Les Demoiselles de l'Empire, tome 4 : Marie à la lumière de Naples

: Encore un nouveau destin à découvrir avec les anciennes pensionnaires de l'école de la Légion d'Honneur à l'initiative de l'Empereur Napoléon.
Marie était la très bonne amie d'Héloïse, personnage du tome 1.
Toujours dans l'aventure passionnante de suivre en parallèle l'itinéraire politique très compliqué de Napoléon Bonaparte sur plusieurs années, entre régnance et déposition successives, bataillant avec les restes de noblesse la nouvelle légitimité du pouvoir.
L'aventure, déja sur plusieurs tomes, nous dépeignait un personnage de caractère, très ambitieux, travaillant dans l'intérêt du peuple français mais se laissant vite grisé par les réussites de conquêtes, n'offrant finalement que peu de sérénité et d'économie à l'empire, suivant les dires populaires.
L'Italie a connu l'empreinte impériale française, l'héritier de Bonaparte ayant été promu à sa naissance roi de Rome. Naples est aussi une des conquêtes de Bonaparte, sa soeur s'y trouve bien placé, marié à un certain Murat.
C'est là-bas que sera envoyé Marie après être diplômée du pensionnat de Saint-Denis.
Contrairement à Léonie qui fut renvoyée et Héloïse qui dut presque rejoindre le personnel du pensionnat, sa famille n'ayant pas les moyens ni l'entourage pour assurer la suite de son avenir, les choses ne tardèront pas pour placer Marie, puisque sa famille profitait de bonnes relations dans l'italie occupée par les compatriotes français.
Encore une fois et cela se confirme ici, nous démarrons avec le sentiment de ne pouvoir en apprendre plus sur cette aventure et à chaque fois nous sommes bluffé, tellement des petits détails aux grands sujets, l'aventure se renouvèle.
Jusqu'à présent, nous n'avions pas encore abordé avec plus d'insistance la distance et la séparation des familles avec le pensionnat.
Marie devra se réhabituer à sa mère qui l'avait quitté à un jeune âge, instaurer une nouvelle complicité avec la jeune adulte qu'elle devenait du haut de ses 17 ans. L'approche est intéressante.
Les tomes nous ont montré depuis le tome 1 que les mouvements politiques et tourments historiques avaient obligé nombre de parents et enfants, de frères et soeurs, à vivre séparément et à se redécouvrir adulte dans le fantasme d'une enfance très lointaine. Quid de ces personnages qui sont désormais en âge de se marier et qui doivent aussi se rappeler les uns aux autres tels qu'ils étaient lorsqu'ils ne devaient pas encore s'obliger au devoir et responsabilités?
Naples va être compliqué.
Nous le comprendrons bien, l'éducation de "femmes utiles plus que futiles", suivant la philosophie de l'école, ne lui servira à rien à la cour d'une reine.
Tandis qu'on l'aura éduqué à être le contraire, Marie se trouvera à intégrer un rang de jeunes filles qui passent le clair de leur temps aux loisirs.
La culture n'est pas mauvaise chose et c'est le goût prononcé de Marie pour le dessin et la peinture qui la sauveront.
Pourtant, il lui manquera quelque chose d'essentiel.
Et nous nous tournerons vers cette société qui a une aussi son idée précise de ce que doit être une femme du monde.
Marie, ayant sa propre idée, nous démontrera que des hommes qui auront cette idée là de la femme, qui s'adresseront à elles comme telles et pas autrement, s'enfermeront eux-même dans un moule de comportement, un formatage si peu intéressée à la vraie personne selon notre Marie.
Pourquoi s'intéresser à leurs désirs et leurs espoirs puisque la société Napolitaine offre une trame toute faite qui doit faciliter les rapports humains des citoyens.
Marie sera t-elle heureuse à Naples?
Trouvera t-elle parmi les jeunes galants une perle rare avec du caractère qui se détache de la pensée commune?
Marie déchante un peu en tant que Dame de Compagnie de la reine de Naples, fraîchement sortie de ses lectures romanesques du pensionnat. La vie est toute différente mais elle ne perd pas espoir de réussir à être vraiment heureuse, au delà d'une existence contractée par défaut.
L'aventure de Marie sera plus sensible, orientée sur l'Art, forcément mais aussi sur un regard aigu de son époque vis à vis du rôle féminin.
Héloïse pensera " finance" pour subvenir à ses besoins, Blanche pensera " dignité et fierté" en reprenant son héritage, Léonie pensera " Justice et aventure" afin d'entrer secrètement en politique et se montrer utile; et Marie pensera au " Bonheur et à l'épanouissement", tout simplement.
Il y aura bien évidement aussi de l'amour dans l'air d'Italie pour Marie tandis que Bonaparte peinera à conquérir les terres de la Russie.

Marie quitte l'école de la Légion d'honneur pour suivre ses parents à la cour de Naples. Elle y apprécie les fastes dus à son rang jusqu'au moment où les Murat trahissent Napoléon. C'est le dur retour dans le domaine de Sologne. Marie s'y ennuie tellement que ses parents décident de l'envoyer vivre à Paris chez une vieille tante. C'est le bonheur retrouvé : Marie peut y assouvir sa passion de la peinture et renouer avec un ancien assistant du peintre Ingres, rencontré en Italie.
Ce roman permet de découvrir un pan de l'Histoire souvent méconnu : la cour de Catherine Murat, soeur de Napoléon. On suit l'héroïne dans les ruines de Pompéi avant d'évoluer, à ses côtés, dans l'univers des ateliers de peintre.
Gwenaële Barussaud sait parfaitement restituer un monde en pleine mutation, dans lequel la femme commence à jouer un rôle nouveau.