AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 5114 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai trouvé la jolie édition, avec jaquette, de chez Albin Michel de ce livre d'un auteur de moi inconnu totalement.
Une nouvelle ballade littéraire sur un chemin jamais emprunté.
Le dieu des lecteurs impulsifs, doit être avec moi dans ma quête d'auteurs divers et nouveaux.
Quelle jolie histoire, que celle des voyages entrepris par Hervé Joncour vers (c'est le cas de le dire) ce Japon si lointain et inconnu dans ces années 1860.
Pays aussi mystérieux que sa langue et ses moeurs, pour le français en quête d'oeufs de vers à soie qui feront la fortune de Lavilledieu.
Le Japon que Joncour appréhende à peine, par un village et son maître.
Le livre est comme un éloge à la lenteur et à cette légèreté de la soie comme d'un rien. À la sérénité, aussi, qu'offre un parc longtemps rêvé et sa volière.

Commenter  J’apprécie          554
Un roman qui ne ressemble pas à la vie, un voyage immobile dans le rêve d'un homme qui a pour habitude d'être spectateur de sa vie. Comme une pièce de théâtre avec des ombres et des lumières, des pauses, des silences, laissant le temps au destin de choisir son chemin.

Une histoire comme tissée par un fil de soie sur les pages d'un livre ou sur la trame du tapis de la vie. L'histoire se déroule, silencieuse, mystérieuse, lente, sensuelle. Il ne faut pas tourner les pages trop vite, laissé glisser la soie entre ses doigts.

C'est une chanson, avec un refrain au début de chaque voyage, des couplets qui s'étirent doucement dans l'infini; au bout du monde. le refrain change parfois; le lac Baïkal est tour à tour nommé Mer, Démon, Dernier et Saint. Comme un voyage initiatique dans la vie amoureuse d'un homme qui se révèle à lui-même au bout de la route ; la fin du monde n'est plus invisible.

C'est une musique douce et sensuelle, faite de silences et de pauses, berçant cet homme qui contemple sa vie comme un jour de pluie, sans oser la déranger. Cette musique est un enchantement, comme le son de l'envol des oiseaux. Une musique qui purifie, efface, puis recommence.

« Les oiseaux volaient avec lenteur, montant dans le ciel puis redescendant, comme s'ils avaient voulu l'effacer, méticuleusement, avec leurs ailes. »

L'histoire d'un homme dont la vie tourne en rond, où il ne se passe pas grand-chose, hormis quand il se prend à rêver. Il commence à entrevoir des secrets dans les silences, les gestes lents, les regards intenses.

Nous aussi , nous pouvons nous laisser bercer par cette musique, faire et refaire le voyage immobile, à l'infini, effacer et refaire l'histoire au gré de notre imagination. Laisser les mots évoquer en nous des rêves, des images.
Alessandro Baricco sait raconter des histoires musicales. L'histoire n'est jamais figée, elle n'enferme pas le lecteur et c'est justement ce qui peut en dérouter certains. le rythme est mélodieux, apaisant, il nous berce de silences, de paroles qui ne sont pas dites mais que l'on doit deviner. C'est une lecture magique, qui ne peut pas plaire à tout le monde.

Commenter  J’apprécie          552
J'ai lu ce livre d'abord en version française lors de sa sortie il y a vingt-cinq ans puis en italien lorsque j'ai pu maîtriser davantage cette belle langue.
Je viens de le relire avec le même plaisir.

Il nous conte les voyages d'Hervé Joncour à partir de 1861 pour acheter des oeufs de vers à soie au Japon, pays qui vient à peine de s'ouvrir au commerce mais qui continue à interdire l'exportation de ces oeufs.
Il achètera les oeufs à un homme puissant, Hara Kei ; celui-ci le convoquera avant son départ et Herve Joncour apercevra une jeune fille aux côtés de cet homme. Elle le fascine…

le récit est très court, 121 pages seulement et je l'ai trouvé admirablement conté. Il ne se passe pas grand chose. Les phrases sont courtes, les répétitions nombreuses avec parfois un simple adjectif qui les différencie.

Alessandro Baricco excelle par son écriture à apporter une réelle poésie à ce récit et je ne me lasse pas de le relire de temps à autre.
Commenter  J’apprécie          521
Douceur d'un baiser imaginé, frôlement de peaux, caresses d'un amour fantasmé. Soie m'a doucement pris la main en compagnie d'Hervé Joncourt dans ses voyages au long cours en quête d'oeufs de bombyx du mûrier, qui donneront après élevage, de somptueux cocons de soie.
Dans un style dépouillé Alessandro Baricco nous conte le parcours d'un homme où simplicité rime avec complexité. La vie, tout simplement et l'amour au-delà des mots et des gestes dans une complétude et un assouvissement jamais atteints.
Glissez-vous entre les douces pages mélancoliques de Soie, votre propre destin n'en prendra que plus d'étoffe!
Belle découverte, cadeau d'une amie.
Commenter  J’apprécie          525
Un petit bouquin, découvert au hasard d'un vide grenier ; un auteur italien qui ne me dit rien du tout ; une quatrième de couverture : « C'était au reste un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre. »
Vendu !

A la fin du XIX ème siècle, une étrange maladie décime les vers à soie et menace la production locale. Serge Joncourt n'aura qu'une seule solution : laisser Hélène, sa jeune femme à Lavilledieu et partir au Japon rencontrer le maître de la soie, Hara Keï.
Il partira le six Octobre.
« le premier dimanche d'avril – à temps pour la grand-messe – il était aux portes de Lavilledieu. » Il était rentré saint et sauf de ce périple intercontinental, avait vécu quelques dangers et déjoué quelques pièges… Il rapportait une quantité d'oeuf de vers à soie, avait goûté au rituel du thé et à la délicatesse de la culture japonaise.
Saint et sauf … ? Qui est cette geisha aux yeux qui « n'avaient pas une forme orientale » […] avec une intensité déconcertante » ?
Il refera quatre fois pour acheter des oeufs et (ou) pour revoir ce regard étrange…

Il y a des années qui se passent sans coup de coeur… Cette année j'en compte au moins trois, et l'année est loin d'être terminée…
« Soie » : c'est délicat comme de la soie justement… Un style sans emphase, suggestif… de courtes phrases. Un rythme fait d‘ondes qui se resserrent quand le voyage rend la description détaillée inutile. Un rythme qui se teinte d'une touche asiatique, mystique, délicieusement « érotique »…

Bref. Une agréable lecture qui engage à aller plus avant dans l'oeuvre de cet écrivain que je découvre ici.
Commenter  J’apprécie          513
On était en 1861
* Flaubert finissait "salammbô", l'éclairage électrique n'était encore qu'une
hypothèse .....(p. 9)

Histoire d'une petite ville devenue prospère grâce aux filatures de vers à soie ; mais aussi, les expéditions régulières d'Hervé Joncour au Japon, qui va découvrir la lenteur et le temps ;
et découvrir en lui-même ce LUI inconnu !

Tisser un fil de soie arachnéen entre une jeune fille et lui, un rêve qui prendra forme une nuit.

Sa belle Hélène sera toujours là à l'attendre et l'accueillir à tous ses retours, patiemment et fidèlement.

Il découvrira au fil du temps, cet inconnu tapit en chacun de nous, à la recherche de ce léger, de ce silence, de cette sérénité qu'apporte la grande sagesse de l'apaisement ; dans une "solitude inconditionnelle et parfaite".

Livre à respirer lentement , à ressentir !

"le velours d'une voix, la sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable".


Commenter  J’apprécie          415
Nous sommes en 1860. Les élevages de vers à soie européens sont tous contaminés par une terrible épidémie. Ceux du Moyen-Orient commencent à subir le même sort. Une seule solution pour éviter la faillite de toutes les filatures de la région des monts Vivarais : affronter l'inconnu en allant acheter de nouveaux vers à soie aux confins de la jungle japonaise. le Japon est, à cette époque, une terre encore inconnue. Peu d'étrangers ont parcouru ce long et dangereux voyage. Hervé Joncour est l'homme de la situation et va entreprendre à plusieurs reprises ces périlleuses expéditions. Un brin aventurier et curieux, il sera confronté avec un nouveau monde, choc de deux cultures avec un pays en guerre, et découvrira un autre amour...

La soie et la sacralisation de ses tissus à l'autre bout du monde, la découverte d'un nouveau Japon et le face-à-face entre deux civilisations aux moeurs bien différentes. Lire Soie revient à rêver l'espace de quelques pages. Un court et doux roman sur une autre époque, sur le bruissement délicat du tissu de soie dans le pesant silence de la jungle, sur l'émergence d'une nouvelle passion et d'un amour impossible, sur le temps immuable qui s'égrène au fil de la sensualité des saisons.

Poétique. Silencieux.
Commenter  J’apprécie          392

Je découvre pour la deuxième fois cet auteur, grâce aux critiques des babeliami-e-s et les en remercie car je serais passée à côté d'un grand écrivain.
Océan mer m'avait enchanté.
Soie est de la même veine, même si le roman est très court. Toujours cette plume et cette ambiance poétiques, cette atmosphère toute en retenue et discrétion traduite par des personnages sensuels.

Nous sommes en 1861 et Hervé Joncour achète et vend, dans le sud de la France, des vers à soie. En raison des épidémies qui ravagent les élevages européens, c'est au Japon qu'il tentera d'en faire l'acquisition. Un Japon pourtant bien fermé sur lui-même.
Que lui vaudra ce si long voyage ?
Je vous laisse le découvrir.

Voilà un auteur que je vais continuer à lire.
Commenter  J’apprécie          373
Je soupèse Soie du regard.
120 pages. Bon. Je lis ça très vite, et puis on passe à autre chose. Je doute qu'il y ait de quoi étayer une chronique en 120 pages.

Idiote.
Je me fais avoir bien sûr.

Les premières pages, déjà, me font oublier l'idée-même d'écrire une chronique ou non. Ce que je pourrais en dire n'a plus la moindre importance.

D'ailleurs, résumer ce livre, c'est raconter n'importe quoi. Ça parle de vers à soie, d'amour, de voyage, d'introspection, de ceux qu'on pense connaître, et celui qu'on trompe finalement c'est peut-être soi. Ça parle de ce qu'on vit et comme ce qu'on voudrait vivre est fort !

De toute façon, avec cette plume -là, il peut bien me parler de ce qu'il veut.

Je me laisse embarquer, je voyage jusqu'au Japon, jusqu'à l'amour, la soie, la peau, qu'importe, j'irai là où l'auteur voudra me mener, tellement c'est beau, poétique, de cette écriture qui n'en dit pas trop, pleine de grâce et de pudeur, sensuelle. Exotique aussi. Chaque couleur, chaque parfum, chaque frolement est rendu dans sa vérité, je m'émerveille, je referme le livre et... Non, pas déjà ! 120 pages, c'est trop court !
Voilà, ce sera le seul bémol de ce petit bijou.
A lire.
Et puis à relire.
Et à relire encore.
Je ne crois pas que ce puisse lasser un jour.
Commenter  J’apprécie          362
Dans une petite ville du sud de la France, au milieu du XIXe siècle, Hervé Joncour est marchand de vers à soie. En raison d'une épidémie qui frappe les vers à soie européens, il part pour le Japon pour acheter des oeufs sains. Il va y découvrir une femme fascinante et inaccessible dont il tombe éperdument amoureux. Un amour mystérieux qui va l'inciter à revenir plusieurs fois au Japon.

« Hervé Joncour n'avait jamais vu cette jeune fille, et en fait il ne la vit pas non plus, cette nuit-là. Dans la chambre sans lumière, il sentit la beauté de son corps, et il connut ses mains et sa bouche. Il l'aima pendant des heures, avec des gestes qu'il n'avait jamais faits, se laissant enseigner une lenteur qu'il ne connaissait pas. »

Comme beaucoup de lecteurs, attiré par les articles parus dans la presse spécialisée, je me précipite sur les nouveautés littéraires dès leur parution. Et puis parfois, au détour des rayons d'une bibliothèque on découvre un petit trésor qui dormait tranquillement sur un rayonnage. « Soie » ce roman paru en 1997 a été pour moi une belle découverte.

Un roman court divisé en 65 micro-chapitres, porté par une prose poétique, l'auteur n'hésite pas à utiliser la répétition pour décrire le long trajet entre Le France et le Japon. Un roman conçu comme un voyage, Alexandro Baricco n'a pas choisi la soie par hasard, symbole de douceur, de sensualité voir d'érotisme. Un récit construit comme une chanson du temps des troubadours, où l'amour et ses mystères sont le thème principal. J'ai été emporté dans cette belle histoire, fasciné par le Japon et son exotisme. Un récit déroutant, mélancolique et captivant.

Commenter  J’apprécie          354




Lecteurs (12690) Voir plus



Quiz Voir plus

"Soie" tu sais ; "soie" tu sais pas !

Ce court roman est paru en France en...

1985
1997
2003

10 questions
257 lecteurs ont répondu
Thème : Soie de Alessandro BariccoCréer un quiz sur ce livre

{* *}