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Sans conteste, l'une de mes oeuvres favorites De Balzac !
On y retrouve un condensé de tout l'univers de l'écrivain...
Archétype du roman d'initiation, on suit avec frénésie l'ascension et la chute des espérances du jeune Lucien...
Si vous ne devez lire qu'un Balzac dans votre vie, Lisez celui-ci et Les illusions Perdues dans la foulée !
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Nous retrouvons dans ce roman Lucien de Rubempré, personnage principal de "Les illusions perdues". Sur le point de se suicider, Lucien a rencontré Jacques Collin alias Vautrin alias Carlos Herrera, personnage connu des lecteurs du "Père Goriot", et criminel diabolique, véritable génie du crime. Il prend Lucien sous sa terrible protection et se donne pour mission de le faire réussir. Tous les moyens lui sont bons dans son objectif de rendre Lucien riche et puissant grâce à un beau mariage, aidé par le charme que Lucien exerce plus que jamais sur les femmes, et par son désir de se venger de la société qui l'a rejetée.
 
Les suites sont souvent décevantes, et après la réussite éclatante de "Les illusions perdues" on pouvait se demander ce que Balzac pouvait encore tirer du personnage de Lucien. Et bien "Les splendeurs et misères des courtisanes" sont un véritable enchantement, et dépassent encore la grande réussite du premier tome. La richesse d'invention De Balzac est tout simplement incroyable. Lucien reste bien le même, beaucoup de personnages était déjà présents dans le premier volume, et il s'agit pourtant d'un livre très différent, sans qu'à aucun moment il n'y ait le moindre sentiment de répétition ou redite. En fait nous évoluons dans des mondes différents: le grand monde des puissants aristocrates que nous ne faisions qu'entrapercevoir dans les Illusions, le monde de la finance, celui de la justice et des criminels.

Le type de récit, ou de récits devrais-je dire, car Balzac, comme dans tous ses livres ne se limite pas à un même genre littéraire; là il s'agit dans une grande partie d'un roman à suspens et il est réellement haletant, avec des péripéties, des renversements de situations, mené d'une main de maître par l'écrivain qui ne nous laisse pas un instant de répit. Ou plutôt si : il s'arrête en chemin pour démonter pour nous tel ou tel rouage de la société : le fonctionnement malhonnête du monde de la haute finance, le fonctionnement du système judiciaire et ses dérives, tout cela avec la lucidité acérée et l'ironie mordante qui sont une de ses marques de fabrique. Et il prend le temps de brosser au passage les portraits éblouissants et saisissants d'un certains nombre de personnages et de nous faire intéresser à eux ne serait que grâce à quelque lignes.
 
Roman touffu, où de nombreux personnages ou intrigues de "La comédie humaine" se rejoignent, il en est en quelque sorte la somme et un des aboutissements. Baroque et foisonnant il est à l'opposé d'une oeuvre classique, où la forme serait bien définie et bien pensée. Mais personnellement le classicime m'ennuie, Racine ou Sophocle me laissent de marbre, je préfère infiniment la démesure et même si on veut le mauvais goût De Balzac, qui est le contraire d'un écrivain de la juste mesure, c'est celui du trop permanent, il déborde de tous les côtés, il a tellement de choses à dire et à faire ressentir, qu'il nous amène toujours sur d'inattendus sentiers, il surprend à chaque instant, il est présent aussi d'une façon quasi palpable dans tout ce qu'il écrit, la distance et l'objectivité de l'écrivain lui sont inconnues, être de passion il nous la communique et de quelle magistrale manière.
 
Un des livres les plus passionnants jamais écrits.
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Splendeurs et misères des courtisanes / Honoré de Balzac
Après « le Père Goriot » et « Illusions Perdues » que j'ai commentés par ailleurs, ce roman achève la trilogie « Vautrin, ce héros des bas-fonds, ancien bagnard, faussaire et assassin, qui fera tout pour l'homme qu'il adore : Lucien de Rubempré. Splendeurs et misères des courtisanes fut publié entre 1838 et 1847 et fait donc suite à Illusions perdues. Composé de quatre parties, il met en scène les aspects souterrains de la société, en explorant le monde du crime et de la prostitution. le premier est dominé par le personnage satanique du forçat évadé, Don Carlos Herrera, qui connaîtra une forme de rédemption sociale dans sa dernière incarnation ; le second montre une jeune prostituée, Esther, rachetée par son amour pour Lucien Chardon de Rubempré, le poète sans volonté dont l'ambition et la vanité sont les ressorts tragiques du roman.
Un soir de 1824, se donne à l'Opéra un bal masqué. Ancienne courtisane au charme remarquable, Esther, alias la Torpille, s'y rend en compagnie de Lucien de Rubempré. On avait dit le jeune homme ruiné (voir Illusions Perdues), mais il a payé ses dettes et vit avec Esther. Ses anciens amis ont tôt fait de le reconnaître quoique masqué, mais un singulier personnage qui marche sur les pas de Lucien conseille d'une voix menaçante aux médisants de respecter le jeune homme.
Il est bien connu que les hommes masqués sont des maris jaloux qui viennent espionner leurs femmes, ou des maris en bonne fortune qui ne veulent pas être espionnés par elles.
En dépit de son masque et de son déguisement, Esther est elle aussi reconnue par les invités et, victime de leurs ricanements et moqueries, elle retourne précipitamment chez elle. Bouleversée, au désespoir, elle tente de mettre fin à ses jours. Elle est sauvée in extremis par l'abbé Carlos Herrera, qui n'est nul autre que « l'ombre » qui suivait au bal Lucien de Rubempré, mais également celui qui a payé ses dettes. Un drôle d'abbé comme on le découvre par la suite.
Soi-disant chanoine du chapitre royal de Tolède, envoyé secret de Sa Majesté Ferdinand VII, Don Carlos Herrera habite avec le jeune homme, qu'il considère comme son fils et son protégé et dont il veut faire la fortune pour en jouir par procuration.
Dès lors, Carlos Herrera exerce son influence sur Esther pour briser sa relation amoureuse avec Lucien. Tantôt il la terrorise, tantôt il la rassure, puis lui impose l'idée de renoncer d'elle-même à son amour pour se mettre sous sa tutelle. Il contraint ainsi la jeune femme à séjourner dans un couvent pour acquérir un minimum d'éducation.
Lucien le poète, élégant dandy ambitieux et vicieux, à la fois orgueilleux et vaniteux, vit de travaux de journaliste sachant bien que quiconque a trempé dans le journalisme ou y trempe encore, est dans la nécessité cruelle de saluer les hommes qu'il méprise, de sourire à son meilleur ennemi, de pactiser avec les plus fétides bassesses. On s'habitue à voir faire le mal, à le laisser passer, on commence par l'approuver, on finit par le commettre. le patelinage est de rigueur.
Par la suite, Esther devenue un ange qui se relève d'une chute, obtient de revenir vivre avec Lucien, mais, pour ne pas compromettre la chance que celui-ci effectue un mariage aristocratique, elle doit se cacher du monde et vivre en recluse dans un appartement où plusieurs femmes mises à son service, dont Asie, tante de Vautrin alias Carlos Herrera, prennent en charge l'ordre de la maison. Mais chez Esther, le corps contrarie l'âme à tout moment. Elle était au-dehors comme une vierge qui ne tient à la terre que par sa forme féminine, au-dedans s'agitait une impériale Messaline, magnifique figure aspasienne. Elle seule était dans les secrets de ce combat du démon contre l'ange.
L'appartement de la rue Taitbout est la prison d'Esther qui ne peut sortir que la nuit. Avec Lucien dont elle est toujours amoureuse, ils vont vivre quatre années de bonheur. Esther à chaque visite de Lucien s'offrait à tous ses regards comme une fleur nouvellement éclose.

Au cours de l'année 1829, il est sérieusement question du mariage de Lucien avec la fille aînée de la duchesse de Grandlieu, ce qui ferait de Rubempré un marquis qui pourrait être nommé ministre de France à l'étranger.
Toutefois, lors d'une rencontre fortuite, le vieux baron de Nucingen devient amoureux de la belle Esther, cette lorette qu'il a fugitivement aperçue alors qu'elle faisait sa promenade nocturne.
Pour Herrera, Lucien est plus qu'un fils, plus qu'une femme aimée, plus qu'une famille, plus que sa vie, il est sa vengeance et il en a fait sa chose. On découvre que la soutane du prêtre espagnol, le plus sûr des déguisements quand on peut le compléter par une vie exemplaire et solitaire, cache Jacques Collin dit Trompe la Mort, une des célébrités du bagne, évadé de Rochefort, et qui dix ans auparavant, vivait sous le nom bourgeois de Vautrin dans la maison Vauquer où demeurait le père Goriot. À l'époque, Vautrin avait sauvé du suicide Lucien qui était ruiné.
Herrera, apprenant l'amour de Nucingen pour Esther, saisit l'occasion de faire chanter le riche vieillard pour lui soutirer un million qui permettrait d'assurer le mariage de Lucien avec Clotilde de Grandlieu.
Lucien, qui est trop ambitieux pour se contenter d'une vie médiocre veut devenir riche et prend le parti de suivre les instructions de son protecteur qui l'intime à séduire Clotilde de Grandlieu qui est éperdument amoureuse de Lucien, mais Esther, qui aime sincèrement Lucien, est atterrée par l'ampleur du piège où ils sont tous deux tombés.
« Lucien jeta sur Esther un regard mendiant, un de ces regards propres à ces hommes faibles et avides, pleins de tendresse dans le coeur et de lâcheté dans le caractère. »
Esther souffre, elle qui s'était vue pendant cinq années blanche comme un ange ; elle aimait, elle était heureuse, elle n'avait pas commis la moindre infidélité à l'égard de Lucien, et ce bel amour pur allait être sali.
Quoiqu'il en soit, en apercevant tous les avantages d'une pareille alliance, Lucien, joue parfaitement son rôle d'amoureux, faisant figure dans la capitale sans avoir une fortune connue et sans industrie avouée, sachant prendre le ton de spirituelle impertinence des grands seigneurs, une position que nul artifice ne peut rendre pendant longtemps soutenable. Il aime Esther et il veut Clotilde pour femme. Étrange situation ! Il faut vendre l'une pour avoir l'autre et un seul homme peut faire ce trafic sans que l'honneur de Lucien en souffre. Herrera ! L'abbé grand manipulateur !
Après moult rebondissements et négociations, le baron Nucingen retrouve Esther qu'il installe dans un petit hôtel particulier de la rue Saint Georges avec l'idée de ne plus être le père éternel dont la belle Esther lui enjoignait de jouer le rôle.
Comme toutes les natures ingénues, Esther aimait autant à ressentir les tressaillements de la frayeur qu'à se laisser aller aux larmes de la tendresse.
La suite est faite de deuil, d'emprisonnements, de procès, de trahison, de suicides, là où mènent les mauvais chemins pour Lucien et Carlos. Et hélas aussi pour la pauvre Esther. Lucien va glisser sur la pente fatale qui va le conduire à sa perte.
Un roman de 700 pages, très long, peut-être un peu trop avec de très nombreuses digressions pour faire vivre le Paris des années 1830, évocation de l'univers bourgeois, des maisons de passe, du monde de la justice et des tribunaux et leurs combines, du fonctionnement de la police, de l'univers carcéral, un passage sur la langue argotique et la pègre parisienne, la jouissance ineffable de certaines femmes de fonctionnaires de justice de triompher d'obstacles immenses pour faire gravir les échelons à leur mari qu'elles savent médiocres. À tous les étages de la société, les usages se ressemblent et ne diffèrent que par les manières, les façons, les nuances. le grand monde a aussi son argot, mais cet argot s'appelle le style ! En bref un travail de documentation impressionnant de la part De Balzac pour réaliser une peinture de moeurs et une critique sociale débouchant sur un véritable roman policier où se mêlent espionnage, amour et politique.
La difficulté de ce roman, car il y en a une, c'est le nombre impressionnant de personnages, ce qui donne une impression de dispersion de l'intrigue : on passe d'un plan à un autre de façon un peu subite. On ne ressent pas la même belle unité perçue dans le Père Goriot et dans Illusions Perdues. La conséquence est que le récit tout en étant remarquable n'est pas passionnant comme le fut le père Goriot. Pour moi, ce n'est pas le meilleur roman De Balzac et de loin. Maitre du roman réaliste, Balzac a peut-être le défaut, et on peut voir cela comme la rançon de l'expression réaliste, de surcharger son propos de descriptions interminables. Les explications préliminaires occupent souvent la moitié du chapitre. Comme le disait si bien Gide, Balzac encombre son oeuvre de trop d'éléments hétérogènes qui passent difficilement. Cependant on retiendra la puissance d'évocation du texte balzacien grâce à un style foisonnant mais parfois manquant d'aisance, la maitrise dans la conduite de l'intrigue et du déroulement dramatique. Un grand roman malgré ses défauts.




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Partie intégrante de la comédie humaine, dans Splendeurs et misères des courtisanes nous rencontrons à nouveau les protagonistes des « Illusions Perdues » ou du « Père Goriot ».

De retour à Paris, Lucien de Rubempré est bien décidé à poursuivre son ascension. Sous la protection de Carlos Herrera, un ecclésiastique au passé trouble, il use de tous les stratagèmes pour faire sa place dans la haute société. Avec l'appui de son mentor, il se rapproche de Clotilde de Grandlieu. Leur union pourrait lui permettre d'accéder à une position tant convoitée.

Lucien de Rubempré s'est épris d'Esther Gobseck, une ancienne courtisane. Leur passion pure et charnelle doit rester secrète afin de ne pas entraver son ascension sociale. Carlos Herrera contribue à cette dissimulation et installe Esther dans une demeure sous la protection et la surveillance de deux domestiques, Europe et Asie. Par amour, Esther sera bâillonnée et emprisonnée dans cette maison et devra renouer avec son passé de courtisane…

Cette lecture aussi dense qu'exigeante mélange lutte de pouvoir, passion amoureuse et ambition personnelle. Les protagonistes s'entrecroisent et ce volume pourrait finalement contenir plusieurs oeuvres. Je ne vous invite pas à débuter votre découverte de la comédie humaine avec ce volume présentant des longueurs. Cependant, je ne peux que saluer l'ampleur du travail d'Honoré de Balzac.
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Comme le révèle obligeamment la quatrième de couverture, ce livre est le troisième de la trilogie Vautrin :
-il apparaît dans le Père Goriot parmi les résidents de la Pension Vauquer. C'est dans ce même volume qu'apparaît Eugène de Rastignac, venu d'Angoulême dont le bon Balzac s'obstine à faire une ville du Midi. C'est là aussi que Rastignac prononce son fameux"à nous deux, Paris". Au delà du drame du Père Goriot, ce livre est surtout un excellent document sur la petite bourgeoisie parisienne sous la Monarchie de Juillet
-Viennent ensuite "les illusions perdues" consacrées à Julien dit de Rubempre. Poète à Angoulême, il part à la conquête de la capitale. Il y réussira moins bien que son compatriote Rastignac. Mais il permet à Balzac (qui, on ne le dira jamais assez, est le plus grand sociologue du dix neuvième siècle) de brosser un tableau magistral des milieux du journalisme et de l'édition. Lucien echoue, ruiné il rentre à Angoulême où il retrouve sa soeur et son beau-frère, qu'il a également ruinés. Au bord du suicide, il est sauvé à temps par Vautrin, déguisé en prêtre espagnol, qui décide d'en faire sa créature dans sa lutte contre la société. On nous dit qu'il est amoureux de Lucien ? Je veux bien, mais je n'y crois guère. Un homme comme Vautrin n'a guère de place pour cela dans sa vie.
-et puis, bien sûr, Splendeur et Misères des Courtisanes, meilleur roman de la Trilogie, meilleur roman De Balzac tout court, où Vautrin paraît enfin en majesté. Ses projets basés sur Lucien semblent échouer ? Il en tire quelque chose de plus fort. Cela se termine mal pour Lucien ? Profits et pertes. Vautrin aura le plaisir accessoire de le venger, en sus de sa propre vengeance. Parce que qui est Vautrin ? Comme Jean Valjean, comme Monte-Christo, c'est un ancien bagnard. Vous me direz que lui est coupable. Mais de quoi ? D'un faux en écriture, et pour cela il se retrouve au bagne.
Mais lui, à la différence de Valjean, qui ne se venge pas, ou de Dantès, qui se venge à peine, est bien décidé à avoir sa revanche sur la société. Il l'aura. Il l'aura. Après avoir écrasé au passage quelques honnêtes crapules des élites sociales qui le méritent bien, on sait qu'il devient chef de la police. Désormais il les tient tous dans sa main. Et c'est lui le vrai héros de l'histoire, même si Balzac, tenu par la bienséance, n'ose pas le dire. Car finalement, à sa manière, c'est peut-être lui le plus honnête du roman.
Et c'est aussi un héros de l'énergie, sans doute le personnage le plus positif (ou l'un des plus positifs) de la Comédie humaine, tellement plus que les bourgeois, ministres, financiers, commerçants, journalistes, affairistes, usuriers, qui s'agitent dans les coulisses de la triste société que nous peint Balzac. Nommez-moi n'importe quel volume de la Comédie humaine, laissez moi le temps de le relire ( ou de le lire, pour certains, soyons honnêtes) et je vous trouverai au moins un, et en général beaucoup plus, personnage bien pire. Et pas seulement parmi les nantis, d'ailleurs, voyez La Cousine Bette !
Car, dans cette société-la, comme d'ailleurs dans d'autres, on a envie de s'ecrier comme Claude Lantier à la fin du Ventre de Paris :"Quelles canailles que les honnêtes gens !"
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Forcément, se lancer dans une telle lecture suppose que l'on ait des appréhensions. Compréhensibles d'ailleurs. Pourtant, Balzac se montre plus qu'intéressants !

On suit ici plusieurs personnages. Essentiellement Lucien de Rubempré et Elisabeth Godseck. Cette dernière, ex courtisane, s'est éprise du premier. Mais elle va être entrainer dans une suite d'événements dont l'issue semble rapidement inéluctable…

Ce roman fait suite à « Illusions perdues » mais tout à fait se lire de façon indépendante. Evidemment, certains événements seront liés au premier roman mais c'est précisé et il n'est pas forcément nécessaire de les connaitre dans les détails. ici, Balzac va parler de la prostitution, mais aussi du systéme judicaire, et ce assez longuement. Et ceci en faisant preuve d'une humour assez surprenant. D'ailleurs, si la premiére moitié du roman peut causer quelques problémes de compréhensions à cause des accents qui sont retranscrit, Balzac l'assume avec humour dans la suite.

Et de l'humour, il y en aura tout au long de ce roman décidemment tout sauf chiant. Et ce malgré une longueur et un découpage en 4 parties qui auront tendance à le rendre un peu longuet par moment. Parce que des chapitres de plus de 100 pages, c'est toujours un peu long. Mais s'il se montre aussi parfois un peu trop « didactique », donnant l'impression d'un manuel, cela n'est que pour mieux comprendre le systéme de l'époque. Comme si le bonhomme avait prévu qu'onle lirait encore prés de 200 ans plus tard. Au final, si le livre est trés bon, il a parfois les qualités de ses défauts !

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Malgré tout le talent De Balzac et l'intérêt certain de ce grand roman, j'ai un peu calé sur Splendeurs et misères des courtisanes.
Pas par manque d'intérêt: la lutte à mort que se livrent Vautrin, sous son habit d'abbé, et les trois espions/commensaux de la police, est fascinante, et la double amour de Vautrin et d'Esther pour le pourtant fort falot Lucien, mériterait des études à lui tout seul, et en a sûrement généré.
Non, ce qui m'a fait calé et m'a incité à abandonner ce roman le temps d'en lire quelques autres pour me calmer avant d'y revenir, c'est

Ce vilain défaut mis à part, c'est une fresque époustouflante, mais ne commencez pas Balzac par ce versant là, vu le nombre de personnages déjà connus qu'on y retrouve.
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Après avoir lu quelques romans De Balzac dans mon adolescence, j'ai décidé de me découvrir son oeuvre en profondeur. Mais ce n'est sûrement pas le bon roman pour commencer...
Ce roman justement ne répond pas entièrement aux promesses de son titre : l'héroïne n'est pas Esther la courtisane - mot élégant pour une prostituée du grand monde, mais Trompe-la-Mort le forçat et ses machinations et son duel dans le monde judiciaire. Esther est un croisement entre une Nana qui séduit et manipule les hommes, une Manon Lescault qui souhaite être vertueuse et qui n'aime que son amant de coeur, et une jeune vierge religieuse - qui ne l'est plus - telle une Virginie. Lucien, lui, n'a aucune personnalité, trop effacé, larmoyant et geignard pour être intéressant. Ne connaissant pas les autres romans où Lucien apparaît, je n'ai pas pu comprendre ce qui le rendait si fascinant pour les femmes et les hommes du grand monde pour avoir une meilleure image de lui.
La partie la plus intéressante est donc la dernière, celle du duel entre Trompe-la-Mort et l'institution judiciaire et ses compromissions aux ambitions et aux orgueils du grand monde, avec ce forçat aux tendresses de père pour un poète, ce colosse fascinateur, croisement d'Aramis avec sa toute puissance à la tête d'un ordre secret, et Jean Valjean forçat qui cherche une voie pour se racheter.
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Retrouvons les traces de Maxime de Trailles et de Rastignac, les moeurs s'observent et s'analysent, se tolèrent et s'évaluent.

Petits regards d'une société en recherche d'elle même.

Excès et pardons se confondent et se succédent dans ces pages où l'auteur se fait critique d'une vie de révolutions et de excès.
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J'avais fondé de nombreux espoirs sur ce roman et j'avoue ne pas avoir été déçue. Encore une fois, l'écriture balzacienne nous absorbe dans une valse des personnages qui conduit au vertige (Le roman ne compte pas moins de 273 personnages !).
On retrouve ici les codes classiques d'un roman du XIXe, avec ce thème largement rebattu de l'accession au pouvoir par les femmes. C'est en effet ce que Lucien de Rubempré, sous la direction de l'abbé Carlos Herrera, tente de faire par le biais d'Esther, la splendide courtisane repentie, et Clotilde, la jeune fille laide et pourtant si riche du duc de Grandlieu. Mais, bien plus que ces deux personnages, c'est une myriade de femmes qui gravite autour du couple si étrange incarné par Lucien et l'abbé Carlos Herrera. Chacune d'entre elles apparaît comme un portrait type de femmes, dont la vie semble guidée par un seul sentiment: l'amour (D'une certaine manière, cela ne fait que renforcer l'idée que la femme est un être faible et soumis à ses passions, même si on peut voir une exception dans le personnage d'Asie).

C'est surtout cela qui m'a le plus frappé dans ce roman, à savoir l'éventail des relations amoureuses, dont Balzac nous dresse un panorama très sombre. (L'amour apparaît destructeur et source de désordres). Pourtant la société est façonnée par ce type de relations, qu'elles soient feintes ou réelles. Ainsi, à l'amour fusionnel de Lucien et Esther (qui est prête à tous les sacrifices pour celui qu'elle aime), se succède l'amour à sens unique de Nucingen pour cette même Esther, un amour naïf, purement physique et parfois à la limite de la bestialité. D'un point de vue totalement subjectif, c'est l'amour démesuré, à la fois passionnel et paternel, mais aussi un peu déroutant, de Carlos Herrera pour son protégé Lucien, qui m'a le plus frappé. Les descriptions qu'en fait
Balzac m'ont littéralement bouleversée par leur aspect tragique et désarçonnant. J'y ai vu une certaine forme de poésie et de beauté, que je n'avais jamais vu auparavant.
Outre cet aspect, la dernière partie du roman est particulièrement surprenante et inattendue. D'un roman sur l'ambition et le pouvoir, Balzac nous fait glisser vers un roman "policier", où nous avons tout le loisir d'admirer l'intelligence et le pragmatisme, voire le machiavélisme, de l'abbé Carlos Herrera/Vautrin/Trompe-la-Mort/Jacques Colin (Autant de noms et d'identités qui font toute l'ambiguïté et la force de personnage). Au fil de mots, Balzac nous fait ainsi passer d'un monde à l'autre, soit des plus hautes sphères de la société à la prison, où au bout du compte tout fonctionne de la même façon.

Certes, Splendeurs et Misères des Courtisanes est un pavé, mais franchement qu'est-ce que ça vaut le coup !
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