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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Non, Honoré de Balzac n'a pas écrit uniquement des pavés hantés de descriptions interminables. "Le bal de Sceaux" en est une belle preuve.

Ce roman très bien rythmé se structure autour du personnage chatoyant d'Emilie de Fontaine, jeune aristocrate dont l'éducation a été gâtée par les attentions de ses adorateurs, parents ou soupirants. Dotée de bien des grâces, Emilie est également orgueilleuse et vaniteuse, et son ambition égale largement sa fatuité. Repoussant tous les hommes prétendant à sa main sous prétexte qu'ils ne remplissent pas la liste interminable de ses critères draconiens, la belle enfant court même le risque de se voir délaisser. Insensible à toutes les faveurs galantes, elle se cramponne à son idéal, d'autant plus qu'elle en trouve l'incarnation chez le beau Maximilien, rencontré au bal champêtre de Sceaux. Emilie éprise tient-elle enfin sa victoire ?

La plume De Balzac est juste superbe, je n'ai pas la prétention de vous l'apprendre mais simplement celle de vous le rappeler pour vous encourager à découvrir ce roman qui se fait l'écho de la fable De La Fontaine, "Le héron, la fille". Un régal.


Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge SOLIDAIRE 2019
Challenge XIXème siècle 2019
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Avec en toile de fond le contexte historique de la Restauration qui voit s'agiter autour de Louis XVIII l'ancienne noblesse qui espère une situation, voici un conte moqueur à la morale féroce.

Qu'il est bien difficile de trouver un mari à la belle Emilie ! Après lui avoir présenté en vain de beaux partis, son père, découragé, jette l'éponge. Trop gras, trop blond, mauvais danseur, sans fortune, sans esprit : aucun d'eux n'a trouvé grâce aux yeux d'Emilie. C'est que l'orgueilleuse jeune fille a des prétentions élevées en matière de futur mari : celui-ci devra non seulement allier toutes les grâces d'un physique agréable à celles d'un esprit brillant mais il devra aussi être pair de France !
Lors d'un bal à la campagne à Sceaux, Emilie rencontre enfin celui qui semble réunir tous ces atouts. Mais personne ne sait d'où il vient... Est-il seulement noble ? de la réponse à cette question se jouera le destin d'Emilie...

Un petit classique à la fois brillant, suranné et amusant !

Challenges multi-défis 2022
Challenge XIXème siècle 2022
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Je me suis dit que ce serait intéressant de lire La Comédie humaine De Balzac et notamment les livres les moins connus. Je ne connaissais pas ses nouvelles mais elles sont magnifiques. le Bal de Sceaux décrit le caractère d'une jeune fille très présomptueuse amoureuse d'un jeune homme qui lui plaît beaucoup mais qui ne correspond pas aux critères de son ambition qui est d'épouser un pair de France sous Louis XVIII ou même Charles X. Passer à côté de l'amour parce que l'être aimé ne correspond pas à ses désirs de grandeur est pathétique. Ce livre est également une description de l'époque de la restauration. Plusieurs sujets sont abordés en un minimum de pages. Grandiose !
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Dans une autre critique sur ce même site, quelqu'un a écrit qu'il préférait le Balzac nouvelliste au Balzac romancier. Je ne suis pas loin de partager son avis avec le Bal de Sceaux. Cette nouvelle est en effet un modèle du genre à mon avis.
Pour une fois, l'introduction n'est pas descriptive, mais historique, ce qui n'est pas pour me déplaire, d'autant qu'on apprend mille choses intéressantes sur la Restauration et que la connaissance du contexte historique est indispensable pour comprendre la suite.
Certes, la suite, on la voit venir d'assez loin, comme souvent chez Balzac, mais si l'on devine la fin, on brûle de savoir comment les choses vont se passer. Un peu comme dans la série Columbo, mais en mieux !
J'ai dévoré chaque page pour savoir ce qui allait advenir à la hautaine Emilie et à son soupirant. Pour couronner le tout, on a droit à une conclusion féroce et à une dernière phrase savoureuse.
J'ai vu qu'Emilie de Fontaine réapparaissait dans César Birotteau, dans Béatrix et dans Une fille d'Eve. J'ai hâte de la retrouver. C'est là un des nombreux plaisirs de la Comédie humaine. Mieux qu'une série, je vous dis !
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Emilie de fontaine est une jeune fille de la noblesse que sa famille souhaiterait bien voir mariee.Malheureusement,elle a une si haute idee d'elle-meme,et donc de l'homme qui pourra lui inspirer suffisamment d'amour pour devenir son epoux,qu'elle refuse tous les pretendants qu'on lui presente.Jusqu'au jour ou dans un bal champetre,elle rencontre un bel inconnu.
Balzac,ici rappelle que l'amour se marie mal avec l'orgueil et les prejuges.Ces sentiments amenent Emilie a une cruelle desillusion et la condamnent a une vie d'ennui et de regrets.
La revelation finale sera amere.L'influence exercee sur Emilie par sa funeste education tuera deux fois son bonheur naissant et lui fait manquer son existence
Balzac est brutal,lapidaire et magistral
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Quelle histoire !
J'ai lu cette nouvelle juste après avoir lu La maison du chat-qui-pelote que j'avais adoré donc je ne m'attendais pas tomber sur aussi bien...., et je me suis trompée !
Pourtant ça n'était pas gagné, l'histoire commençait à la Balzacienne ; plantage de décor, comme souvent relativement lourd, relativement lent, on ne sait pas trop où l'on va, ni pourquoi. Puis il semble qu'on se dirige vers de la politique...aïe. Les dix premières pages ont sincèrement failli avoir raison de moi ! J'étais à deux doigt d'abandonner en me disant que comme d'habitude avec Honoré c'est toujours la boite de chocolat : on ne sait pas sur quoi on va tomber.
Puis c'est là que le récit, qui tournait d'abord autour de l'ascension politique d'un vieux noble, Monsieur de Fontaine, bifurque enfin vers le coeur du sujet, sa fille: Émilie de Fontaine. La cadette de la famille qui, à l'âge canonique de 20 ans, n'est toujours pas mariée à cause d'un orgueil surdimensionné et d'une haute opinion d'elle même. Elle attend celui qui sera à sa mesure et surtout conforme à son rang. À Sceaux, lors d'un bal, elle tombe enfin sur un jeune homme qui semble répondre à ses attentes...mais impossible d'en être sûre car l'homme reste volontairement mystérieux. Je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher cette formidable nouvelle qui se lit comme un page-turner!
Les mystères, les tensions, les doutes, l'amour, la passion, la déception, les non-dits, la vanité. Absolument tout y est. La plume conséquente et fournie de notre cher Balzac s'allie enfin au rythme de la narration pour nous livrer une nouvelle dynamique, passionnante et d'une fine psychologie !
Le Bal de Sceaux est la seconde nouvelle du recueil qui comprend La maison du chat-qui-pelote, La Vendetta et La Bourse qui ayant pour même thème le mariage et forment une fresque qu'il faut vraiment lire ensemble pour en savourer la mesure. Pression, illusion, prison, le mariage est pour toute jeune fille, qu'elle soit bourgeoise, noble ou roturière, l'unique fin par laquelle exister, et Balzac nous montre combien cela peut mener à de funestes choix...
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J'ai dans ma bibliothèque toute la Comédie humaine De Balzac ou presque et je me suis décidée à la lire en entier. J'ai commencé par le tome 1 et après la Maison du chat-qui-pelote, je me suis plongée avec délice dans le Bal de Sceaux. C'est désuet mais si vrai. le caractère d'Emilie, capricieuse et snob au point de ne vouloir épouser qu'un noble, rappelle celui de tant de jeunes filles de notre époque qui ne voient pas les réelles beautés dans l'âme de leur soupirant mais sont à la recherche d'un idéal inaccessible. La nouvelle est courte et donc l'auteur n'a pas été trop loin dans ses ennuyeuses descriptions dont il est coutumier. Un plaisir de lecture.
Je reprends une préface à mon ouvrage pour vous illustrer mon propos :
« le Bal de Sceaux est l'histoire d'une jeune fille de grande famille, vaniteuse et insolente, qui ne veut pas suivre les sages conseils de son père : elle repousse un jeune homme qui lui plaisait mais qui avait le malheur de n'être pas né, elle le retrouve plus tard, brillant, devenu miraculeusement comte et pair de France, tandis qu'elle a épousé un vieil amiral fort noble, mais fort âgé. »
« C'est la même inscription de l'histoire dans les vies privées qui se trouve aussi dans la maison du chat-qui-pelote. le comte de Fontaine est un contemporain de Louis XVIII, il a compris la politique de son roi. le «milliard des émigrés» a été une faute, ce n'est pas ainsi qu'on peut réparer les malheurs et récompenser la fidélité. Mais le roi a un moyen plus simple et plus efficace de faire la fortune de ceux qu'il veut protéger : il peut leur faire faire des mariages d'argent en mettant dans la corbeille des faveurs et des titres. C'est ce que le comte de Fontaine a bien compris, c'est ce que sa fille n'a pas compris. Elle joue les grandes dames, elle méprise la grande bourgeoisie d'affaires qui représente l'avenir parce qu'elle représente l'argent, elle est engluée dans ses traditions comme les vieux Guillaume et elle se perd dans cet entêtement qui les aurait sauvés. Une vie privée, ce n'est donc pas seulement un microclimat, c'est aussi un îlot exposé aux tempêtes. Il ne faut pas dresser sa tente dans le ses contraire du vent de l'Histoire. Cette idée n'est pas héroïque, mais elle est malheureusement assez juste. La Maison du chat-qui-pelote était une oeuvre d'observation, le Bal de Sceaux est un exercice d'analyse politique.»
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Dernière-née d'une fratrie de six enfants, Emilie de Fontaine a été élevée dans le milieu huppé de la noblesse et a donc grandi avec une cuillère d'argent dans la bouche. Choyée à l'excès par toute sa famille, cette petite fille capricieuse devient très vite une jeune fille impertinente dont les humeurs primesautières assombrissent quelque peu son charme naturel. Lorsque vient le moment pour elle de choisir un époux, elle fera fuir tous ses prétendants ne les jugeant jamais assez bien pour sa personne… et puis un jour, au bal champêtre de Sceaux, elle rencontre Maximilien, un bel éphèbe dont elle s'éprend.
Mais ce jeune homme qu'elle souhaite un jour épouser, correspond-il vraiment à ses attentes ? Est-il vraiment issu d'un rang social élevé, un pair de France ? Ne dit-on pas que l'amour rend aveugle et qu'il peut nous jouer des tours ? Bien trop sûre d'elle, Emilie ne franchira pas le pas. le regrettera-t-elle un jour ?

Les apparences peuvent parfois être trompeuses, Honoré de Balzac nous le rappelle dans cette courte nouvelle écrite dans le plus beau style littéraire qui caractérise le grand auteur. La nature humaine est très difficile à cerner et le romancier s'y emploie à merveille en nous contant un récit dans lequel l'élévation dans la classe sociale comme une fin en soi, influe parfois négativement sur la sincérité des sentiments, en les dominant ou en les manipulant, jusqu'à faire perdre tout sens moral à celles et ceux dont la fierté de leur rang social est l'unique leitmotiv.

Dans cette « Scène de la vie privée » de la « Comédie Humaine », les lecteurs assistent à une diatribe de cette catégorie sociale de privilégiés, un pied-de-nez à cette société de nantis, et Balzac prend un malin plaisir à faire endosser à Emilie Fontaine un costume de jeune fille de bonne famille, dont l'orgueil exacerbé précipitera sa chute…
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Une fois de plus, j'ai beaucoup apprécié cette nouvelle De Balzac, déjà lue antérieurement, mais relue avec une expérience différente de l'oeuvre. Tout simplement, Balzac réussit le tour de force de nous émouvoir et de nous charmer avec le destin malheureux d'une jeune noble, tête-à-claques et trop gâtée.

Emilie de Fontaine est une jeune fille en âge de se marier au tournant d'une situation politique particulière : nous sommes sous la Seconde Restauration, et son père a participé à la guerre des Vendéens contre la République. Il y a perdu beaucoup d'argent, mais heureusement, après les Cent Jours, il revient en faveur auprès du roi Louis XVIII, qui apprécie sa fidélité et son esprit.
Toutefois, le Comte a trois fils à placer et trois filles à marier, la dernière n'étant pas la plus facile, de par ses goûts et prétentions. En effet, Emilie est habituée depuis toute petite à obtenir tout ce qu'elle veut. Elle s'est fait une représentation très élevée du prétendant qui trouverait grâce à ses yeux : outre des qualités physiques et morales exemplaires, il devra impérativement être noble, et si possible, pair de France. Elle est cruelle par esprit et éconduit dans la douleur de nombreux jeunes gens. Elle est malgré tout appréciée pour sa beauté et son éducation, sinon sa gentillesse et sa modestie ! Lors d'un séjour à la campagne, elle se rend par amusement au bal de Sceaux, divertissement réputé dans la région, et rencontre un mystérieux jeune homme, qui répondrait à tous ses voeux, si toutefois elle avait l'assurance qu'il soit de "bonne famille". Toute la famille Fontaine se passionne pour l'affaire, jusqu'à son oncle, vieux corsaire, qui prend les renseignements voulus et manoeuvre pour que sa nièce chérie obtienne satisfaction. Emilie saura-t-elle conjuguer l'amour qui vient de naître entre elle et Maximilien avec ses ambitions, et au besoin reconsidérer celles-ci pour faire le mariage heureux qu'elle attend ?

Nous suivons, captivés et quelque peu blasés, les démarches d'Emilie et de son oncle - quel sacré personnage, cet ancien marin qui n'a rien perdu de son franc-parler ! - pour en apprendre plus au sujet de la situation sociale et financière des Longueville, famille à laquelle appartient Maximilien, jeune homme doué de tant de qualités, à commencer par sa générosité, et sans doute appelé avec un peu de temps à un brillant avenir.
C'est à la fois un milieu social qui nous est ici évoqué avec précision, un mode de vie, dans une marche un peu forcée vers la modernité, avec les freins que cela suppose chez la vieille noblesse consciente de ses prérogatives, ou du moins celles qu'elle devrait conserver. Emilie pourrait être une brave jeune fille, mais elle a de toute évidence été un peu victime de son éducation, son caractère fier et vif aidant. Elle est capable de s'amender, de se faire aimer, mais il faut peu de choses également pour que, dans ce monde, elle s'aliène les bonnes volontés de par son esprit caustique qu'elle ne sait pas museler, dans les moments les plus stratégiques. On aurait vite fait de penser qu'elle n'a que ce qu'elle mérite, mais attention : c'est à Balzac qu'on a affaire ! Par la subtilité de son analyse et l'admirable capacité de son écriture à examiner et à nuancer tous les événements, nous ne pouvons être que charmés par cet éveil à l'amour, la chance de bonheur qu'il offre, la symbiose dans laquelle il place les jeunes amoureux avec la nature resplendissante en cette belle saison - comme nous serons émus par la mélancolie qui se dégage ensuite des choix d'Emilie, qui ira pourtant bravement jusqu'au bout de ses convictions.

Balzac nous offre une belle réflexion sur la place du bonheur individuel au sein d'une caste sociale, ainsi que sur l'importance de l'éducation des jeunes gens, pour qu'une certaine humilité offre davantage de chances de bonheur.
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Écrit en 1828 ou 29, le Bal de Sceaux, De Balzac est l'histoire d'une jeune fille noble, jolie, à l'esprit vif et très moqueur, à laquelle on n'a rien enseigné, à laquelle on a tout passé. La charmante mais prétentieuse Émilie décide qu'elle ne se mariera qu'avec un jeune homme beau, distingué, intelligent, charmant, amoureux d'elle, Pair de France, riche et surtout, noble. Cela fait beaucoup de critères, lui objecte sa famille, qui la laisse pourtant faire à son idée.
Émilie finit par trouver son homme… presque idéal : est-il noble et sera-t-il ou non, un jour, Pair de France ?
Mais que va faire Émilie ? Suspens… Lisez ce conte ! qui est un genre de conte moral :
* Parents, ne laissez pas en friche le cerveau de vos filles,
* Filles, écoutez un peu les conseils de vos parents qui ne sont pas toujours mal avisés.
* Tous, vous vivez dans des sociétés qui évoluent, évoluez avec elles, sachez les déchiffrer non pas avec vos croyances et savoir d'antan qui sont périmés, mais avec des yeux, réalistes, modernes.
Balzac déchiffre sa société et nous amène à la déchiffrer avec lui au travers du roman.
Tout ça, c'est ce qu'i m'est venu tout d'abord à l'esprit et, après vérification, ce qui se dit grosso modo de ce roman…
MAIS, d'un personnage récurrent qui m'a interpelée tout au long du récit et jusqu'à la fin, je n'entends personne en parler. Perso, il m'a sauté aux yeux ! C'est le grand-oncle d'Emilie. Aucune lectrice, aucun lecteur ou analyste ne semble y prêter la moindre attention. Pourtant, Balzac n'a pas pu le mettre en scène pour rien ! Il y a aussi un avertissement derrière ce personnage :
Filles, méfiez vous des vieillards qui obtiennent de vous des caresses en échange de quoi que ce soit. Ce vieillard là m'a filé des frissons… et pas des frissons de plaisir !

Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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