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sur 776 notes
Dois-je encore présenter Anaïs Barbeau-Lavalette ? Ma première lecture de cette auteure fut « Je voudrais qu'on m'efface », un récit glaçant dont je suis sortie bouleversée. Depuis, je la lis de temps à autre. J'ai un peu traîné à lire celui-ci qui est dans ma PAL depuis quelques années. Peut-être parce qu'il raconte l'histoire de sa grand-mère, plus sûrement parce qu'il a été encensé par les critiques et que je voulais les oublier pour me faire ma propre idée.

Au nom de la liberté, une femme peut-elle abandonner ses enfants et suivre sa voie ? C'est la question qui sous-tend le récit de la vie de Suzanne, artiste, peintre, poétesse et insoumise.

Anaïs Barbeau-Lavalette questionne sa grand-mère, Suzanne Meloche, dans une longue lettre qu'elle lui adresse, elle qui a abandonné sa mère, blessée pour toujours. L'histoire familiale se mêle à celle du Québec, au courant contestataire de l'époque dans le milieu artistique « Refus Global ». Cette femme à la recherche d'elle-même et de sa voie semble toujours insatisfaite. Sans doute est-elle née trop tôt, dans une société stricte faite de carcans et d'interdits, de mise à l'index et de d'exclusion.

Cette histoire triste et émouvante est celle de l'auteure, de sa mère et de sa grand-mère. C'est aussi le fruit d'une enquête minutieuse pour découvrir la femme derrière l'artiste et combler les vides de l'absence. Une vie d'exception mais tellement d'égoïsme et d'indifférence que j'ai eu du mal à entrer en empathie avec elle. Mais peut-on vraiment se mettre à la place d'autrui un siècle plus tard ?

Un roman puissant, un portrait de femme peint par une femme, lecture idéale en ce mois de mars.
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Lu pour la semaine de l'auteure francophone pour le challenge de mars qui met les femmes à honneur.

L'auteure raconte la vie de sa grand-mère maternelle qu'elle a peu voire pas connu, en s'adressant directement à elle. Cette fiction-biographie est issue de souvenirs familiaux ou amicaux et également grâce aux recherches d'une détective privée. Elle retrace donc la vie de Suzanne Meloche, poètesse et artiste québécoise à une époque où être une femme et rêver de liberté était proscrit.

L'auteure raconte la fuite en avant de cette femme qui se veut libre et pourtant prisonnière de cette liberté qu'elle voulut porter en bandoulière.

Les chapitres sont courts, tout comme les phrases. Tout est brut et tabou. J'ai eu beaucoup de mal à m'y plonger, j'ai refoulé des sentiments d'incompréhension et de colère envers cette femme qui abandonne ses enfants, qu'elle aime pourtant, mais à qui elle préfère sa liberté.

L'écriture est artistique, à la Suzanne Meloche, fidèle au courant de l'Automatisme.

J'ai appris beaucoup sur cette époque québécoise, sur ce courant artistique, sur ces illustres personnages qui ont jalonné la vie de Suzanne.
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Ce livre a été difficile à lire pour moi, étant une histoire vraie, et fort triste. On a du mal a concevoir une misère pareille, et c'est pourtant le lot de beaucoup de gens dans la vraie vie.
Toute ma compassion est éveillée pour tous les enfants abandonnés et leurs parents. Courage a eux et bonne chance du fond du coeur. ..
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Coup de coeur… pour moi ! Troublant, déchirant, magnifique ! J'ai tout aimé de ce livre : l'intention, le style, l'histoire. Anaïs Barbeau-Lavalette n'a pas connu sa grand-mère Suzanne. Dans ce livre, elle part à la recherche de cette femme qui fit partie du groupe du Refus Global et qui a connu quelques moments forts du siècle puisque le récit s'étend de 1930 à aujourd'hui. Anaïs Barbeau-Lavalette réussit ce tour de force de nous donner un récit palpitant dans de très courts chapitres comme autant de petits poèmes, de fragments de vie. Ce récit est écrit au «tu», un «tu» incantatoire comme pour apprivoiser cette inconnue qui a déserté. le style, au pouvoir évocateur certain, est vraiment magnifique et donne la sensation d'entrer de plein pied dans l'intimité de cette femme qui fuit. J'aurais aimé vous en parler mieux, mais je n'arrive pas à trouver les mots tant l'émotion est encore toute chaude en moi. Ce récit a gagné le Prix des libraires 2016 et le prix du Gouverneur Général.
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Vraiment, rien à dire sur ce livre indécent que j'ai vraiment eu du mal à finir. L'indécence venant de cette petite fille qui raconte sa grand-mère en imaginant, ou pas, des situations hors norme. J'ai eu l'impression de regarder par le trou de la serrure la vie d'une femme dite "libérée" (tu parles !). Cette femme était égoïste et égocentrique et aurait certainement fait le bonheur d'un psychanalyste !
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Anaïs Barbeau-Lavalette nous livre dans « La femme qui fuit » un récit poignant de la vie de sa grand-mère, Suzanne Barbeau née Meloche (1926-2009) qui a fuit sa ville, son mari, et surtout ses enfants. Sous couvert d'un fort caractère, et éprise d'une liberté totale, elle part à la recherche de sa personnalité, notamment dans le milieu artistique automatiste. Courage, fuyons ? Non : lisons avant de juger !
L'usage de la deuxième personne du singulier, le "tu", permet à Anaïs Barbeau-Lavalette de s'adresser directement à Suzanne Meloche, et induit une intimité entre la petite-fille, sa grand-mère, et le lecteur. Sans voyeurisme pour autant, cela permet de comprendre les blessures à la fois de la mère d'Anaïs et les failles de Suzanne.
Le titre du livre, La femme qui fuit, laisse à penser que l'auteur à voulu écrire un livre à charge : une impression qui paraît moins évidente quand on avance dans le récit. Au delà des simples accusations factuelles d'abandon, Anaïs Barbeau-Lavalette, n'a-t-elle pas voulu réhabiliter sa grand-mère peu connue, et aborder le sujet de la fuite à la fois du point de vue de celui qui a été abandonné mais aussi de celui qui a abandonné, de même que le prix à payer pour la quête de liberté, à fortiori pour une femme dans une société conservatrice? Suzanne sera en effet à jamais perturbée, tiraillée entre l'abandon de ses enfants et son désir de liberté. Ses choix ont ouvert des failles qui ne se refermeront jamais.
Pour ce qui est de la forme, de courts chapitres et des phrases ramassées donnent du rythme et du tempérament à ce livre, permettant de mettre en relief le fort caractère de Suzanne Meloche.
Au total, un livre émouvant… féministe?!
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Anaïs Barbeau-Lavalette nous raconte l'histoire de sa grand-mère maternelle. Suzanne Meloche né en 1926 au Canada est une enfant étonnante et détonante. Presque devenue une femme, elle n'en faire qu'a sa tête, quitte sa famille et monte à la capitale. Elle y rencontre beaucoup d'artistes qui deviendront sa nouvelle famille. Elle aime cet atmosphère, cet odeur, ce touché, la peinture, la poésie, le dessin, elle y plonge à corps perdu. Les années se suivent, elle grandit, vieillit, découvre que la vie n'est pas toujours ce que l'on souhaite, fait des choix, voyage beaucoup et fuit surtout.

Ce personnage haut en couleur, l'auteur l'apprivoise au fil des pages. Cette artiste qu'elle n'a pas connue, cette grand-mère fantôme, grâce aux témoignages et aux rencontres, elle lui écrit une vie.

Ma super cliente me conseille encore, j'écoute, je tente et me voilà plongée dans cette lecture quelque peu originale et entraînante.

J'étais sceptique au début, je trouve les premières pages et premières années de la vie de Suzanne un peu rapides, un peu bâclées. L'auteur a peut-être passé rapidement sur ces années pour s'intéresser plus longuement à la vie de Suzanne adulte. Alors poursuivons la lecture !

Quelle femme je découvre ici !! Cette artiste qui a de la poigne, du panache, l'envie de vivre, d'aimer, de se sentir aimée est renversante ! Cependant elle m'a paru profondément égoïste. Elle a tellement fait souffrir ses enfants et les hommes qui l'ont aimée qu'elle m'était parfois antipathique. Mais je suis impressionnée par cette rage, jamais elle ne fait marche arrière, elle est entière et tant pis pour les autres... Ce récit donne à lire de magnifiques portraits de femmes libres, qui s'affranchissent des règles, du qu'en dira t'on, de leurs douleurs et souffrances. le milieu artistique très controversé est superbement bien décrit aussi !

Quant au style de l'auteur, j'ai adoré. C'est rapide, incisif, j'ai parfois eu l'impression de règlement de compte frontal avec ce "Tu" accablant. Pour moi Anaïs Barbeau-Lavalette raconte à sa grand-mère la vie qu'elle lui imagine avec ses enchantements et ses travers. Donc malgré un début de lecture mitigé, je suis contente d'être allée au bout.
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Le roman commence comme il finit : par une rencontre avec Suzanne, la grand-mère de l'auteure. Celle-ci décrète d'emblée qu'elle ne l'aime pas parce qu'elle a fait du mal à sa mère, irrémédiablement. Alors elle raconte, en remontant le fil du temps et des évènements : Suzanne Meloche est née en 1926 au Canada. Elle rêvait de liberté, d'une liberté totale, pour aimer, pour créer, pour exister, pour être tout sauf une femme ordinaire. Alors, un jour de 1952 elle choisit de poursuivre sa voie en abandonnant ses deux enfants, Mousse, 3 ans, et Antoine, 1 an.

Cette histoire m'a brisé le coeur, elle est d'une cruauté inouïe. Toute leur vie, les enfants de Suzanne chercheront leur mère d'une certaine manière, à la revoir, à essayer de recoller ce qu'elle a brisé, se heurtant à un silence et une volonté d'oubli. Car une fois qu'elle a choisi, qu'elle s'est choisie, Suzanne s'est interdit tout retour en arrière, malgré de fréquents retours d'élan maternel. Une famille explosée pour quoi ? quelques poèmes, des actions militantes, quelques amants, beaucoup de voyages, une fuite en avant permanente. L'auteure réinvente sa vie sans la juger mais sans cacher non plus le mal qui a été fait, le prix à payer pour ce désir fou d'affranchissement.

La forme du récit n'est pas ordinaire non plus, cette construction en brefs chapitres entrecoupés de citations. Au beau milieu du livre, cette photo d'une famille au temps où elle en était encore une, qui noue les tripes, en plus d'une langue déchirante et sublime.
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Abandonné à la page 45. Je n'arrive pas du tout à m'interesser à l'histoire de cette femme. Soi-disant libre mais qui se marie quand même, qui abandonne ses enfants par égoïsme (ah ben oui avec des enfants on a des obligations pas follement enthousiasmantes : veiller quand ils sont malades… mais surtout ils ont besoin de nous pour être à peu près équilibrés).
Je n'ai pas non plus aimé le style.
Pour moi, sans intérêt aucun.
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C'est un livre que je n'ai pas trouvé exceptionnel mais il se lit bien. le partit pris de tutoyer sa grand-mère est plaisant au début, au fur et a mesure de la lecture j'ai trouvé cela agaçant. En tant que petite fille de cette femme artiste de l'école des Automatistes Québecois l'envie est compréhensive de creuser cette vie hors norme. Mais je n'ai pas réussi a avoir de l'empathie pour cette femme qui de mon point de vue de lectrice est froide, toxique, égoïste. Tout au long du livre je me suis dit que Anaïs Bardeau-Lavalette inventait l'intime de Suzanne une sorte de vol de sa vie je n'y croyais pas, l'explication en fin de livre qu'elle se l'était inventé sur mesure m'a rasséréné.
Pour moi l'intérêt de ce livre sont les références aux personnages historiques, les chapitres cours et la fin où sa fille enterre les cendres de sa mère: au moins là elle ne bougera plus.
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