes héros, Lucien, poète pauvre monté d'Angoulême à Paris et son ami, David Suchard, imprimeur-inventeur ? Essentiellement l'absence de « qualités personnelles » qui leur permettraient de comprendre et d'adopter les codes de leur société. « Esprit mobile », vanité et égoïsme caractérisent Lucien, David est a contrario rêveur et naïf.
Force est de reconnaître que le monde, je dirais plutôt les mondes dans lesquels ils évoluent, sont féroces. Ils sont régis par trois grandes valeurs : argent, relations et hypocrisie. On s'introduit dans le monde des imprimeurs ou des juristes de province, dans les milieux littéraires, journalistiques, les milieux d'affaires, du théâtre, chez les éditeurs, les politiques, l'aristocratie parisienne... Balzac nous écrase de sa prodigieuse érudition technique et de sa connaissance fine et personnelle de ces microcosmes. Souvent les héros passent au second plan et ne semblent plus n'être que des acteurs passifs sans prise réelle sur les intrigues et les intérêts qui les dépassent.
Au-delà d'une vision sans concession je retiendrai l'ironie et le style jubilatoire qui fera oublier un monde proche de la caricature. La peinture de la société provinciale stupide et obtuse est particulièrement réjouissante. Je terminerai par cette délicieuse maxime qui contamine tout l'ouvrage et qui me ravit « Passez-moi la rhubarbe, je vous passerai le séné ».
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