Suite réussie des "Déracinés", et probablement second élément d'une trilogie à venir, "
L'Américaine" conte la suite des "Déracinés". Là où dans le premier roman, Willy, époux décédé à la fin de celui ci, narrait une partie de l'histoire, soit en relatant des événement à la première personne, soit en étant cité à travers ses carnets intimes, un troisième mode "impersonnel" prenant le relais et combinant ces différents procédés narratifs avec bonheur, l'auteure confie ici à Ruth, fille du défunt Willy et d'Almah ce rôle de narratrice "en second". C'est donc à travers ses yeux que nous est dévoilée une partie de l'atmosphère du NewYork des "roaring Fiveties" puisqu'Almah, effectuant le voyage inverse de celui de ses parents fuyant l'Autriche nazie, refoulés par les Etats Unis à la politique d'immigration très restrictive, gagne NY pour y retrouver sa tante paternelle et sa tester sa vocation de journaliste. de nouveaux personnage apparaissent, notamment l'ami fidèle et complice de Ruth, Arturo, d'origine dominicaine comme elle et très patricienne. Clairement le séjour de Ruth s'inscrit dans un cadre privilégié qui rappellera aux amoureux de
Woody Allen, le New York des jolis magasins et galeries chics et branchées. Pourtant, et comme chez le cinéaste newyorkais, l'auteure ne se départit jamais d'une réelle profondeur. Ruth renoue avec le goût des voyages de sa maman, Almah, et découvre la Nouvelle Angleterre, Israel pour réaliser que la République Dominicaine où elle est née, lui manque.
Un second roman très beau qui se lit avec beaucoup de facilité et de plaisir.
J'attends avec impatience le 3eme opus.