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L'auteur nous emmène dans au coeur du Portugal dans les années 50 à 60 aux bords du Tage où l'ont suit la vie de Fernando Paìs, médecin et résistant; au cours de ses études, son mariage, la perte d'amis proches ou encore sa rencontre avec un gamin des rues..

En bref, Barral nous fait voyager avec de magnifiques graphismes nous rappelant la douceur du Portugal mais aussi un texte très dur qui nous rappelle les années de souffrance que furent celles de la dictature.
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J'avais équipé ce livre quand il est arrivé à la médiathèque, mais je n'avais pas eu le temps de le lire. Et ensuite, il n'a plus beaucoup touché les étagères, donc impossible de le lire enfin.
Et hier, je l'ai vu de retour, et je me suis dit que ce serait une lecture tout à fait adaptée pour faire suite au roman que je viens de finir "Les amants de l'exil".
Et je ne me suis pas trompée, c'est une mise en image de ce que j'ai pu lire précédemment. Un autre contexte, mais les mêmes difficultés et la même solution.
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"Sur un air de fado" est une bande-dessinée retraçant la vie et les déboires politiques de ceux qui osaient s'engager en résistance contre le régime fasciste de Salazar au Portugal.

Pour nous hisser sur les bancs narratifs, Barral présente un médecin dont nous découvrons la vie, dans un contexte de répression dictatoriale.

Cette BD nous laisse entrevoir des vies qui se laissent couler au son des répressions politiques, ou engagés pour la cause, aux côtés de communistes ou de groupes de libération nationale.
Des vies avec de l'amour, de la peur, et parfois des vies avec des oeillères, à occulter des destins injustes...
Une BD difficile et belle à la fois, à lire sur un air de fado...
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Lisbonne 1968 : au pouvoir depuis 1932, le vieux dictateur Antonio Salazar est frappé d'une hémorragie cérébrale. Ce n'est pas la fin du totalitarisme pour les Portugais, loin de là.  Marcello Caetano lui succèdera à la tête de l'Estado Novo et il faudra attendre 1974 avec la Révolution des oeillets pour que le peuple portugais connaisse enfin la liberté. Pourtant l'accident de Salazar marque le début du réveil du pays, tout doucement, après un sommeil de 33 ans. A tâtons, comme au sortir des ténèbres, inquiet de son avenir, le Portugal, sans forces politiques, sans syndicats, déshabitué de la démocratie commence à penser à un autre destin. C'est dans ce contexte que Nicolas Barral a choisi de planter le décor de sa BD.
Fernando Pais, est médecin. Il s'occupe de sa petite clientèle et occasionnellement des membres de la PIDE, la terrible police politique. Pourtant Fernando n'est pas ce que l'on pourrait appelé un pro-salazar. Dans sa jeunesse il a même frayé dans les milieux militants contre le pouvoir. Mais depuis il s'est coulé dans son confort et dans l'indifférence. Il est un citoyen comme un autre, il se laisse porter, il s'accommode, il profite de la douceur de vivre et de ses maitresses. Sa rencontre imprévue avec un gamin rebelle va le confronter à tout ce qu'il ne veut pas voir, à son passé et l'entrainer vers des chemins qu'il n'imaginait pas.

Nicolas Barral mêle le parcours individuel d'un homme à celui d'un pays et il le fait brillamment. Son récit est profond, sensible, respectueux, sans réponse toute faite. En suivant les interrogations de Fernando, l'auteur nous questionne indirectement sur l'engagement, sur notre propre comportement si notre pays venait à connaitre la dictature. Je ne veux rien divulguer mais sachez que  « Sur un air de fado » n'est pas qu'une chronique sociale, qu'une histoire politique, c'est aussi une histoire d'amour. Une façon très humaniste de plonger dans le Portugal fasciste. Avec en toile de fond l'interminable guerre des colonies africaines et des petits clins d'oeil à Pessoa, cette bd aux tons sépias, propre à la mémoire, est une très belle réussite qui rend hommage à l'âme portugaise.

PS: Lisboa, sinto tanto sua falta
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Peu coutumier de l'histoire portugaise, j'ai pris un plaisir doux à lire ce très bel album !
Il règne une certaine nonchalance … Fernando marche… beaucoup… il fait chaud, les couleurs très réussies nous offrent toute la palette de l'été …. Je vois déjà le film (Benicio del Toro pour Fernando bien sûr)… la musique évidemment aura toute sa place, le fado règnera…. Mélancolie, douceur, regret, renoncement mais aussi espoir d'une autre vie…. Barral (que je connaissais dans Nestor Burma) signe là un album magistral, intime…. Et universel !

Qui veut danser ?

Merci à Dargaud et Netgalley !
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À la lecture ce qui frappe tout de suite, c'est l'ambiance. En tant que personne d'origine portugaise je n'ai pu m'empêcher d'apprécier l'architecture de la ville de Lisbonne qui est retranscrite de manière simple mais pleine de charme. Et même si on sait où se passe l'histoire, elle pourrait très bien se passe dans n'importe quelle autre ville du Portugal. le lieu n'a pas vraiment d'importance, car c'est finalement le sentiment qui se dégage de ses rues pavées et de ces immeubles un peu vieillots mais chaleureux qui compte. Cela s'applique aussi aux paysages déserts où l'on ne voit que les arbres au loin. Ce qui fait le charme, la douceur et la luminosité du Portugal est respecté, et encore une fois en tant que portugaise cela emplit en mon coeur un sentiment de nostalgie unique que l'on nomme chez nous »saudade ».

Le personnage de Fernando est attachant malgré ce côté léger et désinvolte. Il est charmeur, charismatique et va sincèrement se remettre en question. Il entame une introspection de lui-même très intéressante que Nicolas Barral écrit avec soin. Son évolution est constante, et le lecteur est invité à découvrir son passé en même que lui. Chaque personnage, que ce soit le gamin du début, le frère de Fernando, mais aussi les personnages féminins qui ne sont pas sous-estimés, aucun n'est laissé de côté. le côté répressif de la police de l'époque est dénoncé et mis en lumière, on entre réellement dans une histoire où la politique y a toute sa place sans pour autant éclipser la part humaine de l'oeuvre. Barral y trouve un juste milieu, rendant la lecture agréable et prenante du début à la fin. L'ensemble est étrangement englobé dans une atmosphère optimiste, ce qui peut surprendre, mais finalement passe très bien. Nous avons des allusions à ce qui fera le futur du Portugal, la révolution des Oeillets en 1974, par exemple. La culture, les mots, l'histoire du Portugal fleurissent au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture. Cela renforce le sentiment de dépaysement, on entame un voyage dans le temps, oui, mais aussi géographiquement.

Le dessin est magnifique et surtout élégant. le charme du récit transparaît dans le trait de Barral qui nous offre des personnages passent partout mais que l'on retient. Un geste, une attitude, un mot, on les retient pour ces petits riens qui font d'eux des gens comme vous et moi. Ils sont banals et on apprécie cela. Ils collent à la vie, aux rues, aux carreaux de faïence typiquement lusitaniens. Encore une fois, les décors sont beaux. La ville de Lisbonne est une protagoniste de l'histoire aussi. Elle donne le tempo, elle souffle la mélodie et le reste des personnages suit. le travail de colorisation est réfléchi. Nous sommes principalement dans du sépia. Quelques scènes en extérieur apporteront une autre vision, de la luminosité pour coller au moment par exemple, ou alors lors d'un simple repas de famille qui se veut plus neutre, voir chaleureux. du côté de l'édition, Dargaud fait du très bon travail pour ce roman graphique. Reliure solide, impression de qualité, rien ne laisse à désirer.

En conclusion, Sur un air de Fado est un bel hommage au Portugal et à son peuple, peu importe où ce dernier se trouve dans le monde. Mais il est également une invitation au lecteur curieux à venir le découvrir dans ces 160 pages. Entre tranche-de-vie, récit romantique, dramatique et historique, Nicolas Barral nous raconte le réveil d'un homme face à ses choix de vie et ses interrogations. On passe un magnifique moment à visiter Lisbonne et à rencontrer ses habitants.
Lien : https://lireenbulles.wordpre..
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L'Amérique a le blues, l'Espagne le flamenco et le Portugal le fado, ce chant traditionnel qui sait si bien exprimer la saudade de l'âme portugaise. Aussi, ne rendons pas à Salazar, le dictateur fondateur de l'Estado Novo ce qui appartient au peuple portugais. Sur un air de fado, superbe album qui vient de paraître aux Editions Dargaud, nous dresse un tableau sans jugement mais plein de justesse de cette période sombre de l'histoire portugaise à travers le destin d'un homme, un médecin, « o doutor » Fernando Pais sous la plume scénaristique et graphique de Nicolas Barral.

3 août 1968, Fort d'Estoril, le Brégançon portugais
Celui qui depuis 36 ans est à la tête du Portugal, António de Oliveira Salazar, victime d'un AVC, vient de faire une chute dont il gardera des séquelles qui l'éloigneront du pouvoir pour les six ans qu'il reste à vivre à ce régime. Cela ne semble pas affecter outre mesure Fernando Pais, médecin lisboète d'une quarantaine d'années qui vaque à ses occupations ordinaires. Il commence comme à l'accoutumée ses consultations à domicile par une visite au siège de la police politique, la PIDE (Police Internationale et de Défense de l'État). En arrivant devant le bâtiment, il est témoin d'une scène qui va l'interpeller : deux sbires de ladite police maltraitent un gamin qui vient de les narguer. Alors lui, qui profondément marqué par un drame vieux de dix ans avait tout verrouillé, son coeur comme sa conscience politique et avait fait le choix de ne plus s'engager et tenter malgré tout de vivre des jours paisibles en fermant les yeux sur ce qui l'entourait, va prendre la défense du gamin et s'interposer. « A bas Salazar ! Viva a Liberdade ! » s'écrie le jeune révolté, poing levé en s'enfuyant. Cela aurait pu en rester là. Oui mais voilà, João, ce révolutionnaire en culotte courte, Fernando le recroisera. Alors, ça en sera terminé de l'apparente tranquillité et du détachement du médecin ...

A l'origine de cet album, plusieurs facteurs : l'épouse d'origine portugaise du bédéiste qui lui a fait découvrir et aimer la richesse de sa culture et son histoire, la lecture marquante d'un livre de l'auteur italien lusophone Antonio Tabucchi « Pereira prétend » dans lequel le personnage principal n'est pas médecin mais journaliste mais dont l'intrique qui se déroule 30 ans plus tôt déploie la même thématique de ne pas vouloir prendre parti sous la dictature salazariste jusqu'à ce qu'une rencontre vienne tout bouleverser.
Sur un air de fado nous parle d'engagement ou non-engagement politique, de renoncement, d'amour naissant ou passé contrarié, du poids de la famille, de la relation complexe entre deux frères qu'apparemment tout oppose,… Sans jugement aucun, ayant à coeur de traiter ce qu'il nomme les « zones de gris  qui par leurs nuances font les portraits les plus justes », Nicolas Barral va faire s'entremêler la fiction et la vérité historique de façon extrêmement fluide et subtile. Pas de grands discours, mais des petites touches, des détails qui n'en sont pas, ponctuent ce récit. « Dieu, famille, patrie » était la devise de l'État nouveau, ce régime catholique, conservateur, nationaliste et autoritaire. Il suffira d'un crucifix sur un mur du QG de la PIDE pour nous faire comprendre le poids de la religion. le régime était colonialiste? le 16 11 63 tatoué sur le bras de Fernando, Maria, la fille de sa concierge se languissant de son fiancé engagé en Angola, les soldats déambulant dans la ville, les premières manifestations anti-guerre durement réprimées ainsi que le discours d'un médecin angolais exilé sont là pour en témoigner. La censure ? Elle est évoquée à la fois par l'existence des presses clandestines et la non-autorisation de publier « L'enfant et la baleine », la nouvelle d'Horacio Antunes, l'ami écrivain de toujours. C'est en s'appuyant sur de récents ouvrages édités suite à l'ouverture des archives que l'auteur décrira les méthodes de la torture pratiquée aussi bien au 22 de la rua Antonio Maria Cardoso qu'au fort de Caxias.

Tous les personnages sont extraordinairement et justement campés : Marisa et Ana, les deux femmes de sa vie, Horacio Antunes, l'ami écrivain qui songe à l'exil, João et sa famille... Introduisant un peu de légèreté dans ce monde de brutes, l'auteur s'amuse à jongler avec les physionomies et les patronymes. Il donnera les traits du grand poète portugais Pessoa à un personnage secondaire qui n'aura d'autre nom que ... Pereira. Quant au prénom du poète, Fernando, c'est à notre héros, « acteur de papier » aux traits revendiqués de Benicio del Toro qu'il reviendra. L'ami écrivain est une évocation du grand romancier António Lobo Antunes...

Et puis, et puis, il y a la ville de Lisbonne, personnage à part entière, sa lumière particulière, son atmosphère. Représentée dès la couverture sur une frise d'azulejos, ces carreaux de faïence décorés typiquement lusitaniens, elle envahit l'album : le Bairro Alto, quartier plutôt bourgeois où réside le docteur, l'Avenida da Liberdade avec ses pavés noirs et blancs si caractéristiques de la capitale portugaise, le quartier populaire de l'Alfama avec ses rues étroites, ses volées d'escaliers à n'en plus finir, son tram 28, son église, ses bars à fado dont le Dragao d'Alfama dans lequel Fernando et ses amis vont déguster une bière accompagnée de caracois bercés par « Lisboa Antiga » interprété par une chanteuse dont les traits évoquent Amalia Rodrigues [...]
Chronique entière sur l'Accro des bulles :
Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..
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Un dialogue passager entre deux voyageurs dans un train convoque Antonio Tabucchi, dont Pereira prétend a inspiré le premier album solo de Nicolas Barral. Je me souviens très bien de la Révolution des oeillets, je n'imaginais pas l'étau de la dictature, police politique et interrogatoires cruels à tous les coins de rue en 1968. Mais Salazar vacille.
Le doutor chemine, assez indifférent, dans Lisbonne étouffée, jusqu'au moment où sa conscience semble se réveiller. le découpage graphique laisse oeuvrer l'imaginaire du lecteur ; les coloris sont tantôt clairs, tantôt ternes, selon la gravité de l'instant. Les tons varient aussi selon les époques. le dépaysement est total, teinté de saudade.
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Histoire émouvante d'un médecin sous le régime de Salazar au Portugal. Peu soucieux de ce qui se passe autour de lui, le personnage principal semble goûter une vie bien agréable en comparaison de nombreux de ses concitoyens. Les rencontres qu'il va faire et le déroulement de l'histoire seront l'occasion de flash-back qui nous raconteront une réalité plus subtile et complexe.

J'étais particulièrement intéressé par l'aspect historique de cette bande dessinée. Si la lecture est vraiment agréable et prenante, je suis resté sur ma faim en ce qui concerne ce volet historique. L'impression de lire un récit "sous dictature" assez interchangeable avec n'importe quelle situation similaire ailleurs dans le monde et dans le temps, qui ne me laissera donc pas forcément un souvenir très marquant.
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Premier album signé par Nicolas Barral en tant qu'auteur et dessinateur. le récit se déroule en 1968 au Portugal, cinq ans avant la révolution des oeillets et le renversement du régime dictatorial de Salazar. Nous sommes plongées au coeur de la vie des Lisboètes, aussi bien dans leur quotidien que dans les geôles de la police politique. Emotions et émerveillements, une bande dessinée haletante réussie en tous points.
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