AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 324 notes
5
12 avis
4
17 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En cette veille de Noël, Bob Dubois a comme une révélation : il en a marre de cette vie dans la petite ville de Catamount dans le New Hampshire. Réparateur de chaudière, marié à une femme qu'il aime, père de deux filles et amant occasionnel d'une chouette nana, il sait que sa situation n'évoluera jamais. Il sera toujours pauvre, propriétaire d'une maison mal meublée, rafistolée et sans les moyens d'offrir une paire de patins à glace rutilantes pour sa fille aînée. Pris de rage, il s'aperçoit qu'il ressemble de plus en plus à son père, dont il se moquait et dont il pensait, sûr de lui, qu'il s'en sortirait mieux. Surtout que son frère est parti en Floride et réussit dans les affaires et son meilleur ami profite de la vie sur un bateau. Il décide de tout plaquer et d'emmener sa famille en Floride, pour profiter à son tour du rêve américain.
En Haïti, Vanise et son neveu Claude rêvent eux aussi d'une vie meilleure. Et les Etats-Unis leur semblent à cet égard plein de promesses.

Russell Banks est un écrivain américain prolifique qui dénonce bien souvent les travers de cette Amérique qui fait tant rêver. Ses romans sont rarement joyeux et décrivent une réalité brute. J'avais éprouvé un véritable coup de coeur pour Américan Darling qui traitait du Libéria et de la participation américaine dans ce pays. Sous le règne De Bone avait aussi été une magnifique rencontre alors que de beaux lendemains m'avait laissée plus mitigée.
Malheureusement, ce titre se classe parmi les déceptions. Non que la qualité ne soit pas au rendez-vous. L'écriture de Russell Banks est encore une fois d'un niveau exceptionnel et les réflexions qu'il développe m'ont profondément intéressée et plu. le thème du roman justement m'interpellait beaucoup et c'est la façon dont il a été traité par l'auteur qui m'a déçu.

J'aimais l'idée de montrer la réalité, ce qui se cache réellement derrière ce fameux « rêve américain ». La trajectoire de Bob Dubois est claire à cet égard et au travers de ce personnage, Russel Banks prouve que ce n'est plus qu'un mythe, qu'on est loin de l'époque des pionniers. C'est d'ailleurs une des explications du titre, le romancier démontre ses thèses par des comparaisons à la Grande Histoire et à la géologie. Les hommes ne se soucient pas de la Terre, des continents qui bougent mais uniquement de leur propre petite personne. Tout comme ils ne se rendent pas compte que l'Amérique d'aujourd'hui n'est plus celle de Christophe Colomb.
Si tous ces postulats m'ont convaincu dès le départ et me font adhérer sans équivoque à la vision pessimiste du monde dépeinte par Russell Banks, j'ai eu plus de mal avec sa façon de traiter le sujet dans le roman, au cours duquel je me suis souvent ennuyée. Et la lecture m'en a été parfois longue ou fastidieuse.
J'aurais aimé que les raisons pour lesquelles le rêve américain de Bob échoue, tout comme celui de son frère et de son ami Ave, soient davantage expliquées. Elles ne sont que vaguement évoquées. On parle d'emprunts à de mauvaises personnes, de prêts à des taux très élevés, de personnes peu fréquentables, de trafics en tout genres, … Mais rien de plus. On ne sait finalement pas vraiment pourquoi une affaire ne peut pas fonctionner honnêtement. le problème des soins de santé est lui aussi à peine effleuré. Dommage. Tout comme la violence. Au final, je n'ai eu l'impression que seuls les questionnements de Bob, et particulièrement ses questionnement sexuels et sur le bien et le mal sont développés en long et en large. Honnêtement, je me serais davantage intéressée à pourquoi ses entreprises ratent que de savoir avec qui il couche, combien de fois, pourquoi etc. J'ai trouvé que ça occupait bien trop de place dans l'histoire.

En ce qui concerne la deuxième intrigue, que l'on suit en parallèle, celle de Vanise et Claude, mes griefs sont semblables. Là aussi, les étapes principales de leur voyage jusqu'en Floride sont éclipsées au profit de leurs épreuves dans les pays qu'ils traversent. Ce qui donne lieu à une multitude de scènes de viols et de cultes vaudou. Bref, là aussi, j'ai eu la sensation que l'auteur passait à côté de son sujet.

Même si je ne suis pas satisfaite du traitement fait, je suis quand même contente d'avoir lu ce récit dont le sujet m'intéressait beaucoup. Bien qu'écrit dans les années 80, je suis persuadée qu'il reste brûlant d'actualité, tant au sujet du rêve américain, de moins en moins concret que de la réalité de l'émigration aux Etats-Unis.
Lien : http://www.chaplum.com/conti..
Commenter  J’apprécie          90
Mon premier Russel Banks qui me laisse un gout mitigé . J'avais bien aimé Affliction et de beaux lendemains . Dans celui-ci l'auteur nous raconte deux histoires en parrallèle . Exercice difficile , les histoires en questions étant forcement moins détaillées , moins " profondes" .
L'auteur est peut être un peu trop ambitieux sur ce livre .
Enfin , que cela ne vous empêche pas de le lire malgré tout , personnellement j'ai prévu d'en lire encore quelques uns .
Commenter  J’apprécie          60
Edition 1994. Traducteur Marc Chénetier.

Continents à la Dérive est le troisième ouvrage de Russel Bank que je découvre. le premier "American Darling" m'avait énormément plu. le second "la Réserve" m'a laissé peu de souvenir. Je me suis lancée dans la lecture de ce troisième ouvrage après avoir lu la critique d'Asai

Ce n'est pas le genre de livre qui vous remonte le moral. Un conseil au futur lecteur il vaut mieux ne pas le commencer en période de "coup de blues" ou plus trivialement de" moral dans les chaussettes". Les vies de l'américain Bob et de la haïtienne Vanise sont plutôt désespérantes.
L'histoire se situe dans les années 1980, Reagan est président des États-Unis , et Baby Doc de Haïti.

Bob Dubois, réparateur en chauffage, décide de quitter le New-Hampshire avec femme et enfants pour la Floride, rejoindre son frère, s'associer avec lui et réaliser le rêve américain (argent , grande maison et grosse voiture). le rêve va se briser très vite. Il loge avec sa famille dans une vieille caravane. Employé "au noir" par son frère pour vendre de l'alcool il finira par démissionner et s'associer, sans plus de succès, avec Ave, son plus vieil ami, dans un bateau de pêche pour touristes.

Vanise Dorsinville quitte Haïti pour le rêve américain, avec son bébé et Claude, son neveu Ils devront prendre trois bateaux le premier les déposera aux Bahamas, le deuxième sur la grande Caïcos, le troisième prendra la direction de la Floride. Leurs voyages s'effectuent dans des conditions sordides et d'une violence inouïe. Vanisse sera violée à plusieurs reprises.

Les deux personnages principaux sont particulièrement intéressants mais dissemblables. J''ai éprouvé beaucoup d'empathie pour Vanisse, femme courageuse. Quant à Bob il m'a particulièrement énervée et agacée. Il semble aigri, malheureux, pas trop courageux. Il veux s'en sortir mais ne prend jamais la bonne décision, sauf peut-être à la fin.

La Dérive des Continents est un très bon livre Dans une grande partie de l'ouvrage je me suis sentie totalement embarquée dans les vies de l'ensemble des protagonistes. En revanche un certain nombre de passages sont restés totalement hermétiques, particulièrement ceux concernant le culte vaudou
Commenter  J’apprécie          50
L'exil. Bob fuit le New Hampshire pour trouver autre chose mais il ne sait pas encore quoi. Vanise fuit Haïti et sait pourquoi. Finalement qu'espèrent-ils trouver dans cette amérique contemporaine?
Il existe quelques longueurs, mais ce livre ne peur nous laisser sans réaction.
Commenter  J’apprécie          30
C'est le premier Russel Banks que je lis depuis son décès. Je suis un peu déçu. Non par les thèmes (l'exil et la migration, l'exploitation, le trafic d'êtres humains, le sens de la vie, le rêve américain et son envers...), mais par le traitement. le roman date de 1987. Il est considéré comme un grand roman de Banks. Mais je le trouve un peu daté. Ce qui m'a gêné, c'est le male gaze. Notamment dans la description des relations extraconjugales de Bob. J'ai aussi ressenti quelques longueurs. Dans les scènes de vaudou ou celles de dialogue intérieur. Par contre, le thème de l'exil reste criant d'actualité en 2023, comme celui de l'exploitation de la misère par la misère. On n'est pas plus près d'être sauvés, 35 ans après l'écriture de ce bouquin.
Commenter  J’apprécie          10
quelques longueurs par moment mais pas mal quand même
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (827) Voir plus



Quiz Voir plus

Sous le règne de Bone; RUSSEL BANKS

Quel est le nom réel de Bone ?

Bone
Charlie
Chappie

4 questions
52 lecteurs ont répondu
Thème : Sous le règne de Bone de Russell BanksCréer un quiz sur ce livre

{* *}