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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Amorale jusqu'au bout. J'ai aimé ce roman de Simone de Beauvoir particulier,et sombre . L'échec de ce trio était prévisible mais de là à imaginer une telle fin, j'avoue que la manière sournoise dont l'une élimine sa "rivale' m'a marquée car je savais que l'histoire était inspirée du ménage à trois constitué de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Olga Kosakiewicz donc je n'ai pu m'empêcher de me demander quand commençait la fiction.
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C'est une histoire qui se déroule à Paris juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Pierre et Françoise forment un couple libre, bien que Pierre agisse un peu plus librement que sa compagne… Ils rencontrent une jeune femme, Xavière, qui habite une ville à la campagne. Xavière s'ennuie en cherchant quoi faire avec son avenir. Françoise décide de l'aider à trouver un métier. Elle invite Xavière de rester chez elle et Pierre à Paris.

Xavière est une femme un peu étrange et seule. Elle est difficile à plaire, elle est une femme jalouse et, de temps en temps, elle agit puérilement. Elle exprime sans cesse son mécontentement vis-à-vis sa vie et vis-à-vis des autres. Au début, Françoise ne prend pas la situation trop au sérieux et elle préfère ignorer ces caractéristiques enfantines de son invitée. Cependant, après quelque temps, quand elle voit Pierre s'intéresser de plus en plus à Xavière, elle ne peut plus dédaigner toutes les petites conneries de son hôte. Ce sont les paroles et les petites critiques de Xavière qui font finalement Françoise penser de sa propre existence, de son travail et surtout de sa liaison avec Pierre.

Après beaucoup de développements psychiques, Pierre, Françoise et Xavière finalement entrent dans un ménage à trois. C'est une situation très compliquée. Pour Pierre, c'est une circonstance attirante, « être un homme aimé par deux femmes au même temps ». Pour Françoise, bien qu'elle se soit assez charmée par la jeune femme, c'est à vrai dire une manière de ne pas perdre son Pierre. Pour Xavière, c'est une façon d'arriver à son vrai but : d'avoir Pierre pour elle-même. (Je suis conscient que j'ai présenté les choses de manière simpliste, je m'excuse, mais je ne suis pas une Simone de Beauvoir…).

Un roman qui traite beaucoup de thèmes, évidemment l'amour, mais aussi la liberté personnelle, la fidélité et cetera… C'est aussi un livre plein d'analyses des sentiments humains ; c'est un étalage de l'émotion, de l'espoir, de l'amour, de la haine, du désespoir et des doutes. Malgré toutes les méditations et considérations personnelles, le livre reste facile à lire. C'est un livre bien épais, environ 500 pages, mais je l'ai terminé assez vite, seulement en moins de quelques jours. En effet, c'est une histoire captivante. Je trouve le style de l'écriture très accessible. Les personnages sont crédibles et convaincants.

Cependant, je dois avouer que, même après toutes les indications et explications dans des centaines de pages, je ne comprends pas encore vraiment l'attirance de cette jeune femme fatale pour ce couple plus mûr. On a beau être un couple libre, vu son comportement de manipulation, il serait plus facile de haïr cette femme jalouse et frustrée que de l'aimer…

« L'Invitée » est un livre qui vaut la peine et qui offre une fin bien surprenante. C'est le premier roman de Simone de Beauvoir. Il a été publié en 1943. On dit que ce livre a été inspiré par sa propre histoire d'un ménage à trois, avec Jean-Paul Sartre et une autre femme, une Olga Kosakiewicz. (Merci Wikipedia.fr !).

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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C'est le premier livre publié de Simone de Beauvoir, qui a "transpiré" plusieurs années durant sur son écriture ! Mais quel résultat ! quelle maîtrise aussi bien dans l'écriture, que dans l'analyse des sentiments et la tenue des dialogues, ce qui m'apparaît être une de ses grandes qualités.
En effet, savoir conduire un dialogue ou une discussion, sans faiblesse dans le rythme, en donnant une impression de réel absolument stupéfiante n'a rien d'aisé, mais chez Simone de Beauvoir, cela semble couler de source !
Quel talent, qui n'a rien d'un hasard. Des années durant, l'auteur a gratté le papier, soumis ses essais à la critique vigilante et impitoyable de Sartre, détruit ses brouillons et inlassablement recommencé, jusqu'à cette Invitée, qui a reçu la bénédiction de son compagnon !

Il s'agit bien là d'une histoire vécue, mais transposée dans le milieu du théâtre, qu'elle connaissait assez bien, pour être amie avec Charles Dullin et donc être au fait de la "cuisine théâtrale", dont elle a su user de manière convaincante.
Comme sont convaincants les trois personnages principaux, minutieusement décrits, jusque dans leurs petites manies, ce qui les rend particulièrement vivants pour le lecteur.
Et l'aventure du trio paraît bien enthousiasmante au départ, mais au départ seulement, car on en ressent vite le fragile équilibre et les limites. Limites imposées par Xavière, avec ses bouderies, sa jalousie, ses humeurs imprévisibles, cette perfide volonté de faire souffrir aussi bien Pierre que Françoise ..... jusqu'où ira t'elle et comment Pierre et Françoise s'en défendront-ils ? Et Xavière ne cherche t'elle pas tout simplement à échapper à ces deux aînés, dont l'autorité naturelle contrarie son besoin d'exprimer ses fantaisies de très jeune femme, même si on sent chez elle une volonté manipulatrice ?

Il y a déjà en gestation dans ce roman toutes les qualités qui exploseront dans les Mandarins, le chef d'oeuvre de Simone de Beauvoir, dix ans plus tard !
avec un seul bémol cependant ! la fin, (que je ne dévoilerai pas) mais qui, compte tenu de la personnalité de Françoise, l'héroïne, semble parfaitement anachronique. Il n'est pas admissible que cette femme, raisonnable, mesurée et intelligente, se comporte ainsi, même au comble de la jalousie et de la fureur !
Simone de Beauvoir a t-elle souhaité se débarrasser de ce livre et passer enfin à autre chose ?
La question est posée. Lisez et faites-vous votre propre opinion !
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Il faut bien avouer que cette lecture, aussi originale soit-elle pour l'époque, fut un peu laborieuse. Il m'est déjà nécessaire de préciser que je l'ai coupée. Une pause était nécessaire entre les deux parties, afin d'éviter un abandon. Je pense d'ailleurs que cette décision était pertinente. Je m'explique. On apprend, dans la première partie que la narratrice, écrivaine, et son compagnon, écrivain, également, souhaitent introduire une jeune Normande au sein de leur couple, et ainsi former"une petite famille". Évidemment, tout le monde reconnaîtra Simone, Jean-Paul et Olga...Une fois le décor en place, il ne s'y passe rien. Aucune curiosité n'est assouvie. Rien n'est dit clairement sur ce couple étrange. de ce fait, les maladresses liées à un premier roman sautent aux yeux (les répétitions de"elle dit" par exemple). Et dans la deuxième partie, merci, enfin ! Les relations s'intensifient et se complexifient surtout ! Et les mots pour en parler sont un peu plus clairs... Longtemps, je me suis demandée si Beauvoir taisait la relation sexuelle, comme elle avait pu le faire dans ses mémoires. Heureusement non, ce qui est à dire est dit. Et ce qui y mène (les réflexions, les sentiments, les frustrations) est plus que développé ! Somme toute, ce roman est un coup d'essai académique mais tout de même bien dérangeant pour l'époque. le recontextualiser ne fait donc pas de mal. J'ai hâte de découvrir la suite, ayant maintenant quasiment fait le tour ses mémoires.
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Au hasard d'un déplacement, j'ai trouvé L'invitée de Simone de Beauvoir à mon chevet. Je connaissais le couple Beauvoir-Sartre sans être pour autant curieuse de leurs oeuvres et encore moins de leur célèbre vie de couple de philosophes. La doctrine existentialiste m'indifférait complètement, leurs livres ne figuraient pas dans la bibliothèque familiale et pour tout dire, ils me paraissaient surannés.
Faute d'autre choix de lecture lors de ce déplacement, j'ai donc ouvert en toute innocence le livre qui s'invitait à mon chevet et, ma foi, je ne l'ai plus lâché jusqu'à sa toute fin. L'écriture élégante de Simone de Beauvoir, le brio des dialogues qui rythment le récit et donne au lecteur la clé des âmes, les descriptions du Paris Rive-Gauche des intellectuels des années 30-40, tout me fut enchantement.
J'aurais pu me documenter sur l'existentialisme. Mais à dire vrai, je lis d'abord et j'analyse après. Cette habitude date de loin, je ne pense pas me corriger maintenant. Une citation de Hegel donnait pourtant le ton : « Chaque conscience poursuit la mort de l'autre. » Je négligeai ce signal, ainsi que la dédicace à Olga Kosakievicz et commençai ma formation accélérée sur la philosophie existentialiste en mode page turner.
Je ne dévoile pas un mystère en expliquant d'emblée l'essence du roman. C'est l'histoire d'un couple adulte, Pierre et Françoise. Il fait du théâtre, elle écrit un roman. A la suite d'une conversation très sophistiquée, ils décident de prendre sous leur protection une jeune provinciale rouennaise neurasthénique, prénommée Xavière. Pour l'aider à échapper au triste mariage obligatoire qui l'attend ? Pour lui permettre de prendre son envol ? Pour vivre une expérience amoureuse inédite, intellectuelle, où le sexe n'est pas le but ? Pour redonner du souffle à leur duo ? Ils ne savent pas au juste pourquoi, sauf qu'il s'agit d'une expérience philosophique et non d'un vaudeville. Et la règle exigeante qui prévaut pour le duo sera appliqué au trio : tout se dire, ne rien cacher aux partenaires.
J'arrête là le résumé du début de l'histoire. Si celle-ci est passionnante jusqu'à la fin grâce au talent littéraire de Simone de Beauvoir, elle est également choquante par sa chute étrange, voire angoissante. Comment se fier à un trio où la transparence est le ciment de la relation, alors que chacun, au final, ne cesse de mentir aux autres ? Même si les dissimulations sont inévitables, par nature. Il y a loin du monde des idées à celle de la vie réelle.
Écrire un tel texte dans les années 40 était une provocation. Je me questionne : comment serait accueilli ce premier roman, en ce jour des années 2023 où j'écris ces lignes ? Certes, Xavière, l'invitée, ne subit pas de contraintes majeures, elle est libre de ses actions. Mais bien d'autres éléments m'ont déstabilisée. Une forme de mépris et de manipulation. le sentiment que ces intellectuels vivent en boucle fermée. L'ignorance volontaire des évènements qui se préparent, alors que l'hydre de la guerre s'est réveillée et que les hommes sont mobilisés. L'obsession de soi-même et du règlement de comptes personnel, jusqu'au bout.
Mon avis personnel : oeuvre majeure, en ce sens qu'elle appartient à l'histoire des idées. Lesquelles évoluent, ce qui oblige toujours à recontextualiser les textes.
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Une auto-fiction, un cours sur l'existentialisme ou juste un bon roman ?
Un peu des trois évidemment.
L'autofiction est évidente, les personnages sont transparents et laissent clairement deviner leur modèle. Que Beauvoir ait amendé la réalité ne laisse guère de doute, la censure n'était pas tendre à l'époque, et cette histoire a sûrement d'autres facettes moins reluisantes.
L'existentialisme transpire par tous les pores du roman, la prof de philo n'est jamais loin, une citation parmi des centaines possibles. « Chacun expérimente sa propre conscience comme un absolu. Comment plusieurs absolus seraient-ils compatibles ?... Mais c'est du concret, tout le sens de ma vie se trouve mis en jeu »
Un roman enfin. Bien sûr, Beauvoir a écrit le deuxième sexe et théorisé l'éternel féminin mais il ne faut pas oublier la femme de lettres. L'invitée a les défauts et les maladresses d'un premier roman mais contient en germe toute la puissance des oeuvres majeures qui suivront.
C'était une relecture, quarante ans plus tard, le livre était encore frais dans ma mémoire.
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L'invitée m'intriguait énormément, on me l'a plusieurs fois conseillé et surtout, même s'il ne faut pas prendre ce livre pour un récit vrai au sens où il s'est produit dans la réalité, l'auteure a puisé dans sa propre vie, son entourage et sans aucun doute ses sentiments pour pondre cette histoire.
En effet, Xavière ne serait autre qu'un mélange d'Olga et sa soeur. Olga - à qui le livre est d'ailleurs dédié - était une ancienne élève de Simone de Beauvoir lorsqu'elle enseignait à Rouen, l'auteure l'a fait venir sur Paris et l'a introduite dans le milieu théâtral. Elle a par ailleurs eu une aventure avec Sartre avant de se marier avec un des membres de la bande.

Il n'en reste pas moins que Simone de Beauvoir a choisi d'aborder un sujet qui la concerne directement puisque ce qui est au centre de l'intrigue est bien une relation à trois, une relation de "partage". Sartre et Beauvoir ont passé cette espèce de pacte où, ils partagent leur vie (et durant un certain moment, aussi leur lit), en se vouant un amour inconditionnel, tout en allant voir ailleurs. Enfin, apparemment c'était surtout lui qui avait la bougeotte, mais elle a fini par s'ouvrir aux autres hommes de son côté.
Bref, tout ça pour dire que cette histoire ne sort pas de nulle part même si je pense qu'une grande partie ne s'est pas déroulée de la façon dont elle l'écrit.


Le roman se découpe en deux parties, la première consacre évidemment la mise en place, on fait la rencontre de Françoise, la protagoniste et double de l'auteure, ainsi que Xavière comme je le disais plus haut, mais aussi Pierre (largement inspiré de Sartre). À eux trois, ils forment le noyau dur du roman, la plupart des événements sont liés à eux - même si on a de très rares chapitres sous le point de vue d'Elizabeth.
Cette partie se termine sur la réunion du ménage, après de longues interrogations et même un bref séjour à l'hôpital, les trois décident finalement d'être ensemble et de vivre en osmose à trois.
La deuxième partie est bien évidemment dans la continuité, mais je n'en dirais pas plus là-dessus.

Je ne vais pas y aller avec le dos de la cuillère, que ce soit une auteure que j'adore et admire ne change rien au fait que pour le coup, elle a eu le don de pondre des personnages tout à fait insupportables.
Le personnage de Xavière tout à fait antipathique, à tel point qu'à un moment je me suis demandée si l'auteure ne l'avait pas fait exprès, mais je me dis qu'Olga était son amie, alors ce ne serait quand même pas très sympa !
Françoise est bien plus attachante malgré le fait que je l'ai trouvé un peu trop passive, notamment dans la première partie où elle encaisse sans sourciller alors que ça la gêne très clairement - ce qui est tout à fait compréhensible !
Pierre ne m'a pas plus non plus, trop coureur de jupons et un poil manipulateur, j'ai trouvé son personnage à moitié détestable et en même temps assez pathétique.

Mon avis en intégralité :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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lecture laborieuse pour ce roman écrit en 1943. Un style désuet, un rapport aux sentiments tellement décalés avec aujourd'hui, que c'en est un véritable voyage dans le temps. J'ai aimé la relation des personnages dans le trio amoureux, la proximité avec l'héroïne. La description de la complexité des sentiments est remarquable. Bien sûr, je l'ai trouvé un peu long, mais pourquoi Francoise ne réagit-elle pas plus vite, pourquoi reste-t-elle dans sa souffrance? mais n'est ce pas une caractéristique de notre époque où il faut que tout avance vite, avec de l'action? même les sentiments?
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J avais comme l impression de revivre l histoire de Simone !
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