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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une uchronie très légère : Kennedy survit à son "assassinat" et donne l'impulsion nécessaire pour que le programme Appolo se poursuive par le programme "Ares" : le premier Humain sur Mars en 1985.

J'avais écrit de Mars de Ben Bova : "On pourrait presque croire qu'il s'agit du compte rendu d'une expédition et de sa préparation ou du moins que si une telle expédition se préparait, c'est ainsi qu'elle se déroulerait." Peut-être pour le séjour, mais pour ce qui est de la préparation et des événements qui ont conduit à la décision et la préparation du voyage, cette oeuvre est clairement un cran au dessus.

Des situations ultra réalistes, décrites avec un vocabulaire scientifique et technique parfaitement adapté, au point que régulièrement, les notes en bas de page du traducteurs sont tout à fait les bienvenues. L'auteur a su magnifiquement expliquer et rendre crédible les événements qui ont conduit aux différentes décisions et programmes qui ont mené à "Ares".
De la real politique, les motivations électorales, les groupes de pression... Plus qu'un roman de sf, on dirait un "docu-fiction".
Les personnages sont superbement mis en scène, leur motivation, leur psychologie.

Pour la forme, une alternance de chapitres (minoritaires) sur le voyage proprement dit en direction de Mars et de sa préparation de 1969 à 1985.

Une oeuvre magistrale qui ne donne qu'une seule envie : lire son prochain roman du cycle de la nasa : Titan.

Seul regret : que Voyage, tome 1 et Voyage, tome 2 (qui n'est que la suite du roman découpé en deux tomes) ne se soient pas appelés : voyage, séjour et retour.
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Avec Voyage, on s'attaque à du lourd, du solide, à de la science-fiction qui ne déconne pas. Que diriez-vous de rembobiner l'histoire de l'exploration spatiale ? Avec ce roman uchronique sorti en 1996, Stephen Baxter tente de donner une certaine réalité à un rêve : celui de voir la NASA décider d'aller sur Mars dans la foulée des premiers pas sur la Lune. Au diable les sondes spatiales, cette fois-ci on y va vraiment. de l'idéal à la pratique, toutefois, il y a quantité de décisions difficiles à prendre, de travail acharné à abattre et de vies avec lesquelles jouer.

Voyage est en fait constituée de deux lignes temporelles. L'une d'entre elles débute avec les premiers pas sur la Lune en 1969. On y découvre d'emblée deux choix délibérés de l'auteur. D'une part, pour des raisons pratiques, Buzz Aldrin (dans la réalité, deuxième homme à avoir marché sur la Lune) est remplacé par un personnage fictif dénommé Joe Muldoon. D'autre part, Kennedy a survécu à sa tentative d'assassinat et son fauteuil roulant ne l'empêche pas de peser sur la politique spatiale de Nixon. Cette ligne de temps, étendue sur une grosse quinzaine d'année, décrit les différentes étapes qui amènent la NASA à consacrer tous ses efforts au programme martien plutôt qu'à tout autre. C'est ainsi qu'est mis en place le projet NERVA (qui a aussi existé dans notre réalité) dont le but est de concevoir une fusée à propulsion nucléaire, solution mise en avant par les ingénieurs les plus en vues. Quant à l'autre ligne temporelle, elle commence tout simplement avec le décollage de la fusée Ares vers Mars. A son bord, les astronautes Nathalie York, Ralph Gershon et Phil Stone entament un voyage de plusieurs mois vers la planète rouge. On pourrait croire que l'entrecroisement de ces deux histoires soit préjudiciable au suspense, mais c'est en fait le contraire : la narration en sort renforcée et pousse à se concentrer sur l'essentiel.

Pour dire les choses clairement, Voyage s'adresse directement aux amoureux les plus acharnés de l'exploration spatiale. Stephen Baxter a bénéficié de l'aide précieuse de membres de la NASA et cela se sent : son récit est précis, pragmatique, parfois même technique, mais on s'y croirait vraiment. Il s'emploie à décortiquer chaque étape, chaque jalon, chaque prise de décision importante influençant le destin d'un programme aussi ambitieux que celui-là. Pour lui, quelques personnalités présentes au bon endroit au bon moment auraient pu faire basculer l'histoire de l'exploration spatiale, pour le meilleur et pour le pire. Il s'agit d'un postulat de départ discutable, mais cela n'empêche pas le résultat d'être très rigoureux. Pas de flamboyance stylistique ici, on rêve les pieds sur Terre tandis qu'on voyage dans des boîtes de conserve fragiles et inconfortables. Il faut aussi souligner que ce livre développe une réelle réflexion sur la pertinence des vols habités par rapport à l'exploration automatisée, un débat d'ailleurs loin d'être tranché dans le monde réel. Baxter pèse le pour et le contre avec un certain brio, même s'il est le premier à reconnaître de quel côté son coeur balance.

Cette uchronie impressionne par sa richesse, certes, mais elle ne fait pas l'impasse non plus sur le développement de ses personnages. Ce sont ces derniers qui lui donnent, in fine, toute son intensité dramatique. Nathalie York, géologue, est la principale protagoniste. Jeune et pleine d'idées sur la manière dont la NASA devrait fonctionner, sa passion pour la planète Mars l'entraîne petit à petit au sein d'un univers très masculin essentiellement peuplé de pilotes d'avion et d'ingénieurs. Mais longue est la liste des candidats au vol fatidique, et tous ont des arguments à faire valoir. La compétition, d'ailleurs, s'étend au-delà des astronautes. Entre le choix de la méthode adéquate pour se rendre sur Mars et celui des sous-traitants qui construiront le vaisseau spatial, les affrontements à coups de conférences, de discours et de réunions à huis-clos s'enchaînent et ce sont des vies entières qui en dépendent.

Rêveur et terre à terre, Stephen Baxter nous entraîne à la fois dans l'espace interplanétaire et au sein d'innombrables locaux de la NASA, deux univers très différents mais indispensables l'un à l'autre. Sobre et aisé à lire de par son style, Voyage risque toutefois de décourager les moins acharnés, que les passages les plus techniques pourront rebuter. Il n'empêche, divisé en deux livres dans sa version poche française (était-ce d'ailleurs réellement nécessaire ?), Voyage est un chef d'oeuvre pour tout passionné de l'exploration spatiale.
Lien : http://nonivuniconnu.be/?p=2..
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C'est avec grand plaisir que je me suis plongé dans ce livre de Stephen Baxter. Avec plaisir mais aussi beaucoup d'appréhension car Lael (du Cercle d'Atuan) m'avait un peu effrayé avec le côté très Hard SF de ce livre avec son côté technique et ses personnages au second plan, etc. Mais j'avoue que j'ai dès le départ dévoré le livre, pour ensuite continuer la lecture doucement, digérant le détails avec curiosité et finalement avaler la fin de l'ouvrage avec beaucoup de plaisir tant on s'accroche finalement au personnage de Natalie York.

On est donc en plein uchronie ici, et une vrais de vrais : Kennedy n'a pas été assassiné! Ce petit détail historique fait que le cours de l'histoire change, et Stephen Baxter joue avec ça. J.F.K. aurait investit dans le voyage spatial , et après la conquête de la Lune, il s'agit de conquérir Mars. La planète rouge est un vieux démon de l'homme, faisant miroiter sa face rougeâtre, si lointaine et si proche à la fois. S'invitant dans la mythologie de l'homme jusqu'à dans SF du 20ème siècle qui y voyait des hommes verts et bien sur la future colonie humaine! Stephen Baxter reprend le flambeau, mais dans une veine Hard SF, un peu comme Kim Stanley Robinson et son "Mars la rouge". Sauf que si Robinson nous parle de la terraformation de Mars, Baxter nous livre ici tout le combat de la conquête de l'espace. Les luttes des différentes factions, les tensions politiques qui évoluent comme l'histoire avance. Les gué-guerres d'égo de ces pilotes d'exception qui veulent tous leur nom au panthéon des astronautes. Certes Stephen Baxter n'est pas un grand littéraire, d'ailleurs c'est même plutôt un ingénieur en mathématique et docteur en aéronautique, mais s'il traînent en longueur sur des détails techniques qu'il semble bien maîtrisé, il prend également le temps d'installer ses personnages, de les rendre attachant ou à tout le moins intriguant. Je trouve que Baxter rend bien tout le combat humain qui se joue avec cette conquête de l'espace, que ce soit personnel, politique, ou commercial. On sent que Baxter connaît cet univers de l'astronautique. La NASA est certainement pleine de rêve, mais également d'égo sur-dimensionné qui veulent tous leur place au soleil! Et pas n'importe quelle place, celle qui se trouve dans l'espace!

Stephen Baxter livre ici un bien bel ouvrage qui déborde de passion pour la conquête spatiale. Cependant, ce n'est pas forcément un bouquin qui plaira a beaucoup de monde. Tombant dans les travers de la Hard SF, il s'éternise sur des détails techniques qui peuvent saouler certaines personnes et qui peuvent donner franchement l'impression que l'on préfère parler mécanique que psychologie des personnage. Néanmoins, Baxter donne avec "Voyage - 1" un livre qui développe une certaine curiosité. N'ayant personnellement jamais porté d'intérêt à la conquête spatiale, j'avais un peu peur de perdre le fil mais Stephen Baxter nous transmet ici une passion certainement aussi développée que Robert Heinlein pour le sujet!

Au final un bien beau livre qui m'aura emmener à travers les étoiles, et qui ne me donne qu'une envie : continuer le "Voyage" avec le tome 2. Un livre à conseiller à tout fan de la conquête spatiale (je pense à El JC ou la Lhisbei team notamment) mais que je déconseillerais à toute personne effrayée par la Hard SF et ses descriptions techniques.
Lien : http://naufragesvolontaires...
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Dans le cadre du Programme des Applications Apollo (AAP), il fut pensé dans la seconde moitié des années 1960 de mettre à profit les expériences du programme Apollo en lui-même et de ses matériaux (dont le célèbre lanceur Saturn V) pour, éventuellement, établir une colonie sur la Lune, envoyer une mission habitée en orbite autour de Vénus, ou encore aller sur Mars. Dans le cadre du AAP, il était prévu d'envoyer des sondes sur Mars pour précéder une mission habitée qui aurait pu avoir lieu dans les années 1980. Ce sous-programme s'intitule Programme Voyager Mars. Riche en péripéties techniques, technologiques, économiques et politiques, il retrouve chez Stephen Baxter une certaine résonance.
« Et si le Programme Voyager Mars n'avait pas été sabordé ? » Telle est la question sur laquelle se base le présent roman, qui oscille entre uchronie et hard science. Uchronie pour plein de raisons : en 1969, John F. Kennedy n'est pas mort, il a survécu à la tentative d'assassinat au détriment de sa femme. Il n'est pas non plus fringant parce que cloué dans un fauteuil roulant, mais tout de même. Cela dit, c'est bien Richard Nixon qui est à la présidence des Etats-Unis et Spiro Agnew à la vice-présidence. Ensuite, ce n'est pas Edward « Buzz » Aldrin qui se retrouve à être le deuxième homme à marcher sur la Lune derrière Neil Armstrong, mais son pendant fictif Joe Muldoon (qui a cela dit l'ego tout aussi surdimensionné). le programme Apollo se termine avec la 14ème mission (contre la 17ème en réalité) mais reprend au début des années 1980 avec la mission Apollo-N qui s'avère être encore plus catastrophique qu'Apollo 13 et surtout, surtout, le voyage vers Mars se concrétise dans la seconde moitié des années 1980. ISS est réincarnée en Moonlab, soit une station spatiale en orbite autour de la Lune. En pleine guerre froide, voir des astronautes et des cosmonautes, la situation ainsi racontée a des allures de métaphore d'appel à la paix et de réconciliation (parce que à côté de ça, la situation en Iran et en Afghanistan, dans le roman, est la même que celle qu'il y a pu y avoir dans notre réalité à la même époque)

Mais avant de parler d'aller sur notre chère voisine rouge, il convient peut-être d'expliquer le fonctionnement de la NASA, son rapport avec le Congrès américain, le Bureau du Budget, la Maison-Blanche, et sa mécanique au plus haut degré de son administration, là aussi véritable panier de crabes. C'est là qu'il convient de dire que Voyage est un roman relevant de la hard science. La réponse à la question « Et si… » formulée plus haut tend à être la plus précise possible, la plus réaliste. Ce qui implique qu'une bonne partie des dialogues et des considérations des différents personnages sont parfois incompréhensibles pour peu que l'on ait aucune connaissance en histoire de la conquête spatiale ou en aéronautique. C'est là que le très grand talent de Stephen Baxter intervient : il rend le tout très digeste et prenant (comme Kim Stanley Robinson pour sa trilogie de Mars, dont je n'ai chroniqué que le premier volet jusqu'à maintenant). Car malgré les détails techniques, on saisit la direction qu'il prend.

Cette direction, cela dit, est fragmentée. le récit n'est pas linéaire et on reconstitue petit à petit le puzzle global, à savoir : trois astronautes s'en vont vers Mars, mais comment est-on arrivé là ? On fait des sauts dans le temps, des sauts plus ou moins longs. Il faut donc faire un peu de gymnastique cérébrale pour se souvenir de l'état de chaque situation à chaque fois qu'on en laisse une pour une autre. Ca plus le grand nombre de personnages qui ont tous leur importance (sans pour autant que le roman soit choral, m'voyez…), la lecture s'en retrouve largement compliquée.

Encore une fois ça reste très plaisant à lire. Il y a tout de même quelques redondances (à deux reprises, à un intervalle de quelques pages, on nous dit que Fred Haise est CapCom, par exemple, les deux fois avec les mêmes mots, la même tournure de phrase) et, au niveau de la traduction, il y a des approximations et des lourdeurs qui auraient pu passer outre ; je ne vais pas chipoter plus que ça. Quelques scènes sont peu réalistes sur le plan humain, voire inadaptées au support littéraire. Je reste un peu désolé devant cette scène où Natalie, l'une des astronautes et géologue en partance pour Mars, a un rapport sexuel avec son amant, lui aussi astronaute. Il y a des images de Mars au pied du lit ; elle ne pense qu'à ça, n'arrive pas à se focaliser sur le moment de plaisir et se jette dessus à peine l'acte accompli (ou non). C'est une mise en scène qu'on peut retrouver dans un épisode de série télé ou dans un film, aussi cliché soit-elle, mais qui fait très faux sur le papier. Je comprends que Stephen Baxter veuille nous faire comprendre que son personnage est obsédée par Mars, mais c'est raté, pour le coup, et peu appréciable. Encore une fois, je chipote. Cela dit j'ai franchement eu peur que la psychologie des personnages soit mise au rabais. Et en matière d'écriture, la psychologie d'un personnage ne se résume pas à un unique trait de caractère, à une façon de parler.

Au bout des 510 pages, nous ne sommes toujours pas arrivés sur Mars. Ces 500 pages, c'est une longue introduction haletante, avec une bonne dose d'action à un moment donné (la mission Apollo-N qui part en steak, en 100 fois pire qu'Apollo 13). Stephen Baxter a fait me cramponner au bouquin durant cette scène où Mission Control tente désespérément de sauver l'équipage. Son écriture s'est retrouvée beaucoup plus dynamique, avec des phrases très courtes, des répétitions, des monologues intérieurs pour plusieurs personnages. Elle a son intérêt, cette scène, elle n'est pas là gratuitement. Elle renvoie à Apollo 1 (l'équipage est brûlé vif sur la rampe de lancement suite à une défaillance électrique) et aux navettes Challenger et Columbia qui explosent respectivement au décollage en 1986 et à la rentrée dans l'atmosphère en 2003. Cette scène, aussi terrible soit-elle, nous met face à la dangerosité de la conquête spatiale, au courage et à la vaillance des hommes et femmes qui travaillent chaque jour dessus. Ces accidents remettent en cause l'intérêt de la conquêtes spatiale pour l'opinion publique, première opposante du budget alloué à ISS. Alors quand on dit qu'on prévoit d'aller sur Mars…
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Bon, ben voilà. Grosse claque.
Je ne sais pas trop par quoi attaquer cette critique. La forme ? Allez.
C'est très bien écrit, dans un style que j'ai trouvé tout à fait neutre et simple, sans être plat, un peu à l'américaine (qui a dit Tom Clancy?). Les choix narratifs sont évidents et parfaitement clairs : narration omnisciente, pensées des personnages bien démarquées, dialogues brefs et récurrents...
L'histoire est prenante, découpée en chapitre courts et effectuant des allers-retours entre le "présent" du voyage spatial et le "passé" de sa préparation. L'auteur nous transporte aussi d'un lieu en un autre et ponctue le tout de reproductions de memorandum, lettres officielles et discours politiques (souvent réels) relatifs à ce qui nous intéresse ici.
C'est dynamique, prenant, et pour moi il a été très difficile de lâcher le livre.

Sur le fonds, et bien... Pour moi c'est parfait. Rien ne manque. Baxter semble autant historien qu'écrivain. Quel plaisir de voir mis en scène des projets avortés tels que NERVA ! Quelle jouissance dans la prise de conscience que de tous petits éléments auraient pu tout changer à notre histoire ! Mais cette jouissance est vite accompagnée de frustration quand on voit le gâchis qui a été fait, dans la vraie vie, par des décisions politiciennes...
Cerise sur le gâteau, la postface de l'auteur qui vient préciser clairement la limite entre sa fiction et la réalité, revenant sur notre histoire spatiale et contextualisant le tout. Brillant, clair, limpide.
Je ne m'attarderai pas sur le développement des personnages et leur profondeur, parfaitement raccord avec leur importance dans l'histoire et humains dans leurs réactions et incongruités (Bert Seger, c'est pour toi).

Stephen Baxter, avec Voyage, n'atteint certes pas le niveau littéraire (au sens "artistique" du terme, de la belle phrase et de la tournure poétique) d'un KSR dans sa trilogie martienne ou même d'un Liu Cixin avec son problème à trois corps ; mais il nous propose une uchronie tellement réelle, tellement détaillée, et tellement crédible qu'elle surpasse pour moi tout le reste.

C'est à date ma meilleure lecture de l'année, et les 5 étoiles ne sont pas volées. Bravo ! et merci !
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