C'est à Douala que se termine l'histoire que dont je vais vous parler, qui débute dans un village assez proche appelé Djédou. Y vivent Mwana, protagoniste principal et narrateur de ce roman, sa grand-mère Ekalé, qu'il appelle Iyo, qui soigne les seins malades, sa maman Maa Frida, son oncle Paa Franz avec sa boîte magique de laquelle sort de la musique, son cousin Yango dont le papa, Toko, joue du saxophone… une petite communauté au sein de laquelle grandit Mwana qui, au fil des pages, nous fait découvrir son environnement et celles et ceux qui l'entourent.
Tout au long de l'histoire, nous sommes emmenés par ce petit garçon ingénu, au gré de ses histoires avec son cousin, la maladie de sa maman, la belle Ekalé, homonyme et patiente de sa grand-mère et les questions qu'il pose à cette dernière, dont la patience dont elle fait preuve pour lui répondre regorge d'amour pour son petit-fils. Avec Iyo, Mwana grandit chaque jour un peu plus, et interroge la notion de temps… temps passé, temps qui ne passe pas, temps qui est comme l'eau du fleuve, temps qui blanchit les cheveux… Temps qui passe, Mwana grandit… Mwana part vers la ville rejoindre Yango qui l'y a précédé et sa tante Noëlla…
Le résumé du livre laissait penser qu'une part nettement plus grande serait laissée à la ville et à l'école, et à ce qu'elles impliqueraient pour Mwana. Or, Mwana n'arrive à Douala et n'entame sa scolarisation que dans les dernières pages du livre, tout le reste se déroulant au village. Je ressors donc de ma lecture avec un sentiment d'incomplétude. J'ai cependant passé un bon moment avec Mwana, et avec sa sage Iyo, dont les mots et les gestes pleins d'amour m'ont rappelé ma grand-mère.
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C’est le soir qui dit les contes. C’est la nuit qui les renouvelle. Ce n’est pas ma grand-mère qui ne fait que relater leurs aventures en méandres sans fin. De sa voix douce. Douce comme une nuit de rêve. Comme une harpe de légende égrenant des notes séculaires à l’approche du sommeil, lorsque même l’adulte redevient un petit enfant pour suivre avec délice l’insaisissable trame de l’imaginaire. C’est le soir qui dit les contes. Car seule la nuit les parle bien. Heure de paix qui meuble les visions et réinvente le monde. Des mots se lèvent, sortis de la torpeur de la mémoire et se mettent à parler, à chanter, à danser, à vivre au fil du récit, aux côtés de tous ces esprits que seule la nuit noire permet de voir dans ce qui est dit.