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4,05

sur 780 notes
C'est un livre que je n'ai pas trouvé exceptionnel mais il se lit bien. le partit pris de tutoyer sa grand-mère est plaisant au début, au fur et a mesure de la lecture j'ai trouvé cela agaçant. En tant que petite fille de cette femme artiste de l'école des Automatistes Québecois l'envie est compréhensive de creuser cette vie hors norme. Mais je n'ai pas réussi a avoir de l'empathie pour cette femme qui de mon point de vue de lectrice est froide, toxique, égoïste. Tout au long du livre je me suis dit que Anaïs Bardeau-Lavalette inventait l'intime de Suzanne une sorte de vol de sa vie je n'y croyais pas, l'explication en fin de livre qu'elle se l'était inventé sur mesure m'a rasséréné.
Pour moi l'intérêt de ce livre sont les références aux personnages historiques, les chapitres cours et la fin où sa fille enterre les cendres de sa mère: au moins là elle ne bougera plus.
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Me voilà décontenancée : c'est une oeuvre d'une grande qualité littéraire mais que j'ai bien failli fuir. Anaïs Barbeau-Lavalette, nous mène en bateau, mine de rien : l'écriture apparemment monotone n'a cessé de faire monter dans ma cage thoracique et dans ma gorge l'angoisse, la tension, et parfois pour moi l'incompréhension car la protagoniste paie très très cher sa quête de liberté. Est-ce vraiment de la liberté d'ailleurs ou une fuite en avant d'ailleurs ? le débat reste ouvert.
En tout cas comme dans beaucoup de roman québécois j'ai respiré à plein nez la misère d'une société qui se cherche...
En somme j'ai passé un bon moment tout en essayant d'abréger mes souffrances rapidement. Parce que moi je pouvais fuir sa vie. Pas elle
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Ce roman est en réalité une histoire vraie. L'histoire de la grand-mère de l'auteur. Elle s'appelait Suzanne Meloche, elle épousera le peintre Marcel Barbeau dont elle aura deux enfants. Pendant quelques années, ce sera une vie de bohème mais la simple vie de mère au foyer ennuie Suzanne. Elle veut être libre de penser, d'agir, de vivre intensément. Elle abandonne ses deux enfants et quitte Montréal pour Londres puis New-York. Suzanne est une artiste passionnée de liberté, poète, peintre, militante, amoureuse… Elle refuse les attaches…
Anaïs Barbeau-Lavalette n'a pas connu sa grand-mère. Cette dernière n'a jamais voulu renouer avec ses deux enfants. La mère d'Anaïs en a souffert.
Ce livre est intéressant historiquement sur le destin de cette femme originale et avant-gardiste. Mais Suzanne Meloche est aussi très égoïste de ne pas prendre en compte le sort de ses enfants. Pour cela, cette histoire est également émouvante et cruelle. J'ai mis du temps à lire ce livre, ayant peu d'empathie pour cette femme libre…
Lien : https://aproposdelivres.word..
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Il s'agit d'une enquête (ou plutôt d'une quête) L'auteur voudrait savoir qui était vraiment sa grand-mère, qui était cette personne qui a abandonné ses enfants et n'a jamais voulu les revoir.
Tout d'abord, il faut noter que le style est assez insipide, la construction est très hachée: des chapitres courts, des phrases trop simples, une langue pauvre.
D'un contexte historique intéressant avec ce fameux "Refus Global", l'auteur ne fait rien. Elle n'utilise pas ce matériau.
Le personnage principal est difficile à accepter, est antipathique et génère de l'angoisse. Les autres personnages ne sont pas assez développés. Vous l'aurez compris, nous n'avons pas aimé ce livre.
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L'auteure nous fait partager un moment de la vie de sa grand-mère au début de son ouvrage. Elle la montre partager la route avec son père qui aime l'entendre parler mais pas tant pour ce qu'elle dit que pour lui donner la discipline du discours oratoire, de la phrase juste, du mot juste, de la diction...
Nous avons l'impression qu'Anaïs nous amène sur ce chemin en nous donnant en partage un album d'une vie, d'une époque, à travers de brèves notes qui nous font peu à peu vivre la passion fulgurante de cette femme d'exception qu'était Suzanne Meloche.
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Voici un livre fort, percutant, déchirant, intime, bouleversant. Anaïs Barbeau-Lavalette, l'auteure, n'a jamais connu sa grand-mère maternelle : Suzanne Meloche. Elle engage une détective privée pour aller à la rencontre de cette femme qui a marqué à jamais la vie de ses enfants en les abandonnant. À travers son parcours, le lecteur apprend à connaître cette femme tantôt touchante, tantôt révoltante. C'est une partie de l'histoire du Québec qui nous est présentée et d'une Amérique aux prises avec la ségrégation qui est aussi relatée au fil des pages. Suzanne Meloche a fréquenté les grands intellectuels, artistes de l'époque comme Borduas, Riopelle, Gauvreau et elle a été l'épouse de Marcel Barbeau, le peintre, de qui elle aura deux enfants. Elle les quitte pour toujours en 1952 alors que son fils n'a qu'un an et sa fille trois ans. Elle a peint, rédigé des poèmes. D'ailleurs, une de ses toiles a été exposée au Musée d'art contemporain de Montréal et son recueil de poésie Les Aurores fulminantes a été publié aux Herbes rouges plusieurs années après sa rédaction.
Le lecteur découvre la trajectoire d'une femme en mouvement… Une femme en fuite sur les routes… Elle se retrouve très jeune à Montréal  auprès des Automatistes après une enfance à Ottawa, elle quitte tout pour la Gaspésie où elle sera postière, puis elle part en Europe vivre dans la famille de son amant, ensuite elle parcourt les routes de l'Amérique pour lutter pour les droits des Noirs. Une femme qui fuit… Qui? Quoi? Une femme qui laisse des traces, des blessures, des silences, des peines, des regards, des exploits…. Mais c'est surtout le message d'une petite-fille pour cette grand-mère qui blessa à tout jamais l'âme de sa mère que nous retrouvons au fil des pages… alors qu'elle devient elle aussi mère…

Parce que je suis en partie constituée de ton départ. Ton absence fait partie de moi, elle m'a aussi fabriquée. Tu es celle à qui je dois cette eau trouble qui abreuve mes racines, multiples et profondes.
Ainsi tu continues d'exister.
Dans ma soif inaltérable d'aimer.
Et dans ce besoin d'être libre, comme une nécessité extrême.
Mais libre avec eux.
Je suis libre ensemble, moi. (p. 376)

Le récit est entièrement rédigé au tu et les chapitres sont courts non numérotés. le style s'avère très personnel et tout est extrêmement bien écrit…. Les phrases sont courtes, brèves. Elles savent éclairer une période de notre mémoire collective, mettre en lumière un fantôme… Questionner ce fantôme, le rattraper dans cette mouvance…

Tu entres sans t'excuser d'être là. le pas sûr. Même si ça fait 27 ans que tu n'as pas vu ma mère.
Même s'il y a 27 ans, tu t'es sauvée. La laissant là, en équilibre sur ses trois ans, le souvenir de tes jupes accroché au bout de ses doigts.
Tu t'avances le pas posé. Ma mère a les joues rouges. Elle est la plus belle du monde.
Comment as-tu pu t'en passer?
Comment as-tu fait pour ne pas mourir à l'idée de rater ses comptines, ses menteries de petite fille, ses dents qui branlent, ses fautes d'orthographe, ses lacets attachés toute seule, puis ses vertiges amoureux, ses ongles vernis, puis rongés, ses premiers rhums and coke?
Où est-ce que tu t'es cachée pour ne pas y penser?
Là, il y a elle, il y a toi, et entre vous deux : moi. Tu ne peux plus lui faire de mal parce que je suis là. (p. 7-8).

Si vous n'avez pas encore lu ce roman récipiendaire de prix comme :
Le  Prix des libraires du Québec
Le Prix littéraire France-Québec
Le Grand Prix du livre de Montréal
Je vous le recommande fortement … La femme qui fuit, une lecture sous le signe de la liberté, impossible de ne pas aimer….Coup de coeur absolu!

Tu reviens donc chez toi en ébullition. Les jours reprennent leur cours, mais tu les traverses autrement. Portée par le courant. Tu sais maintenant que tu as un ailleurs.
Ce que tu ne sais pas, c'est que tu en auras toujours un, et jamais le même. Ce sera ta tragédie. (p. 87).

Un livre sur la réconciliation avec cette femme qui a quitté mari et enfants à une époque où cela ne se faisait pas… D'ailleurs, l'écrivaine mentionne dans une entrevue accordée à Mario Cloutier dans La Presse :
Ma grand-mère était comme un fantôme que j'haïssais quelque part. Elle avait laissé ma mère. Je me suis donné la permission de la rencontrer et d'en faire une femme. Ça m'a vraiment réconciliée avec elle et notre histoire. Elle avait 26 ans et avait le violent désir de créer et la possibilité de le faire, sans endroit pour le faire. le mari vit de son art, mais pas elle. Alors elle sacre son camp. C'est dur à nommer pour moi parce ça remue beaucoup de souffrance. Ça se transmet d'une génération à l'autre, mais il y avait quelque chose de courageux là-dedans.

Avez-vous lu ce magnifique bouquin? Que pensez-vous de cette histoire?
Bien à vous,
Madame lit
https://madamelit.me/2017/06/29/madame-lit-la-femme-qui-fuit/
Lien : https://madamelit.me/2017/06..
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Une jeune femme de 26 ans avec sa mère décide d'aller à la rencontre de sa grand-mère Suzanne qui a disparu lorsque sa mère avait 3 ans, ne faisant que de rares apparitions par la suite… 5 ans plus tard sa grand-mère décède. le narrateur se plonge alors dans l'histoire de Suzanne qui s'est rapprochée du mouvement des Automatistes, en lien avec celui des surréalistes français.
Le livré est découpé chronologiquement en 8 parties, de 1930 à nos jours, nous permettant de nous plonger dans le contexte historique. La narration se fait à la seconde personne du singulier, avec des détails personnels. Une façon pour l'auteur de nous montrer qu'elle a tenté de se mettre à la place de sa grand-mère pour mieux comprendre ses choix et son attitude.
Lien : http://www.carnetsdeweekends..
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Parfois il arrive qu'on ne puisse pas commencer un nouveau livre parce que le précédent vous habite encore, c'est ce qui m'arrive avec La femme qui fuit. Je ne l'ai pas lu, non ! Je l'ai avalé, vécu ... Je vous laisse le découvrir.
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Encore un roman sur l'art et la famille .... Mais un vrai régal.
C'est une biographie romancée avec comme personnage principal (grand-mère de l'écrivain) une artiste canadienne libérée, toujours à la recherche de l'amour, qui abandonne ses enfants tout en gardant une fibre familiale.
Il y a beaucoup d'émotion dans ce roman écrit avec un style très original, très fluide et des petits chapitres. L'auteur s'adresse en permanence à cette grand-mère qu'elle n'a pas connue avec une succession de « tu » ; beaucoup de rythme dans ce roman très attachant.
Finalement on se prend de sympathie pour cette artiste canadienne, inconnue du grand public.
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C'est un livre choc, car il nous parle d'abandon familial.
En effet, Suzanne, la grand-mère de l'auteur, voulant rester libre toute sa vie, a abandonné ses enfants qu'elle a eu avec le peintre Marcel Barbeau.
Ce sont des artistes avant-gardistes et bien qu'ils aiment leurs enfants, ils n'ont pas envie de s'en occuper. L'une Mousse, la mère de l'auteur, sera élevée par ses tantes maternelles; l'autre François, sera adopté puis ira en foyer.
Comment ressort-on d'un abandon familial ? Comment se construit-on en tant qu'individu? en tant que parent ?
C'est toute une souffrance de part et d'autre que nous raconte cette histoire : Suzanne, souffrant de ne plus avoir ses enfants, mais qui tient plus que tout à sa liberté; François, maltraité, va peut à peut vivre dans son monde, Mousse, arrive à dépasser la souffrance pour fonder une famille.
C'est un récit émouvant, écrit avec pudeur, amour pour cette grand-mère disparue, artiste, et poignant car on entre dans l'intime d'une famille.
C'est une lecture intéressante, accompagnée d'une écriture douce et tendre.

Pour ceux qui ont aimé : Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan, ce livre est fait pour vous.
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