Les cosy mystery ne font pas partie de mes lectures habituelles, et pourtant pour cette dernière lecture de l'année 2021, je me suis laissé tenter par
le parapluie de la discorde de
Sylvie Baron. Ne versant pas dans ce genre littéraire, je ne connaissais pas cette autrice, mais je vais vous expliquer pourquoi je commence par celui-ci : tout simplement car l'histoire se déroule dans un coin de France que je connais bien, le Cantal. Et il faut avouer que c'est intéressant d'être capable de se représenter en détails les lieux où se passe l'histoire !
Nous allons suivre l'enquête de Joséfa et de Nina, sa nièce, qui se font embaucher comme domestiques dans la villa de la famille Vitarelle. Leur objectif ? Découvrir l'assassin de la cheffe de famille Hélène Vitarelle. Jusqu'à sa mort, cette dernière était à la tête de l'entreprise Vitarelle, fleuron de la production française de parapluies. Avec son caractère froid, manipulateur et autoritaire, elle régnait sans pitié sur son petit empire, menant à la baguette son mari et ses trois enfants. Nina va tout faire pour disculper son ex-amant et père de ses jumeaux, Jacques Naucelle, accusé du meurtre d'Hélène.
Sylvie Baron dresse ici les portraits de personnages touchants et justes. Nina est lumineuse et pleine de vie, ses dialogues avec le vieux jardinier de la villa m'ont attendri. L'évolution de l'état du petit-fils de la défunte, Frédéric, est bouleversante et décrite avec justesse. C'est drôle de voir des personnages totalement effacés du vivant de la tyranne reprendre vie après sa mort. A croire que le crime profite à toute la famille… D'autres personnages sont plus inégaux. Les enfants Vitarelle, pour commencer : j'ai bien aimé Hugo, repoussant au début mais qui saura devenir attachant (pour une raison que je ne vais pas spoiler ici), j'ai moins aimé Sophie qui est une caricature de sa mère, et enfin Laure est totalement inexistante du fait de sa maladie. le personnage principal, Joséfa, ne m'a pas totalement convaincu. Dès les premières pages, elle m'a fait penser à Joséphine Ange Gardien, et ce n'est pas un compliment (s'il faut le préciser). Elle brille dans le genre fouineuse et excelle à mettre son nez dans tout ce qui ne la regarde pas ; et, bien évidemment, elle distille sa morale et ses conseils à tout-va.
L'intrigue se révèle être assez classique et mêle histoires de famille, liaisons amoureuses et secrets industriels, rien que ça. Habitué aux polars noirs, thrillers,
Thilliez & compagnie, l'enquête parait forcément un peu simple (-iste ?). Mais je pense que c'est inhérent au genre cosy mystery donc je ne serai pas trop critique à cet égard-là. On se croirait dans une enquête d'
Agatha Christie, loin des scènes avec effusion de sang et violence à gogo. le duo d'enquêtrices va découvrir de nombreux secrets de famille, suspecter tour à tour les membres de la famille et faire la lumière sur ce(s) mort(s).
J'ai beaucoup aimé cette petite lecture rapide, légère et reposante. L'autrice a su retranscrire la beauté des paysages cantaliens et du village de Vic-sur-Cère. Nul doute que la prochaine fois où j'y serai, j'imaginerai la villa Médard en bord de Cère, derrière les terrains de tennis municipaux. Bien évidemment la famille Vitarelle sera là avec ses indémodables parapluies d'Aurillac. Par contre, pas sûr que les cosy mystery soient forcément mon genre de prédilection.