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sur 980 notes
Il arrive qu'on "bloque" sur des livres, sans savoir pourquoi. On lit les deux premiers paragraphes, et puis aussitôt, l'esprit s'égare, les yeux parcourent les pages suivantes sans comprendre. Alors, on se rend compte qu'on est mal parti, et que le mieux et de revenir à la case départ pendant qu'il est encore temps. On recommence, et l'histoire se répète. A la troisième tentative, après la joie d'être enfin arrivé à tourner la page une fois de plus que lors des précédentes, vient le découragement de voir qu'il en reste encore 40 à lire avant la clôture du chapitre 1. Chaque phrase devient alors un supplice; on se prend de haine pour un contexte ou un personnage qui nous demande tant d'efforts : à ce moment-là, il est préférable d'abandonner. Quelques ouvrages m'ont joué ce tour : Robinson Crusoé, Les Chouans, Trois Ages de la Nuit (des histoires de sorcières, d'après le résumé)...

Cependant, après 10 ans de persévérance, j'ai réussi à finir Les Chouans, un des premiers romans d'Honoré de Balzac, si ce n'est le premier, d'ailleurs, écrit entre 1828 et 1829.

Au lendemain de la Révolution et de la Terreur, les soldats républicains s'efforcent de contenir les partisans de la monarchie. Les Chouans, appelés ainsi car ils imitent fort bien le cri de la chouette, sont recrutés dans les villages de Bretagne et s'organisent en petites bandes pour jouer des tours aux Bleus (les républicains) et saboter leurs opérations militaires dans une campagne qu'ils connaissent comme leur poche.
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Ce roman de ses débuts , Balzac le considérait comme raté . Cependant à la lecture c'est loin d'être inintéressant ( bon , c'est loin des grands romans tout de même) : il y a la peinture historique des guerres de Vendée (où clairement Balzac penche du côté des bleus ,peignant les chouans en fanatiques ) , une histoire d'amour terriblement romantique mais aussi une histoire d'espionnage . Belle figure de femme que Mademoiselle de Verneuil , et quelques personnages qui réapparaîtront plus tard (Hulot, Corentin ,Marche-à Terre)
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Scènes de la Vie Militaire : Les Chouans ou La Bretagne en 1799
Editions de Référence : Lausanne - 1968

ISBN : non indiqué
Bibliothèque Electronique du Québec

Publiés antérieurement à "Une Ténébreuse Affaire", "Les Chouans", qui sortent en 1829, voient déjà se dresser la silhouette d'un Corentin plus jeune, toujours aussi dandy et toujours au service de la "diplomatie" de Joseph Fouché. Ajoutons que, aussi étrange que cela puisse paraître, en quelques phrases assez rares, l'auteur laisse paraître chez ce personnage pourtant ignoble par principe, comme le début d'un sentiment d'amour sincère envers l'héroïne de l'histoire, Marie de Verneuil, fille illégitime d'un duc débauché, qui a été récupérée par le monde de l'Après-Révolution et désormais par le Consulat, et fut, entre autres, l'épouse (selon Balzac en tous cas) de Danton. Avec une mère qui s'est laissée entraîner par de belles paroles et qui, pour sauver l'honneur de sa famille, est ensuite entrée au couvent, et le sang glorieux quoique roué de son père, Mademoiselle de Verneuil est une authentique aristocrate qui n'a embrassé la cause des Bleus (= les Républicains) que pour survivre dans un monde devenu complètement fou et aussi, sans doute, un peu pour se venger de ceux qui la rejetèrent sous prétexte que, bien qu'officiellement reconnue par son père, elle ne pouvait figurer parmi les gens de sa caste en raison de la bâtardise qui continuait à la flétrir de son sceau.

Il serait vain et plutôt long d'expliquer par quels aléas Marie est passée, avec sa fidèle servante, Francine, d'origine bretonne, avant d'aboutir dans la voiture qui la mène en mission du côté de Fougères, escortée par un corps de robuste soldats bleus, dirigé par le commandant Hulot, et du moins robuste mais diabolique stratège qu'est Corentin. Sa mission : séduire par tous les moyens "le Gars", surnom du nouveau chef des Vendéens qui vient de débarquer de Londres avec la bénédiction de Louis XVIII, et dont les premières pages du roman nous ont déjà montré le courage et la noblesse. Alphonse, marquis de Montauran (nous n'apprendrons son état-civil que bien plus tard), ne manque pas en effet de panache mais il se trouve épouvanté par la sauvagerie des chuins (= mot du terroir pour désigner les Chouans, issu du mot "chouette", puisque les rebelles se reconnaissaient et communiquaient par le cri de ce rapace nocturne) qu'il doit mener au combat en un ordre et une discipline quasi parfaits. On notera au passage (notamment dans la fameuse scène du "chauffage" de l'usurier) que Balzac, volontairement ou non, insiste sur la "sauvagerie" des Chouans, à peu près comme Barbey d'Aurevilly, de son côté et pas mal d'années plus tard, mettra l'accent sur celle des Bleus (Cf. entre autres "L'Ensorcelée). Rappelons encore - notre époque est particulièrement propice à ce triste rappel - que le conflit entre les Bleus (la France républicaine) et les Blancs (la France royaliste et, par conséquent, les Chouans) appartient à la classe des guerres civiles, et qu'il n'existe pas de pire guerre au monde, probablement parce que la notion fratricide est ici fortement ancrée, d'un côté comme de l'autre des combattants en présence.

Si Marie de Verneuil et Corentin peuvent compter sur la figure aussi classique que résolue du vieux soldat honnête et n'ayant qu'une parole qu'est Hulot (en qui l'on verrait bien le prototype des "grognards" qui formeront l'armée napoléonienne), Montauran a pour lui un chouan qui en impose à tous, le dénommé Marche-A-Terre (son surnom en chouannerie), Pierre de son prénom, qui a, jadis, aimé Francine, la servante de Marie de Verneuil, et connaîtra les pires moments de son existence quand il lui faudra aider celle qu'il n'a pas oubliée sans compromettre la sécurité de la cause de celui qu'il sert. Il y a aussi la figure de Pille-Miche, espèce de lieutenant de Marche-à-Terre, infiniment moins sympathique parce que trop intéressé et que Balzac fera guillotiner dans le dernier roman de sa "Comédie Humaine." Marche-A-Terre, lui, aura plus de chance puisque, la paix revenue, il se reconvertira, probablement aux côtés de Francine, dans le commerce du bétail.

Autre personnage qui, en principe, doit appuyer de toutes ses forces le jeune marquis, Mme du Gua, la dernière maîtresse de Charette qui, depuis la mort de son amant, se laisserait bien tenter par Montauran. Mais cet appui, qu'elle lui accorde de bonne grâce et de toute sa jalousie dès qu'elle a compris le coup de foudre (il n'y a pas d'autre mot) survenu lors de la rencontre entre Marie de Verneuil et Montauran, s'entache d'une sauvagerie de femme qui veut en fait la mort de Marie non pour des raisons politiques mais bel et bien sentimentales.

Ce qui frappe le plus dans ce roman, ce qu'on prend pour ainsi dire en pleine figure, c'est l'extraordinaire vigueur du trait. Si le lecteur se passionne malgré quelques clichés, on sent bien que Balzac est lui aussi pris par son intrigue et ses personnages. Tout d'abord, et c'est là un signe qui ne trompe pas, même l'ignoble Corentin parvient à ne pas paraître manichéen dans une histoire où il lui serait si simple de l'être. Hulot, qui le méprise au plus haut point, reste le seul à se rapprocher ici du manichéisme brut quoique, il faut le souligner, il n'hésite pas à reconnaître la valeur des Chouans quand ceux-ci se sont bien battus. Quant au couple central, Marie et Montauran, on a bien du mal à les départager. Ils s'aiment, se haïssent, se rejettent, se déchirent avec la même rage avant de ... Mais chut ! N'allons pas plus loin dans les spoilers.

Et puis, il y a aussi cette inconcevable jeunesse, cette insidieuse modernité de l'histoire racontée qu'on peut reprendre, en changeant évidemment les détails, dans n'importe quel bon roman d'espionnage sur fond de guerre. Certains penseront évidemment "Au Service Secret de Sa Majesté", de Ian Fleming, où la jeune femme que vient d'épouser James Bond est froidement abattue par un ennemi du marié à qui, dans un autre roman, celui-ci ne fera évidemment pas de cadeau.

La première fois que j'ai lu "Les Chouans", je n'avais pas encore tout à fait onze ans et j'étais en 6ème. Evidemment, nous n'en eûmes que des extraits (comme pour "Le Père Goriot" que je connaissais déjà par la bibliothèque de mon frère, plus âgé) mais ils me firent une très forte impression que cette lecture intégrale de l'oeuvre, à plus de cinquante ans maintenant et dans une période un peu difficile, n'a fait que confirmer. Très sincèrement, je pense que tout amoureux De Balzac se doit de lire "Les Chouans", roman peut-être moins connu que "La Peau de Chagrin" ou "La Cousine Bette" ou l'immortel "Père Goriot", oeuvre de jeunesse aussi, comme le disait son auteur, mais oeuvre décisive, à cheval entre le Romantisme et le Réalisme, et qui démontre avec brio que, entre les deux phénomènes littéraires, Balzac fut un auteur unique et atypique. Et, pour ma part, je tiens à placer "Les Chouans" au rang de ses réussites les plus accomplies, d'autant que le contexte historique est minutieusement et très sérieusement décrit. Allez-y voir et venez nous dire si vous avez réussi à choisir votre camp : Bleu ou Blanc ? ,O)
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J'ai passé un agréable moment de lecture. Mais c'est vrai que je n'ai plus l'habitude de ces lectures qui prennent le temps de poser le décor et qui ont un rythme plutôt lent.

L'écriture est fine et ciselée et on prend le temps de marcher dans les bocages avec nos personnages. Ceux-ci sont plutôt intéressants même si j'ai été un peu déçue par Mlle de Verneuil que j'ai trouvé trop girouette à mon goût.

Je progresse dans ma découverte de la Comédie humaine. Il me reste encore de nombreuses lectures pour en venir à bout.
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Les chouans (1829) est un roman d'Honoré de Balzac, scènes de la vie militaire de la Comédie humaine. 1799, sous le Concordat. Les pays bretons s'arment pour le retour du roi et contre les troupes républicaines. Marie de Verneuil, espionne républicaine, est chargée de capturer leur chef, le marquis de Montauran. Une belle histoire d'amour sur fond de roman historique et politique.
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Un coup de coeur à l'adolescence , romantique à souhait.
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Même choisie, la lecture ne fut pas si aisée que cela.

J'ai bien cru abandonner lors des 30 premières pages. C'était comme dans mon souvenir. Je n'arrivais pas à lire ces pages au style lourd, trop descriptif et où aucune action ne semblait jamais vouloir venir poindre. Je m'ennuyais ferme, mais je me suis fait violence parce que dans l'édition dont je disposais, j'ai quand quand même pu admirer des reproductions de gravures, de littographies de manière assez régulière (toutes les 7 pages environ). C'était un peu comme une distribution de bons points.
Il y avait aussi une abondance de notes en bas de chaque page qui me donnait une foule d'informations sur les intentions de l'auteur lors de l'écriture de son ouvrage, Les variantes entres les éditions, le contexte historique, des précisions sur le vocabulaire employé… J'ai choisi de les lire ou au contraire de parfois les sauter volontairement pour rester plus concentrer sur le récit initial. Sans doute que ma formation d'historienne m'a beaucoup aidée car je n'étais point si perdue dans le jargon alors employé.

Je ne sais pas si je me suis habituée ou si véritablement, il y a eu plus d'actions, de mouvements dans le récit, mais passé les 50 pages d'une lecture assez laborieuse, je suis rentrée dans l'intrigue. Je vous le dis tout net, je n'étais pas captivée comme on peut l'être dans un bon polar, ou transie avec un thriller à vous glacer les sangs, mais les phrases coulaient avec plus de naturel, de fluidité. Les éléments paraissaient moins figés. Je notais une certaine mobilité dans l'ensemble comme si enfin les tableaux prenaient vie !
J'ai pu accélérer le rythme sans devoir lutter contre le sommeil. Les constructions, la syntaxe était plaisante. Je n'en faisais pas d'analyse pure, mais je pouvais remarquer l'habileté des figures de style, la volonté de trouver les mots justes.

Les personnages sont flamboyants, rarement ternes car sinon pourquoi les faire apparaitre dans un roman qui se veut passionné avant tout. Ils n'y avaient point leur place.
Je ne me suis pas vraiment attachée à eux comme je peux le faire parfois. Cependant, ils étaient parfaits dans les tableaux que voulait bien nous dépeindre Balzac.

Je suis allée au bout et sans dire que je suis tombée "amoureuse" de l'écriture De Balzac, on va dire que j'ai enfin pu terminer un de ses livres. Pour moi, c'est une petite victoire et un véritable plaisir.
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« Vous le voyez : il faut employer les intérêts particuliers pour arriver à un grand but. Là sont tous les secrets de la politique. »

C'est finalement grâce à Victor Hugo et son Quatre-vingt-treize qui a pour contexte la guerre de Vendée que je me suis intéressé à celle de 1799 en Bretagne. Un amour-haine s'installe entre deux aristocrates, un meneur qui cherche à fédérer les révoltes vendéennes et bretonnes et une espionne de Fouché qui le traque, aidée par un policier ambiguë et un officier fidèle à Napoléon.

Dans son roman d'aventures qui se déroule après le coup d'État du 18 brumaire, Honoré agrémente son premier récit peuplé de nombreux personnages complexes d'un souffle romanesque avec des combats et des pillages, des manoeuvres politico-sentimentales, de la loyauté et de l'honneur, une dimension épique et une fin tragique.

A l'instar de Hugo, on sent que l'auteur est jacobin mais alors qu'Hugo tache de rester objectif, Balzac n'hésite pas caricaturer les insurgés bretons en primaires bigots.
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Texte magnifique et hautement intéressant, superbement écrit et d'une atmosphère comme je les adore... Sauf que... sauf que je ne comprends rien à l'intrigue.

En effet, pour qui n'est pas très au clair avec l'histoire des suites de la révolution française, les enjeux politiques sont très obscurs et cela malgré l'effort pédagogique et narratif de l'auteur.
Aussi, j'y reviendrai lorsque j'aurai davantage avancé dans ma connaissance de cette période car le texte est véritablement extraordinaire.
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En 1799, alors que Bonaparte s'apprête à reprendre en main l'héritage de la Révolution, la Bretagne s'enflamme une dernière fois en faveur des Bourbons. Contrairement à leurs aînés vendéens, ces Chouans-là ne sont guère plus que des bandits de grand chemin, qu'un jeune aristocrate intrépide a entrepris de prendre en main au service du roi et de la foi. Avec assez de succès pour inquiéter les instances parisiennes - et parmi elles Fouché, le tortueux Fouché qui a fort bien compris combien serait risqué un affrontement militaire sur le terrain de l'ennemi, offert à ses embûches. Plutôt que des hommes en renfort, mieux vaut donc envoyer une femme. Une belle espionne, censée prendre le rebelle dans ses filets et le mener à sa perte, sans combats superflus.
Seulement, comme dans tout drame romantique qui se respecte, la belle espionne et sa victime s'éprennent l'une de l'autre à la première confrontation. Marie de Verneuil et le marquis de Montauran sont faits pour s'aimer, assurément, et se déchirer, et se trahir, s'aimer encore malgré tout. Si leur passé, leur histoire les distingue, sont-ils au fond si différents ? Une même flamme un même beoin d'absolu et d'action brûle en chacun d'eux, plus épuré chez Montauran, plus inquiet, plus tourmenté chez Marie. Une même fierté et une même violence, aussi, qui ont toutes les chances de mener au pire plutôt qu'au meilleur, surtout quand se mêle de la partie l'inquiétant Corentin, prêt à tout pour défaire les ennemis de la République... et faire sienne Marie, qui le dédaigne beaucoup trop ostensiblement.

Avant d'entrer pour de bon en littérature, Balzac a publié sous divers noms d'emprunt quelques romans historiques dans la veine de Walter Scott et consorts, "cochonneries littéraires" à vocation commerciale dont il ne faisait pas grand cas et ne tardera guère à se moquer. Composé à la fin des années 1820, entre l'échec cuisant de ses ambitions d'éditeur et les débuts de la Comédie Humaine, les Chouans se pose au carrefour de ses deux carrières. Scrupuleusement travaillé sur le plan historique et topographique, ouvert à une analyse psychologique qui annonce les grandes études de caractère ultérieures, le roman reste toutefois marqué par un bon nombre de clichés romantico-gothiques qui ne manquent pas de charme mais gâchent parfois un peu la crédibilité de l'ensemble, ainsi qu'à certaines facilités scénaristiques dans la droite lignée des romans populaires. D'où un résultat un peu bancal, un peu artificiel dans ses envolées sentimentales, un peu poussif dans ses volontés de rigueur littéraire, assez long à mettre en route mais de plus en plus captivant à mesure que l'histoire prend son essor et qu'opère le charme des personnages. Car là réside sans doute la meilleure réussite De Balzac : ces deux personnages au caractère affirmé, antagonistes malgré eux, dont les ressorts dépassent largement les quelques clichés dont ils restent façonnés. Marie, surtout, avec ce mélange ambigu d'intelligence et d'exaltation, de coquetterie et de grandeur d'âme, de dissimulation et de franchise, avec sa part de mystère, sa soif de vivre, son audace, qui en font une superbe héroïne, romantique en diable mais bien plus forte et plus subtile que la plupart des héroïnes romantiques.
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