Consommer moins est une nécessité et constitue la clé d’un avenir possible pour éviter le « crash » du système « planète Terre ».
Les humains représentent 0,01 % des créatures vivantes, mais ont causé 83 % des pertes animales depuis les débuts de la civilisation. Une situation génocidaire d’une ampleur sans précédent. Qui, de plus, commence à profondément nuire aux humains eux-mêmes.
La vie se meurt et la tendance actuelle est à l’accélération de ce processus déjà étonnamment rapide. Elle n’épargne aucun groupe, des oiseaux aux insectes en passant par les mammifères et les poissons.
Il est temps de regarder en face l’agonie de notre monde et d’être un peu sérieux.
A tous les vivants qui vont souffrir de notre inconséquence. Avec honte.
Mettre fin à un emballement technocratique qui confond la fin et les moyens, qui fait de la surproduction une visée - et non un accident -, ne relève finalement que du bon sens et de la redécouverte de valeurs élémentaires ou ancestrales. Il s'agit de réinventer la continuité. Il s'agit de réapprendre la beauté subtile. Il s'agit de ne plus penser les animaux et végétaux comme des ressources, mais comme des entités ayant sens en elles-mêmes, avec lesquelles il est évidemment possible d'interagir mais hors de la logique réificatrice qui prévaut aujourd'hui. D'aucune manière il n'est question d'interdire les évolutions ou de renoncer à des avancées signifiantes.
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Il faut, je crois, intégrer le fait que même si elle est légale, même si nous avons la capacité à "payer" pour cela, notre consommation souvent peu scrupuleuse a un impact fort sur les autres vivants : elle ne regarde pas que nous, tout est là. Le « chacun fait ce qu'il veut » n'a aucun sens : nous habitons la même planète et les actes de chacun ont des conséquences pour tous.
Les discussions enflammées autour de "la dette" reprennent de plus belle. Mais cette dette est absolument virtuelle. Elle est conventionnelle, contractuelle. Elle n'a d'existence que parce que nous le décidons. Tout au contraire, la dette écologique est réelle, factuelle, matérielle: elle ne peut être annulée par décision. Elle tue au quotidien. Elle est la dette sérieuse. comment est-il possible qu'elle nous obsède infiniment moins que sa consoeur économique purement factice? Cette dernière tue également, c'est hélas incontestable. Mais cet "asservissement par la dette" relève finalement d'une volonté politique délibérée.
Je suis également engagé pour l'ouverture des frontières aux réfugiés, pour les droits des animaux, pour la lutte contre le sexisme, l'homophobie, l'antisémitisme et l'islamophobie, contre l'indifférence à la pauvreté ( même hors de nos frontières), et je ne pense pas devoir en avoir honte.
Il ne suffit pas de diminuer la consommation énergétique. C'est nécessaire, mais cela ne suffit pas. Encore faut-il user correctement de l'énergie à disposition. On peut dévaster allègrement avec peu d'énergie... On peut raser la forêt avec des bulldozers à l'énergie solaire : le bilan carbone est bon, mais le geste demeure dramatique.