Je ne suis pas très optimiste. Quand on regarde le spectacle politique, tout cet engouement autour de futilités...
Il n’est pas possible de concilier une consommation excessive des ressources (dans les pays riches) avec un espoir d’avenir alliant biodiversité, respect de la vie humaine et absence de catastrophes écologiques. La question n’est pas de savoir s’il nous plaît de l’entendre, mais de comprendre comment nous tiendrons compte de ce fait.
N’ayons pas peur d’une véritable révolution, rien ne serait plus irrationnel et suicidaire que la poursuite à l’identique d’un être-au-monde qui, manifestement, nie le monde.
Penser en matière de « pouvoir de vie » plus que de « pouvoir d’achat ».
Presque toutes les civilisations qui se sont effondrées étaient prévenues de leur effondrement, mais se sont révélées incapables de se transformer. Réussirons-nous là où elles ont échoué ?
Le mot « écologie » est lui-même trop étroit. C’est plutôt de biophilie - d’amour de la vie - qu’il faudrait parler. De même que le mot « environnement » est trop anthropocentré : c’est bien de la nature qu’il s’agit et pas seulement de ce qui nous entoure.
On ne peut plus mener une politique qui favorise la « croissance » consumériste. Cela revient - littéralement - à se dire que face à un corps drogué et dépendant, nous allons augmenter les doses de substances hallucinogènes et mortifères. Cela peut, un court instant, masquer la pathologie, mais la mort n’en sera que plus rapide et douloureuse. C’est une question de sérieux. Les « doux rêveurs »ne sont pas, ici, les écologistes, mais ceux qui pensent pouvoir défier les lois fondamentales de la nature. Et leur rêve devient notre cauchemar.
Se passer de paille et des Coton-Tige plastifiés ne va pas suffire : ce genre de mesures symboliques aurait pu avoir un sens il y a 30 ans, mais nous n’en sommes plus là.
Sans doute faut-il redessiner notre manière d’habiter le monde. On ne peut plus continuer sur la lancée actuelle, même usant de prouesses technologiques. On ne peut plus autant se déplacer. On ne peut plus autant renouveler. On ne peut plus autant gaspiller. On ne peut plus autant tuer. Nous n’avons pas vraiment d’autre choix que d’accepter cette évidence.
Lorsque l’écologie s’oppose au social, elle se suicide.