La décroissance économique peut être vue comme une immense croissance intellectuelle, hédoniste, humaniste et écologique. Elle n'est pas une régression.
- Valoriser la baisse du temps de travail et de la production matérielle au profit d'activités culturelles, relationnelles, créatrices, etc.
Penser en matière de " pouvoir de vie" plus que de " pouvoir d'achat".
J'ignore pourquoi il est si complexe de faire preuve d'un peu de mesure. Un salaire minimum- qui assurerait une vie décente à chacun - et un salaire maximum - qui freinerait les folies de certains - ne sont-ils pas, par exemple, des évidences pour une société mature?
Il n'y a pas d'argument mathématiquement inébranlable pour nous pousser à opérer la révolution écologique. Le mot "écologie" est lui-même trop étroit. C'est plutôt de "biophilie" - d'amour de la vie- qu'il faudrait parler. De même que le mot " environnement" est trop anthropocentré: c'est bien de la nature qu'il s'agit et pas seulement de ce qui nous entoure.
L’impératif de changement qui s’impose aujourd’hui est aussi une chance d’explorer un nouveau rapport au réel, enrichi de multiples possibles, derrière son éventuel ascétisme de façade.
Il n’est peut-être pas nécessaire de faire 10 000 kilomètres en avion pour découvrir des animaux merveilleux, des paysages insoupçonnés et des humains sidérants.
Toute une magie mystérieuse de l’ici est sans doute à réapprendre, pour le meilleur.
Avant de désirer parcourir la planète pour découvrir l’altérité, a-t-on seulement pensé à parler avec son voisin de palier ?
Avons-nous seulement commencé à regarder vraiment les animaux et les arbres qui nous entourent ?
Oui, j’ai peur.
Il est difficile aujourd’hui de marcher en forêt sans avoir les larmes aux yeux en pensant à ce qui est en train d’advenir.
Même si nous arrêtions toute destruction à cet instant, il y aurait tant de dégâts déjà faits et de souffrances endurées… Et la situation continuerait de s’aggraver pendant longtemps encore.
Certains pays commencent à donner des droits à des rivières ou à des forêts. D’un point de vue juridique, elles peuvent être représentées de différentes manières (par exemple, par un individu désigné ou par toute personne décidant de porter plainte en cas d’atteinte). C’est une piste intéressante qui mérite d’être explorée. À condition qu’elle ne soit pas une simple poudre aux yeux et que les États aient encore un véritable pouvoir face aux entités supra étatiques qui aujourd’hui gagnent en puissance.
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Sans doute faut-il redessiner notre manière d’habiter le monde. On ne peut plus continuer sur la lancée actuelle, même en usant de prouesses technologiques. On ne peut plus autant se déplacer. On ne peut plus autant renouveler. On ne peut plus autant gaspiller. On ne peut plus autant tuer. Nous n’avons pas vraiment d’autre choix que d’accepter cette évidence.
Dans son intervention, [Greta Thunberg] expliquait qu’il n’y avait aucun sens à envoyer des enfants à l’école étudier et préparer leur avenir alors que nous sommes en train d’interdire la possibilité même de cet avenir. De plus, nous ignorons le message scientifique le plus clair et le plus important de notre histoire. Comment pouvons-nous donc demander aux élèves d’apprendre leurs leçons de science ?
Posons-nous une question naïve : que restera-t-il du passage des humains sur Terre, à des échelles de temps géologiques ? Autrement dit : un lézard géologue, dans 100 millions d’années, pourrait-il savoir que nous avons existé ? Naturellement, toutes nos constructions, des châteaux aux barrages, des livres aux centrales nucléaires, auront disparu. Il ne sera pas même possible de mesurer le pic de CO2 dans les carottages puisque les glaces auront fondu. Pourtant, quelque chose demeurera. Un signe unique marquant notre passage : les fossiles révèleront un effondrement drastique de la vie, presque instantané, sans aucune cause géologique ou météoritique identifiable. Voilà comment la grande histoire de la Terre se souviendra de nous : comme l’espèce qui a affaissé le vivant, dans des proportions qui n’avaient, en 4 milliards d’années d’existence de la vie, été possibles que suite à un cataclysme extérieur.