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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ah les Ardennes.
Ah les bonnes nouvelles.
Un recueil qui a bien mérité son Goncourt.
C'est grinçant. Ça vous embarque à la découverte de petites gens qui vivent dans ces coins brumeux et méconnus de nos campagnes.
J'ai adoré l'histoire molle et le tueur en série, Lili et la date limite et le voisin redoutable et le testament.
En fait, je les ai toutes aimées. Un peu moins celle avec le train.
Les autres, c'est comme un très bon album de musique : on hésite toujours entre plusieurs chansons pour désigner sa préférée.
Que ce recueil vous donne envie d'aller dans les Ardennes. C'est beau les Ardennes quand le brouillard se lève. Les boucles de la Meuse qui scintillent comme un miroir au levée du jour, le charme de Monthermé et des quatre fils Aymon, les sangliers, le boudin (de Rethel), et le fort de Givet, petite ville perdue au milieu des belges. Oups, je viens de faire une poussée de nostalgie.
Alors, faut-il le lire ? Oui. Et partir en week-end dans les Ardennes, françaises et belges.
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Un style intelligent au service de la distance et de l'humour. Un très bon recueil de nouvelles.
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Se prendre d'affection pour un tueur en série de femmes de notaires, qui pousse le crime à se considérer comme un artiste, qui aime à éveiller l'âme des foules, être considéré pour ses oeuvres et non plus des cadavres, être reconnu pour son talent. Et, le jour où il décide d'innover un peu, il n'est plus reconnu. C'est la grosse déprime, il lui faut remettre son ancienne technique au goût du jour.

Un couple aussi mou que le canapé dans lequel ils passeront mollement l'éternité, juste après que la télé a agonisé d'avoir éclairé 24/24h leurs pupilles et leurs paupières.

Une carrière de chanteuse, une vie brisée net par une simple couverture de magazine sur laquelle figure le nom de jeune fille de la star, nom qu'elle avait fui de tout son être

Un train qui n'en finit pas d'arriver à destination, encore faut-il en avoir une, de destination, tout du moins la fin de l'histoire

Que de destins d'inconnus, d'individus en apparence banals, au quotidien routinier, rouillé, voire triste, usé, et qui volent en éclat au moindre choc, au moindre mouvement inhabituel du temps, des éléments. Nouvelles aux allures de roman, elles se lisent sans discontinuer avec une facilité déconcertante. C'est surtout que, au fil des pages, l'on se demande si l'auteur va pouvoir faire encore mieux à la prochaine...

Encore un auteur à suivre, qui vous mène par le goût des mots et surtout par une imagination débordante, et contagieuse. Affreusement burlesque..


Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Avez-vous comme moi, un café où vous aimez passer quelques heures?
Vous savez, ces lieux où les visages vous sont familiers; où les serveurs savent ce que vous allez commander.
Un endroit où il fait bon lire, au milieu du bruit ambiant et des volutes de cigarettes? Franz Bartlet réunit dans ce recueil seize histoires, dont certaines parlent de ces endroits typiquement français.

Le bar des habitudes est en fait le titre de la première nouvelle de ce livre : Balmont entre comme tous les matins dans le troquet de son quartier. Mais ce matin-là, rien ne se passera comme à l'habitude.
Mauvais rêve : Malone se surprend un matin à avoir envie de tuer sa femme. Cette envie est si intense qu'il a peur pour elle.
*
Ma tournée : Nadège est serveuse. Un jour elle voit l'homme de sa vie entrer dans le bar.
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La tourte : alors que toute la famille est attablée pour déguster la tourte, un SDF entre dans la salle à manger.
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Date limite de consommation : quand une jeune fille de 19 ans décide de se tatouer sur le ventre "date limite de consommation" avec la date d'anniversaire de ses 50 ans.
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Histoire molle : à quoi ressemble la vie d'un couple de mous?
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Le souvenir de Fred : En allant chercher son pain comme tous les jours, Tony croise son ami Fred. Mais celui-ci a changé, sa peau est devenue noire comme de l'ébène.
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Un parcours sans fautes : c'est l'histoire de Mme Belvaux, dont le mari, professeur de français, la reprend sans cesse sur son élocution.
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Lili : Lili n'aime pas son nom. Elle fera tout pour en changer.
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Un mauvais joueur : Protone aime bien aller dans les bars et lancer des paris sur son poids. Qui devinera, à cinquante kilos près, combien il pèse?
*
Tueur en série : et si c'était une vocation, comme plombier ou dentiste? Si on ressentait le même amour du travail bien fait?
*
Le sixième commandement : quelle peut-être l'issue pour un époux terriblement jaloux?
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Dans le train : un homme prend le train pour retrouver sa région natale. Mais le train roule et ne s'arrête jamais.Testament d'un homme trop aimé : tout est dit dans le titre.
*
Un voisin redoutable : Pedro est au désespoir, de nouveaux voisins viennent de s'installer à côté de chez lui, et ils sont aussi stupides que fachos.
*
Ta tête d'assassin : Jeff aime bien faire sa tête d'assassin pendant les repas de famille. Cela amuse ses neveux et nièces. Mais jamais il n'aurait imaginer jusqu'où cela pourrait l'emmener.
*
Ce sont des récits très différents les uns des autres: tendres, cruels, drôles, réalistes, surnaturels... Pourtant toutes ces histoires ont en commun le grain de sable qui vient enrayer la machine. Comment réagit-on quand l'inatendu frappe à notre porte?
*
L'écriture de Franz Bartlet est très simple, épurée, au service de ses personnages et histoires. Ma lecture s'est faite en apesanteur, hors du temps, avec un sentiment d'irréalité et de bien être.



Dans les rades du Nord, mieux que chez soi




Franz Bartelt fait basculer le quotidien et livre seize nouvelles douces et décalées.
Au Bar des habitudes, il suffit d'un détail pour que tout se grippe et glisse dans la confusion: une cliente qui n'est pas à l'heure, un homme refusant de quitter le zinc, un absent pour faire le quatrième à la belote coinchée.
A la maison, même topo. le mari se met à rêver qu'il tue sa femme, et les années de mariage sans le plus petit nuage se transforment en minutes de cauchemar. Un clochard joue les invités surprises dans une famille bien sous tous rapports et c'est l'hallali.
En seize nouvelles, Franz Bartelt découpe ainsi le quotidien, le pousse dans ses retranchements, joue sur un mot, un sentiment, une situation et plonge dans l'incongru, dans une dérive qui fait tomber les masques, comme s'il faisait du saut à l'élastique avec ses personnages pour s'en rapprocher, s'en éloigner, s'en rapprocher encore.


Qu'il écrive des romans, des récits, des textes courts ou des polars, Franz Bartelt reste un oulipien du fantastique, un obsédé du minuscule comme ces piliers de bar qui s'installent dans le même coin obscur, se font oublier des pékins facilement envapés pour surprendre les nouvelles du dehors.
Dans les bistrots du nord de la France où l'écrivain a ses quartiers, il croise des couples mous qui s'abandonnent au plaisir, meurent comme ils respirent, dans un double contentement muet. Un jour, il prend un train qui mène à ses souvenirs d'enfance mais ne s'arrête à aucune gare convenue.

Plusieurs fois, Franz Bartelt a mis ses pas dans ceux des poètes. Il a suivi Verlaine et Rimbaud dans des paysages d'Ardenne où le noir et blanc est une tenue de rigueur.
Il a également accompagné l'oeuvre d'André Dhôtel dans un texte quasiment initiatique (Aux pays d'André Dhôtel, aux éditions Traverses).
De toutes ces influences, il a fait son miel, le nez dans la mousse de bière et les yeux dans les nuages. Désormais, le bar des habitudes est un lieu de rendez-vous obligatoire, le détour nécessaire pour passer de l'autre côté d'un miroir un peu piqué, celui que l'on scrute les soirs de solitude: il vous renvoie votre visage, juste derrière le comptoir, quand on se dit qu'il faudrait prendre le chemin du retour, rentrer chez soi, là où personne ne vous attend. (lire)
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16 nouvelles qui partagent un point commun; le personnage central voit un événement perturber sa vie, jusqu'à là bien réglée.
Il y a parfois un petit côté Marcel Aymé quand l'auteur déborde du cadre de la réalité, ça ne m'a pas déplu, bien au contraire...
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Recueil de seize nouvelles qui racontent des histoires de gens ordinaires, célibataires ou mariés qui vivent des moments plus ou moins agréables dans leur vie quotidienne. La première nouvelle est en ce sens assez caractéristique du ton qu'il règne dans ce livre : les habitudes sont si bien réglées que le moindre changement ressemble à un séisme et la vie n'est plus la même.
A chaque fin de nouvelle, les protagonistes n'ont d'autre choix que de tout remettre en question, que ce soit la femme sur son mari (et vice-versa), le travailleur sur son emploi, le SDF sur sa confiance en l'humanité, les hommes sur les apparences ou encore le voyageur sur sa destination. Tous apprennent la vie et ses farces, rencontrent les grains de sable du quotidien qui bouleversent tout. Ils sont tous plus ou moins réguliers dans leurs actes y compris les pires : le tueur en série ne tuera que des femmes de notaires et, comme un artiste devra se remettre en question.
Franz Bartelt, en prenant le parti des petites gens, dénonce un univers de plus en plus absurde, où l'acceptation devient de mise (« Histoire molle »), où règne l'intolérance (« un voisin redoutable ») ou la peur de la pauvreté (« la tourte »). Certains portraits (« un voisin redoutable ») pourraient passer pour de vrais clichés et leurs cortèges de lieux communs si l'auteur ne confinait pas son histoire au burlesque. le récit est simple, clair et le ton garde à la fois une certaine légèreté mâtinée de tragique.
Un bon moment de lecture fluide.
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