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Bartelt

“Je ne veux pas paraître pessimiste, mais la vérité n'est pas de ce monde. Il n'y a pas d'innocents. Peut-être que la vérité appartient à l'autre monde. Mais comme l'autre monde n'est ouvert qu'aux innocents, je l'imagine vide et désert. La vérité est impraticable. Parole de flic ."
Asseyez-vous et installez-vous confortablement, car ce que je vais vous raconter est l'intrigue d'un livre avec le commissaire Maigret aux prises avec l'enquête ; la différence est qu'ici nous avons affaire à l'inspecteur Vertigo Kulbertus et rien ne sera plus jamais comme avant. L'histoire se déroule dans un petit village des Ardennes, Reugny. L'endroit est devenu célèbre pour la mort inexpliquée de la célèbre actrice Rosa Gulingen, retrouvée dans la baignoire d'une chambre d'hôtel quarante ans plus tôt, noyée. A l'occasion d'un projet documentaire qu'ils voulaient consacrer à la mort de la femme, le jeune Nicolas Teque a été envoyé chercher des informations. Il a fait des petits boulots comme assistant réalisateur, outilleur, photographe, tout pour se débrouiller tous les jours. Certes, à son arrivée, il ne s'attendait pas à se retrouver au milieu d'une série de crimes sanglants... Reugny est un village d'apparence calme, rythmé par des rythmes lents et des activités de travail qui se résument à l'Hôtel du grand cerf, dirigé par Thérèse Londroit et au Centre de Motivation, ouvert par Richard Lépine et réputé dans toute l'Europe pour les séminaires et stages organisés pour des entreprises.  On est dans un trou perdu au milieu des Ardennes, dans un hiver sans fin et où l'été se perd dans de brefs éclairs de lumière d'interminables étendues de nuages.
Les meurtres barbares qui sont commis dans le pays obligent l'inspecteur Vertigo Kulbertus, à quinze jours de la retraite, à se rendre à Reugny pour enquêter. Obèse, il ne s'est pas pesé depuis vingt-cinq ans et est bien plus célèbre pour sa corpulence que pour sa capacité à résoudre des affaires. Pas un mauvais flic, mais pas de chance. Aussi, il se déchaîne en mangeant. Ses manières extravagantes ont une logique, celle de cacher ses véritables intentions, de tromper et de déstabiliser. Sa méthode est de ne pas avoir de méthode. Plus personne ne doit rien comprendre. Personne n'a besoin de savoir qui cherche qui, qui a tué, qui n'a pas tué. Je les veux tous dans le même bateau. Je veux semer la panique .
Derrière les discours grotesques, on sent un esprit, une logique tordue, une sorte d'inspiration, il n'y a pas d'autre façon de le définir. Il est irrité, car personne dans la hiérarchie ne comprend l'importance de son enquête. C'est ainsi qu'il ventile sa nourriture, mangeant des boulettes de viande et des frites, buvant des litres et des litres de bière - sans mousse toutefois - en gardant la lucidité nécessaire pour retrouver les responsables. Peut-être lui-même ne se prend-il pas trop au sérieux, ou peut-être est-ce une façon tordue de faire croire qu'il n'est pas à la hauteur pour mener les enquêtes qu'on lui a confiées.  Bartelt est très habile à créer un polar très généreux de pensées qui donnent d'excellentes pistes de réflexion, de personnages caricaturaux, burlesques, mais empreints d'ironie et de vérité.
"C'est parce que vous ne vous souciez pas des gens qui vous parlent. Vous ne voulez pas les connaître dans leur nudité. En acceptant les mensonges qu'ils vous racontent, ils sauvegardent les mensonges que vous vous racontez sur vous-même. Je ne blâme pas, attention. Sans illusions, la vie serait insupportable. Nous ne vivons que de connivence et d'ambiguïté. ”
Chaque passage du roman déclenche des émotions contradictoires, de la colère ou de l'hilarité, parfois même de la douleur et – hélas, arrive le mot fatidique: fin après que Culbertus a résolu au moins une affaire. 
Roman aussi irrévérencieux et brillant que tout ce qu'écrit Franz, et c'est d'autant plus brillant que c'est toujours totalement modeste.
Bravo l'artiste !
Et merci.

Lien : http://holophernes.over-blog..
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Un petit polar que j'avais oublié dans ma pile des non lus !
Le roman de Franz Bartelt se situe dans un petit village Belge.
Le journaliste Nicolas Tèque vient d'arriver pour enquêter sur la vie de Rosa Gulingen retrouvée morte 50 ans plus tôt,dans sa baignoire, à l'hôtel du Grand Cerf.
Le jour de son arrivée deux meurtres sont commis,celui de l'ancien douanier, détesté par tous, et celui de l'idiot du village. La fille de la patronne de l'hôtel disparaît dans la foulée.
le commissaire Vertigo Kulbertus est en charge de ces enquêtes. Il est énorme, audacieux, déjanté, un poil grossier.
Le temps lui est compté, dans 13 jours il part en retraite, l'affaire doit être vite bouclée.
Tèque et Kulbertus se lient d'amitié devant des litres de bière ( sans mousse ! ) Leurs recherches vont se croiser.
Au village chacun connaît la vie des autres, les secrets,les peurs, les haines vont ressurgir.
Kulbertus dérange, bouscule, avance.....
Humour noir, rebondissements à chaque page, poésie parfois, font de ce roman bien ficelé un très bon moment de lecture .
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Quel bonheur d'interagir avec mes amis Babelio et d'être amenée à découvrir de nouveaux livres, nouveaux auteurs.
Pour Hôtel du Grand Cerf, je remercie mon ami @Antyryia qui suite à mon dernier post (Au bonheur des ogres) m'a proposé de lire du Franz Bartelt.

Il y a un je ne sais quoi de Romain Puèrtolas dans ce livre. C'est un roman policier qui surfe avec moult ingrédients comme l'humour, le second degré et une atmosphère des plus bucoliques. J'aime ces livres étiquetés thriller ou policier qui savent réinventer le genre et proposent du neuf.

A l'hôtel du Grand Cerf, la tenancière c'est Thérèse Londroit, elle est sur tous les fronts pour tenir son business avec sa fille Anne-Sophie qui rechigne à aider au service (à 23 ans, ses aspirations sont autres) et sa vieille mère Léontine qui à l'étage, chapelet à la main, sur son fauteur roulant compte et recompte le nombre de pintes de bière vendues aux clients (un passe temps comme un autre, c'est qu'elle s'ennuie la pauvre vieille).
Dans ce bourg perdu en Belgique, les villageois sont bien mystérieux. Certains se vouent une haine sans précédent, l'idiot du village passe son temps à chantonner, une taxiwoman consulte une voyante illuminée, l'espoir en bandoulière et pendant ce temps-là un meurtre est commis puis un second, puis une disparation.

C'est là qu'entre en scène Vertigo Kulbertus, l'inspecteur, belge une fois, désigné pour l'affaire Reugny. Kulbertus est obèse et fier de l'être, il lui faut ses frittes quatre fois par jour. Il n'est pas compliqué, il consomme les viandes dans l'ordre alphabétique: boulettes, cervelas, fricadelles, steak. "Toujours dans le même ordre. Toujours avec des frites". Et ses litres de bière. A force, faut dire qu'il n'a pas toutes ses frites dans le même sachet le dikkenek. Il rote, il pète, à quinze jours de sa retraite, il en perdrait ses tartines puis c'est qu'il n'a pas sa langue dans sa poche, bref, cet inspecteur c'est une tornade qui nous en fait voir de toutes les couleurs et apporte à cette histoire une consistance appréciable.

A côté de lui, il y a Nicolas Tèque, un journaliste français, de Paris carrément avec l'accent parisien et tout et tout (la vielle Léontine ne va pas le rater d'ailleurs, oeil pour oeil...). On l'envoie pour enquêter sur le suicide suspect de Rosa Gulingen, une ex star du cinéma dans les années soixante. On l'a retrouvée noyée dans la baignoire d'une chambre du Grand Cerf le 6 du 6 1960.. Drôle de coïncidence. Depuis, le Grand Cerf, c'est un peu le mausolée à la mémoire de Rosa.

J'avais pris soin de noter sur une petite fiche la liste des personnages histoire de n'oublier personne et de mener ma propre enquête. Finalement, l'auteur parvient très bien à nous rendre accessible chacun d'entre eux, à force d'anecdotes, de répétitions utiles. Les personnages sont attachants, singuliers et ne passent pas inaperçus.

J'ai beaucoup aimé la première partie de ce roman qui plante le décor, je l'ai préférée à la seconde qui distille indices sur révélations. Tout n'était malheureusement pas toujours très clair à suivre et en refermant le livre, je suis restée sur ma faim n'ayant pas eu toutes les réponses aux questions que je me posais. C'est peut-être le genre de livre qu'il faut lire deux fois pour en assimiler toutes les subtilités. Les indices sont distillés dans un certain brouillard où il suffit d'un moment d'inattention pour en perdre le fil.

Malgré mes bémols, j'ai aimé le style rafraichissant de Franz Bartelt qui ne manque pas d'humour ni même de poésie pour camper un thriller policier aux allures anticonformistes à mon plus grand plaisir.

J'ai vu sur Babelio que cet auteur a écrit pas mal de livres assez diversifiés. "Depuis qu'elle est morte, elle va beaucoup mieux" sera certainement mon prochain.

Sur ce, mes p'tits poyons, je vous fais la baise et vous dis qu'à torat.
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Super bouquin avec des personnages haut en couleurs, notamment l'inspecteur Vertigo Kulbertus.
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Prêté par Reme.
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Je ne connaissais pas cet auteur, et je découvre à la fin du roman qu'il est prolifique ; comme j'aime beaucoup son maniement de la langue, je pense que je vais en lire plein d'autres ! Hôtel du Grand Cerf se passe dans les Ardennes, un peu entre la France et la Belgique, c'est un roman policier avec quelques personnages truculents. le douanier est spécial, le policier - à la retraite dans 14 jours - est un sacré personnage, mais la grand-mère aussi, et même des personnages très secondaires comme le syndicaliste sont vraiment spéciaux ! C'est si bien écrit que le nombre de citations (même en supprimant les doublons) est ici impressionnant !!
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Ah quel dommage ! J'avais adoré le personnage de Vertigo et ses manières grossières et loufoque. L'histoire m'a surprise à bien plus d'un égard et ce jusqu'à la fin… Cependant le mot de la fin concernant Elisabeth me déplaît et fait chuter la note de ce roman. Je le recommande tout de même, peut être en évitant l'épilogue
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Je viens de faire connaissance d'un inspecteur hors norme. Hors norme d'abord par son aspect physique : il revendique son obésité qu'il entretient vaillamment par une consommation excessive de frites et de bière sans mousse. Cliché ? Sans doute puisque l'action se déroule dans les Ardennes belges. Hors norme aussi par sa manière de mener l'enquête et de bousculer les suspects en tous genres en les maltraitant verbalement. Personnage outrecuidant et plein de fatuité, il n'en mène pas moins son enquête avec beaucoup de ruse et d'observation. Et pour prendre toute la mesure du personnage, je vous soumets son patronyme tout aussi atypique : Vertigo Kulbertus.
« L'inspecteur Vertigo Kulbertus constituait à lui seul, du moins en volume, la moitié des effectifs de la police belge ».

Voilà tout est dit ou presque. Parce qu'il faut aussi préciser que l'humour noir n'est pas absent de la narration, que les dialogues sont truculents, et que les habitants du petit village belge qui sert de décor à l'action sont pleinement brocardés. Rien n'échappe à l'oeil vigilant de l'auteur et la peinture de cette micro-société en dresse un portrait peu flatteur : jalousie, haine, cupidité, hypocrisie se transmettent de génération en génération aussi sûrement que le patrimoine mobilier.
« Dans un village, il n'y a jamais prescription. le plus lointain passé reste d'actualité. On règle ses comptes avec trois siècles de retard, mais on les règle. Ce qui est dû doit être payé. »

Bref, un polar plein de verve et de truculence dont la morale finale en surprendra plus d'un. Nobody is perfect !


Été 1999. Nicolas Tèque, journaliste parisien, pose ses valises à Reugny (Ardennes belges), hôtel du Grand Cerf, pour enquêter sur la mort déclarée accidentelle il y a quarante ans dans ce même hôtel, d'une grande star du cinéma Rosa Gulingen.
Au moment de son arrivée, une mort non accidentelle cette fois est survenue sur la personne d'un douanier, haï de tous dans le village. Les querelles et les secrets de tout ce petit monde vont bientôt être connus de l'inspecteur Vertigo Kulbertus, dépêché sur les lieux alors qu'il est à quatorze jours de la retraite...
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Je me suis laissée emporter par ce roman situé en Belgique à la frontière française, qui mêle des meurtres actuels à des éléments historiques.
Le personnage de l'enquêteur est extrêmement original et on imagine combien il serait déstabilisant dans la réalité !
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Fume, c'est du belge -et on dirait un Agatha Christie sous substances illicites.
Rien ne va plus à Reugny, paisible village des Ardennes belges où tout le monde connaît les secrets de tout le monde : les meurtres se multiplient et voici qu'apparaît l'inspecteur Vertigo Kulbertus, d'une obésité époustouflante et aux méthodes d'investigation peu orthodoxes. C'est à ce moment que débarque également un documentariste parisien, venu enquêter sur la mort d'une actrice survenue 40 ans auparavant dans une baignoire de l'Hôtel du Grand Cerf, où loge et se repaît le sus-nommé Kulbertus.
Pendant ma lecture, j'avais l'impression de voir un épisode d'Hercule Poirot réalisé par Bruno Dumont : c'est totalement foutraque, mais très bien maîtrisé. Les dialogues sont truculents et l'intrigue tient en haleine. Mais un peu comme le cervelas-frites, l'ensemble s'est révélé trop lourd pour moi, et j'en suis navrée, parce que j'aurais vraiment aimé partager l'enthousiasme que ce livre a suscité chez certains amis (désolée, CasusBelli).
Il n'en demeure pas moins que Franz Bartelt est très doué pour planter un décor et des personnages pittoresques, et que ce type d'écrivain, en marge des standards, fait du bien à la littérature en lui apportant un souffle de fraîcheur et de fantaisie. Rien que pour la découverte de cet auteur, je ne regrette pas cette escapade... particulière (alors, merci quand même, CasusBelli).
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Livre coup de mou
Ce livre est une déception pour moi. Aussi, je préfère vous donner la 4ème de couverture pour lancer le sujet.
Un assassinat et une disparition agitent un village ardennais : ce sera l'ultime affaire de l'inspecteur Kulbertus. Depuis l'hôtel du Grand Cerf, Kulbertus mène l'enquête, Kulbertus montre à tous qu'il comprend les magouilles. Kulbertus mange, aussi, alors que les cadavres s'accumulent. Et un journaliste, sur la piste d'une actrice décédée quarante ans plus tôt, se retrouve sans le vouloir sur celle des drames récents. le mystère s'épaissit alors que la retraite, elle, semble toujours s'éloigner.
Je n'ai pas vraiment pris de plaisir. Je n'ai pas accroché avec cet inspecteur et ce journaliste. Les éléments s'enchaînent mais il n'y a pas vraiment d'indices. J'ai eu l'impression que tout tombait tout cuit dans l'escarcelle de nos deux enquêteurs.
Il y a quelques passages à l'humour noir qui m'ont fait sourire mais sans plus.
Je vous laisse vous faire votre avis.
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